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Cet article est paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du jeudi
09 Novembre 2017 sous les liens suivants:
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L’Algérie
souffre d’un mal qui est devenu un véritable désastre. C’est celui de ces
responsables qui n’assument pleinement leurs devoirs. La majorité d’entre-eux adopte
la situation du statu-quo devant les moult difficultés se dressant sur leurs
passages. Moins ils bougent, et moins ils ont des soucis et plus ils ont de la
chance de pérenniser. Et tant mieux pour eux. C’est ce qu’ils pensent,
malheureusement. En dépit de leurs tares, ils s’accrochent à leurs statuts de
chefs dont ils ne veulent plus s’en défaire. C’est leur gagne-pain au détriment
des valeurs. Ils deviennent malades s’ils sont dépossédés de leurs privilèges
et leurs auras. C’est aussi leurs façons d’exister mais dommage, nuisiblement
pour la chère Algérie.
Lorsque
les problèmes surgissent dans leurs secteurs, ils restent complètement figés.
Ils se font même tous petits en tentant de se faire oublier en attendant de
laisser passer l’orage. Plus de peur que de mal pour eux, néanmoins,
inversement pour l’établissement. Ils rentrent presque en hibernation tellement
ils ne cherchent nullement à démanteler les obstacles et casser la chaîne des pistonnés.
C’est la stratégie qu’ils adoptent et dont souffre inlassablement la mère-patrie.
On
aurait bien souhaité qu’ils réagissent même en petitesse mais hélas ils
s’écrasent complètement devant le moindre petit bobo. Avant de penser à régler
les délicates situations, ils cogitent d’abord à sauver leurs strictes rentes
avant de daigner songer à ceux de l’institution. Leurs gains priment avant
tout. Pourtant, ils disposent de leurs prérogatives qui délimitent leurs champs
d’action. Mais ils ne pourront jamais avoir les mains libres et agir en
souverains tant qu’ils sont désignés par défaut à leurs postes par leurs occultes
parrains.
Ils
n’osent nullement agir en toute clarté et en toute transparence mais ils
préfèrent s’agiter derrière les rideaux et téléguider leurs sbires et leurs
marionnettes pour le malheur de l’Algérie. Ils ne pourront jamais affronter les
vrais problèmes tant qu’ils n’assument pas les pouvoirs dont ils ne disposent
point sur le terrain de la réalité. Ils ne pourront jamais remuer le simple
petit doigt tant qu’ils n’ont pas reçu l’ordre de leurs tuteurs inavoués.
Ils
savent qu’à la moindre initiative de leur part, ils sont grondés, avertis et punis
au coin et mis en quarantaine. Ils sont immédiatement placés sur la liste des
révoqués s’ils persistent à tenter d’échapper des rangs. Ils ne lèveront pas
l’index tant qu’ils n’ont pas été autorisés. Ils baisseront les yeux à la vue
de leurs bienfaiteurs et de leurs appuis qui les ont mis en haut de l’échelle
sans qu’aucun mérite, ni qu’une infime intégrité ne les dictent réellement.
Dès
qu’ils sont démasqués, ils fomenteront mille et une fumisteries pour se
dérober. En votre présence, ils distillent des paroles mielleuses qui vous envoûtent
et vous faire plier en quatre dans leurs poches. Ils vous endorment en vous
promettant monts et merveilles. Au tournant, vous ne verrez même pas la queue
d’une souris. En votre absence, leurs légendaires retours de veste seront
assurés. Ils deviennent d’autres individus qui vous éradiquent de leurs cervelles.
Vous n’existez plus, vous devenez une puce à humilier et à écraser.
Le
mensonge devient un de leurs exercices favoris et une addiction dont il va
falloir consulter le plus rapidement possible un spécialiste pour se soigner de
cette néfaste dépendance ou si grave encore, un séjour en clinique est
indéniable pour définitivement se sevrer. Ils mentent comme ils respirent
tellement ils sont à l’aise dans cette basse épreuve. Les mirages sortent de
leurs bouches sans que leurs consciences puissent les remettre en question. Plus
ils perdurent dans la responsabilité et plus leurs impostures deviennent trop
flagrantes.
