mercredi 30 janvier 2013

EN: l’arbre qui dévoile la forêt


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Article à paraître dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 31 Janvier 2013 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
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http://fr.calameo.com/read/000370446d77e50774951
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http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5178681
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Jamais de mémoire d’algérien avec la multitude des médias aidant, un entraineur de l’équipe nationale de foot n’avait focalisé sur lui autant d’acharnements et de critiques acerbes qui dépassent parfois de loin le cadre sportif en mettant en cause le choix d’un technicien étranger, qui pourtant avant lui, l’équipe léguée par Saâdane à Benckikha avait loupé la qualification en phase finale de la coupe d’Afrique des nations en se faisant battre non seulement par l’équipe du Maroc d’un cinglant et honteux 4 à 0 mais en se faisant aussi malmenée par la République Centrafrique et la Tanzanie, cette même équipe de la génération Oum Dourman comme on se plait à la sacraliser aujourd’hui.

La préférence d’un entraineur étranger est actuellement presque une évidence pour les équipes locales, au vu du niveau dérisoire atteint par la majorité des teams de première division de notre piteux championnat, pour celles qui ont les moyens financiers, privilégient des entraineurs qualifiés venus d’ailleurs en n’hésitant pas à recruter également des joueurs venus du fin fond des terrains africains. Hallilovitch n’avait rien quémandé pour prendre en mains notre équipe nationale, ce sont les instances de la fédération algérienne avec certainement l’appui des autorités politiques qui sont allés négocier sa venue. On se rappelle qu’ils se sont même réjouis de ce recrutement car à l’époque les meilleurs drivers étaient tous pris. Tout le monde était presque heureux de trouver cette perle pour parer au plus vite après la catastrophe de Marrakech.

A ce que l’on sache, Vahid n’a pas été embauché dans le but de résoudre les problèmes énormes, entassés depuis longtemps du sport roi en Algérie mais dans l’objectif de continuer à jouer le rôle de l’arbre qui cache la forêt, tout autant vrai pour d’autres domaines hors football. Pourtant il n’a jamais négligé le foot local en essayant de dénicher des oiseaux rares à l’image de cet avant-centre local qu’est Slimani ou encore le défenseur Belkalem qui les a fait titularisés alors que ces prédécesseurs quoique des nationaux n’aient jamais osé toucher à ses postes clés qu’on ne pouvait réserver aux joueurs locaux au risque de payer chèrement à la fin une note très salée.

Outre cela, ils sont allés chercher un gardien hors du pays alors que jusque là c’était le seul poste qui n’était pas mis en concurrence. Nos experts ne sont pas restés les bras croisés, on se sent vraiment mal à l’aise de les voir partir en besogne têtes baissées contre cette proie facile sur les plateaux de ces nouvelles télés à la noix en taillant comme il se doit le malheureux Vahid. Le président de la FAF a été épargné car ils n’oseront pas s’attaquer directement aux responsables directs. Ils préfèrent réserver leurs muscles uniquement qu’aux ombres. Heureusement pour lui qu’il ne comprend pas notre langage pour saisir tout ce qui se dit dans ces titres à la une, autrement il serait en train de faire ses valises en méditant s’être trompé de destination.

Au moins, il a tenté de prouver encore une fois que notre football est malade malgré qu’ils pullulent de joueurs talentueux à l’état pur mais qui renferment énormément de déchets dans leur jeu qui n’ont pas été évacués par une formation appropriée où on apprendrait les règles techniques et tactiques rigoureuses du football moderne. Je me rappelle toujours de cet entraineur étranger qui avait déclaré qu’il n’était pas venu en Algérie pour apprendre aux joueurs les ABC du foot mais son rôle consistait à leur inculquer la tactique. Au lieu que nos techniciens remettent tout naturellement en cause la formation de base qui laisse à désirer depuis de nombreuses années, ils se trompent carrément de cible en ne visant pas là où il le faut. La preuve, aucune équipe de jeunes à l’échelle africaine, ni même au niveau maghrébin n’a émergé depuis plus de deux décennies et demie. C’est ici qu’on puisse déceler une progression si elle avait lieu. L’EN devait être le couronnement de tous ces chantiers et non l’inverse. Ce qui n’est nullement le cas aujourd’hui.

L’équipe mise en place en un peu de temps par Vahid a laissé présagé un bon avenir car jamais depuis fort longtemps, l’EN n’avait produit un aussi beau football que durant les deux premiers matchs de cette campagne africaine de l’Afrique du Sud avec une domination même parfois outrageuse, stérile disaient les détracteurs. J’ai beaucoup adoré cette belle réplique facebookienne sur notre EN : «le jeu est barcelonais mais la chance est mozambicaine ».  Il lui manquait de la chance comme cela arrive à certaines équipes lorsqu’elles monopolisent la balle en frôlant les 60% du temps de jeu. Certes, nous nous sommes qualifiés en coupe du monde 2010 mais avec un football moins attrayant que celui de l’actuelle équipe.

