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Article à paraître le Jeudi 6 Février 2014 sur les colonnes du Quotidien d'Oran :
Lien sur le site du journal: http://www.lequotidien-oran.com/?news=5193815
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A moins de deux mois et demi de la tenue des
élections présidentielles, le flou persiste encore dans les réelles
intentions des décideurs, que l’on nomme aussi par les grands électeurs, et
quelle serait alors la feuille de route tracée quant au choix de l’heureux élu
avant l’heure ou s’attend-on à une ouverture démocratique souhaitée. On ne peut
pas penser qu’avec un pays grand comme l’Algérie où le monde entier va
certainement regarder ces élections avec de grands yeux différemment que lors
des précédentes dans une région bouleversée par ce qu’on a appelé le printemps
arabe.
Lors des dernières élections de 2009, c’était
la mode de la succession monarchique qui était à l’ordre du jour. Loin des
appels et des souffrances du manque de liberté, étouffés de leurs peuples, l’Égypte
de Moubarak se préparait à passer le relais au fils autoproclamé Djamel, la
Libye de Kadhafi déroulait le tapis sous les pieds du prince héritier tout
désigné Seif El Islam et qu’en Tunisie de Benali se dessinait, à défaut du
junior, la relève de l’épouse, ex-coiffeuse de son état, qui faisait la pluie et
le beau temps avec la saga des Trabesli et consorts. Ces régimes étaient
aveuglés par leurs virtuelles forces et obnubilés par leur folie des grandeurs.
Aujourd’hui, ils ne sont plus de ce monde.
On a vu comment se sont-ils écroulées tels des
châteaux de cartes, ces républiques bananières construites sur de fausses bases
avec l’aide néfaste des lobbys de l’argent de la corruption et des affaires douteuses,
loin de toutes réalités du terrain et de la plèbe qui grondait jusqu'au jour où
réveillée, elle avait tout emporté sur son passage. Des révolutions
préfabriquées disaient certains ou spontanées comme le supposaient d’autres. En
tous les cas, les conséquences sont là devant nous. Le pourtour politique de
l’Algérie n’est plus le même si on rajoute à cela le changement provoqué au
Mali, notre mitoyen de nos frontières du sud.
Le risque de l’Algérie est donc gros si elle
répéterait les mêmes recettes du passé. C’est sans doute pour cette raison que jamais
les solutions n’avaient tardé à voir le jour que par le passé. On doit y
réfléchir profondément sinon on pourrait laisser sa peau. La sortie médiatique
kamikaze ou programmée de Amar Saïdani ou Saâdani selon certains, en est apparemment
une des conséquences fâcheuses de la bataille que se livre dans l’ombre certains
cercles et dont le peuple, le principal concerné, est écarté de toute décision.
Si les décisions qui seraient prises seraient en sa faveur, c’est tant mieux
pour le pays. Si ce n’est pas le cas, le retour de la manivelle risquerait
d’être terrible pour ceux qui naviguent à contre-courant de la volonté
populaire. Attention donc aux fausses manœuvres où toute erreur pourrait être
fatale au final au moment des comptes.
Si on fait une analyse profonde et sérieuse de
la situation politique environnante, ces élections revêtent une extrême
importance à plus d’un titre malgré la rente qui retarde quelque peu une
échéance fâcheuse qui pourrait éclater par surprise à tout moment. Le cas de la
Libye est là pour nous rappeler amèrement qu’en dépit des largesses rentières
accordées aux citoyens libyens par l’ancien guide de la révolution comme il
aimait se faire nommer, cela ne l’avait
guère épargné de l’effet boomerang aidé en cela par l’Otan qui a profité de la
méfiance du peuple à l’égard de son chef qui se prenait comme le plus éclairé
de son pays. La Libye s’est égarée en oubliant de bâtir de crédibles et
légitimes institutions. On connait la suite de l’histoire. Kadhafi était
presque archi-sûr que jamais le destin de la Libye ne pourrait lui échapper et
pourtant ce qui est arrivé arriva.
Ce que vit l’Algérie ces derniers temps par cet
immobilisme est aussi extrêmement contre-productif. Qu’attends-nous exactement
alors que la terre bouge sans cesse dans tous les sens autour de nous ?
Franchement, je suis ébahi par la petite Tunisie qui vient de nous donner une
leçon de grandeur et de responsabilité avec cette assemblée constituante qui
vient de doter le pays d’une nouvelle constitution. Cela prouve de manière
irréfutable que la constitution de l’ère Benali taillée sur mesure n’était finalement
qu’un feu de paille. Une fois son concepteur ne soit plus là, elle a volé en
éclats comme elle est venue car elle n’émanait absolument pas de la profondeur
du peuple. Il fallait donc tout reprendre à zéro. L’exemple de cette
constituante est le mieux indiqué pour sauver le pays de la crise
multidimensionnelle qui le traverse.
Les tenants du pouvoir continuent
malheureusement chez nous à dialoguer unilatéralement. Personne ne doit être en
mesure d’imaginer ce qui se trame derrière les rideaux opaques. L’interview
exclusive du nouveau patron du FLN au site TSA, démontre que le calme affiché à
la surface n’est que précaire et ne présage guère à la sérénité. Dommage que le
citoyen que je suis ne pourrait en savoir plus sur des élections qui
hypothéquerait tout son avenir. Je miserais sur tout l’or du monde pour connaître ce qui se déroule sur nos têtes perdues. Il n’y a que des fragments
de signaux lancés de temps en temps par les protagonistes et qui sont
difficilement déchiffrables si on exclut les dernières révélations fracassantes
de Saïdani qui sortent de l’ordinaire des hommes du système et de la rigueur de
la langue de bois qui prévaut.
Chacun y va de sa lecture. On ne sait vraiment
ce qui se passe dans les coulisses du sérail. C’est à un jeu dangereux auquel
l’on assiste. Tout ce qu’on souhaite est que cela ne se répercute pas ici bas
de manière négative où la rareté du sachet de lait, le prix d’un œuf et des
autres matières nécessaires à la vie constituent l’essentiel de ses
préoccupations journalières en plus de ses innombrables problèmes dans lesquels
il se débat. Le 17 Avril c’est encore loin pour lui mais attention, ce peuple
écrasé par toutes les charges pourrait un jour reprendre les choses en main.
Souhaitons juste que les choses se passeraient pacifiquement à l’instar des
autres pays civilisés.
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