jeudi 7 août 2014

Jusqu’où pourra-t-elle aller l’impunité sioniste ?

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Article paru: 
-le dimanche 10 août 2014 sur les colonnes du quotidien d'oran: http://lequotidien-oran.com/pdfs/10082014.zip
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Le martyre du peuple palestinien et de Ghaza en particulier continue d’occuper la scène internationale avec une moyenne de plus de 62 morts par jour. Selon les chiffres officiels comptabilisés au 5 août à 8h00 [1] par le bureau de la coordination des affaires humanitaires des nations unis pour les territoires palestiniens occupés, ce sont 1814 palestiniens tués en 29 jours de bombardements auxquels il faut rajouter au moins une soixantaine d’autres victimes selon les secours locaux.

Les civils représentent 86% de morts dont 408 enfants et 214 femmes. 9538 palestiniens ont été blessés incluant 2877 enfants, 373.000 ont besoin d’un soutien psychologique. Des centaines de maisons, des bâtiments civils, des écoles (142) et des hôpitaux ont été détruits. L'unique centrale électrique qui alimente Ghaza a cessé de fonctionner après un bombardement israélien. Sans omettre de mentionner les 520 000 habitants qui se sont déplacés, soit environ 30% de la population. 1,5 million d'habitants n'ont plus accès à l'eau potable ou très difficilement.

L'armée israélienne déclare que le Hamas a tiré 3.360 roquettes sur Israël à la date du 4 août, 2.650 ont atteint Israël, 578 ont été interceptées par le système de défense anti-missile. Toutes ces roquettes n’ont pas fait plus de 3 victimes. Les seules victimes sont les 64 soldats tués sur le terrain. Il faut noter que sur ces dix dernières années, l’ensemble des roquettes et obus de mortier tirés par les Palestiniens de Ghaza n’ont fait que 29 morts [2]. Ils ont fait beaucoup plus de peur que de mal.

Par contre l’armée israélienne feint de dire que son aviation a largué environ 400 tonnes de bombes et de missiles sur la bande de Ghaza au cours de 2 jours seulement [3]. Ou encore qu’un obus tombe toutes les trois minutes sur Ghaza, 2 000 tonnes de bombes en six jours [4]. Ou enfin  qu’Israël détruit un quartier de Ghaza en 1 heure [5]. C’est juste un petit aperçu sur ce qu’endure la population de Ghaza dans cette bande qui n’a rien à envier à un camp de concentration.

L’actualité algérienne n’y échappe pas au malaise qui ne peut nous laisser indifférent. Nous sommes malades de ne pouvoir rien faire face à la douleur palestinienne. On assiste impuissant  et en direct à travers les satellites de ces morts ensevelis sous les décombres dans des conditions les plus insoutenables à la suite de ces bombardements de nuit comme de jour sans aucune pitié ni mansuétude des israéliens sur des civils en majorité auquel on leur demande d’évacuer leurs maisons pour aller où ? De l’enfer à l’enfer.

La seule et orpheline action fût celle organisée au mois du Ramadhan avec ces manifestations organisées ainsi qu’une minute de silence et 5 minutes d’arrêt de travail observés par les services publics. On ne peut que rester dubitatif  quand on connait comment fonctionnent nos services publics et ce temps fou perdu au cours de l’année. Il aurait été peut-être souhaitable d’opter pour une action contraire en rajoutant par exemple une heure de travail par jour et dont les gains iraient à nos frères. De cette façon, on aurait fait d’une pierre deux coups. 

C’est vraiment maigre par rapport  à ce que nous partageons comme histoire avec nos frères palestiniens dont on disait un jour que l’Algérie est avec la Palestine  en oppresseur ou en victime (dhalima aou madhlouma). C’était une métaphore de Boumediène qui voulait prouver que l’Algérie est solidaire de la Palestine jusqu’à sa libération du joug sioniste. Pour le moment, ce slogan est plus que jamais creux. Est-ce vraiment suffisant de débloquer 25 millions de dollars (un peu plus de 18 millions d’euros) ? En comparaison avec les 11 millions d’Euros promis par le président français, pourtant épousant la cause sioniste et appuyant les frappes sionistes dès leur début. Elle apparaît juste comme une petite aide humanitaire qui ne peut même subvenir aux besoins les plus élémentaires du peuple palestinien. Avec le blocus, les ghazaouis ne pourront jamais voir la couleur.  Selon les premières estimations des dégâts occasionnés durant ce mois-ci par ces bombardements sauvages sont comprises entre 4 et 6 milliards de dollars us.

