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Cet article est paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 18 Août 2016 sous le lien suivant:
-en format pdf zippé:http://www.lequotidien-oran.com/pdfs/18082016.zip
-en format html: http://www.lequotidien-oran.com/?news=5232564
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Depuis l’indépendance, on attend vainement que le changement intervienne par le haut. Les algériens en particulier et les pays du tiers-monde en général, se sont même adaptés à cette intolérable et affreuse position en attendant que le ciel leur pleuve allègrement d’or et d’argent.
Que
les problèmes du pays soient solutionnés par l’avènement d’un messie, d’un
superman qui dispose comme bon lui semble de notre destinée et que sa parole soit
bue à satiété par un peuple croyant aux magies. Mais qui traîne infiniment à voir
le jour. Que nous restons les bras croisés à espérer la délivrance des maux du
pays par les miracles de l’avènement d’un illuminé à la baguette magique qui règlerait
de ses coups féériques toutes nos difficultés de notre lamentable quotidien. Il
faut qu’on finisse avec cette politique du paternalisme latent au détriment du
travail et du labeur. À attendre une éventuelle lueur qui nous tomberait des
cieux, qui nous dicterait la marche à suivre et que suivrions aveuglément à
l’instar d’un prophète mais qui ne posséderait point le message divin.
Sans
le changement exprimé d’abord en-bas de l’échelle, toute variation imposée par
le haut est vouée à l’échec ou ne pourrait tromper qu’un laps de temps. Ce
n’est pour dédouaner le sommet de toutes les initiatives à prendre, loin de là.
Mais avec une base solidement formée, éveillée à toute épreuve, le risque est
minimisée de voir émerger des élus médiocres et des responsables qui ne
reflètent nullement son image. L’élu ne peut être que la copie conforme de
l’électeur, que ce soit en meilleure ou en pire. Sans une population disposée à
souhait et disciplinée, toute politique émanant du sommet n’a aucune chance de réussir,
de porter ses fruits. Il faut que les promus d’en-haut et les rangés d’en-bas
soient en parfaite symbiose pour que le ciment ait l’effet recherché.
Commençons
d’abord par les choses les plus exécrables qui nous empoisonnent la vie de tous
les jours. Qui nous voit regarder le pays se salir sans que nous puissions
lever le petit doigt pour corriger notre condition. Pourtant il suffit de peu
de volonté, de s’organiser dans le quartier avec ou sans la bannière d’une
association, en sacrifiant un tant soit peu de notre temps pour nettoyer les
détritus qui jonchent nos rues. Notre pas de maison doit s’établir au-delà de
nos foyers. Le changement doit commencer par là. Il doit être d’abord
expérimenté ici-bas. Faire ses preuves dans la cellule du quartier et s’étendre
petit à petit.
Ce
n’est pas en se lamentant tous les jours, en dénonçant désespérément les élus
qui ne jouent plus leurs rôles depuis longtemps que notre destin puisse se
réformer. Des élus en manque de flagrante légitimité, ne peuvent honorer leurs
mandats qu’ils ne puisent rarement des urnes de la légalité. Qu’ils n’émanent
absolument pas de leurs sentences. Qu’ils ne sont là qu’à exécuter les ordres
et servir ceux qu’ils les ont placés au grand dam des citadins. Si l’on croît
que les élus sont depuis belle lurette aux abonnés absents, pourquoi s’attendre
brusquement à une métamorphose de leurs parts, à leur utilité s’ils ont perdu
toute représentativité ?
Il
faut que les citoyens réfléchissent à compter sur eux-mêmes loin de tous les
calculs. À jouer pleinement leurs rôles de citoyens s’ils veulent voir leurs états
se refaire une santé. Leur aspiration première est de montrer que le changement
est possible par le bas. On en a marre de voir nos yeux braqués sur les cours
du prix du baril et constater amèrement l’amenuisement sur ce que possède le
pays comme matelas foncier et attendre, tétanisés la fin du monde. La solution
doit émerger de nos entrailles pour sauver la nation de toutes les surprises et
éventuels soubresauts.
Est-ce
qu’un jour, les autorités ont-ils empêché les citoyens de s’organiser s’ils
sont le désir de participer à se débarrasser des ordures qu’ils produisent ?
De tenir propres leurs trottoirs et leurs chaussées à proximité. Lorsque les
autorités constateraient ce fort désir du changement, ils ne peuvent qu’abdiquer,
que suivre l’exemple du citoyen, le noyau élémentaire de la société et indiquer
le bon chemin à suivre. Ne dit-on pas que les élus sont à l’image des électeurs ?
Si ces derniers aspirent à mieux, l’élu ne peut être que plus révélateur de
leurs revendications s’il a en face de lui des femmes et des hommes pleinement
acquis à la cause du bien-être et du développement si l’on veut monter le train
des pays avancés. Des pays où le citoyen lambda est l’élément clé du progrès,
le maillon de la chaîne. Celui par qui tout transite et s’embellit.