Si nous sommes allés en coupe du monde, c’était aussi grâce à ce formidable public algérien qui s’est déplacé en masse à Oum Dourman suite aux incidents qui avaient entaché le match du Caire. Si ce n’était pas ces dizaines de milliers de supporteurs, on aurait été battu sans que l’on ne crie au scandale vu le nombre d’occasions ratées ce jour là par l’équipe adverse. Ce soir là, notre équipe avait de la Baraka même si cette même équipe avait pris un net 4 à 0 en Angola devant le même adversaire presque trois mois plus tard avec une équipe qui a été mal préparée psychologiquement pour cette rencontre. Le Mondial Sud Africain avait prouvé les limites de notre équipe quoique dopée de plus en plus par d’autres joueurs issus de l’émigration.

Au foot, il faut aussi avoir de la veine. Cette fois-ci en cette CAN, la nouvelle équipe n’a pas eu la réussite escomptée au point où certains joueurs n’avaient rien compris à ce jeu comme ils le l’ont souligné après l’amère élimination. Le football n’est pas une science exacte. Cela ne sourit pas toujours à ceux qui pratiquent le meilleur football. Si on revient aux détails sur les deux matchs livrés, Slimani a raté des occasions nettes de scorer sans omettre les penalties non sifflées qui auraient pu donner une autre tournure à ces matchs. C’est tout le contraire d’un joueur comme le togolais Adebayor dont les qualités intrinsèques ne sont plus à démontrer face aux maladresses de notre avant. Certains regretteront l’absence de Djebbour, le meilleur buteur en terre grecque. Il aurait pu changer la donne, lui qui joue dans le meilleur club grec qui rappelons l’équipe nationale de ce pays a été championne d’Europe des nations en 2004 au Portugal face à tous les ténors européens réunis et non des moindres. Il faut le dire clairement que le championnat grec dépasse de très loin notre championnat.

En principe, les techniciens locaux devraient être satisfaits que Vahid ait pris un pur produit que ce Slimani. Peut-être qu’ils auraient préféré être à sa place. Au fond d’eux-mêmes, ils ont raison d’abonder dans la critique mais préférant concentrer leurs efforts sur la victime du jour au lieu de s’attaquer aux réelles lacunes de notre foot local. Justement, c’est ce qui devait se faire objectivement. Ainsi l’arbre qui cacherait la forêt se transformerait en l’arbre qui la dévoilerait au grand jour. Pourquoi alors monter une équipe de toutes pièces de joueurs qui ne seraient pas sortis de la formation locale jusqu’à ce que certains médias français nous reprochent d’aller s’approprier de leur bien une fois qu’il commence à mûrir et à donner ses fruits ? A la lecture de cette question, je vois certains me contredire par l’exemple des équipes d’Argentine, du Brésil ou de la France qui sont composées essentiellement de joueurs qui évoluent pour la plupart à l’étranger, certes oui, mais ce sont des joueurs qui avaient d’abord fait leurs premiers pas dans leur pays d’origine avant d’être transférés à l’étranger. C’est là toute la différence entre leur politique et la nôtre à sens unique.

C’est comparativement à l’instar d’un pays qui compte uniquement sur la rente et l’importation tout azimut, comme le nôtre, pour subvenir aux besoins alimentaires de sa population. Il faut savoir produire et non prôner indéfiniment l’importation comme système économique national jusqu’à ce que l’on soit incapable de bâtir une équipe avec onze gaillards pour porter le maillot national et montrer ainsi le réel visage de notre sport. Cela fait réellement plaisir de voir qualifié une équipe du Cap Vert à ce stade de la compétition. Pourquoi alors ne pas imiter ce petit poucet qui dispose que de moyens très limités ?

Je pense que le football est tellement une chose importante aux mains des autorités pour instituer une telle décision radicale de mettre fin à cette équipe nationale virtuelle qui ne dit pas son nom. Le pays devient de plus en plus prisonnier de ce schéma chronique qui n’apporte pas les remèdes nécessaires. Au contraire, il ne fait que les accentuer. D’ailleurs comme partout ailleurs. Un sport doit être censé représenter le sport local, montrer son évolution, repérer ses insuffisances, corriger ses erreurs. Le football tel qu’il est représenté actuellement ne reflète aucunement le niveau du football national. C’est une fausse image que l’on donne de soi à l’étranger jusqu’à ce que les instances de notre fédération soient toujours à l’écoute des infimes échos du foot à l’étranger, à la recherche de ce joyau rare introuvable sur le marché national mais le humer microscopiquement dans la moindre division inférieure en pays étranger pour venir nous procurer du plaisir. Après la matière, c’est au tour du bonheur à importer parce qu’il n’est plus possible de le créer chez soi.

