mercredi 23 juillet 2014

Ghaza ou l’omerta des régimes arabes.

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Article paru le Samedi 26 Juillet 2014 sur les colonnes du Quotidien d'Oran :
lien de l'article tronquée sur: http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5201080
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Qu’est-ce qui a pu changer depuis une quarantaine d’années chez les pays arabes avec ce revirement à 180 degrés vis-à-vis de la question palestinienne ? Où est passée cette solidarité sans faille qui plaçait cette question comme une priorité absolue de tous les états arabes ? Sans l’aide des pays frères, l’Algérie n’aurait peut-être jamais arraché aussi rapidement son indépendance en faisant dégager le colonialisme français hors de ses terres à l’issue d’une lutte armée finale de presque 7 années et demie.

Les armées arabes ne s’étaient-elles pas coalisées depuis 1948 jusqu’à la dernière guerre des 6 jours de 1973 contre l’état hébreu pour accompagner la résistance palestinienne dans son combat juste et légitime ? Chose que l’on pense impossible à se réaliser de nos jours. Depuis, la flamme de la libération de la chère Palestine s’est éteinte d’année en année. Elle n’est plus dans les objectifs impératifs des présidents et monarques arabes mais elle reste très forte dans les cœurs des peuples, impuissants pour concrétiser leurs profondes aspirations. Depuis, une paix factice est entrée en action. On serait tenté de dire, 4 décennies plus tard, qu’elle n’a été qu’une paix des braves, similaire à celle que proposait en 1958 De Gaulle aux algériens, aussitôt déclinée en son temps par le Fln.

Il y a une différence flagrante entre la solidarité sans faille d’hier et le mutisme d’aujourd’hui. Les peuples arabes, gouvernés par des régimes qui se sont engraissés depuis qu’ils se sont éternisés au pouvoir, se sentent ligotés et humiliés de ne pouvoir rien faire pour ce peuple meurtri qui ne doit sa survie actuelle qu’à l’assistance notoire d’humanistes à travers le monde. Les enfants palestiniens se sentent abandonnés par les leurs au moment où des juifs épris de liberté et de valeurs humaines dénoncent de toutes leurs forces l’état sioniste en n’hésitant pas à le comparer à l’état nazi d’Hitler.  

La principale explication possible de cette situation d’hibernation des régimes arabes est leur manque de légitimité intérieure qui les met dans cette position inconfortable et qui les affaiblit davantage. Les peuples arabes ne sont pas solidaires derrière leurs gouvernants comme l’est par exemple l’état sioniste où ses dirigeants sont élus par des urnes des plus transparentes. Parfois, ce ne sont que quelques milliers de voix du scrutin qui départagent les adversaires politiques après d’âpres campagnes électorales quoiqu’ils se considèrent en état de guerre. C’est l’une des raisons qui expliquent l’attitude de leurs dirigeants élus ne tenant compte au final que du bon-vouloir exclusif de leur peuple et ne naviguent jamais à contre-courant de leur opinion publique, en piétinant au passage toutes les lois et les résolutions internationales. Ils travaillent tous dans l’intérêt exclusif de la nation qu’ils imposent à tout le voisinage.  Il est vrai que l’état juif, comme l’affirment haut et fort ses autorités, demeurent l’allié stratégique des américains et par conséquent protégé contre toutes les représailles extérieures,  bénéficiant par la même occasion de l’immunité et de l’impunité des plus totales.

En face et à une ou deux rares exceptions, les républiques et monarchies arabes écrasent leurs peuples en leur confisquant toutes les libertés fondamentales. On les dissuade de soutenir  leurs frères palestiniens par la crainte d’être mal vus par les puissances occidentales qui à l’opposé appuient de toutes leurs énergies l’état sioniste avec en somme toutes les aides inimaginables. Tandis que les prisonniers de Ghaza croupissent et gémissent sous les pilonnages et les supplices de leurs geôliers sionistes. Alors là à imaginer des actions communes de ces vulnérables et instables tutelles arabes pour la martyre Palestine, il n’y qu’un petit pas à franchir pour frôler le blasphème.

Depuis le 8 juillet 2014, en 16 jours de bombardements et à l’heure où je finalise ce papier, ce sont plus de 825 palestiniens qui ont péri sous les décombres dont plus d’une centaine d’enfants et plus de 5250 blessés. En face, ce ne sont seulement 36 soldats, il faut bien lire soldats et non des militaires kidnappés comme le laissent entendre les médias de l’entité sioniste relayés par ses clones avec à leurs têtes BFM Tv au pays de Hollande. Israël n’est pas à sa première expédition punitive dans la bande de Ghaza. Depuis que le retrait de ses forces en 2005 dans l’espoir de faire cesser les tirs de roquettes, israël a monté trois précédentes opérations militaires, au mépris du droit international, avec tout d’abord l’opération "Pluie d'été" en 2006 avec un bilan de  402 morts dont 7 du côté israélien. Ensuite, l’opération "Plomb durci" en 2008-2009 qui a fait 1330 Palestiniens tués contre 13 israéliens. Enfin, l’opération "Pilier de défense" en 2012 avec 174 morts palestiniens et 6 israéliens [1]. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Pour avoir une idée sur l’intensité de ces bombardements, ils sont même visibles de l’espace comme le montrent les images prises par un astronaute, en l’occurrence Alexander Gerst,  depuis la station spatiale internationale qui les a postées sur Twitter et sur lequel apparaissent les nombreuses explosions consécutives aux bombardements israéliens dans la nuit du 23 au 24 juillet. "C'est la photo la plus triste que j'aie jamais prise…", écrit-il amèrement [2].

