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Article paru sur le site de la Nation en date du Lundi 30 Avril 2012 sur le lien suivant:
http://lanation.info/Avons-nous-le-droit-de-rever_a965.html
Article paru sur le site d'Algérie-Focus en date du Dimanche 6 mai 2012 sur le lien suivant:
http://www.algerie-focus.com/blog/2012/05/06/elections-algerie-france-avons-nous-le-droit-de-rever/
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Article paru sur le site de la Nation en date du Lundi 30 Avril 2012 sur le lien suivant:
http://lanation.info/Avons-nous-le-droit-de-rever_a965.html
Article paru sur le site d'Algérie-Focus en date du Dimanche 6 mai 2012 sur le lien suivant:
http://www.algerie-focus.com/blog/2012/05/06/elections-algerie-france-avons-nous-le-droit-de-rever/
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Au
soir du dimanche 22 Avril de la semaine précédente, la classe politique
française était en effervescence dès 17 heures heure algérienne lorsque les
résultats des estimations à la sortie des urnes commençaient à circuler sur Twitter
pour détourner la loi en vigueur avec des tweets du type : il fait 28
degrés à Amsterdam, 25° à Budapest, 20° à Nuremberg, 12° à Cuba, 9° à Pau ou 2°
à Oslo ou encore, le flan est à 29 euros, le goulasch à 25 ! , etc…,
allusion aux scores des différents candidats en lice.
De
nombreux citoyens algériens ont suivi assidûment les débats politiques de cette
exceptionnelle soirée électorale en caressant le rêve que cela puisse un jour
se reproduire chez soi. La première chose qui a frappé les esprits est le taux
de participation méditatif qui a frôlé les 80 % en s’attendant à ce qu’il le
soit davantage au second tour. Ce pourcentage représente à peu près le chiffre
de 35 millions d’électeurs qui se sont déplacés sans trompettes ni tambours
battant ni encore moins l’utilisation d’une campagne parallèle d’incitation
tout azimut à aller voter. Les électeurs se sont mobilisés d’eux-mêmes, de leur
propre gré en fonction des enjeux en présence et des propositions des candidats.
Tous les préparatifs de cette échéance se sont déroulés dans la discrétion totale
avec une organisation sans faille et d’une facilité qu’on peut qualifier de déconcertante
tellement les structures sont rodées et incontestables depuis longtemps. Là-dessus,
il n’y avait aucune polémique qui suscitait matière à discussions.
Si
les citoyens de ce pays l’ont fait en force, c’était aussi par rapport à la
campagne électorale qui a drainé les grandes foules avec la confrontation directe
des programmes, point par point malgré que le président sortant ait voulu dévier
tout le monde vers d’autres terrains plus propices à ses thèses favorites mais
la qualité et les capacités de ses adversaires l’ont persuadé en le ramenant
sur les réels sujets dont souffrent leurs concitoyens.
Toutes
les salles où se tenaient les meetings ont affiché salles combles laissant
beaucoup de sympathisants suivre les péripéties des discours sur des écrans
géants dressés à l’extérieur. Ce qui a donné des idées au candidat Jean-Luc
Mélenchon d’organiser bon nombre de ses meetings en plein air à moindres frais
avec des foules de plus en plus denses. Il n’y avait ni fauteuils cossus pour
que les cadres des partis puissent s’asseoir, ni un faste criard. Tout le monde
était debout pour la bonne cause. Les déplacements des candidats se sont faits
le plus souvent par train, chose inimaginable dans nos contrées.
On
est tous éblouis par l’énergie et l’activité que dégagent leurs militants avec
un renouvellement permanent du personnel politique en place. Les dinosaures de
certains partis ont été tous mis depuis longtemps au placard et placés aussitôt
en retraite politique sans un possible retour dans les arcanes du pouvoir en
laissant la place à des figures juvéniles pour le bien et la pérennisation des
institutions de leur pays.
Et
puis, on ne peut faire que justement la différence entre 10 programmes mais encore
très difficilement dans une ruche de 44 partis lorsqu’ils existent comme c’est
le cas de chez nous. Il faut se demander pourquoi dispose-t-on de cette
floraison de formations partisanes si ce n’est pour une question de leaderships
que d’idiologies ?
