jeudi 30 juillet 2009

Lorsque les plages publiques deviennent sales, incontrôlables et privatisées.

-Article publié dans le Quotidien d'Oran du Jeudi 30/07/2009:

-sur Algérie News, édition en Français du 30/07/2009



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« Faire une loi et ne pas la faire exécuter, c'est autoriser la chose qu'on veut défendre. »
Cardinal de Retz, homme politique et écrivain français, 1613-1679.
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La plaie de l’Algérie réside dans l’application molle de sa législation sur le terrain de toutes sortes de textes réglementaires, de la loi jusqu’au simple arrêté communal. Lorsqu’on consulte la réglementation de notre pays, elle est pour ainsi dire quasiment parfaite où les détails secondaires ne sont ignorés mais maladroitement la réalité de la chose est tout à fait autre. Pour quelqu’un qui ne connaît pas notre pays, à la lecture de ses codes, il se croirait dans un pays développé avec un peuple à la hauteur de gens civilisés respectant scrupuleusement le droit établi mais inévitablement l’évidence rattrape tout le monde. Elle est amère et désobligeante à découvrir.
L’exemple concret de cette absence de la loi en ces moments caniculaires est ce qui est en train de s’étaler sous tous les regards aux abords des plages puisque nous sommes en pleine saison estivale. Tous les estivants qui adorent la grande bleue, l’ont remarqué à leurs dépens. Indubitablement, on est abasourdi par les concessions des plages qui ont été cédées au profit de certains gérants véreux qui ne pensent qu’à rafler la mise dans la cagnotte avec le plus d’argent possible sans se soucier guère du cahier des charges qu’ils ont pourtant approuvé lors de l’adjudication publique de ces lieux touristiques.
Comme on le constate de visu tous les jours de l’été, la loi N° 02 du 17 février 2003 fixant les règles générales d’utilisation et d’exploitation touristiques des plages, est piétinée, foulée, ensevelie de forte belle manière.
A la suite de ce texte fondamental, il s’en est suivi le décret exécutif d’application n°274 datant du 5 septembre 2004 fixant les conditions et les modalités d’exploitation touristique des plages ouvertes à la baignade.
Enfin, un arrêté interministériel du 18 mai 2006 définissant les modèles-types de la convention et du cahier des charges de concession d’exploitation touristique des plages ouvertes à la baignade, est venu compléter toute la batterie juridique qui codifie manifestement l’anarchie qui régnait sur les plages.
Malheureusement et malgré cette panoplie de textes, l’ordre des hors-la-loi continue de sévir au vu et au su de tout le monde sauf pour les responsables du secteur qui ne veulent pas le dresser cruellement.
Lorsqu’on scrute de plus près cette armature hiérarchique du règlement (loi, décret, arrêté), on enregistre que tout y est et rien n’a été laissé au hasard.
La loi légifère les grandes lignes de la nouvelle législation d’exploitation, le décret définit les applications et l’arrêté l’affine extrêmement.
Ainsi comme l’indique la loi dans les derniers alinéas de son article 4, l’exploitation des plages se fait par la voie de la concession selon un cahier des charges conformément aux dispositions de cette présente loi. En conséquence, il fixe les caractéristiques techniques, administratives et financières de la concession.
Il faut noter que la définition de l’exploitant, dans la loi fondamentale, est toute personne physique ou morale titulaire d'un droit de concession pour l'exploitation touristique d'une plage et non absolument commerciale comme l’affluence des baigneurs le perçoit généralement durant toute la période de la saison chaude.

Accès aux plages: gratuit ou payant ?

Dans l’article 5 de la loi, il est nettement précisé que l'accès aux plages est gratuit. Ainsi, la gratuité de l'accès doit être clairement affichée sur des panneaux publicitaires installés à cette fin par les services communaux. Mais contradictoirement, l’accès aux plages concédées est payant selon l’article 3 du décret. Doit-on comprendre que le décret prime sur la loi ou c’est tout à fait l’inverse ? Il faut souligner que dans cet article 3, il est affirmé que sans préjudice des dispositions de l’article 5 de la loi alors que celui-ci ne cite que la gratuité d’accès !
Cette question si elle n’est pas clarifiée au plus vite et de manière formelle, elle risque d’être mal interprétée par des personnes sans scrupules. Et le risque est très grand de voir des exploitants s’approprier de façon flagrante des espaces, comme certains le font abusivement, au mépris des lieux qui sont censés être des zones publiques.

Quelle largeur de la libre bande littorale ?

De plus, le concessionnaire est tenu de garantir la libre circulation des estivants tout le long de la plage, objet de la concession, sur une bande littorale dont la largeur est déterminée dans le cahier des charges. Mais comme les estivants l’ont déjà distingué, la majorité des concessionnaires ne daignent même pas respecter cette clause du contrat qui faut-il le rappeler est de 5 années consécutives sauf si elle est remise en question. Les parasols, les tables et les chaises des gestionnaires ont presque pieds dans l’eau. Le baigneur qui ne loue pas les équipements de l’exploitant, est ainsi chassé et barricadé jusqu’aux extrémités, plus précisément là où les immondices ramassées sur les parties exploitées, sont jetées. Le spectacle désolant créé avec ses odeurs nauséabondes donne effectivement des répugnances et la sensation de vomissements. Une baignade en pleine décharge publique, qui dit mieux !
De façon formelle comme l’indique nettement l’article 7 de l’annexe II du modèle-type du cahier des charges, le concessionnaire est tenu :-de se conformer au plan d’aménagement de la plage, joint à la convention de concession ; -de respecter les prescriptions du plan d’aménagement de la plage ; -de respecter strictement la délimitation de la plage et doit s’interdire toute modification de sa consistance physique, sans l’autorisation expresse de l’autorité concédante ; -de garantir la libre circulation des estivants le long de la plage sur une bande littorale de .......(selon les dimensions la plage).
Par ailleurs, l’exploitant doit aussi veiller à la protection et au respect des mâts de signalisation fixant la délimitation et le balisage des zones de baignade prévus à l'article 29 de la loi.
On ne peut que se prendre la tête entre les mains et s’interroger si les modalités prévues par la loi subsistent encore. En tous les cas, beaucoup de points d’interrogations et d’exclamations que de réponses aux questions évidentes. Un zéro intégral sur toute la ligne.

LA GESTION CATASTROPHIQUE DES IMMONDICES

L’article 30 de la loi est on ne peut plus clair. En conséquence, il incombe au concessionnaire, entre autres, l’entretien régulier de la plage, de ses dépendances et des équipements ainsi que la remise en l'état de ces endroits, après la fin de la saison estivale.
Dans l’article 31, il est mentionné que le concessionnaire est tenu de maintenir la plage concédée en bon état de propreté et de procéder à l'enlèvement des déchets et des objets de toute nature, nuisibles au bon aspect de la plage ou dangereux pour les estivants.
J’ai envie d’exulter quand je lis l’article 7 du cahier des charges qui atteste que l'état naturel des plages doit être protégé. Il ajoute que toute exploitation des plages doit s'effectuer dans le strict respect de la vocation de cet espace. L’article 8 pousse le burlesque jusqu’à ordonner que l'exploitation des plages et la promotion des activités touristiques dans ces espaces doivent être conformes aux règles de santé et de protection de l'environnement.
Encore que l’article 11 du cahier des charges le réconforte davantage, à juste titre, le concessionnaire doit assurer une gestion rationnelle des biens concédés et veiller à leur conservation. Autant, il est tenu de préserver les biens concédés et le caractère esthétique ainsi que les richesses environnementales entourant la plage. En outre, il est tenu, de prendre les mesures nécessaires pour maintenir en bon état de propreté la plage ou la partie de la plage qui lui est donnée en concession. Aussi, il a l’obligation de procéder en permanence à l’enlèvement des déchets et autres objets qui sont de nature à porter atteinte à la santé, à la sécurité des estivants et de les déposer aux lieux destinés au ramassage d’ordures par les services d’hygiène de la commune.
A la lecture de articles, on ne peut que mesurer l’écart grandissant qui nous sépare de la règlementation en vigueur. La pratique et la théorie sont devenues incompatibles dans des endroits paradisiaques où elles sont supposées être en parfaite harmonie.
J’ai vu de mes propres yeux dans certaines plages que j’ai eu le malheur de visiter, des immondices entassées aux extrémités de la plage là où sont parqués les malheureux baigneurs qui veulent profiter de la gratuité de l’eau de mer. L’endroit et le lieu importent peu puisque le désastre s’est installé dans la durée d’est en ouest du pays.
Quoique, l’article 33 est là pour rappeler aux APC l’obligation de veiller à la désinsectisation régulière des plages ainsi qu'à la multiplication des points de ramassage des déchets. Comme c’est devenu coutumier, c’est une pure affabulation de l’esprit.
Il faut quand même noter que la catastrophe est conjuguée par l’indiscipline caractérisée d’un certain grand nombre d’estivants.

