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Cet article est paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 04 Juin 2015 sous le lien suivant:
-en format pdf zippé: http://lequotidien-oran.com/pdfs/04062015.zip
-en format html: http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5214539
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Après chaque nouvelle nomination d’un ministre comme le fût au début du week-end précédent, ce sont tous les responsables du secteur, plus particulièrement, ceux qui ont été placés par l’ancien ou par ses collaborateurs les plus proches, commencent à s’inquiéter de leur étoile montante et de leur percée fulgurante. C’est la panique à bord surtout lorsqu’on vient de nulle part en grillant au passage toutes les étapes conventionnelles. Quand on a été nommé, pas sur une liste d’aptitude de compétences et d’intégrité morale, mais sur une liste noire à partir de son carnet d’adresses ou par des méthodes loin d’être universelles.
Cet article est paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 04 Juin 2015 sous le lien suivant:
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-en format html: http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5214539
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Après chaque nouvelle nomination d’un ministre comme le fût au début du week-end précédent, ce sont tous les responsables du secteur, plus particulièrement, ceux qui ont été placés par l’ancien ou par ses collaborateurs les plus proches, commencent à s’inquiéter de leur étoile montante et de leur percée fulgurante. C’est la panique à bord surtout lorsqu’on vient de nulle part en grillant au passage toutes les étapes conventionnelles. Quand on a été nommé, pas sur une liste d’aptitude de compétences et d’intégrité morale, mais sur une liste noire à partir de son carnet d’adresses ou par des méthodes loin d’être universelles.
En attendant, ils se
font actuellement tous petits en attendant que leurs sorts soient définitivement
scellés. Ils réfléchissent comment changer d’attitude en fonction de la pensée
du nouveau, selon ses désirs et ses interdits. Il faut imaginer ce qu’il adore
de ce qu’il exècre. Ils sont prêts à effectuer si nécessaire le grand écart de
180° degrés. Ils sont aussi disposés à se jeter en mer pour la cause en comblant
le nouveau locataire qui peut décider de leur vie comme de leur mort sur une
simple signature sauf s’ils ont les bras longs et les épaules très larges pour
conserver le précieux fauteuil.
On ne joue pas de son
avenir avec les anciens sentiments. Il faut chercher les hobbys du nouveau afin
de lui plaire coûte que coûte, quitte à jouer le rôle du bouffon dans la cour.
On efface tout de son passé qui puisse déranger ou fâcher le frais patron. La
première chose, c’est d’activer ses réseaux pour percer les secrets du nouveau
décideur. Il faut chercher même les petits détails les plus infimes et intimes.
La conservation du poste en dépend, cela mérite tous les sacrifices et en
grimpant tous les obstacles.
La première nuit de l’annonce
du nouveau ministre, fût reçue comme un véritable cauchemar par certains sur
qui pèse le doute ou avaient des histoires avec l’inattendu chef. Dommage qu’on
ne leur a pas laissés le temps afin de déchiffrer les sources de cette annonce
qui a pris de court, comme des novices, les responsables les plus aguerris. Ils
auraient pu déceler le futur nom du néo-ministre qui leur permet d’anticiper toute
action en se rapprochant de son entourage avant qu’il ne soit trop tard. Il
faut anticiper les choses. Ils auraient même pré-fabriquer en privé devant les
autres collègues d’éventuelles désaccords avec l’ex pour bien s’engager à
changer la face. Tous les bienfaits de son ex-protecteur sont purgés instantanément
de leur mémoire au moindre changement. Ainsi va la vie pour ceux qui n’ont pas
d’amis mais juste des alliés de circonstances et d’influences qu’ils changent
au gré des mutations brusques du système.
Il faut choisir le
temps du retournement de la veste, ni avant, ni après, mais exactement au moment
opportun, Si on ne l’avait pas fait à temps, on doit maintenant se terrer en attendant
des jours meilleurs ou pires selon la température du climat ambiant. Les
prémices du pain noir commencent à voir le jour. Les années des vaches maigres,
c’est dans quelques semaines pour certains zélés. Leurs ventres sont pleins de
foin à allumer. C’est ce qui arrive lorsqu’on ne sert pas le pays mais on se
contente de satisfaire les besoins de l’homme fort du moment.