Tous
nos partis, sans aucune exception, misent sur les 200 milliards de dollars de
la rente qui les captivent tel un aimant ou comme sont attirés les abeilles par
le sucré artificiel. Pas un seul ne préconise des solutions en dehors de la
facilité de l’or noir sauf quelques uns avec des généralités trop vagues pour y
croire au mirage et en doutant de leur confier notre destin. Ils n’iront pas
assez loin pour butiner sur des fleurs assez fraîches et naturelles lorsque le
sucre extrait à gros sous se trouve stocké dans les parages.
La
seconde remarque du scrutin d’outre-méditerranée, c’est la propreté et la transparence
du scrutin. A-t-on entendu quelqu’un évoquer ne serait-ce qu’un infime bourrage
des urnes ou la préférence de l’administration d’un candidat par rapport au
reste ? On a vu comment le scrutin ait été organisé, il n’y avait ni
commission nationale, ni départementale, ni communale, ni la moindre présence
d’observateurs étrangers pour suivre le déroulement du suffrage. Ça y va de la crédibilité,
de la légitimité et de l’indépendance d’un pays. Lorsqu’on ne les possède pas,
on ne peut que regretter le temps perdu en ayant retardé infiniment la
délivrance.
Les
candidats de l’hexagone font une totale confiance à leur administration dont c’est
le ministère de l’intérieur de ce pays qui en est l’organisateur principal.
Personne n’a mis en doute les résultats, même pas celui d’une simple urne ou
d’un banal bulletin électoral ! Les outils tels que les sondages au sortir
des urnes sont là pour veiller au grain. Les résultats officiels n’ont pas été annoncés
solennellement par le ministre de l’intérieur mais par des communiqués ordinaires
de son ministère au fur et à mesure que les résultats aient été affinés.
D’ailleurs, est-ce que quelqu’un ait-il pu apercevoir l’ombre du ministre
organisateur lors de cette soirée ?
Les
échanges sur les plateaux de télévisions ont été on ne peut plus civilisés où
rien n’ait été laissé au hasard par ces politiques doués et rodés jusqu’aux bouts
des ongles dans tous les domaines de la vie qui touchent leurs citoyens, du
social à l’économie en passant par les points les plus futiles telles que les
cantines scolaires. Une campagne électorale, c’est aussi la confrontation des
idées, nullement de lassants et fades monologues. Quel régal que de les écouter
même si une partie des citoyens d’outre-mer n’est pas satisfaite de ses hommes
politiques. Qu’en dire de chez nous où on n’a pas encore atteint un tel degré
de maturité politique.
On
ne sait pas si c’est un malheur ou un bonheur de regarder ces télévisions qui
chaque jour nous montrent ces différences trop flagrantes qui nous séparent. Je
pourrais même rajouter sans craindre d’être ridicule que notre souffrance
s’amplifie et notre désespoir s’accroit lorsqu’on les suit passionnément. Pourtant,
nous sommes qu’à une heure de vol de leurs frontières. Si l’Algérie ne
possédait pas les possibilités énormes et nécessaires, on aurait fermé les yeux
en tirant définitivement les conclusions et en mettant un trait sur nos
ambitions. Mais justement ce n’est pas le cas car les algériens dans leur
majorité aspirent à une vie meilleure où chaque citoyen serait à sa véritable
place en fonction de ses aptitudes et de ses capacités, pas en fonction de ces
accointances et de ses allégeances.
N’est-il
pas exact qu’on cite à longueur d’année comme bon exemple l’essor de ces pays
qui seraient nos voisins si la mer méditerranée n’y était pas ? Pourquoi
eux et pas nous, c’est la question brutale et sèche qui nous interpelle interminablement
? A titre d’exemple, lorsqu’on achète un produit dans un magasin, ne
nous-dit-on pas le plus souvent qu’un tel produit vient de là-bas et étiqueté sur
son code barre par le numéro 3 pour nous signifier le bon produit, du bon grain
de l’ivraie ? Pourquoi nos rues sont sales et les leurs sont si propres et
bien tenues ? Pourquoi un ministre de là-bas répond à un courrier d’un simple
citoyen et pourquoi notre maire ou wali ne daigne même pas le lire ? Le
constat est encore amer lorsque nos jeunes cherchent à traverser la mer pour regagner
les côtes espagnoles malgré que ce pays soit secouée par une crise économique
sans précédent.
Lorsque
leurs politiques prévoient dans leur programme de limiter le chômage en créant
de l’emploi, ils ne le lancent pas comme ça identiquement à une boutade dans la
mare, c’est avec des chiffres nets et précis qu’ils le font merveilleusement en
n’omettant pas de donner où vont-ils aller chercher la source des budgets
qu’ils comptent les allouer pour la concrétisation de leur programme.