Nous sommes devenus exactement comme ces princes du golfe qui possèdent de l’argent mais se procurent du plaisir footballistique en important des joueurs étrangers à coups de milliards de dollars où chaque équipe appartient corps et âmes à un prince, cousin ou frère du roi régnant, qui est a été fondée juste pour le bonheur de la cour. Les équipes constituées de stars en fin de carrières ne sont là que pour jouer dans des stades luxueux aux gradins vides où les émirs s’affrontent en frimant à coups de carnets de chèques dans la tribune officielle luxueuse, assis sur des fauteuils qui dépassent toute mesure avec plein de plats servis devant sur des grandes tables. En une seconde, sur une saute d’humeur, ils peuvent éjecter ou engager un entraineur ou un joueur en un quart de tour. Je ne crois pas que ces équipes soient rentables comme celles des lourdes écuries européennes mais leurs déficits sont certainement alimentés par cette rentre inépuisable.

Nos experts devraient se pencher sur les véritables maux qui rongent notre sport en général et du football en particulier dont les performances en dépendent inlassablement de la formation à l’étranger. Vahid, quelles que soient ses compétences, ne peut assumer tous ces problèmes. Il n’a pas été recruté pour cette délicate mission. Il n’est pas non plus responsable du passif comme de l’actif bilan. On l’a juste enrôlé pour monter une équipe nationale compétitive afin de concurrencer les meilleures à l’échelle continentale où les objectifs ont été fixés dans un contrat dûment signé par les deux parties. Il ne peut pas garantir le succès, même Mourinho ne pourrait le prétendre, il n’existe certainement aucune clause là-dessus.

S’il échoue, c’est la politique de la fédération, à travers elle celle du pays qui serait mise en doute et non celle de l’entraîneur dont la seule issue serait le limogeage ou la démission. Si la réussite lui ouvrirait les bras, tant mieux pour ce public qui n’a de yeux que pour son équipe mais dont le bonheur ne pourrait qu’être qu’occasionnel par la persistance aveugle dans cette politique ne peut que faire reculer l’échéance du désastre présagé avec un retour à la case départ au point zéro.

Ce que l’on vit en football, le pays le paie cash dans tous les domaines où la politique footballistique est reproduite à l’identique partout ailleurs. C’est toute la politique nationale qui fait faillite dans son ensemble. Si le pays n’avait pas importé des chinois, jamais nous aurions en un temps correct cette autoroute Est-Ouest. Ne nous-a-t-on pas inculqué que c’est untel ministre qui a construit cette œuvre gigantesque grâce non pas aux compétences algériennes mal formées par des écoles et des universités à la dérive mais derrière des chinois assidument debout en toile de fond à chaque inauguration d’un tronçon.  Pire encore, même la grande mosquée d’Alger est en train d’être érigée par une entreprise chinoise.

On mange étranger, on roule en voiture de marque étrangère sur des autoroutes réalisées par des étrangers, on habite dans des maisons construites pas des étrangers avec des matériaux étrangers, … Ce n’est pas la phobie de l’étranger, loin de là. Ces étrangers, au contraire s’ils sont venus chez nous c’est parce que nous avions besoin de leurs qualification en faisant appel à leur savoir-faire pour venir combler l’incompétence et la médiocrité qu’on a produites chez soi faute de façonner de la qualité avec une politique adéquate et programmée sur le long terme. Si on ouvrirait la parenthèse, on pourrait parcourir le pays, en long et en large, et de fond en comble, en se perdant dans cette immense forêt qu’est devenue notre chère Algérie.

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mercredi 16 janvier 2013

Guerre au Mali : De quoi serait-il fait demain ?


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Article paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 17 Janvier 2013 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
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http://fr.calameo.com/read/0003704469e78962e98e0
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http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5178058
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Depuis le Vendredi 11 Janvier 2013, tout le monde a été surpris par la rapidité des évènements qui a vu la France aller trop vite en besogne dans une guerre qui pourrait être un bourbier aux conséquences incalculables non seulement pour le Sahel mais pour tous les pays de la région si elle se prolonge au-delà des prévisions de ses initiateurs au détriment d’une réelle solution politique.

Tout de suite, les observateurs et les experts en la matière du monde entier se sont braqués vers ce pays dont nous partageons 1376 kilomètres de frontière, la seconde en terme de longueur après le voisin marocain. Peut-être que les algériens dans leur majorité ne se sont-ils jamais aussi intéressés vers le mali que ces temps-ci, actualité oblige. On ne regarde malheureusement depuis très longtemps que vers le nord, rarement à l’est et à l’ouest, très très peu vers le sud à cette Afrique dont nous tirons que géographiquement notre appartenance. Nous y habitons mais la tête est tout le temps déboussolée ailleurs.

