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Article paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 27 Septembre 2012 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
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http://fr.calameo.com/read/00037044670a2b72ef53b - en format pdf zippé: http://lequotidien-oran.com/pdfs/27092012.zip
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L’une
des premières déclarations du nouveau premier ministre est de s’attaquer à la
réhabilitation du service public en général tout en rajoutant qu’il est
fondamental de gagner la confiance des citoyens par une prise en charge
sérieuse de ce problème qui est devenu un véritable fléau dans le pays.
C’est
donc un aveu clair des pouvoirs publics que de reconnaître publiquement que les
services publics constituent la grande faille qui sépare l’administrateur de
l’administré dont l’état algérien ne pourrait absolument d’une baguette
magique se débarrasser alors qu’il a participé directement ou
intentionnellement au maintien statique de cette situation. Si on veut
réhabiliter les choses cela explique aussi qu’il y a un laisser-aller de la
part des gouvernants algériens. Ce n’est non plus dans la langue de bois que
l’on avance mais dans des déclarations de ce type qui ne constituent pour le
moment que des discours d’effet d’annonce. Attendons l’avenir proche pour voir
plus clair sur les intentions concrètes sur le terrain. Pour le moment, on est encore au stade de la bureaucratie qui a gangréné tous les rouages
administratifs.
Commençons
d’abord par donner quelques flashs de la situation catastrophique de nos
services publics dont le citoyen en souffre énormément où l’abus du pouvoir
administratif se dresse comme un véritable malheur devant leurs yeux. Dès que
vous auriez affaire à un quelconque service public, vous trembleriez et chercheriez
immédiatement une connaissance pour ne pas subir de tracas tout en étant quelque
peu tranquillisé. Si vous n’en trouveriez
pas, c’est un véritable calvaire qui s’abattrait
sur vous en entrant dans un cercle fermé.
Bonjour les dégâts !
Est-ce
que quelqu'un parmi-vous s'est hasardé un jour en allant à la wilaya au service
des cartes grises et des permis de conduire pour se faire délivrer un de ces
deux papiers ? Je sens que parmi les lecteurs beaucoup vont pousser un long et
profond soupir en souvenir des galères qu'ils ont subies en allant et revenir à
maintes fois dans ce service, j'allais dire qu'ils ont l'impression d'avoir
grandi un peu plus dans cette salle où vous pouvez attendre une éternité sans
que quelqu'un daigne vous demander si vous avez été servi ou non.
Il
n’existe aucune notion de service public où les usagers sont à bout de nerfs
comme s’ils se doutent à l’avance des réponses négatives du préposé au guichet
lorsque tu le trouves à son poste et que tu arrives à le coincer entre deux furtifs
gestes pour lui placer un petit mot lorsqu’il s’approche de l’hygiaphone qui
n’a pas encore disparu. En entrant dans cette salle d'attente, il n'y a aucune
personne à l'accueil pour vous guider dans votre démarche. Vous vous asseyez
sur un banc si vous avez la chance d'en trouver une place disponible et vous
priez pour que quelqu'un puisse se présenter en face des pauvres administrés
qui sont obligés de revenir plusieurs fois pour enfin espérer voir leur dossier
étudié.
Tu
ne sais pas lequel est arrivé le premier pour être servi en premier. Il n’y a
pas la moindre organisation de la chaine pourtant ce n’est pas la mer à boire
pour l’installer comme par exemple chez Djezzy qui reçoit énormément de monde
mais où le premier arrivé est le premier servi. Tu te demandes qu'est-ce qu'on
fait dans ce service qui est censé servir les citoyens dans le respect des
règles et des institutions. A cause de la désorganisation fatale, tout le monde
s’énerve facilement car la confiance n’est plus de mise ; elle s’évapore à
la vue de toute cette bureaucratie et cette barrière psychologique. Le bruit
ambiant est synonyme d’une sérénité disparue à jamais.
Dommage
que cela puisse se dérouler à quelques mètres des bureaux du premier
responsable de la Wilaya dont l’objectif est justement d’abattre ces lourds
fardeaux dont souffrent les citoyens. Comment pourrait-il l'imposer dans toute
la wilaya si ces propres services sont presque à l’état d’abandon ? Qu’il
essaierait un jour de jeter un coup d’œil camouflé ce qui se dresse comme
obstacles aux citoyens sous les fenêtres de son cabinet. Il verrait là sous ses
yeux ébahis, là sous ses pieds, la bureaucratie sous toutes les formes et de
toutes les couleurs.