Si
au moins chaque citoyen ferait en sorte de ne pas jeter un simple papier sur
terre, même s’il ne trouve pas de poubelles aux alentours, le pays peut
épargner ces montagnes d’ordures qui polluent nos merveilleux paysages. Le
spectacle désastreux que nous offrons aux visiteurs de notre pays ne nous
honore point comme citoyens. Nous disposons de l’un des pays les plus beaux de
la planète mais que nous avons transformé en une grande décharge publique à
ciel ouvert et qui ne nous donne plus l’envie de travailler, de se développer,
de tirer vers le meilleur. Même le moral s’est dégradé. Les sachets bleus et
les bouteilles en plastiques sont notre décor désolant. Que l’on nous cite un
seul point de l’Algérie où on n’en trouve point. Malheureusement, nous l’avons totalement
souillé, en totale contradiction avec les valeurs prescrites des normes de
propreté et de notre religion.
Comment
comprendre que lorsque une famille passe une journée à la plage ou à la forêt
et dont l’attitude finale laisse à désirer et fausse toute idée de citoyenneté ?
Elle vient la matinée, chargée de kilogrammes de nourriture et en fin de
journée, elle n’ose même pas reprendre un kilogramme de détritus et le jeter
aux endroits prévus à cet effet ou quitte à les ramener chez soi.
J’ai
l’impression que c’est un pays que nous n’avons pas hérité de nos ancêtres mais
que nous avons trouvé hasardement. Un pays qui nous donne plus qu’on ne le lui
rend. Que sa préservation ne nous concerne plus comme si on pense à un autre
pays de rechange pour s’évader. Que nous sommes ici qu’en éphémères passagers.
La construction de notre avenir ne nous concerne plus dans nos contrées. En
prendre soin, ce ne sera pas pour demain si l’on reste en cet état figé. Je
pense qu’on n’a pas encore pris conscience de la grandeur de ce pays. Certains
disent déjà qu’on ne le mérite pas assez. Mais sa revanche ne saura tarder,
elle pourra être impitoyable. Est-ce que l’Algérie a enfanté ses enfants ou ses
rivaux, pour ne pas oser dire ses ennemis dont le comportement, non seulement
environnemental, suscite les multiples interrogations ?
Ces
temps-ci, sur les réseaux sociaux, on montre de temps à autre des photos du
plus beau village d’Algérie entretenu par ses habitants. Au lieu de
s'intéresser à autres choses, on est ébahi devant un tel geste comme si nous
avons découvert la lune, certes un comportement à encourager comme exemple mais
somme tout normal dans un pays ordinaire mais qui devient un exploit inédit
devant la saleté qui nous envahit à cause surtout de l'incivisme des habitants dont
la majorité ne mérite point le qualificatif de citoyens et sans omettre également
de souligner la démission des élus et des responsables qui ne proposent plus
les solutions adéquates face à ce désastre écologique.
Malgré
les incessants appels de sensibilisation et de mobilisation d’âmes sensibles,
devant ce qui est sans doute devenu le plus grand fléau en Algérie, les images
que nous enregistrons à longueur d’année, incitent parfois au découragement, à
de l’impuissance, posent des questions graves sur l’avenir immédiat du pays.
Certainement,
la calamité est plus profonde de nous-mêmes. Plusieurs facteurs peuvent
expliquer cette conduite inconsciente et insoucieuse. Parmi eux, l’école,
l’éducation, qui sont loin de constituer des références en la matière. Notre
système de gouvernance que les citoyens le sente plutôt comme un adversaire en
se vengeant de lui, tous les jours ne serait-ce qu’en larguant
« naturellement » dans la rue, par une attitude de désespoir et de
méfiance, un sac en plastique. C’est aux pouvoirs publics, qui détiennent les
clés de l’autorité, de prévoir partout ailleurs des poubelles, tels sont leurs
sentiments et leurs croyances. Le problème de salubrité publique ? C’est
le leur. Eux qui se sont accaparés le pouvoir, c’est à eux de prôner les
solutions. Le citoyen, lui, il s’en fout.
D’ailleurs,
il n’est jamais considéré comme tel. Il est l’assisté par excellence qui n’a
aucune opinion, aucune décision à influencer le cours des événements. Il se
venge donc brutalement à sa façon, à la manière de l’école qu’il a fréquentée,
à l’image de l’éducation qu’il a reçue, à la façon des folklores et de l’esbroufe
de ces responsables qui les voit défiler sans cesse en processions et sans
aucune répugnance ni retenue et dont seuls leurs intérêts personnels et leurs
plans de carrières priment sur toutes autres considérations. S’il reste encore
quelques souffles aux responsables, encore sensibles, ils doivent par des agissements
patriotiques à redresser la barre. Ils doivent le faire avant que ce ne soit vraiment
trop tard.
Les
prochaines échéances électorales arrivent à grandes enjambées. C’est une
occasion inespérée et une bonne opportunité pour susciter l’espoir. Le
programme principal des élus doit être essentiellement basé sur la propreté de
l’environnement et des esprits. Un terme lourd de sens qui doit ranimer les
consciences et redonner la confiance à la population qui en a énormément perdu.
Elle a besoin de gens intègres, honnêtes et sincères pour la guider. En
contrepartie, ceux d’en-bas, vont certainement contribuer à l’effort en tant
qu’acteurs sur la scène citoyenne et non rester en amorphes spectateurs et en
constante hibernation. Ils peuvent devenirs des citoyens actifs s’ils sentent
que cette fois-ci, les gouvernants ont compris que le pays ne peut pas demeurer
à vivre en de périls permanents.
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