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Article paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 12 Juillet 2012 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:- en format pdf:
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« Donc si tu connais mon père, c'est que tu sais qui je suis. Donc, tu ne me reconnais pas comme un oueld elbled sciemment. Tu es donc le juge qui décide celui qui l'est de celui qui ne l'est pas. La prochaine fois, mets un tablier de procureur et porte un marteau en bois. En ce qui me concerne, c'est la valeur des hommes qui m'intéresse, oueld elbled ou pas. Allez, je te laisse à ta représentation archaïque du monde. »
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« Donc si tu connais mon père, c'est que tu sais qui je suis. Donc, tu ne me reconnais pas comme un oueld elbled sciemment. Tu es donc le juge qui décide celui qui l'est de celui qui ne l'est pas. La prochaine fois, mets un tablier de procureur et porte un marteau en bois. En ce qui me concerne, c'est la valeur des hommes qui m'intéresse, oueld elbled ou pas. Allez, je te laisse à ta représentation archaïque du monde. »
Ces mots
émanent d’un échange sur Facebook entre un ami et son interlocuteur qui lui
dénigre le droit de parler parce qu’il n’est pas un oueld elbled !
Justement,
cette notion a dépassé la citoyenneté dans son sens le plus profond. Pour aller
dans la facilité, on colle tous les défauts à ceux venant de l’extérieur et qui
ont envahit la ville selon certains, d’après leurs propos gratuits, comme si ces derniers ne
sont que des citoyens de seconde zone. Heureusement que ces mots d’un autre âge ne sortent de la bouche que de certains qu’on pourrait qualifier
d’extrémistes. Exactement comme en Europe où l’extrême droite appose tous leurs
malheurs aux émigrés dont on n’a plus besoin aujourd’hui après avoir occupé
tous les travaux durs et ingrats.
Une
société moderne doit être régie par les mêmes droits et devoirs de ses membres.
S’ils appliquent et respectent ces notions, ils acquièrent le statut de
citoyens qu’ils viennent de l’extérieur, qu’ils soient nés dans la campagne ou
natifs de la ville. La construction d’une ville moderne, d’un pays commence par
ces fondements de base. Qu’ils soient mis en quarantaine ou traduits aux mains
de la justice s’ils faillent à ces principes. Un oueld elbled n’est pas exempt
de tous reproches, il peut tout aussi pêcher, frauder, dilapider des biens
publics ou voler qu’une personne venir d'ailleurs.
Ce
discours dans le pays, des ouled elbled à tous prix, ressemble étrangement à
celui de l’extrême droite en France où tout est la faute des étrangers ou des
émigrés malgré qu’ils travaillent en suant de leur front et en payant leurs
impôts. C’est aussi celui des colons qui excluaient naguère les algériens dans
leur quartier indigène appelé également souvent sous la dénomination péjorative
de village nègre et leur école indigène, loin des centres-villes et des
quartiers européens non sans les avoir exploités jusqu’à la moelle épinière.
C’est
la même politique que certains algériens veulent appliquer sournoisement à
leurs propres concitoyens. Ils veulent perpétuer la supériorité qui existait au
temps de la domination coloniale. Pourtant, ici en Algérie, il s’agit des mêmes
enfants du pays qui ont tous souffert du colonialisme et de ses méfaits, les ruraux beaucoup plus que les citadins. C’est une vérité que personne ne
peut la nier.
Il
ne faut pas oublier que le premier exode rural est dû à la sauvagerie de la
colonisation qui a vu le déplacement de millions de personnes durant la
dernière guerre de libération et bien avant lors des différentes insurrections qu'à connues le pays depuis l'invasion française.
Ajoutant à cela, la période post-indépendance où un nombre impressionnant
d’algériens voulaient goûter aux bienfaits de l’indépendance. La ville était
d’ailleurs plus attractive sur tous les plans par rapport à la paysannerie,
encouragés en cela par le départ massif des colons de la ville beaucoup plus
nombreux que ceux de la campagne.
Leurs
maisons sont allées tout droit aux algériens des quartiers arabes tandis que
ceux de la campagne ne pouvaient pas demeurer en reste du pays, dans le dénuement. Ce
qui est d’ailleurs tout à fait légitime où le développement rural mettait
beaucoup plus de temps à se mettre en place. Il n’y a pas de sous-algériens et
de super-algériens, il y a des algériens tout court animés par la même volonté
d’aspirer à une meilleure qualité de la vie, à un meilleur avenir dans une
Algérie libre et indépendante.
Rebattons
une société où seules la compétence, l’honnêteté et l’intégrité doivent être
les seules critères d’accès aux responsabilités. Si ces références se
rassemblent sur des ouled elbled, tant mieux encore pour les plus déterminés.
Mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs en inversant la logique des
choses.
Donc
cette discrimination inquiétante entre le monde rural et le monde citadin
n’est pas faite pour souder les liens des algériens, déjà secoués par d’autres
problèmes plus complexes les uns que les autres, au contraire, elle les divise
davantage en les poussant à plus d’enfermement sur soi, dû surtout à nos
mentalités de sous-développés avec ces esprits rétrogrades qui règnent en
maîtres absolus.
Heureusement
que dans certaines régions montagneuses où personne ne dit être originaire
d’une ville، qu’il sait pertinemment être celles des colons mais par contre, il
parle fièrement de sa dechra, il y tient beaucoup à son attachement ancestral.
Sincèrement, je les admire, ces gens de la montagne, pour leur conscience
collective et leur dévouement à la tradition.
Pourquoi
dans d'autres villes, on a presque honte de parler de ses
origines peut-être qu’on se sent être « civilisé » beaucoup plus avant
tout le monde par les colons. Ils ignorent qu’ils sont venus de tel ou tel
douar aux alentours des villes coloniales qui n’existent que depuis les
années 1840. Ils disent qu’ils sont nés au sein de la ville mais n’évoquent point
leurs origines parentales comme s’ils portaient la gale.
On
doit être toujours dignes de ses origines, fiers de ses parents, qu’on ne peut
choisir, qu’ils nous ont mis dans ce monde, qu’on soit né en montagne,
dans une plaine, dans un douar, dans une dechra ou dans la ville. L’important
ce n'est pas le lieu de naissance mais de recevoir l’éducation nécessaire pour
respecter son entourage et être utile par des actes concrets et être pleinement
disponible à la société en général, à sa
ville ou à son douar en particulier et au lieu où il a choisi d’y vivre.
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Une analyse proactive qui chaud au cœur et qui attire notre attention sur le danger de la division qui nous guette ( voir le drame de la Libye). Le néo concept "oueld elbled ou pas" n'est que le fruit d'un racisme tribal qui ne dit pas son nom.Voir il reflète la culpabilité triviale de certains qui jalouse le fruit du travail d'autrui. Heureusement que le sentiment de notre attachement à notre Algérianité dans toute sa diversité protégera notre pays des nostalgiques d'un ancien temps qu'on a chassé il y plus de 50 ans.
RépondreSupprimerشعار فرق تسد رفعه المستدمر الفرنسي وغرسه في بعض أبناء هذا الوطن...لا فرق بين عربي وأعجمي إلا بالتقوى...أي أن المعيار الحقيقي بين الصالح والطالح هو الإيمان والعمل الصالح والعلم النافع...أما شعار عنصرية أولاد البلاد فقد ولى وأعرف بعض هؤلاء الذين دمروا بلدانهم ومناطقهم مقابل مصالحهم الخاصة المادية ...
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