DE L’Affichage des prix

L’article 31 de la loi note, dans son 7ème point que le concessionnaire est tenu d’afficher les prix des prestations fournies aux estivants. L’article 4 du cahier des charges l’approuve amplement.
Tous les estivants savent que les prix utilisés sont prohibitifs d’une plage à une autre selon l’humeur du jour sinon pourquoi cache-t-on les coûts pratiqués ? L’affichage des prix est un sensationnel mirage. Réclamer un reçu de la prestation reçue est plus qu’une aberration du consommateur.
Il n’y a que le prix du parking qui est connu de tous moyennant le ticket d’accès, cependant on ne voit aucune trace de nulle part du parking de stationnement sur le cahier de charges. Notons une remarque importante, que l’on reste 5 minutes ou toute journée, on règle au même tarif mais nullement selon la durée du stationnement.
Les rues de certaines plages se sont tous transformées en parkings. Dès que vous feintez de se garer, les "parkingueurs" accourent vers vous en dégainant le ticket plus vite que leur ombre. Même le stationnement interdit devient licite.

Carnet de Doléances !!

Il y a une chose qui m’a fait presque pouffer, c’est le carnet de doléances qui devait être mis à la disposition de la clientèle, s’il vous plait côté et paraphé par le directeur du tourisme de la wilaya. Il ne manquait que ça ! Ce carnet devait être la cerise sur le gâteau mais il n’en est point. Il n’y a nulle indication qui témoigne de l’existence de ce fameux carnet qui sans doute y est blanc et vierge depuis longtemps.

des plages incontrôlables, Me DIRIEZ-VOUS ?

Les plages non autorisées, non surveillées, sauvages ou libres selon l’appellation des uns et des autres, sont devenues un phénomène qui prend de l’ampleur d’année en année à une prodigieuse allure. Le nombre d’inaugurations de ces plages dépasse celui des plages officielles ouvertes ces temps-ci. Dans certaines communes, elles dépassent en nombre les plages contrôlées.
Les autoproclamés concessionnaires de ces plages exercent leur métier à ciel ouvert et à la lumière du jour dans un territoire adjugé par voie de puissance. Ils possèdent leurs propres parkings délimités par des barrières en bonne et due forme. La plaque du sens interdit y est même opposée à l’entrée pour indiquer l'accès à une propriété privée. On paie, on rentre, on ne paie pas, on est viré. C’est leur état avec leurs distinctes lois. Le chien de garde veille au grain pour signifier que vous êtes en face d’équipes de gardiennage bien huilées. Armés de gourdins comme leurs confrères des villes, ils sont là pour veiller sur leurs biens conquis qui leur ont été légués à l’usure des années. La nature a horreur du vide, comme le dit fort bien l’adage. Leurs terrains s’accroissent effroyablement au fil des ans, pouce par pouce, mètre par mètre. On ne peut que s’étonner si les autorités locales sont au courant de l’existence de ces mini-états perceptibles à l’œil nu et qui se sont installés par la force des bras. L’informel persiste et prend le dessus sur l’autorité.
Puisqu’ils se sont partagés les parcelles comme on divise un butin de guerre à parts plus ou moins égales, il sera difficile de les déloger sans créer des troubles comme leurs collègues des villes qui se sont attribués par opiniâtreté les trottoirs et les places publiques. Ils ont établi leurs propres règles et leur inadmissible économie. C'est normal que lorsque le chat n’est pas là, les souris dansent.
Donc, ces concessionnaires venus d’ailleurs, disposent aussi de parasols locaux fabriqués à l’aide de matériaux trouvés sur place, constitués de branches d’arbustes, de roseaux et de paille. Des paillotes installées à perte de vue sur « leurs » plages à quelques mètres les uns proches des autres. Une incroyable aubaine descendant du ciel au moment où les APC font dans l’abandon du patrimoine marin.
J’allais oublier que ces néo-concessionnaires placent sur les bords des routes nationales leurs propres panneaux de signalisation indiquant la bonne direction de leurs fiefs avec des écriteaux écrits en blanc sur noir : « Plage familiale N°1, Plage familiale N°2, etc…». Ils ont inventé et nous ont imposés des appellations en insistant de les concorder à leurs contrées. Il faut donc s’habituer avec ces nouvelles plaques signalétiques quasi-officialisées dans le code de la route et de ces nouveaux noms de lieux adoptés en géographie. Ils sont même visibles, tenez-vous bien, sur GoogleEarth ! Il ne reste qu’à les décréter.
C’est un véritable attrape-nigaud pour ceux qui s’aventurent dans ces parages non garantis. Ses chefs, qui opèrent en tribus, ont aussi édifié leurs routes de campagne, ils ne leur manquent que le goudron nécessaire, les postes de secours, la sécurité et le cachet des officiels. Le pare-brise de la voiture risque de voler en éclats si un aventurier ne veut pas s’acquitter de l’impôt exigé. Les prix sont les mêmes que ceux pratiqués dans les plages surveillées, bien sûr sans le ticket. C’est un défi lancé par ces hors-la-loi qui bravent tout ce qui est conforme. L’assemblée de la jungle est là pour suppléer à tout inconvénient.
La loi dans son article 13 est toutefois présente pour être appliquée mais elle est ligotée entre parenthèses : « toute exploitation touristique des plages est interdite sans l'obtention du droit de concession y afférent ».
L’article 49 de cette même loi note que toute exploitation touristique des plages sans l'obtention du droit de concession est punie d'une peine d'emprisonnement de trois (3) mois à une (1) année et d'une amende allant de cent mille dinars (100.000 DA) à trois cent mille dinars (300.000 DA) ou de l'une de ces deux peines. C’est une illusion en plein cauchemar.
Pour les ordures, c’est le pire qui est en train de s’installer dans la continuation. De très belles plages vierges et enchantées qu’elles l’étaient, les dégâts sont maintenant presque irréversibles pour la nature. Les ordures se perpétuent depuis des années. J’ai bien peur que les autorités s’en apercevront que trop tard de l’étendue des préjudices causés à l’environnement.

LA VACANCE Des inspections
Alors qui contrôlent les plages accordées aux exploitants ? L’article 39 dans ce sens est sans bavures . Ce sont tout naturellement et principalement les inspecteurs de tourisme qui sont habilités à rechercher et à constater les infractions en plus des officiers et agents de la police judiciaire, les inspecteurs des prix et des enquêtes économiques, les inspecteurs du contrôle de la qualité et de la répression des fraudes et les inspecteurs de l’environnement. Que des experts mais les inspections se laissent désirer.
Dans le cadre de l’exercice de leurs missions comme le stipule convenablement l’article 42, les inspecteurs du tourisme sont habilités notamment à vérifier les mesures de mise en oeuvre de la loi en matière de protection, d'aménagement et d'exploitation des plages et de vérifier la conformité des aménagements réalisés avec le plan d'aménagement de la plage.

Il est même prescrit, dans son article 42, que toute association légalement constituée, qui se propose, de par ses statuts, d'agir pour la protection des plages, peut se porter partie civile en ce qui concerne les infractions aux dispositions de la présente loi. Que du beau monde théorique en perspective. On se demande où sont ces associations ? Évidemment, Elles ronflent dans un  sommeil profond !
Nous ne clorons pas ce dossier sans parler de la nuisance des adeptes de la musique à fond et des vrombissements des jets skis exerçant leurs activités avec insécurité dans les eaux réservées à la baignade. Enfin des commerçants exerçant leurs activités en toute liberté sans un quelconque déni de propreté ni des mesures d’hygiène prescrites, vendant des produits et des œufs pourris étalés au soleil en compagnie du pain, le tout menaçant de probables intoxications. Des crèmes glacées, décongelées puis congelées et revendues sans que la chaîne de surgélation soit continue.