Tous les yeux se sont donc soudainement orientés vers ce pays, théâtre d’une nouvelle guerre et bombardés à partir d’avions qui survolent notre ciel. Impensable il y a quelques temps seulement ! A part la capitale Bamako, aucun nom d’une autre ville n’était connu par les algériens à part les initiés ni d’ailleurs la forme de la superficie de ce pays qui nous rappelle étrangement les contours de l’Irak. Des villes comme Gao, Tombouctou, Kidal, Mopti, Konna, Ségou sont subitement devenues des noms qui se répètent à longueur de journées et en boucle sur les journaux télévisés locaux et étrangers. Le décor est planté qui voit notre pays vibrer au ton des rafales après l’intermède libyen.

Après le choc, des titres d’articles parcourus sur le net ouvrent aussi le débat avec des internautes aux commentaires à vous couper le souffle. Comme dans chaque forum, il y a les partisans du « Oui » et ceux du « Non » qui s’affrontent avec leurs claviers aux quatre coins du pays et de l’étranger. En lisant tous les papiers écrits ces derniers jours lorsque les choses sur le terrain se sont-elles accélérées, vous êtes à la fin étourdis par ses analyses presque catastrophiques sur les conséquences futures sur notre pays, menacé de tous les côtés par cette seconde guerre à ses frontières en seulement moins de 15 mois d’intervalles après la proclamation de la fin de la précédente.

Si vous consultez les journaux télévisés français, la solidarité est de mise avec des partis politiques disciplinés presque unis pour la circonstance à part quelques très rares oppositions à cette opération baptisée « Serval ». Leurs médias vous passeront la pilule, c’est juste une balade, vous annoncent-ils, qui va durer quelques temps et les choses  rentreraient aussitôt dans l’ordre comme si de rien n’était. Les séquelles de cette guerre qu’ils considèrent éclaire seraient vite effacées et le tour serait ainsi joué. Ceci étant pour la théorie, la pratique est toute une autre paire de manches. Ils vous disent que ce serait de la haute technologie avec des frappes chirurgicales. Cela nous rappelle étrangement l’Afghanistan avec cette fois-ci à sa place dans son rôle le Malistan comme l’a si bien surnommé Kamel Daoud. A juste titre, la France remplacerait les Etats-Unis dans le rôle principal. Notre pays se verrait octroyer le second rôle du voisin Pakistan [1]. Voilà pour l’introduction, l’entrée est servie. Nous nous découvrons dans de mauvais draps.

Les seuls bémols chez la classe politique, ce sont les papiers signés par deux politiques français qui ne sont pas d’accord avec l’approche guerrière de Hollande. En effet, dans une tribune écrite, au lendemain de l’intervention française, par Dominique de Villepin [2] qui s’oppose clairement à la solution armée en prônant l’option politique. Il termine son intervention par une phrase lourde de conséquences : « Je n’ai depuis jamais cessé de m’engager pour la résolution politique des crises et contre le cercle vicieux de la force. Aujourd’hui notre pays peut ouvrir la voie pour sortir de l’impasse guerrière, si elle invente un nouveau modèle d’engagement, fondé sur les réalités de l’histoire, sur les aspirations des peuples et le respect des identités. ».

Quant à Noël Mamère, d’Europe Ecologie-Les Verts, il n'y va pas par quatre chemins pour avouer les dessous de l'intervention de la GauchAfrique, qui ait succédé à la Françafrique selon son expression en écrivant, entre autres, dans cet article: « Il ne faut pas se cacher la réalité, nous avons des intérêts stratégiques dans cette grande région du Mali : pétrole, uranium, ressources énormes en eau souterraine, terres cultivables…Tout cela est convoité par les multinationales françaises, qataries, américaines… Sans oublier la plate-forme aéroportuaire de Tassalit (près de Kidal), utile pour surveiller et contrôler toute la région du Sahel, la Méditerranée, la mer Rouge. ». Pour rappel, son papier s’intitule: « Intervention au Mali : quel est le vrai but de cette guerre ? ».Tout un programme !

D’autres voix comme celles d’Olivier Besancenot du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) dénonce une « intervention militaire impérialiste décidée par Hollande, une fois de plus sur le dos des peuples (…). Qui a dit que la Françafrique c’était fini ? » [3]. On peut aussi citer Jean-Luc Mélenchon ou Jean Marie Le Pen, ce dernier ne s’oppose pas contre la guerre proprement dite mais s’étonne d’appuyer un camp en Libye et son contraire au Mali qui n’est que l’effet boumerang du premier conflit.

