mercredi 9 novembre 2016

De ces irresponsables de dernier cri

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L’Algérie souffre d’un mal qui est devenu un véritable désastre. C’est celui de ces responsables qui n’assument pleinement leurs responsabilités. La majorité d’entre-eux adopte la situation du statu-quo devant les difficultés. Moins ils bougent, et moins ils ont des soucis et plus ils ont la chance de pérenniser dans le poste. C’est ce qu’ils pensent, malheureusement. Ils y tiennent énormément à leurs statuts de chefs dont ils ne veulent plus s’en défaire. C’est leur gagne-pain au détriment des valeurs. Ils deviennent malades s’ils sont dépossédés de leurs avantages et leur aura. C’est aussi leurs façons d’exister mais dommage, nuisiblement pour la chère Algérie.

Lorsque les problèmes surgissent dans leurs secteurs, ils restent complètement figés. Ils se font même tous petits en tentant de se faire oublier en attendant de laisser passer l’orage. Plus de peur que de mal pour eux, tout à fait le contraire pour l’établissement. Ils rentrent presque en hibernation tellement ils ne cherchent nullement à démanteler les obstacles et dissoudre la catégorie des privilégiés. C’est la stratégie qu’ils adoptent et dont souffre inlassablement la mère-patrie.

On aurait bien souhaité qu’ils réagissent même en machiavel mais hélas ils s’écrasent complètement devant le moindre petit bobo. Avant de penser à régler ces délicates situations, ils cogitent d’abord à sauver leurs stricts intérêts avant de daigner songer à ceux de l’institution. Leurs profits priment avant tout. Pourtant, ils disposent de leurs prérogatives qui délimitent leurs champs d’action. Mais ils ne pourront jamais avoir les mains libres et agir en souverains tant qu’ils sont désignés par défaut à leurs postes par leurs parrains.

Ils n’osent nullement agir en toute clarté et en toute transparence mais ils préfèrent s’agiter derrière les rideaux et téléguider leurs sbires et leurs marionnettes pour le malheur de l’Algérie. Ils ne pourront jamais affronter les vrais problèmes tant qu’ils n’assument pas les pouvoirs dont ils ne disposent point sur le terrain de la réalité. Ils ne pourront jamais remuer le simple petit doigt tant qu’ils n’ont pas reçu l’ordre de leurs tuteurs inavoués.

Ils savent qu’à la moindre initiative de leur part, ils sont grondés, avertis et mis au coin en quarantaine. Et placés sur la liste des révoqués s’ils persistent à tenter d’échapper des rangs. Ils ne lèveront pas l’index tant qu’ils n’ont pas été autorisés. Ils baisseront les yeux à la vue de leurs bienfaiteurs et de leurs appuis qui les ont mis en haut de l’échelle sans qu’aucun mérite, ni une infime intégrité ne les dictent.

Dès qu’ils sont démasqués, ils fomenteront milles et une fumisteries pour se dérober. En votre présence, ils distillent des paroles mielleuses qui vous envoûtent et vous plient totalement dans leurs poches. Ils vous endorment en vous promettant monts et merveilles, au tournant, vous ne verrez même pas la queue d’une souris. En votre absence, leurs  retours de veste seront assurés. Ils deviennent d’autres personnes qui vous éradiquent de leurs cervelles. Vous n’existez plus, vous devenez une puce à humilier et à écraser.

Le mensonge devient un de leurs exercices favoris et une addiction dont il va falloir consulter le plus rapidement possible un spécialiste pour se soigner de cette néfaste dépendance ou si grave encore, un séjour en clinique est indéniable pour définitivement se sevrer. Ils mentent comme ils respirent tellement ils sont à l’aise dans cette basse épreuve. Les mirages sortent de leurs bouches sans que leurs consciences puissent les remettre en question. Plus ils perdurent dans la responsabilité et plus leurs impostures deviennent trop flagrantes.

Lorsque vous les saisissez par écrit sur une quelconque interpellation, ils n’utilisent jamais la même procédure. Pourtant c’est le nerf de la guerre d’une administration qui prône le respect des textes. Ils ne veulent jamais laisser des traces écrites et ineffaçables qui peuvent, comme ils l’admettent, se retourner contre eux et les compromettre. Ils se détournent notoirement de leurs missions. Ils préfèrent opérer verbalement à l’image des sans-papiers en situation irrégulière.

Pourtant ils font des pieds et des mains lorsqu’ils postulent pour la responsabilité pour arracher la fonction convoitée et faire valoir leurs carnets d’adresse. Ils exhibent toute leur prétendue capacité de gestion et affichent publiquement leurs douteuses aptitudes à diriger en toute transparence et objectivité mais une fois installés, ils ne se souviennent de rien. Ils font des virages à 180 degrés. Ils deviennent de véritables caméléons à se muer en toutes les nuances selon le client en face et le climat régnant. Tous les acteurs influents sont consultés pour leurs nominations contrairement aux concernés qui encaissent et attendent le renouveau mais en vain.

Ils ne répandent partout que des promesses mais jamais ils ne les réaliseront sauf bien sûr à leurs garants à qui ils jurent fidélité et allégeance tant qu’ils sont au sommet et sans omettre de courber comme il se doit l’échine. Pire encore, ils proposent leurs services sans qu’ils soient sollicités. Pour le reste, c’est un autre personnage qui ne se rappelle de rien, feintant de vous reconnaître. Il perd subitement toute mémoire en vous disant de lui rappeler les faits. Il veut à chaque occasion ouvrir une nouvelle page blanche après avoir obscurci volontairement la précédente. Vous vous lassez et vous abandonnez finalement la partie. Quelle ruse !

Ils traînent presque tous des boulettes derrière eux qu’ils ont la crainte d’être découverts une fois éjecté de leurs trônes. Ils se servent d’abord et leurs proches amis. Les miettes, c’est pour la troupe après avoir réussi à passer toutes les embûches bureaucratiques dressées. Ils veulent assurer leurs bases arrières qu’inchallah leurs vœux seront balayés. Ils ont tout le temps la peur au ventre et sur leurs gardes si jamais le signal se déclencherait fatalement. Ils ne font jamais de beaux rêves les nuits à cause des cauchemars qui les hantent dans l’obscurité. Ils sont très nerveux, collés en permanence à leurs téléphones à la veille d’éventuels renversements. Ce qu’ils essaient d’éviter, c’est la chute libre, eux qui se voyaient toujours en perpétuelle ascension.

Ceci est la nouvelle race de ce genre de responsables qui ne reculent jamais devant l’impensable en emportant tels des bulldozers tout sur leur passage et principalement ceux qui les gênent. Ils sont scotchés aux sièges à l’instar de sangsues pour ne plus penser à ne les lâcher. Ils ne font que les chauffer pour rien. Ils freinent toute émancipation naissante et toute voie dérangeante. Ils étouffent dans l’œuf  toute volonté qui va à l’encontre de leurs occultes besoins et appétits incessants. C’est très inquiétant que le pays traîne ces casseroles qui ne font que le régresser et le sous-développer.  

Désormais, ils n’ont plus la pudeur de se dévoiler. Ils se bombent le torse en se vantant d’abuser de la grande supercherie. Toute duperie durera ce qu’elle durera mais disparaîtra un jour à jamais lorsque le vent tournera et ne subsisteront que leurs ruines. L’histoire aura du pain sur la planche à noircir ses pages de ces témoignages indélébiles. Au moment de l’éradication, c’est la panique qui les envahirait lorsque sonnent les glas. Rira bien qui rira le dernier, la nouvelle sera rapportée par les ultimes arrivés comme le dit si bien l’adage populaire.       


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