Conclusion

Ce n’est même pas la peine d’évoquer les autres articles des différents textes qui sont encore plus rigoureux et fermes les uns que les autres.
Au lieu que ces textes régulent définitivement la concession de ces plages au profit de professionnels aguerris, on est en train d’assister sans peine à une privatisation forcée de ces lieux publics en dépit de la loi qui est de plus en plus bafouée malgré son intransigeance.
Il faut quand même souligner les efforts fournis par des exploitants francs qui ne lésinent pas sur les moyens pour honorer la profession de promoteur du tourisme hélas ternie par des bricoleurs avides du gain facile et rapide.
C’est pour cette raison qu’1 million 200 milles Algériens se sont rués vers la Tunisie lors de l’été 2008 où les prix accordés sont à la hauteur des services fournis essentiellement loin de la malpropreté et du vacarme de nos plages attribuées à des amateurs du tourisme qui portent atteinte à l’environnement et à l’image du pays.
A mon avis, par la faute de la rareté d’investisseurs sérieux spécialistes du domaine du tourisme, on doit revenir à une exploitation de ces espaces par les APC en attendant des jours meilleurs. Notamment, la législation prévoit l’exploitation par les APC au cas où les dispositions du cahier des charges ne sont pas honorées. L’article 24 du dit décret cite que lorsque la procédure d'adjudication s'avère infructueuse, le président de la commission d’adjudication des concessions dresse un procès-verbal d'infructuosité et en informe le wali territorialement compétent. Dans ce cas le wali octroie la concession, de gré à gré, à l’APC.
Les exemples ne sont insolites. J’ai eu l’immense plaisir de passer souvent des vacances dans la plage de Sidi Abdelkader dépendant de la commune d’Achaâcha, dans la wilaya de Mostaganem. Cette plage est gérée de manière assez correcte par l’APC avec les moyens primaires de bords exécutés par les ouvriers communaux qui ne rechignent devant rien pour rendre agréable le séjour des vacanciers qui les considèrent d’abord comme leurs propres hôtes. Les responsables de la mairie d’Achaâcha et la population locale fournissent des efforts inestimables pour faire connaître la bonté et l’accueil de toute la région sans oublier celles des communes voisines de Khadra et d’Ouled Boughalem.
Le confort est loin d’être un modèle du genre, ce n’est non plus équipé ni meublé. Les abris, sortes de cabanons locaux, sont des habitations de fortune avec des murs certes en dur mais des toits en fibre de ciment ou tôles de zinc. Le plus important qui retient l’attention concerne l’eau courante qui coule presque en permanence grâce à des puits creusés par l’APC dans les environs. L’électricité ne fait pas défaut et ne connaît pas les coupures des années précédentes. J’allais oublier l’essentiel qui se trouve à un kilomètre du camping, une source d’une eau potable douce et buvable à souhait, jaillit de l’époque coloniale juste en face de l’ ex-ferme Segalas.
Comme jadis, on dort à même le sol, toutefois les amateurs de l’aventure, de la nature et de l’échappée belle sont spécialement gâtés. La propreté des lieux y est acceptable. Des gardiens communaux encadrent attentivement et en permanence le camp et se relaient sans cesse pour surveiller la moindre suspicion.
Cette expérience du tourisme communal est à rééditer à volonté. Il est même nécessaire de lui offrir tous les moyens adéquats pour un renforcement utile afin de promouvoir un réel développement de la cité en tenant compte du respect des us et coutumes de la population autochtone. De cette sorte, la concession restera entre des mains propres de gens sincères et fiers de leur patrimoine culturel ancestral.

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lundi 27 juillet 2009

Israel dicte ses lois

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Article paru dans Agoravox:http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/israel-dicte-ses-lois-59418


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« Boire le calice jusqu’à la lie. », célèbre expression.


« La France humiliée par Tsahal » (1) : tel est le titre du journal Français Libération dans son édition du 25 juin 2009 dernier sur le net sans que les officiels et la classe politique Française réagissent et ni réussissent à placer une brève petite dénonciation. Comme tout le monde entier l’a jugé à moult reprises, l’état israélien n’est pas à sa première insulte à la France et à d’autres de ses défenseurs. Une autre bavure de plus du maître sur son élève la France, en particulier ces dernières années où son échine s’est courbée davantage sans que personne de cette France plurielle ne puisse bouger le petit doigt à part quelques politiciens courageux et associations soucieuses de l’équité des droits de la cause Palestinienne.

Nous ne sommes plus le 22 Octobre 1996 quand l’ancien président Français Chirac a provoqué un grand scandale en visite officielle à Jérusalem avec son anglais approximatif en déclarant furieusement : « This is not a method, this is provocation ! » après que les services de sécurité israéliens ont intervenu pour repousser violemment les commerçants arabes qui voulaient saluer Jacques Chirac devant ses yeux. Ce coup de gueule n’est qu’un vieux souvenir, dorénavant les choses sont complètement rentrées dans l’ordre au profit de l’enfant prodigue.

C’est vrai que la France a d’autres sujets plus sérieux à débattre et d’autres chats à fouetter que de répondre à ces défis du petit poucet qui est devenu un ogre à force de le laisser errer dans ses caprices. L’entité sioniste a été toujours une éternelle amie du pays des Gaulois et ce quelques soient ses comportements et ses dénis du droit international. Elle peut tout se permettre et tout, lui est légitime et pardonnable.

Israel nargue ses protecteurs

Israel est née pour narguer tout le monde et elle est en train de mener ses protecteurs droit au mur, ne reconnaissant aucune résolution onusienne ni les décisions de la communauté internationale. Elle n’admet que le dogme de sa création. Elle a été enfantée dans un but de servir de tampon entre l’occident et l’orient à contraindre, non seulement en éloignant et en choquant les civilisations des deux bords mais en les enflammant afin d’éviter toute quiétude mondiale durable entre les peuples. C’est sa finalité avec un monde en perpétuelle guerre où la liberté et la paix ne seront jamais retrouvées. Israel est une des causes des guerres qui infectent toute la région du moyent-orient.

Tandis que la France de cette fin du mois de juin est occupée par des débats Byzantins et interminables de son ingérence flagrante dans les affaires intérieures Iraniennes et ses retombées sur la Burqa, voilà qu’elle oublie l’essentiel de la défense de son honneur et son prestige face aux lobbys sionistes qui la gangrènent depuis des décennies de la tête jusqu’aux pattes.

Toujours comme le rapporte le journal Libération, la chose est très grave lorsqu’on sait que les médias des descendants de Jeanne d’Arc sont très sensibles à tout ce qui touche l’amour propre de leurs compatriotes en menace en terre étrangère.

Nous avons remarqué durant des mois et des mois comment la France entière, avec sa diversité politique, associative et culturelle s’était mobilisée pour sauver la Coulombienne Ingrid Bétancourt, Française de par sa culture, en détention, aux mains des FARC, dans la jungle du côté de Bogota.

L’humiliation des diplomates Français

Mais dans le cas présent, on n’en finit pas de caresser Tel Aviv que dans le sens du poil. Des ressortissants Français de surcroît en missions officielles et diplomatiques, sont avilis par les forces de sécurité israélienne.

En effet, en ce Lundi 22 juin 2009 près de Jérusalem, la directrice, une femme, du centre culturel Français de Naplouse en Cisjordanie a été extraite de son véhicule, traînée telle une forcenée puis jetée à terre et ensuite rouée de coups par des militaires israéliens telle une vulgaire criminelle, qui en passant, doit disposer de droits humains, dans un pays qui se respecte.

Ce fait sentencieux aurait constitué, le lendemain, la une de tous les quotidiens Parisiens et d’ailleurs. De plus, la victime est une femme sans défense. L’événement aurait été amplifié dans le pays supposé des droits de l’homme. Quels titres accrocheurs ! Les ventes auront été sensationnelles par ces temps de crise économique pour tous. On sait comment les médias de l’hexagone sont émotifs à tout ce qui touche au sexe faible mais il semble que cette fois-ci, ils ont en fait abstraction car le coupable n’est que l’impunissable et l’injustifiable enfant terrible de ce monde.

Attention, le fautif n’est pas n’importe qui, il possède un puissant lobby médiatico-politico-financier en France. Ce n’est non plus un état arabe, ni musulman ni encore moins un pays ennemi politique, idéologique ou économique. Les médias Français ont ainsi raté un scoop extraordinaire de remplir leurs colonnes en enfonçant à sac le condamnable mais malheureusement, il s’agit du patron lui-même et ils ne pouvaient pas faire Hara-Kiri. Dommage !