Du côté arabe, l’éditorial d’Abdel Bari Atwan, patron du journal d’El Quds El Arabi, dévoile selon son point de vue les réelles cartes de cette guerre et titre : « La Guerre au Mali...et l'objectif l'Algérie ». Des déclarations qui sèment le doute dans l’esprit des algériens. Il n’est pas le seul à penser ainsi comme on va le constater un peu plus bas.

Côté algérien, vu le mutisme inquiétant des autorités qui alimentent et amplifient toutes les rumeurs, on a vu des articles qui ne pensent nullement le contraire du journaliste palestinien Abdel Bari Atwan à l’instar de Mohamed Tahar Bensaada avec sa chronique : "Les mensonges de la propagande de guerre française au Mali" [5] où il énumère point par point les mensonges pour la provocation de cette guerre. Le Professeur Chems Eddine Chitour se pose la bonne question qui taraude plus que jamais nos esprits qu’auparavant avec son  écrit "Le Mali en miettes. À qui le tour ?"[6]. Il édicte les intentions à peine voilées de ces bidasses qui vont en guerre. Un autre article de Laid Seraghni nous délivre directement et sans aucun détour la question posée plus haut avec son titre : "Derrière l’enjeu malien : la France coloniale cherche à punir l’Algérie historique" [7].

Le reste est à venir avec cet amer mais nécessaire plat de résistance qui nous est servi par Ahmed Adimi, Professeur en sciences politiques à l’université d’Alger-1, dans une interview accordée au Soir d’Algérie et dont le titre est de la rédaction du journal : «L’intervention française a pour objectif de fragiliser l’Algérie». « Nous avons totalement perdu l’influence que nous avions par le passé sur l’ensemble du continent africain. Nous payons le prix de notre absence. Et les conséquences risquent d’être difficiles à supporter. Sincèrement, je pense que la prochaine étape sera le partage du Sud algérien. L’intervention étrangère au Mali a pour objectif de fragiliser l’Etat algérien, c’est une réalité. J’ai tendance à voir le danger partout, mais le risque est réel. » Rajoute-t-il. La phrase fatale est lancée avec cet objectif inavoué et qui devrait donner matière à réfléchir non seulement aux autorités mais aux algériens qui doivent épouser, corps et âmes, la grandeur de ce pays.

Le Professeur Ahmed Adimi termine son constat d’échec de nos politiques en concluant que : « Avant de pouvoir faire face à ses adversaires, il faut pouvoir jouir d’une parfaite légitimité. Le front interne tire sa force de la légitimité des urnes, de la légitimité démocratique. ».

Je ne pense pas qu’il existe une aussi belle conclusion à méditer que celle de se retourner vers les peuples dont puisent justement sa ferme autorité, tant qu’intérieure qu’extérieure, le président français et dont seuls les intérêts suprêmes de son pays l’amènent à prendre les décisions qui s’imposent à son destin. Il sera le comptable devant ce même peuple s’il échouerait dans sa politique.

Références :

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mercredi 9 janvier 2013

Un permis au mépris de la loi


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Article paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 10 Janvier 2013 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
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Pour une affaire de conduite de son scooter en état d’ivresse le 29 Novembre précédent, le célèbre acteur, désormais franco-russo-belge, Gérard Depardieu, est convoqué ces jours-ci par un juge de son premier pays. Personne, ni dans les médias, ni dans le monde politique, ni l’acteur lui-même, ni aucun de ses proches ou de ses admirateurs n’ont parlé d’une quelconque cabale montée de toutes pièces comme cette notoire personnalité pour avoir échappé au fisc de son pays de la grande taxation que subissent les grandes fortunes pour s’évader vers les pays à paradis fiscaux avantageux. L’artiste a alimenté ces dernières semaines la presse française et mondiale à cause de ses frasques qui ont défrayé la chronique dans les médias et dans le monde politico-judiciaire.

Il faut noter qu’il n’a non plus amassé sa fortune d’une rente pétrolière ou de marchés commerciaux illicites et douteux. C’est le fruit de ses rentrées de ses différentes productions culturelles issues de sa grande carrière cinématographique et qu’il puise aussi que de son vignoble. Sinon la justice l’aurait poursuivi durant le restant de ses jours, le traînant comme un vulgaire criminel et en salissant sa réputation qu’il a bâtie au prix d’immenses efforts de son métier.

Tandis que chez soi, on continue à transgresser la loi par une totale opacité sur l’origine des richesses qu’ont acquises différents acteurs de la politique, de l’économie et du commerce algériens. Alors répondre à la justice pour détournement de biens publics, lorsqu’on ne peut intenter un procès pour une simple affaire de conduite routière à une personnalité, relève de la pure affabulation.