Selon Wikipedia [3], son armada dans les années 2000 était composée de plus de 2 600 chars sans compter le matériel de réserve, de 3 sous-marins, de 14 navires et de 48 patrouilleurs. Son armée possède également plus de 370 avions de combat modernes notamment des F-16 et des F-15. En outre, elle dispose de 215 hélicoptères et de nombreux drones. Sans omettre de mentionner l’arme nucléaire et ses 175 ogives. Il est clair qu’il faut revoir à la hausse ces chiffres lorsqu’on sait que l’entité sioniste détient le record mondial en matière de dépenses militaires par tête d’habitant en armements truffés de technologies de pointe.

Cette armée est alimentée par 200 000 actifs, hautement formés et de 600 000 réservistes, soit au total 800 000 soldates et de soldats puisés dans une population de 6 millions de résidents juifs, et aussi hors de la Palestine occupée qui ne sont nullement traités comme des djihadistes à la solde d’un état de surcroît hors-la-loi. L’enfant gâté du monde, pour reprendre le qualificatif d’un ami sur facebook, s’autorise de violer le monde libre grâce à son puissant lobby éparpillé à travers toute la planète.

S’il s’agissait d’un pays arabe comme le fût l’Irak où les forces occidentales s’étaient associées 2 fois de suite en l’espace de quelques années pour détruire ce pays avec l’assistance et la tirelire des états arabes qui n’avaient pas hésité un instant à mettre leurs contingents sous le commandement américain ou avec la complicité des autres qui s’étaient dérobés de leurs responsabilités. Si aujourd’hui le sang arabe ne vaut pas un sou, la cause revient essentiellement à ses fantoches états arabes qui détruisent toutes voix discordantes allant à l’encontre de leurs politiques d’aliénation aux puissances étrangères qui leur accorde le quitus nécessaire avant de se présenter aux urnes falsifiées de leur plèbe, basées principalement sur la triche et le complot.

C’est pourquoi Israël tue tous les jours des dizaines de vies sans ne se soucier guère et sans aucune retenue et sans qu’aucun dirigeant ne s’en offusque ni sa voix se fasse audible. En tous les cas, des arabes tombent tous les jours par centaines aussi bien en Syrie, en Irak, en Libye ou en Egypte pour régler des problèmes de successions au lieu de les résoudre par des élections libres et transparentes tout en garantissant une réelle alternance au pouvoir.  

Que dire en comparaison ce que détient comme armement la résistance ghazaouie ? C’est tellement caricatural qu’on ne peut oser comparer l’incomparable. Les détenus de la bande de Ghaza qui avoisine les 1 million 800 milles âmes, l’une des plus fortes densités de population au monde,  luttent pour leur survie en plus d’un blocus terre, air et mer qui dure depuis déjà presque 8 ans. Ghaza est privée d’électricité durant 20 heures par jour et d’eau potable pour 60% de sa population sans évoquer les autres produits de bases nécessaires au maintien de la vie. Elle dépend à 80% des aides humanitaires Autant se sacrifier que de rester dans cette situation de morts-vivants en attendant tous les jours la faucheuse au coin de chaque mètre carré de ce lot de terrain de 365 kilomètres carrés. C’est le combat de David contre Goliath des temps modernes. Au point que le député britannique David Ward a tweeté un message justifiant la légitime défense par le lancement de roquettes des résistants palestiniens sur la partie occupée et qu’il est utile ici de le rappeler : "@DavidWardMP: "The big question is - if I lived in #Gaza would I fire a rocket? - probably ye", et sa traduction : "Toute la question est - si je vivais à #Gaza, est-ce que je lancerais une roquette? Oui, probablement."[4].

Je suis quasi-sûr que les palestiniens seront prêts à échanger leurs roquettes artisanales, qui font craindre le pire comme le prétendent les israéliens mais les plages de Tel-Aviv sont pleines à craquer d’estivants. Ils seraient prompts à les « brader » contre l’arsenal abyssal des sionistes comme l’avait proposé en 1957 le héros martyr Larbi Ben Mhidi à l’armée coloniale française avec sa célèbre citation « Donnez-nous vos avions et on vous cédera nos couffins ».

Malgré cette disproportion des forces en présence, on peut se réjouir quand-même du succès de la bataille de la communication remportée sur la propagande sioniste qui est contrée superbement à travers les réseaux sociaux par ces millions de facebookiens qui dévoilent en temps réel les atrocités commises par son armée surtout contre ses enfants qui sont devenus, malgré eux,  des icônes de la résistance palestinienne. On ne sait toujours pas ce qu’en pense le chanteur sioniste Enrico Macias sur son tube « Malheur à celui qui tue un enfant ». Quant aux médias occidentaux, ils ont perdu toute crédibilité en montrant leur vrai visage, épousant corps et âmes de la cause sioniste. Ils parlent d’une guerre comme si les forces en présence sont plus ou moins semblables.

Pour en finir avec les états arabes et leur ligue qui ne font que s’agiter dans le vide lorsque les dés sont jetés et que les jeux soient faits.  On se sent d'abord beaucoup plus humilié par nos gouvernants avant de l'être par l'état sioniste. Tant que les peuples arabes ne seraient pas libérés de leurs tutelles bernant dans des légitimités préfabriquées, jamais le peuple palestinien ne verrait un soutien franc et total comme celui que reçoit Israël de ses amis.

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Sources :






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