Encore le silence de mort des médias

Pourtant cet état théocratique, qu’il est pénible de le nommer car sans cesse associé au malheur de nos frères Palestiniens, est présenté par les occidentaux comme un modèle de démocratie ! En aucun cas, il ne faut toucher à la sacralité de l’état Hébreu quoique des citoyens européens sont assaillis et oubliés par leurs gouvernants dans la terre d’avigdor lieberman, le lepen bienfaiteur local.

Si cela s’était passé dans un autre pays, de plus arabe ou musulman, on aurait vu de toutes les couleurs et de toutes les griffes. Les médias Français auraient remué cieux et terres et en faire un credo inépuisable, en ces temps de vaches maigres. Un cadeau tombé du ciel mais inopportunément inexploité.

Ne pas déranger sa majestÉ

Pire encore, l’un des soldats du Tsahal a même lancé à cette pauvre dame sans soutien, et d’un ton menaçant la phrase suivante en Anglais : «Je peux te tuer». Une ressortissante Française dans l’exercice de ses fonctions officielles au pays soi-disant l’enfant démocrate des occidentaux, se fait déshonorer, subissant des exactions sans que ses supérieurs ne puissent broncher. Malgré que sa voiture portait des plaques diplomatiques.

Et ce n’est pas fini, d’en haut, en flairant l’appréhension d’importuner l’enfant chéri, on conseille à la malheureuse représentante de la culture de ne pas porter plainte, de se taire pour ne pas déranger la visite en France de sa majesté Nétanyahou. C’est le monde à l’envers !

Cette visite aurait été purement et simplement annulée sous la pression des médias qui auront montré toute leur agressivité habituelle face à tout ce qui est tiers monde et non occidental.

L’affaire ne s’est pas arrêtée là, le lendemain mardi 23 juin, Olivier Debray, directeur du centre culturel de Jérusalem-Ouest, à bord d’un véhicule pourvu aussi de plaques consulaires, a été à son tour vilipendé par des policiers de Sire israel.

Jamais la France, pays chantre des droits de l’homme et de la culture universelle, n’ait été tombée aussi si bas. Ses responsables se sont faits tous petits en recommandant à leurs ressortissants de se dérober devant tant d’injustice et de méchanceté. Du rarement vu !

A quand la rébellion des médias ?

Cet événement n’est pas nouveau, le corps consulaire de l’hexagone en Palestine occupée, le subit à ses dépens, comme le rapporte le même journal. Il s’est plaint souvent de la transgression régulière des usages consulaires par les policiers et les soldats israéliens qui bafouent toutes les lois internationales.

Comme exemple, nous citons le cas de Cathérine Hyver, une autre femme cette fois-ci diplomate et Consule adjointe à Jerusalem, qui a été retenue le 11 juin 2008 durant dix-sept heures par les forces de sécurité israélienne à un point de passage de la prison à ciel ouvert de la bande de Ghaza. Tout le monde sait que cette région est très suffocante en cette période des grandes chaleurs, cette dame est restée otage sans une goutte d’eau ni une miette de pain. Une grève de la faim et de la soif forcée.

Voilà ce que cachent les médias occidentaux à leurs compatriotes qui paient leurs redevances télé pour être bien informés. Jusqu’à quand va-t-on étrangler les gémissements des enfants et des vieux qui souffrent le martyr en Palestine occupée et particulièrement à Ghaza avec ce perpétuel blocus humanitaire alimentaire et sanitaire que les bourreaux l’imposent aux accablés Palestiniens ?

Afin que la vérité éclate, une révolution s’impose dans les médias occidentaux, là où le lobby sioniste opère en toute impunité en imposant sa théorie, rien que ses opinions.

Excréments de soldats israéliens sur le drapeau Français

On n’a pas encore fini avec les malheurs infligés à la France en Palestine occupée. En effet, le domicile à Ghaza de l’agent consulaire Français, Majdi Chakkoura, a été occupé pendant l’agression barbare de la bande de Ghaza en Janvier dernier. En son absence, les soldats israéliens du tsahal, après avoir entièrement dévasté la maison, pourtant signalée à l’armée israélienne, ont ensuite dépouillé l’agent consulaire d’une grosse somme d’argent, des bijoux de son épouse, de son ordinateur et détruit même les travaux de sa thèse.

Le plus dur et surtout vexant pour la France est à venir, les soldats sauvages israéliens ont ensuite souillé d’excréments le drapeau tricolore de la France. C’est vrai que les arabes et les musulmans ne sont nullement surpris pas ces actes vandales et diverses offenses d’un passé lointain vidé de civilisations. Que de fois, les croyances arabes dans cette terre divine, musulmanes et chrétiennes, ont été profanées par cet occupant raciste et xénophobe des temps nouveaux.

Une autre occupation semblable s’est produite au domicile d’une Professeure Palestinienne du centre culturel français. Avec ce tag écrit en Français sur la bibliothèque dévastée : «Sale arabe, ont va revenir te tuer». C’est, dit-on à Ghaza, la faute de français - le «t» en trop - qui a choqué l’enseignante.

La France officielle semble abdiquer et subir un autre opprobre. Le Quai d’Orsay, comme le cite toujours le même article, n’a soulevé, à ce jour, aucune protestation publique.

OÙ es-tu France ?

En tentant de rechercher la véracité de ces agissements, j’ai consulté le très officiel site de la diplomatie Française diplomatie.gouv.fr. Sur ce site, le ministère des affaires étrangères Français organise des points de presse électronique du jour où le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères et européennes fait les déclarations et répond aux questions de l’actualité.

La 4ème question du point de presse du 04 mars 2009 (2) était consacrée au Proche-Orient notamment sur l’affaire de l’agent consulaire Français de Ghaza. Le diplomate confirme évasivement la chose mais n’évoque nullement la souillure du drapeau d’excréments comme imputé au canard enchaîné.

Pis, l’officiel du Quai d’Orsay appelle à la libération immédiate et inconditionnelle du soldat gilad shalit détenu par le Hamas, élément appartenant à l’armée qui vient d’encrasser le drapeau Français avec des excréments de ses collègues. On aurait préféré une réaction plus ferme de la France vis-à-vis d’israel sur ce qu’elle vient de faire subir comme déclins, pas sur de simples citoyens mais à ses représentants officiels protégés par l’immunité diplomatique.

Dans ce même point de presse, on parlait déjà du mandat d’arrêt qui allait être lancé par le Tribunal Pénal International contre le Président Soudanais Omar El-Bachir. Les 1400 civils, qui viennent d’être achevés dans des conditions effarantes à Ghaza, importent peu.

La 6ème et dernière question du point de presse du 25 juin 2009 (3), se rapportait justement à l’agression des 2 officiels du centre culturel.

L’ordre de cette question est venu en dernière position, illustrant que ce problème n’est pas aussi important aux yeux de la France officielle afin de ne pas indisposer Israel. Les diplomates sont sacrifiés sans aucun état d’âme.

Point de fermeté, d’ailleurs le second incident n’a même pas été évoqué dans la réponse du diplomate. Sans commentaires.

LE SOUCI : TOUJOURS ET ENCORE LE SOLDAT SHALIT

Dans le point de presse du lendemain 26 juin 2009 (4), la situation du soldat du tsahal shalit nécessite une déclaration de Bernard Kouchner, ministre Français des affaires étrangères et européennes. L’incident de Jérusalem est relégué aux calendes grecques plus exactement à la 12ème place de ce point de presse.

Gilat Ghalit est plus important que tout. Dans le communiqué des AE Françaises, on ne parle pas d’un soldat en détention aux mains d’autres adversaires soldats mais d’un otage entre les mains de « ses ravisseurs » comme si ghilat était un paisible touriste détenu à Ghaza ! La France en flagrant délit en choisissant délibérément son camp et point de réactions sur les 11000 détenus Palestiniens qui s’abîment dans les geôles israéliens.

En tous les cas, pas étonnant de la part de Kouchner quand on connaît ses accointances et son soutien sans failles à l’état Hébreu. On se souvient encore de sa bise à tzipi livni, ancienne ministre israélienne des AE au moment où celle-ci exterminait sans aucun état d’âme les enfants palestiniens de très bas âges à Ghaza.