Malgré qu’il ait séché la première séance de sa comparution devant le juge parisien, le gaulois légendaire dit ne pas fuir le tribunal, ni la justice, son voyage en Monténégro était prévu avant qu’il ne soit convoqué par la juge et se dit  toujours prêt à se présenter aux juges quand ils veulent à condition qu’il soit là à se défendre.  Pourtant, l’enfant terrible du cinéma français et mondial est accueilli en grandes pompes là il passe, la preuve en moins d’une semaine, il est reçu plus qu’un chef d’état par le puissant président russe Poutine à Moscou, le président de la FIFA Blatter à Zurich, par le premier ministre monténégrin à Podgorica ainsi par d’autres personnalités à travers le monde qu’il les a côtoyées lors de son voyage en Russie et en Suisse. Il faut noter qu’il a même été reçu par le président de la république il y a quelques années à l’occasion de sa visite en Algérie.

Cela ne l’ait aucunement épargné d’un fait du prince face à la justice de son pays d’origine ni bénéficié d’une quelconque prérogative grâce à son très riche carnet d’adresses. Que l’on soit une célébrité ou un parfait inconnu, la justice ne lâche point tous ceux qui enfreignent la loi. La question qui vient tout de suite à l’esprit : est-ce qu’une similaire célébrité algérienne aurait été trainé chez nous devant le tribunal pour une même affaire aussi banale ? La réponse paraît tellement évidente qu’on ne peut se poser cette question impensable, j’allais dire tellement impossible à germer dans l’esprit. Le responsable qui aurait le culot de lui ôter son permis serait banni à jamais.

Tout le monde le pense, l’Algérie dispose de batteries de lois qui n’ont rien à envier à celles des autres pays où tous les domaines sont couverts par la réglementation. Parfois c’est presque du copié-collé par rapport à ce qui se fait dans les pays du nord. Malheureusement, il ne suffit pas de pondre des textes mais il faut les répandre de façon équitable et juste dans tout le pays. C’est donc dans l’application de ces législations que cela pose problème, que cela bute et que ça coince. Il y a ceux dont la loi leur est applicable dans toute sa rigueur et il y a des privilégiés qui vivent au dessus des lois qu’on ne pourrait les désigner impudiquement que par le terme d’hors-la-loi. Tant que le pays subit ces contradictions, on serait loin de sortir du cauchemar, du sous-développement en tous points de vue que le pays endure et qui le mine juste dans ses entrailles.

A-t-on entendu un jour dans la presse ou dans la place publique, ne serait-ce que pour donner l’exemple, qu’un permis de conduire ait été retiré à une de ces personnalités (un joueur de foot, un fils d’un wali ou d’un ministre par exemple) pour avoir dépassé la limite de la vitesse annoncée sur le panneau de signalisation d’une route ou le simple fait de garer sa voiture dans une rue à stationnement interdit ? Chacun y doute que les autres lois soient opportunes si le code de la route, qui mesure, à mon modeste avis, le degré de civilité des citoyens, soit foulé aux pieds.

Par contre, je connais plein de mes collègues enseignants universitaires dont le permis leur avait été retiré pour avoir dépassé les 80 km/h d’une seule petite unité. Lorsqu’ils écopent d’une interdiction de conduite de quelques mois et constater leurs passeports restitués sur le champ à d’autres bien situés dans la hiérarchie, leur moral ne pourrait qu’être affecté. Lorsque tu prends ta bagnole sur l’autoroute et tu remarques des bolides arriver à 200 km/h, tu te dis certainement que ces chauffards sont quelque part protégés, qu’ils comptent sur des gens bien placés pour se permettre de conduire de la sorte. S’ils feraient attraper, leur sort devrait être logiquement le retrait à vie de leur permis de conduire avec des amendes conséquentes. Mais là, ce serait une autre histoire à vous faire démoraliser.

Comme on l’enregistre fort bien, il existe une frange d’algériens qui respectent la loi pour le principe de la citoyenneté malgré les restrictions dans son application en n’osant même pas griller un feu rouge, même s’ils se retrouvent en attendant tout seuls le passage au vert, sans la présence d’un agent de la circulation à l'affût, seulement pour ce principe comme disait le chroniqueur du Quotidien d’Oran Kamel Daoud dans une conférence organisée cette semaine à la chambre de commerce et d’industrie de Mostaganem. Par contre, pour ceux qui se considèrent au dessus des lois, aucune morale ne les arrête de piétiner davantage les textes de la république au mépris de tous et des responsables sensés les faire respecter par tous. C’est aussi ça le drame de notre pays.

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mercredi 2 janvier 2013

A nos vœux 2013 !


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Article paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 03 Janvier 2013 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
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Une année se termine et une nouvelle débute où tous les êtres vivant sur cette terre s’échangent entre eux que les bons souhaits, de la joie à la santé, en passant par la prospérité, le bonheur et tant d’autres joyeuses bonnes choses à se poursuivre ou qui n’ont pas pu jusqu'ici se concrétiser.