On
vous donne un rendez-vous verbal pour tel jour pour revenir récupérer vos
papiers mais arrivé le jour prévu, vous êtes aussitôt renvoyés à une date
ultérieure sans vous donner la moindre explication de ce retard décidé selon
votre facial et votre intervention. Et dire que les algériens sont impatients !
Au contraire, ils débordent de patience devant une administration qui à la
moindre réclamation, tu verras tes papiers écrasés sous la lourde charge de
l’abus d’autorité.
Trouvez-vous
normal qu'il faut en moyenne 4 ou 5 mois pour se faire délivrer la carte grise
de votre nouvelle voiture après d'incessants va-et-vient et 3 mois au minimum pour
avoir ton permis de conduire ? Dites-moi qu'est ce qu'il y a de sorcier à
établir un permis de conduire du moment où tous les papiers nécessaires sont
fournis à l'administrateur et qu’il ne reste qu’à remplir les renseignements, à
imprimer et la photo à coller ? Alors que l'on est à l'ère de l'informatique et
des nouvelles technologies ! Tu te questionnes parfois qu'est ce qu'on fabrique
avec tout ce personnel payé aux frais du trésor public et dont le travail
marche à la vitesse de la tortue, pas à la légendaire héroïne de La Fontaine
?
En
attendant des jours meilleurs dans tous les services publics dont celui de la
Wilaya n’est un exemple frappant parmi d’autres à l’instar de la Daïra,
d’Algérie Télécom ou des finances et etc.
Dans
le premier service, entre l’appel téléphonique pour obtenir le rendez-vous de
dépôt de votre dossier de passeport et son obtention vous avez au minimum à
attendre deux longs mois pour avoir le précieux document. Par contre dans les
consulats algériens à l’étranger, quelques heures suffisent pour se faire
délivrer le même document de voyage. Pourquoi ces deux contradictions
flagrantes de deux services publics algériens ? Pourquoi l’un « we
can » et l’autre « We can’t » ?
Chez
Algérie Télécom, on vous suspend votre connexion durant 5 jours pour une
histoire de mots de passe dont vous n’êtes pas absolument pas la cause mais
vous devez fatalement payer les frais, erreurs des autres obligent. Si vous
rouspétez, on pourrait vous laisser poireauter durant des jours et des jours
pendant tout ce temps-là votre abonnement se trouverait tronqué du nombre de
jours à ramer. Et tanpis pour toi !
Chez
les finances, attention si une autre personne possédant les mêmes noms et
prénoms que le vôtre et qui est redevable d’une somme aux impôts, c’est à vous
qu’on bloque la délivrance d’un extrait de rôle sans prendre la peine de
vérifier d’abord la filiation complète de votre identité qui doit différer logiquement
de votre autre homonyme. Et c’est encore à vous qu’il revient de justifier qu’il s’agit bien deux personnes totalement
différentes. On ne compte pas assez le temps perdu dans ces services en passant
d’un bureau à un autre pour solliciter. D’une situation propre face aux impôts,
vous devenez par la grâce bureaucratique impropre face à l’administration.
Nous
n’avons pas évoqué ici tous les services publics du pays qui en existent par
milliers et où chaque administration dispose de ses propres lois et règlements
intérieurs. Partout où vous allez, vous mesurez de plus en plus le retard
entrepris pour arriver à satisfaire des administrés qui sont au courant des
moindres avancées des pays développés tandis que notre service public végète
dans ses méthodes anachroniques où encore une fois l’incompétence règne et
persiste en long et en large et sous toutes les dimensions. Le sursaut
serait-il pour demain ? C’est là la question intéressante que se posent
depuis assez fort longtemps les pauvres administrés et à laquelle pourrait
répondre le gouvernement à la seule condition de ne pas se contenter de frapper
encore une nième fois l’eau d’un coup d’épée.
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Pourquoi ne cherche-t-on pas à mettre fin à tout ces dépassements, à ce laisser-aller qui nous ronge et nous empoisonne la vie ? Chaque détail relaté est bel et bien réel . Le plus beau c'est qu'on constate les réaménagements dans toutes institutions étatiques ce qui devrait en principe faciliter les démarches et mettre le citoyen à l'aise dans ses démarches mais rien de cela n'arrive.En rentrant dans n'importe où ,la première chose qu'on se dit:"mon Dieu comment pourrai-je m'en sortir" et bonjour les déboires !!!
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