Néanmoins, la France se contente d’excuses à demi-teintes d’Israel pour mettre fin le plutôt possible à cette affaire qui risque de dévoiler de nombreux non-dits. Autant la déclasser en l’étouffant dans l’œuf. L’ambassadeur israélien n’est même pas dérangé à être convoqué au ministère Français des affaires étrangères. L’incident est semble-t-il définitivement clos pour d’ultérieurs incidents. L’enfant gâté n’arrêtera pas d’escalader sur les épaules de ses protecteurs.

LE SOS DE CYNTHIA McKINNEY

Après les officiels Français, c’est au tour d’autres nationalités Américains de connaître le même sort. Effectivement, le jeudi 2 juillet 2009, Cynthia McKinney une Américaine a écrit une lettre (5) très émouvante et sincère sur le visage du sionisme et ses alliés depuis une prison israélienne où elle incarcérée avec 21 activistes multinationaux des droits humains du Free Gaza Movement. Leur délit est d’avoir essayé de transporter de l’aide médicale, des matériaux de reconstruction et même des crayons pour enfants de la ville martyre de Ghaza. Ce ne sont pas des armes qu’ils voulaient livrer aux Ghazaouis mais de l’aide purement humanitaire avec ces 3 malheureuses tonnes ô combien significatives pour casser l’isolement de Ghaza. C’était au moment des bombardements lâches de Ghaza de l’opération baptisée « plomb durci » où leur bateau a été arraisonné par les pirates de la Marine israélienne.

Pour sa carte de visite, Cynthia McKinney est une ancienne membre du Congrès américain, candidate présidentielle pour le Parti des Verts et est une avocate acharnée des droits humains et de la justice. La première femme noire américaine ayant représenté l'état de Géorgie, McKinney a été élue six fois à la Chambre des Représentants, de 1993 à 2003 et de 2005 à 2007.

Depuis 9 mois, les USA ne semblent pas s’inquiéter outre mesure du devenir de cette dame qui défend une noble cause d’être à côté des opprimés palestiniens.

ET DES PALESTINIENS ?

Enfin, pour conclure, je n’ai trouvé de mieux que de reprendre le commentaire de l’ami et le collègue qui m’avait alimenté en liens Internet de ces comportements, résumant l’essentiel en une seule phrase: « Il est évident que ceci n'est que la partie visible de l'iceberg ! Par ailleurs, si les sionistes réagissent ainsi vis à vis des OFFICIELS français et d’organisations humanitaires internationales, comment font-ils alors avec de simples palestiniens ??? ». Il faudrait rassembler des tonnes de pages d’histoire et du présent pour relater les 61 années terribles endurées par les Palestiniens depuis la Nakba.

REFERENCES :

1) http://www.liberation.fr/monde/0101576075-la-france-humiliee-par-tsahal

2) https://pastel.diplomatie.gouv.fr/editorial/actual/ael2/pointpresse.asp?liste=20090304.html#Chapitre4

3) https://pastel.diplomatie.gouv.fr/editorial/actual/ael2/pointpresse.asp?liste=20090625.html#Chapitre6

4) https://pastel.diplomatie.gouv.fr/editorial/actual/ael2/pointpresse.asp?liste=20090626.html#Chapitre12

5) http://www.freegaza.org/fr/accueil/56-news/986-letter-from-an-israeli-jail-by-cynthia-mckinney

vendredi 3 juillet 2009

La coupe des confédérations de la FIFA, une compétition de trop.

« Trop de football, tue le football », adaptation d’une célèbre citation.

C’est en ce dimanche 28 juin 2009 que les lampions se sont éteints sur l’édition de la coupe des confédérations de la FIFA qui a débuté le 14 juin de ce même mois en Afrique du Sud. Cette coupe intercontinentale est aussi appelée le petit mondial ou Mondialito pour les puristes Sud-Américains.

Tout le monde s’accorde à dire que cette coupe n’a pas manifestement drainé la grande foule dans les stades et devant les écrans TV à tels points que les organisateurs Sud-africains ont usé d’appels à l’aide d’haut-parleurs montés sur des voitures défilant dans les rues de la ville de Rustenburg pour sensibiliser les supporteurs des Bafana-Bafana à se déplacer au Royal Bafokeng Stadium pour soutenir les leurs face aux espagnols pour le match de la 3ème place du podium de cette prestation.

Certes les places étaient chères pour des citoyens moyens vivant avec moins de 2 Dollars Us par jour mais il faut mentionner que le cœur n’y était non plus au rendez-vous pour une compétition qui n’allait pas rapporter grande chose dans la valeur intrinsèque. On est éloigné à une année de la coupe du monde, lui donner trop d’importance, c’est être en avance par rapport à la progression de l’équipe. Il ne faut dévoiler ses intentions avec cette cartouche tirée à blanc à une pige du glorieux mondial. Et puis, les invités à ce tournoi ne sont pas eux-mêmes assurés d’être présents à la concrète coupe du monde.

A la cadence du son assourdissant des Vuvuzelas :

Autre fait marquant qui a imprégné ce virtuel Mondial et qui sort un peu de l’ordinaire, en effet tous les matches de cette coupe des confédérations se sont tous, et sans exception, déroulés au rythme de la Vuvuzela. Il s’agit d’un instrument africain, au bruit bourdonnant ressemblant aux cris d’insectes et qui fait vraiment mal au crâne selon certains et qui n’a pas fait pas l'unanimité mais c’est l’Afrique comme disent les initiés. Les prochains acteurs de la coupe du monde vont devoir s’habituer avec cette musique des Vuvuzelas, véritable symbole du football chez les bafana-bafana. La culture Sud Africaine doit aussi apporter sa contribution au sport numéro un dans le monde.

Qui sait, rêvons un peu, peut-être un jour, la Gasba ou la Ghaïta (Zorna) feront leur rentrée fracassante dans l’arène footballistique universelle si jamais la coupe du monde se déroulerait dans notre pays.

Donc chaque coupe du monde sera marquée par un cachet particulier, la Hola avait son entrée historique au stade des Aztèques de Mexico en 1986 au même titre que la Samba brésilienne dans les années 70 dans ce même pays. La Vuvuzela a donc vraiment annoncé la couleur d’une éventuelle entrée par la grande porte pour 2010.

Des commentaires arabes dépassant la fiction :

Que dire davantage de ce tournoi qui n’a guère suscité l’engouement escompté, populaire et médiatique, à travers le monde à part la chaîne arabe à payage ART qui en a fait un événement majeur pour ses abonnés des pays Arabes surtout avec ses speakers à connotation tunisienne et moyen-orientale qui frisaient parfois le ridicule avec leurs commentaires extravagants pour des actions presque anodines en Europe et en Amérique du Sud. Ils s’emportaient dans des tapages verbales interminables et inutiles pour un rien que ça. Il est vrai que le football Arabe est tellement pauvre en gestes techniques que les commentateurs d’ART ont crû détenir l’exclusivité d’un événement extraterrestre. Si ce tournoi attirait les vrais prétendants, jamais l’Arabie Séoudite n’aurait imaginé jouer la finale du premier lancement de cette coupe en 1992 à Riadh.

On n’oublie non plus le commentateur Egyptien qui s’est dit que son cœur allait s’arrêter de battre avec sa voix presque éteinte lorsque le milieu de terrain Egyptien Homes a marqué de la tête contre l’Italie. Du vrai cinéma, s’agissant de la renommée arabe des acteurs Egyptiens, au stade Ellis Park Stadium de Johannesburg. Les chaînes satellitaires d’Oum Dounia, Elhayat 2, Nile Sport et Dream I nous ont ressassées de cette séquence harassante à longueur des soirées consacrées sur le ballon avec les Ahmed Shobeir et consort. Il fallait bien réveiller ce monsieur pour l’informer que ce n’est q’un rêve de coupe du monde, juste une hallucination.

Par contre les commentateurs sur les chaînes, Sénégalaise RTS 1 et Malienne ORTM sur Euthelsat W3A, étaient plus sensés dans leurs analyses, professionnels dans leur travail et très proches de la réalité du jeu.

Le chauvinisme des médias égyptiens :

Grâce à Nilesat, nous avons appris beaucoup de choses sur les chaînes sportives égyptiennes à savoir le chauvinisme latent à la limite du fanatisme des médias Egyptiens qui ont dépassé les limites de la sportivité avec l’arrogance en plus et l’éloquence sans cesse.