La question qui viendrait à l’esprit est d’abord ce que voudraient souhaiter, pelle mêle, des citoyens à leur pays. Quels sont les vœux les plus chers que l’on pourrait souhaiter à ce bled chéri pour lequel nos destins sont plus que jamais liés ?

On pourrait commencer en premier lieu par la chose politique, qui sans elle, tout futur d’un pays est flou et opaque. Sans celle-ci, on ne pourrait vainement se projeter vers l’avenir, distinguer le bon grain de l’ivraie, différencier le bon du mal, pour cette chère terre qui a arraché son indépendance grâce au sang versé par les martyrs et au sacrifice des vrais combattants dont l’unique dévouement était l’amour pour cette Algérie sans l’attente d’une quelconque rente à vie ni d’une sinécure platinée.

On pourrait toujours rêver à ce que le pays aille de l’avant vers une liberté réelle et effective, vers des urnes propres et transparentes comme les gouvernants successifs n’arrêtent pas de nous les promettre mais à chaque occasion ratée, c’est le retour amer à la case de départ, au point zéro avec encore plus de déceptions et d’amertumes indélébiles. Un large gouffre sépare de plus en plus les autorités de la plèbe. C’est comme si nous ne méritions pas cette promotion qui libérerait toutes les énergies emmagasinées à l’intérieur de ce peuple. Qui le déférerait des chaînes qui ligotent ses mains et empêchent son esprit de s’affranchir du tutorat, de réfléchir, de produire et de proliférer la matière grise indispensable à un pays pour son essor et son éventuel boum. Cette démobilisation politique en est la principale panne que subit actuellement le pays.

Lorsqu’on lit dans les colonnes des journaux durant la fin d’année qui vient de s’écouler, au vu et au su des autorités politiques de ce pays, que les postes de sénateurs se sont négociés à coups de milliards, non pas parmi les électeurs d’ici-bas, mais parmi les élus désignés qui viennent juste d’êtres promus il y a moins d’un mois, on ne peut que mesurer l’ampleur des dégâts occasionnés à la politique qui sous d’autres cieux, a fait basculer les rêves en réalités, les promesses en fruits visibles et concrets par la magie de ces urnes qui sont devenues un vrai cauchemar pour les algériens. Pourquoi le vrai changement ait pu se concrétiser sous d’autres pays où la voix d’un modeste paysan, berger de son état, est perçue par tous les candidats et qui compte énormément en étant l’équivalente de celle d’un citadin, ne serait-ce celle en la personne du président de la république lui-même ?

Cette politique qui a permis à la France de pousser un ouf de soulagement en éjectant de son siège un Nicolas trop prétentieux pour le remplacer par un François dont tout le monde s’est réjoui même intimement de son élection, de nos émigrés jusqu’à nos gouvernants et de l’ensemble des pays de la rive sud sans aucune audible exception. Ou celle qui a permis aux Etats Unis de rejouer en préférence la carte du démocrate Barack au lieu du républicain Mitt qui hantait outrageusement les nuits des hommes libres et humanistes avant même son avènement et dont le projet était de partir en guerre partout dans le monde de la même façon que ses prédécesseurs Bush, père et fils, et compagnie en enfonçant davantage en particulier la Palestine opprimée.

Malgré tout ce qui a été dit et ressassé en Egypte, l’essentiel est de s’exercer à la démocratie pour ne pas gager un avenir des plus incertains en restant dans cet état immuable et factice où tout le monde fait semblant que tout va bien mais en réalité tout est fondé sur les tromperies et la permanente démagogie. A préférer entre les deux M, il n’y a pas pour l’instant photo. C’est une période transitoire et d’apprentissage indispensable, un passage obligé, aux pays qui voudraient faire le grand saut dans l’au-delà.

Pourquoi, cette politique qui fait des miracles ailleurs est incapable de provoquer le moindre déclic chez soi, la vraie mutation des mentalités ? Sommes-nous condamnés à rester ainsi sans voir un jour une infime petite lueur ? Allons-nous sombrer dans cette voie jusqu'à l’infinie ? Ne sommes-nous pas en train de se cogner contre un mur insurmontable et insensible qui le moment fatal venu, allons-nous regretter toutes les opportunités perdues ? Le malheur dans ce pays est de voir beaucoup de responsables applaudir publiquement à tout-va la politique prônée mais en privé, ils te démontent ce système qui bloque toutes les initiatives, où tout est contrôlé et géré de la manière la plus individualiste qui soit. Ils préfèrent se taire que d’indiquer le bon chemin aux égarés.