L’ancien va devenir le
pestiféré, il sera considéré comme de la mauvaise compagnie qu’on tente d’éviter
comme de la peste sauf s’il sera appelé à vivre d’autres hautes fonctions. Dans
le cas où il est appelé à manger son pain rassis, les subalternes ne doivent plus
évoquer son nom ou son passé à la tête du ministère, devant son successeur. Il devra
être banni à jamais du vocabulaire des subordonnés sinon sa destinée sera la
traversée du désert jusqu’à ce que le système fasse appel à lui comme si de
rien n’était.
Par contre, l’arrivée à
la tête du ministère doit senti comme une liberté par certains qui se
désengagent de la tutelle des anciennes cautions. Ils vont pouvoir sévir dans
leur fief surtout contre ceux dont les fils les liants à leurs soutiens sont brisés.
Ils vont avoir la main libre et lourde. Ils vont pouvoir enfin rattraper le temps perdu en frappant de toutes leurs
forces sans avoir la crainte d’être éjectés. C’est pour cette raison que les
petits vont aussi se faire tous tous petits pour ne pas subir fortement la
revanche qui les attend au tournant.
Pour ceux qui n’ont pas
eu la chance de prendre le départ dans les précédents starkings-blocks, ils vont
à nouveau postuler pour un mandat en décidant maintenant de s’allier avec le
diable pour recevoir les faveurs du nouveau maître. Ils sont déterminés à
vendre leur âme à n’importe quels acheteurs qui leur montrent la voie des cimes
et du mirage du bonheur. C’est une occasion inouïe, impossible à rater,
autrement ce sera une grande amertume de plus. Il faut faire valoir leurs
services et ce qu’ils proposeront en échange par rapport à leurs prédécesseurs.
Ils doivent faire monter les enchères jusqu’aux plus offrants. La montée vers
les hauteurs doit être très onéreuse. Le prix à payer est sans aucun doute très
cher. Toute ascension mérite récompense.
C’est une bataille
terrible entre les prétendants identiquement aux jeux d’échecs. Ce sont des
candidats qui ne contentent pas seulement des pions sur l’échiquier mais sortent
au fur et à mesure, moult tours de leurs poches dorés. Ce n’est pas une guerre virtuelle
de PlayStation mais c’est à un véritable combat sans merci qu’ils se livrent
sur le terrain en cherchant à brouiller les cartes de l’ennemi et en promettant
monts et merveilles. Les champions dans les ruses et les flèches doivent absolument
remporter les mises haut la main. Les antagonistes, qui sont pour la plupart des
opportunistes et qui cherchent à accéder là-haut par les moyens les plus usurpatoires,
deviennent comme des fauves dangereux lancés dans la nature et préparés à
dévorer tout sur leur passage pour défendre leurs biens mal-acquis.
Quant aux autres, qui
constituent la majorité, qui ne sont habitués à vivre ces pratiques infectes et
toutes ses filouteries, ils assistent malheureusement en observateurs presque
amorphes et sans aucune réaction ni un quelconque réflexe. Ils encaissent la
mort dans l’âme toute nomination imposée. Ils n’ont aucun contre-pouvoir pour
équilibrer la balance. Ils savent que ce sont des va-et-vient incessants qui ne
vont pas tous dans l’intérêt du pays. Qui, si c’était un être humain, il devrait
souffrir profondément dans son âme. Heureusement qu’il ne sent rien de ce que l’on
endure tous les jours. Lui, qui est arrosé du sang du sacrifice de ses
meilleurs enfants, il ne perce rien de cette valse de ces perpétuelles mouvements
de responsables qui sont désignés, sans aucun programme d’action ni vision sur
le long terme, selon les lobbys, le système des quotas et en fonction du centre
de gravité de l’indéniable premier garant.
Tout le monde a entendu
certainement, lors des multitudes campagnes qui ont dilapidé beaucoup d’argent
au pays, des devises sur le changement. On est lassé d’entendre ce type de
slogans vides qui sont à des années-lumière de la réalité. Il y a plus de 50 années,
les algériens rêvaient d’une Algérie où le mot « démocratique »
devrait avoir une signification tangible pour bâtir main dans la main un pays à
la hauteur de nos espérances de l’époque. Plus d’un demi-siècle après, on ne
peut que se poser la question sur le choix des critères et des paramètres qui décrètent
le choix de la nomination des responsables dans ce pays.
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