Pour ceux qui ont suivi ces médias juste après la rencontre Algérie-Egypte, franchement j’ai cru avoir affaire à des malades du Foot, rendant tout le monde fiévreux en inventant des histoires à mourir debout comme cette histoire d’intoxication alimentaire de la délégation alors que chaque équipe qui se respecte doit être accompagnée d’un cuisinier qui prépare minutieusement les repas des joueurs, entraîneurs et dirigeants y compris. N’est-ce pas que l’équipe Algérienne disposait de son propre cuisinier. Un sportif ne mange pas n’importe quoi surtout que l’alimentation peut changer radicalement d’un pays à un autre.

Heureusement qu’il y avait le très raisonnable Achraf Mahmoud, commentateur de la télévision publique égyptienne du match qui était présent en Algérie et n’avait rien à reprocher à la victoire des Algériens. Au contraire, il a remercié les autorités sportives Algériennes qui les ont bien reçu et accueillis avec des roses ouvrant ainsi une nouvelle relation sportive après les événements malheureux de 1989 au caire.

Un match de Football doit rester qu’un match de Football que ce soit dans les victoires ou dans les défaites. Pourtant on n’a pas à donner des leçons à nos frères Egyptiens qui se targuent de la descendance de la civilisation pharaonique. La lucidité doit l‘emporter sur toutes autres considérations et les européens ne sont qu’à quelques encablures. C’est durant ces moments importants que l’on peut discerner les vrais sportifs des faux.

Certains, encore après plus de 3 semaines, n’arrivent toujours pas à gober la défaite de Blida, allant jusqu’à ne pas souhaiter absolument une victoire de l’Algérie en Zambie alors que la solidarité sportive Arabe le prône énormément. Mathématiquement, tout est possible, aucune équipe n’est définitivement éliminée de la coupe du monde.

Nous rappelons à ces médias à sens unique que les meilleurs doivent d’abord se qualifier en coupe du monde et affûter leurs armes pour l’année prochaine. Heureusement que les authentiques amateurs de la balle ronde en Egypte, lorsqu’ils se sont réveillés du cauchemar Algérien, l’ont bien confié : Une qualification en coupe du monde éclipsera les résultats les plus probants obtenus dans ce tournoi. L’Algérie avec sa victoire à Chililabombwe en Zambie a encore enfoncé le clou en semant le doute parmi la délégation Egyptienne qui a été balayée le lendemain par les USA, montrant ainsi que la tête était ailleurs au fin fond du Nord Zambien.

Un niveau très loin du mondial:

Pourtant les 8 équipes ayant participé à ce Mini-Mondial, à part le Brésil, l’Italie et l’Espagne, ne figurent pas au top 10 des meilleures équipes mondiales au classement FIFA. Sans porter atteinte à la qualité des pays ayant pris part, franchement qui est-ce qui a entendu parler un jour du football en Nouvelle Zélande ? Il y a des dizaines d’équipes dans le monde qui ont de loin un meilleur niveau footballistique que la plupart des équipes de ce tournoi. Comme vous le constatez, ce petit mondial ne reflète aucunement la réalité du football mondial et n’apporte aucune lecture ni visibilité logique.

Signalons-le, juste avant le début de la compétition, la Seleçao venait de jouer un match capital en Uruguay le 6 juin en éliminatoires de la réelle coupe du monde où les Auriverdes se sont concentrés sur le sujet en gagnant sur le score sans appel de 4 à 0 à Montevideo. Ensuite un autre match à Recife au Brésil, le 11 juin exactement cette fois-ci contre le Paraguay, 1ere du classement avant ce match, où les hommes de Dunga l’ont remporté par 2 buts à 1 dépassant au classement leurs adversaires du jour. Ce match s’est joué, comme vous le constatez, 3 jours avant le début de la compétition de l’Afrique du Sud !

Des équipes fatigués et en touristes :

Les voilà donc le 14 juin, jouer contre l’Egypte dans un autre continent, exactement au Free State Stadium de Mangaung/Bloemfontein au sud de l'Afrique avec les inconvénients du changement climatique, du décalage horaire et j’en passe. Cela démontre que les Brésiliens sont venus presque en touristes pour honorer un contrat et remplir les poches pour une fédération qui n’en demandait pas tant. Ils ont pris la coupe sans trop faire de calculs, prenant les matchs un à un comme ils viennent.

Le seul pays qui était disponible et prêt, c’est bien sûr le pays hôte l’Afrique du Sud qui voulait faire la répétition de la générale qui va se dérouler dans 11 mois, le seul enjeu de cette coupe était le côté organisationnel et logistique. Ce tournoi a montré, aux constatations et aux dires des observateurs, des lacunes au point de vue sécuritaire, de transport ainsi que d’hébergement. Pour ce dernier point, les organisateurs songent à utiliser les pays Africains voisins pour accueillir les supporteurs des équipes étrangères pour subvenir à leurs moyens hôteliers. Donc cette coupe de confédérations n’a rien de stimulant sur le plan sportif, on a vu comment des équipes traînaient les pieds, presque une corvée supplémentaire de fin de saison, surtout que leurs joueurs venaient de boucler une saison éprouvante sur le plan physique. A titre d’exemple les joueurs internationaux espagnols du Barça qui sont allés au bout des fronts sur lesquels ils étaient engagés pendant cette année 2008/2009: championnat et coupe d’Espagne en plus de la prestigieuse Champion’s League. Ils n’ont eu pratiquement aucun répit.

Quant à l’Italie, c’est une équipe en pleine reconstruction, elle n’a pas fait un drame de n’être pas qualifiée en demi-finale. D’ailleurs les Tifosis ne vont pas s’affoler pour ces matchs considérés comme quasiment amicaux. Si c’était le cas dans un tournoi primordial, le coach Italien aurait été éjecté au moindre accroc comme cela s’est passé auparavant avec l’entraîneur Donadoni lors du dernier ’Euro 2008.

L’Egypte encore en activité :

L’Egypte qui venait juste d’affronter l’Algérie le 7 juin, est allée au charbon de cette coupe sans aucune préparation en allant presque directement sans escale à Johannesburg. On a tous vu comment ils ont terminé le 3ème match au bout du rouleau, au broyés par la machine technologique des Américains qui venaient de se réveiller en étant plus frais physiquement.

Après ce tournoi et quelques jours seulement de repos, revoilà les égyptiens qui partent en regroupement pour s’attaquer le 05 juillet prochain au match de retard qualificatif, ô combien important pour la course à la première place qualificatif de la prochaine coupe du monde, contre le Rwanda qui ne va pas vendre gratuitement sa peau surtout que les 3 premiers au classement seront qualifiés d’office à la prochaine CAN. Du coup, tout match a son importance pour toute équipe car l’on jouera à couteaux tirés 2 objectifs à chaque rencontre d’une pierre deux coups. Même si l’on perd espoir de terminer leader, la 3ème place restera l’ultime cible. Les 5 groupes sont en quelque sorte tous des groupes de la mort. La saison n’est donc pas encore fini pour les Pharaons, encore du pain sur la planche pour les protégés de Shehata sans oublier les préparatifs d’avant saison des joueurs dans leur clubs respectifs.

Conclusion :

Une dernière question me vient à l’esprit, qui est-ce qui se souvient encore du second finaliste de la dernière édition 2005 disputée en Allemagne ? Après des recherches sur Internet, je me suis rendu compte qu’il s’agissait de l’Argentine autre ténor mondial. Quoique les mordus du Foot évoquent les meilleurs souvenirs de la coupe du monde même avant que l’on soit né et dans ses moindres détails avec celle de 1970 comme l’apothéose. Je suis sûr que peu de fervents s’en remémoraient jusqu’ à cet instant la deuxième équipe qui avait animé la finale 2005 dont moi-même, j’en suis le premier à l’affirmer.

A la fin de cette édition 2009, la FIFA a procédé à la distribution des prix allant des trois meilleurs joueurs, des trois meilleurs buteurs et de l’équipe la plus fair-play et aussi celui du meilleur gardien me rappelant un peu les tournois des pays du Golfe qui récompensent tout le monde en inventant tous les prix inimaginables où même les dirigeants ne sont pas oubliés.