Lorsque
vous les saisissez par écrit sur une quelconque interpellation, ils n’utilisent
jamais la même procédure. Pourtant c’est la force d’une administration qui
s’assume et qui prône le respect des textes. Ils ne veulent jamais laisser des
traces écrites et ineffaçables qui peuvent, comme ils l’admettent, se retourner
contre eux et les compromettre dans leur plan de carrière. Ils se détournent notoirement
de leurs missions. Ils préfèrent opérer verbalement à l’image des sans-papiers
en situation irrégulière.
Pourtant
ils font des pieds et des mains pour aboutir lorsqu’ils postulent pour arracher
la fonction convoitée et faire valoir leurs carnets d’adresse. Ils exhibent
toute leurs prétendues capacités de gestion et affichent publiquement leurs douteuses
aptitudes à diriger en toute transparence et objectivité mais une fois
installés, ils ne se souviendront de rien, ils deviennent entièrement
amnésiques. Ils ont déjà furtivement viré à 180 degrés. Ils deviennent de
véritables caméléons à se muer en toutes les nuances selon le client d’en face
et suivant le climat régnant. Tous les acteurs influents sont consultés pour
leurs nominations contrairement aux concernés qui encaissent et attendent le probable
renouveau mais en vain.
Ils
ne répandent partout que des promesses mais jamais ils ne les réaliseront sauf
bien sûr à leurs garants à qui ils jurent allégeance et fidélité tant qu’ils
sont au sommet et sans omettre de courber comme il se doit l’échine à tout
instant. Pire encore, ils proposent leurs services sans qu’ils soient
sollicités avec l’abus, en cerise sur la gâteau. Pour le reste, ce sont d’autres
créatures qui ne se rappellent de rien, feintant de vous reconnaître. Ils perdront
subitement toute mémoire en vous disant de leur rappeler les faits. Ils veulent
à chaque occasion ouvrir de nouvelles pages blanches après avoir terni volontairement
les précédentes. Vous vous lassez devant de telles déchéances de l’être humain et
vous abandonnez finalement la partie mais sans l’abandonner. Ce n’est que chose
remise.
Ils
traînent presque tous, des boulettes qu’ils sont méfiants d’être découvertes
une fois éjectés de leurs cossus fauteuils. Le premier article de leurs
desseins est de se servir royalement tout en n’oubliant pas les proches adeptes
de la politique suivie. Les miettes, c’est pour la troupe après avoir réussi à passer
toutes les embûches bureaucratiques dressées. Ils veulent assurer leurs bases
arrières qu’inchallah leurs vœux seront balayés. Ils ont tout le temps la peur
au ventre et se tiennent sur leurs gardes si jamais le sifflet de la fin se
déclencherait, fatalement. Ils ne font jamais de beaux rêves les nuits à cause
des cauchemars qui les hantent dans l’obscurité. Ils sont très nerveux et
inquiets, collés en permanence à leurs téléphones à la veille d’éventuels renversements.
Ce qu’ils essaient d’éviter, c’est la chute libre, eux qui se voyaient toujours
en perpétuelle ascension.
Ceci
est la nouvelle race de ce genre de responsables qui ne reculent jamais devant
l’impensable en emportant tels des bulldozers tout sur leur passage et
principalement ceux qui les gênent sur leurs tortueux chemins. Ils sont
scotchés aux sièges à l’instar de sangsues pour ne plus penser à ne les lâcher.
Ils ne font que les chauffer pour rien. Ils freinent toute émancipation
naissante et toute voie dérangeante pour le bien du pays. Ils étouffent dans
l’œuf toute volonté qui va à l’encontre
de leurs occultes besoins et appétits incessants. C’est très inquiétant que le
pays traîne encore ces casseroles qui ne font que le régresser et l’ajourner
sans cesse de rejoindre le concert des nations.
Désormais,
ils n’ont plus la pudeur de se dévoiler. Ils se bombent le torse en se vantant
d’abuser de la grande supercherie. Toute duperie durera le temps qu’elle durera
mais disparaîtra un jour à jamais lorsque le vent tournera et ne subsisteront
que leurs dégâts et sinistres héritages. L’histoire aura du pain sur la planche
à noircir ses pages de ces témoignages indélébiles. Au moment de l’éradication,
c’est la panique qui les envahira lorsque sonneront les glas du salutaire
dénouement. Rira bien qui rira le dernier, la dernière nouvelle sera rapportée
par les ultimes arrivants comme le dit si bien l’adage populaire.
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