Ils
ne comptent ni sur les facilités d’une rente providentielle ni sur un
quelconque miracle ou que le ciel pleuve soudain d’argent et d’or. Ils n’ont
que leur cervelle pour sortir leur pays de la crise où toutes les potentialités
de leurs compétences et leur génie sont utilisés à merveille et nullement de la
médiocrité à profusion et du déficit de culture politique.
Leurs
hommes politiques contrairement à notre caste ne sont pas sortis du néant,
c’est une élite qui est sortie des grandes écoles et universités telles que l’ENA,
Polytechnique ou la Sorbonne. Ils ne peuvent pas aller au four et au moulin non
sans avoir milité par un parcours du combattant dans les différents mouvements
des partis qui s’avèrent de véritables écoles de la chose politique ou de la
société civile qui constitue un formidable vivier de la chose sociale.
Ils
ont été donc formés aux bonnes enseignes pour trouver les solutions aux réelles
difficultés de leur pays. En plus de leur rôle de meneurs d’hommes, ces
décideurs qui ne sont aucunement eternels dans leurs postes et où l’alternance
ait un véritable sens sont entourés d’armadas de spécialistes et d’experts tous
domaines confondus. Leurs ministères sont truffés et fournis à longueurs de
promotions de cette élite qui grouille dans ses couloirs sans subir la moindre moisissure.
Les
meilleurs sont détectés et repérés dès leur jeune âge. Ils sont promis à des carrières
rayonnantes aux destins nationaux. Ils ne sont pas marginalisés ni écrasés pour
qu’ils prennent par lassitude et par déprime le chemin de l’exil ou d’une retraite
forcée. Ils ne sont pas là pour prendre la place de quelqu’un d’autre ni
bousculer les anciens mais ils sont présents pour assurer la relève au moment
opportun en attendant leur heure afin d’éviter à leur pays une mauvaise posture
ni un vide politique qui risque de porter atteinte à sa marche ou une
dépendance à autrui.
On
est subjugué par la représentation de ces jeunes têtes politiques qui sont les
porte-paroles de leurs candidats qui il n’y a pas si longtemps ils étaient
inconnus au bataillon. C’est par le travail acharné de tous les jours qu’ils
atteignent les sommets de la hiérarchie, ce n’est point par les connaissances
ni par la faveur d’un clientélisme latent. On les voit tous les jours au cœur
de l’actualité, Ils font l’évènement le matin de bonne heure sur un plateau
d’un talk-show et le soir dans une grande émission de télévision en train de
défendre dans des faces-à-faces la politique prônée. Entre les deux apparitions
télévisuelles, ils sont à leurs bureaux pour travailler d’arrache-pied ou dans
un déplacement de proximité. Ils ne comptent ni sur un coup-de-pouce d’une
partie occulte ni sur un bourrage dissimulé mais sur les seules voix des urnes qui
se comptent dans la transparence en déterminant le sort du pays en toute clarté.
Certes
que ce pays et ses semblables sont passés par différentes étapes avant
d’arriver à cette ouverture mais il n’est pas interdit à un pays qui a formé de
milliers de cadres en un temps appréciable de rattraper son retard comme l’avaient
fait des pays du sud-est asiatique ou de l’Amérique latine dont on se comparait
à eux au lendemain de notre indépendance. Faute de mieux, l’Algérie a perdu une
grande partie de cette élite qui fait actuellement les beaux jours de la France
ou du Canada où ils ont trouvé tous les moyens nécessaires à leur émancipation
et à leur évolution dans des climats les plus sereins pour les hauts diplômés.
Le malheur de notre pays vient du retard mis dans le passage du témoin. Toute
une génération a été sacrifiée en ne recevant pas à temps les clés de la maison.
Le 6
mai prochain, on ne doute pas qu’un aussi grand nombre de citoyens continuera à
fantasmer en suivant de plus près la fin du déroulement du scrutin des présidentielles
françaises en attendant ce que va donner l’issue de nos législatives quatre jours
plus tard où la comparaison risque de nous jouer de mauvais tours en nous
projetant vers des situations irrévocables. Le rêve risque alors de se
transformer irrémédiablement en un infini cauchemar qui n’est nullement à souhaiter.
A nous de rectifier le tir pour un possible et salutaire redressement.
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