A mon avis, la Fifa doit revoir sa copie sur l’avenir de cette compétition qui est à sa 8ème parade et qui n’a pas encore engendré de résultats convaincants. Il faudrait peut-être réfléchir sur la composante des équipes et à un tournoi très restreint avec des équipes chevronnées ou faire un trait sur cette compétition qui a pris forme dans sa 1ère édition grâce aux pétrodollars et qui subsiste maintenant à un moment lassant et ennuyeux pour tout le monde.

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NB: Article paru dans le quotidien d'Oran du 02 Juillet 2009.

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Et si on déroulait les procédés de l’Equipe Nationale à d’autres domaines ?

« Personne ne survit au fait d'être estimé au-dessus de sa valeur. »,

[Oscar Wilde], Ecrivain irlandais 1854-1900.

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Sans les moyens, l’EN serait une équipe anonyme.

L’éclatante victoire de notre équipe nationale de Football face à la sextuple championne d’Afrique vient de démontrer, encore une fois, que rien n’est irréalisable surtout lorsqu’on érige les recettes adéquates et aussi et essentiellement en faisant confiance aux acteurs de cette nouvelle épopée qui commencent à se dessiner. Ce succès n’a laissé personne indifférent et a même ressuscité un espoir abandonné depuis deux décennies.

Depuis 1990, jamais de mémoire d’Algériens, on n’avait vu autant de fans des verts déferler sur les rues Algériennes avant et essentiellement après la fin du match, pas seulement aux abords du stade de Blida mais dans tout le pays.

C’était une véritable liesse du peuple Algérien. Cette victoire sur l’équipe d’Oum Dounia, n’est pas le fruit du hasard mais d’un travail de fond fourni ces derniers temps pour une réussite totale de la vitrine footballistique du pays. On sent qu’il y a une réelle volonté politique à rendre heureux les Algériens, d’oublier le temps d’un match les difficultés quotidiennes, procurer du bonheur qui manque énormément depuis belle lurette à nos coeurs.

Ce résultat n’a donc pas été possible que grâce aux moyens matériels et financiers mis au profit de l’EN. La victoire sur l’Egypte n’a donc été que le couronnement de tout un ensemble de programmes appliqués à la lettre au sein du porte-drapeau de notre football. Mais tout cela n’est que superficiel tant qu’on ne s’est pas attaqué au fond des tourments qui rongent notre sport roi. Dans un précédent article (1), j’ai développé un grand nombre de ces maux.

Le plus apporté par les joueurs pros.

Il y a quelques années, certains joueurs professionnels, au summum de leur carrière, comme par exemple tel joueur qui avait longtemps tergiversé avant de répondre favorablement à l’équipe nationale alors qu’il évoluait en capitaine d’équipe de l’Olympique de Marseille.

De nombreux joueurs bi-nationaux espéraient, sans le dévoiler, un appel à une sélection du côté nord de la rive méditerranéenne avant de se fixer sur leur avenir sportif.

Sur le plan sportif, c’est légitime pour Zidane qui aurait raté une carrière internationale s’il avait fait le choix d’évoluer avec ses frères en pleine dégringolade. Les Algériens lui ont pardonné et l’ont supporté énergiquement, tout au long de sa sublime carrière, en N°10 des bleus, de la Juventus de Turin et des Merengues du Réal de Madrid.

Les autorités de notre pays l’ont même honoré avec beaucoup plus de considération que des joueurs Algériens qui ont fait les beaux jours de l’EN et avec à la clé d’énormes sacrifices. En effet, Zizou, comme aime à le dorloter ses passionnés, a été accueilli en décembre 2006, dans le pays de ses ancêtres, comme une superstar à Alger, parce que son nom sonne bien de chez nous, pourtant il n’a jamais revêtu le maillot vert et blanc cher à Mekhloufi, Lalmas, Belloumi et Madjer. Si c’était à refaire, il aurait peut-être opté aujourd’hui pour l’équipe de ses origines car on sent qu’il y a un bon coup à jouer et une autre aventure qui s’annonce si l’on continue dans cette voie où chaque petit détail a son importance.

C’est vrai que les moyens mis à la disponibilité de l’équipe Algérienne n’étaient pas au beau fixe, en plus de l’instabilité criarde au sein des instances fédérales. Maintenant que l’horizon s’est favorablement éclairci, des joueurs pros viennent en Algérie que pour assister en spectateur au dernier match Algérie-Egypte et soutenir les verts au milieu de ses fans, je voudrais ici bien sûr parler de l’Algérien Mohammed Dahmane, ex-avant centre du club de Mons en Belgique et recruté cette année par le prestigieux club du FC Bruges ! Cela augure un bon avenir du club Algérie que de nombreux joueurs attendent avec impatience à rejoindre l’équipe s’ils reçoivent ce sésame d’invitation, titulaires ou sur le banc des remplaçants.

La maison Algérie, un véritable tremplin pour les pros ?

Comme tous ceux qui suivent l’activité sportive le savent, la FIFA vient de changer la loi qui obligeait les joueurs de double nationalité et ayant évolué dans les catégories des jeunes de faire le choix, avant l’age de 21 ans, de l’équipe du pays dans laquelle ils souhaitent évoluer. En conséquence, avec ce nouveau amendement de la loi, ils auront toute la latitude pour le faire.

Des joueurs comme Mourad Meghni du Lazio de Rome, Hassen Yebda du Benfica de Lisbonne ou de Mehdi Lacen du Réal Racing club de Santander ont déjà montré leurs intentions de rejoindre les nôtres, par le biais de certains quotidiens, s’ils reçoivent évidemment la convocation du coach national.

L’équipe nationale renvoie aussi bien l’ascenseur à ces pros qui en font partie. Etre sélectionné est actuellement une référence à tout joueur international et autant une véritable rampe de lancement d’une série bloquée.

Karim Ziani n’a-t-il pas déclaré un jour que c’est grâce aux matchs préqualificatifs que l’Algérie avaient livrés contre le Sénégal, le Libéria et la Gambie qu’il avait retrouvé de nouvelles sensations et toute la plénitude des ses potentialités ? Ce qui relancé admirablement sa carrière à Marseille après avoir connu une sèche saison 2007/2008.

Il faut savoir rendre la monnaie quand il le faut. Cette déclaration valorise davantage la présence dans le groupe de la maison Algérie qui était présumée comme pestiférée à peine quelques années avant. Si l’équipe d’Algérie attire autant de joueurs expatriés, c’est que quelque part quelque chose a changé la donne.

D’une équipe et d’un environnement de bricolage et d’amateurisme, les responsables de ce sport en Algérie sont passés incroyablement à une vitesse incroyable en quelques temps où tous les obstacles à la réussite sont élucidés. Ils ne lésinent point sur les moyens.

Tant mieux si cela s’avérera un impact et une réelle répercussion sur le niveau intérieur dans le pays. Une division I fade et lamentable mais pleine de transferts sensationnels à coup de milliards où les liasses de billets coulent à gogo. La violence a été la vedette numéro 1 dans les stades sans omettre les matchs truqués de fin d’années et dont un nombre impressionnant joués à huis clos. Toutes ces plaies ne plaident pas en faveur du développement local de ce sport dans notre pays à moins d’un sursaut. L’Equipe Nationale continuera à cacher la forêt en attendant de meilleurs jours.

L’indiscipline, ennemie number one.

Rappelons, dans l’équipe rentrante comme les égyptiens, deux joueurs du cru figuraient seulement parmi les titulaires, en l’occurrence le gardien de but Lounes Gaouaoui et le milieu du terrain khaled Lemouchia. Un joueur comme Lemouchia risquait gros aujourd’hui s’il évoluait sur d’autres cieux. Même si les spécialistes disent que c’est un bon joueur demi défensif, porter atteinte à un arbitre au cours d’un match du championnat national mérite quand même une suspension exemplaire. Personne n’est indispensable, c’est la politique de l’ensemble et seulement celle-ci qui doit primer. La sportivité et l’équité doivent régner sans quoi tout ce qu’on est en train de bâtir s’écroulera tôt au tard.

Autre fait saillant, la « star » Sétifienne Hadj Aissa qui se prend la tête en montrant son profond mécontentement à l’annonce de la composition d’équipe retenue pour affronter l’équipe adverse. L’entraîneur national ne gère pas l’humeur des uns et des autres mais celui du groupe qui doit garder le calme quelques soient les circonstances et les événements à subir. Heureusement que le sélectionneur national Rabah Saâdane a pris les devants en le renvoyant, comme il se doit, à ses vanités. Sans une discipline de professionnalisme, la faillite serait à nos portes. Il est nécessaire de balayer devant son palier avant son arrivée funeste. C’est ce genre de zizanie, à déraciner, qui peut perturber la quiétude et la concentration des équipiers, à peine retrouvée. Je me demande si l’équipe nationale s’est pourvue d’un règlement intérieur rappelant les devoirs et ses droits de chacun.