Quand on constate qu’un premier ministre, accompagné d’une pléiade de ses ministres, débarquait dans une wilaya en congédiant sur le champ plusieurs responsables locaux du bas de l’échelle mais sans toucher au premier responsable de la wilaya ni aux ministres concernés qui exerçaient pourtant dans le précédent gouvernement et responsables du passif comme de l’actif de ces programmes et des décisions qui s’en suivaient, on ne peut que jeter des doutes et rester sceptiques sur cette politique qu’on ne pourrait nommer que de populiste qui fait dans le replâtrage du système qui a engendré toutes ces difformités. En principe et si on voudrait suivre un raisonnement adéquat, ce sont tous les maillons de la chaîne qui devraient disparaître à jamais et non le dernier anneau qui a subi en amont tout le poids des autres mais sans aucune conséquences sur leurs carrières et sur leurs arrières.

Ce sont les mêmes schémas qui se répètent éternellement. Au début, ce sont tous les espoirs qui se fondent avec ces blablas dont on ne finit pas d’en abuser. Au départ de la mélodie, on y croit fortement en étant berné jusqu’au bout mais au fur et à mesure que le temps s’estompe, toutes les attentes partent en fumée avec ces inlassables discours et propos à vous faire dormir debout à l’exemple d’une sentinelle insensible et les yeux fixés vers un objectif inabordable. On ne peut qu’exécrer cette politique qui suscite tous les rêves dans les pays qui fonctionnent selon la volonté des urnes mais qui ne réparent pas, ici, les tortures que nous endurons par des politiques désavouées par notre visible ambition.

Que tous nos meilleurs vœux soient exaucés en cette année 2013, une année transitoire pour 2014 dont on ignore jusqu’à aujourd’hui les plans et les contours qui se trament et dont résulte fatalement la politique de l’après cycle qui se dessinerait au moment opportun. Nul ne peut lire le futur et encore moins celui dans 17 mois. Tout est possible et la vie est pleine de faits imprévus. Les aiguilles d’une montre tournent dans le sens horaire mais elles peuvent brusquement changer de sens sans prévenir aucun des possibles prétendants. Le destin est inconnu, imprévisible et instable pour ceux qui ont la prétention de le dompter. On ne sait ce que l’avenir peut nous réserver de bonnes issues que pour les épouvantables d’entre-elles.

On ne peut dans ce cas qu’espérer ce qui peut nous arriver de clément et de généreux. Qui sait peut-être, afin de retrouver une Algérie qui résonne au plus profond d’elle-même, des aspirations et des désirs de ce peuple qui soupire et attend à l’ombre sereinement sa propulsion. Une Algérie qui respire de l’air pur et sain de ses poumons pleins de dynamisme et de la volonté de ses enfants. Une Algérie qui sait où elle va, où elle mène l’embarcation de ses descendants, vers le développement, le progrès et la prospérité. Une Algérie qui retrouve le sourire et qui ne suscite nullement le désespoir de sa jeunesse qui ne cherche qu’à la fuir en brouillant l’aiguille de la boussole vers le nord.

Une Algérie qui doit éviter tous les pièges afin de ne pas hypothéquer sa survie. Une Algérie fière des choix de ses fils qui la guident vers sa conforme destinée. Une Algérie une, unique et indivisible animée des mêmes souhaits que sa progéniture. Une Algérie solidaire et unie devant tous les maux et les misères qui pourraient la toucher. Une Algérie où la politique ne serait pas honnie et vomie et qui ne rejaillirait plus le spectre des infectes tentations du passé. Une Algérie où la politique dorerait ses lettres de noblesse et où toutes les options de ce peuple seraient pleinement respectées.

Que celui qui pense que ce peuple est encore adolescent et immature en politique, se trompe énormément d’adresse en oubliant que le 1er Juillet 1962, ce même peuple algérien avait voté dans son écrasante majorité pour le « OUI » à 99,72 %. On se rappelle que ce référendum avait été organisé par l’administration coloniale avec une seule question : « Voulez-vous que l'Algérie devienne un état indépendant coopérant avec la France dans les conditions définies par les déclarations du 19 mars 1962 ? ». Ce peuple avait choisi dans sa logique le choix de l’indépendance, pas de la soumission du peuple indigène et du second collège dont les souvenirs l’ont forgé à jamais.

Une personne pourrait se tromper individuellement sur son choix mais un peuple, même analphabète dans sa presque totalité comme l’étaient les algériens en 1962,  il ne pourrait dans son ensemble faillir à sa noble mission. Que dire alors des algériens d’aujourd’hui qui suivent à la seconde près toute la politique planétaire et sont au courant de tous les enjeux du moment. On ne pourrait pas leur dire indéfiniment qu’il faut encore patienter en attendant de vieillir davantage. La longue attente risque de durer les faux espoirs et en conséquence de pousser vers d’inévitables desseins.