Rappelons-le, c’est l’arme de la discipline, payante à tous les coups, que les égyptiens avaient utilisé pour gagner 2 fois de suite la coupe d’Afrique.

Le peuple, source et détenteur du sceau patriotisme.

Cette image de cette jeunesse Algérienne brandissant les drapeaux vert, blanc constellés d’étoiles à 5 branches et de croissants rougeâtres, n’a pas connu pareille envie depuis fort longtemps. En tous les cas, des fêtes pareilles se comptent sur les bouts du doigt depuis l’indépendance du pays.

Des journaux, à grands tirages, ont qualifié, l’équipe nationale de plus grand Parti politique du pays. C’est énorme et édifiant qu’une équipe de football ait suscité autant d’intérêt et de passion du nationalisme. Un voisin mitoyen a orné toute notre ruelle de drapeaux nationaux à quelques instants du coup de sifflet initial du match. Ce n’est plus l’apanage de l’APC de lever les couleurs nationales à chaque événement mais ce sont de simples citoyens qui le font, démontrant leur amour profond du pays.

Ce qui sort vainqueur, ce sont ces concrètes processions interminables et spontanées de la population détrônant ainsi l’apanage de certaines parties de vouloir s’approprier cette identité Algérienne à sa source. Désormais, personne n’est le détenteur du patriotisme dans le pays.

Je ne serais pas étonnée d’apprendre que parmi ces jeunes festifs, beaucoup sont candidats pour une Harga. Ils renonceront à leur entreprise si on mettrait une politique adéquate. Une personne familière m’a dit textuellement : « Mais pourquoi ces jeunes ne font-ils rien pour le pays s’ils l’aiment autant ? ». Je lui ai clairement répondu que cela pourrait changer si on les écoutera d’abord, en leur faisant ensuite confiance et en réfléchissant ensemble au devenir du pays. C’est tout un programme qu’il faut mettre en exécution pour sortir de l’impasse. Les moyens matériels existent, ce sont les exécutions de programmes qui font défaut.

Aimer son pays, n’est pas seulement supporter son équipe nationale mais c’est aussi de bien faire son travail, protéger l’environnement, prendre soin de son quartier, appliquer avec rigueur le code de la route, participer à l’effort de l’éducation, faire des études sérieuses, développer la culture dans ce pays,….

Une victoire non fructifiée sur l’Allemagne.

Par le passé, dommage que la victoire sur l’Allemagne n’a pas été capitalisée comme il le fallait. Nous avons vu ce qu’a fait l’équipe de France de Football en gagnant haut la main la coupe du monde en 1998 suivi de l’Euro dans la foulée, après avoir admis dans la mentalité des Français de souche, à être menés par des fils d’immigrés Beurs et Blacks. Un France multicolore qui a su relever le défi devant ces devancières.

La France qui était le dernier du lot des grands européens, est entrée en 1998 par la grande porte surclassant tout le monde. Depuis lors, ses joueurs sont très demandés sur le marché des transferts Européens. Bref, la victoire de l’équipe de France a donné un extraordinaire souffle et un formidable élan de fierté à ce pays en le tirant vers les cimes de la gloire dans de nombreux domaines. Le label français a acquis une notoriété sans précédent.

L’Espagne est en train de suivre le même chemin et les prouesses sont là. La terre de nos ancêtres andalous est devenue un modèle européen à suivre non pas seulement en sport mais dans tous les domaines de la vie du pays. Pour les Algériens qui ont visité ce pays dans les années 80, il n’a rien à voir à celui des années 2000. Sans trop de chauvinisme, notre pays n’était pas assez loin du pays de Cervantès dans les années 80. Malheureusement nos chemins avec les Ibériques se sont écartés dès lors qu‘ils ont choisi une option lumineuse.

Des primes conséquentes de normes correctes.

La victoire de l’EN n’est donc le fruit du hasard, Le président da la FAF, M. Mohammed Raourara a décidé, tout de suite après le fameux match, de doubler la mise de la prime promise au staff de l’équipe nationale, passant ainsi à 5000 Euros, d’autres journaux parlent de 8000 Euros. Pourtant le bureau fédéral ne s’est pas réuni tout de juste après la rencontre pour prendre une telle décision à moins qu’elle ait été prise dans le conditionnel.

Le président de la FAF a peut-être usé d’une de ses prérogatives de Président. On ne parle plus en Dinars mais en Euros et c’est tout à fait logique pour des joueurs résidant et travaillant en Europe et en suivant les normes universelles. Le journal Elkhabar, dans son édition du mardi 16 juin 2009, parle de 100 millions de centimes par joueur s’ils remportent les 3 points du match de l’expédition Zambienne !

Ces règles que les pouvoirs publics font la sourde oreille de les appliquer ailleurs. La démagogie part en fumée d’un seul coup ! La bureaucratie a sauté comme par magie.

Ah ! si un ministère décidait de faire augmenter ses salariés en passant outre les verrous administratifs et bureaucratiques comme vient de le faire admirablement M. Raourara. La valeur du travail est ainsi valorisée sur le champ et payée cash juste après l’effort.

Imaginons un instant si on appliquait ce concept de faire rémunérer l’emploi à l’identique. Beaucoup de tabous sauteront en l’air si cette notion arrive à être adopté. Ce sera une véritable révolution des esprits.

C’est vrai que pour l’instant, on ne l’applique qu’en football, les joueurs locaux avec leur faible niveau, à part quelques très rares perles, sont transférés à coup de milliards et de surcroît avec l’argent du contribuable. Des chiffres rêveurs pour une certaine catégorie de fonctionnaires qui ne sont pas réhabilités à leur juste valeur. Des enseignants universitaires sont quasiment des mendiants devant les sommes miroitées par les présidents de club pour engager tel ou tel joueur ou entraîneur. De plus, les caisses de l’état sont là pour pallier à tout manquement des besoins des clubs, sans contrepartie ni contrôle. Des sommes considérables, s’il vous plaît en liquide, passent de mains en mains à chaque transfert.

Pourquoi pas un retour des compétences en tous domaines ?

On revient à cette victoire de ce 07 juin 2009, elle n’aura une conséquence tangible pour notre pays que si elle sera transposée à d’autres domaines scientifiques, éducatifs, industriels ou économiques et encore plus avoir un impact sur les champs politique, syndicale et associative. Certes, le football donne de la joie au peuple mais ne remplit malheureusement pas le ventre comme disait ma grande-mère, l’Algérie a besoin de tous ses enfants et de sa matière grise pour se hisser au moins au niveau des pays en voie de développement.

Comme chacun le sait, notre pays a perdu beaucoup de nombreux cadres justement à cause de la détérioration du niveau social des cadres pour beaucoup d’enseignants-chercheurs universitaires, de médecins, d’ingénieurs, d’informaticiens et de bien d’autres. La saignée continue, d’autres aptitudes en attente sont toujours candidates à l’émigration dans les pays développés tels que le Canada, les États-Unis, l’Australie, sans omettre les pays du golfe. Si nous prenons le Canada comme exemple, une communauté Algérienne, estimée à plus de 50000 citoyens, s’y est installée avec femmes, enfants, cousins et cousines, tous métiers confondus, du simple pâtissier à l’éminent chercheur. Le Canada en redemande encore. La matière grise et vive n’a pas de prix.

Si notre pays adaptait les mêmes principes que le football, on ne serait pas à cette situation d’hémorragie. Ces compétences ne postulent pas pour des salaires mirifiques des footballeurs, ne fantasment pas avoir de ceux des ministres et n’ont même aucunement le droit de rêver à acquérir les rémunérations des parlementaires mais revendiquent simplement une vie décente due à leur rang.

L’Algérie ne serait que prospère et brillante si elle arrive à faire changer d’avis les candidats à l’évasion en terre étrangère et à reconquérir ceux qui ont déguerpi.

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Références :

(1) Mohammed Beghdad, «L’équipe nationale de football, cet arbre qui cache la forêt », le quotidien d’Oran du 21 février 2009.


NB: article apru dans le quotidien d'Oran du 27 juin 2009.