Génocide, massacre, horreur, carnage, terreur, extermination, boucherie, abattoir, barbarie, apocalypse, désastre, crime de guerre,…ce sont tous ces mots épouvantables qui reviennent le plus souvent à la une de la presse internationale surtout occidentale lorsqu’elle arrive à retrouver ses esprits à cause de la crainte d’être accusée en permanence d’antisémitisme et de sa mainmise sous le contrôle exclusif du sionisme et de ses relais médiatiques. Ces médias occidentaux ont ainsi perdu toute crédibilité vis-à-vis de leur opinion publique étouffée par le lobby sioniste qui empêche toute émancipation  que de celui du peuple arabe qui les a toujours considérés comme un exemple à suivre du fait des presses locales au service exclusif des régimes navigant en contre-sens de l’avis de leur peuple respectif.

La presse occidentale nous parait libre mais lorsqu’il s’agit de traiter le problème du moyen-orient, elle devient subitement aphone, muette et le plus souvent complice par son pesant mutisme. Elle sent parfois une certaine gêne lorsqu’elle évoque israël comme si elle n’ose pas dénoncer le sacré. On ne peut plus toucher à la fille adoptive et protégée de l’occident même si de son atrocité elle nous rappelle Hitler. La seconde guerre mondiale hante encore les âmes européennes. On ferme les yeux sur les dépassements de la fillette. A leurs yeux, elle n’est pas encore adulte. Elle peut se permettre de commettre toutes les distractions inimaginables sur un peuple des plus réprimés dans ce monde. Ce peuple qui paie le lourd tribu de la shoah dont il n’est concernée ni de près ni de loin.

L’information dans les médias américano-européens n’est pas traitée selon l’éthique et la déontologie d’un journal animé de la volonté de diffuser un fait tel qu’il l’est sans prendre partie ni de le détourner de son sens le plus juste et le plus légal qu’il soit. Lorsqu’on déforme l’information de la vérité, elle vire vers la propagande. Elle se transforme en deux poids, deux mesures. Face à un rapport de 28 morts du côté palestinien contre un seul mort israélien, on ne peut pas parler de guerre quand on sait que la population palestinienne vit sous un blocus depuis une huitaine d’années. Elle résiste à l’une des plus effroyables vies qui puissent exister en ce moment sur terre pour une des plus fortes densités de population dans le monde.

En effet, 1 million 800 milles habitants survivent sur une superficie de 360 kilomètres carrés (un rectangle de 40 km sur 9 km), amoindrie de 40% de son territoire par les forces israéliennes qui les surveillent de toutes parts dans une véritable prison à ciel ouvert. Sans omettre d’évoquer les 30 % de la population déplacée du nord et du sud vers le centre et qui fuient de la puissance de feu que déverse l’armée de l’entité sioniste des cieux, mer et terre sur un peuple en danger de mort par les armes et par la famine. Que fait ce monde occidental ? Qui assiste impuissant face à l’arrogance d’israël qui dicte ses lois aux puissances du monde qui non seulement deviennent aveugle  mais l’encouragent à faire le ménage comme le rappelle souvent le premier ministre sioniste netanyahu. Il ne se soucie guère ni d’éventuelles sanctions du conseil de sécurité de l’Onu ni des déclarations de son secrétaire général Ban Ki Moon. Le droit de veto des Usa, de la France et de la Grande Bretagne sont là pour veiller à l’impunité israélienne en agissant comme une protection de leur bien-aimée. Quant aux agitations de la ligue arabe, il ne les prend même pas en considération tout en sachant qu’ils sont occupés à écraser d’abord leur peuple avant de songer au destin des palestiniens. Que dire de certains médias égyptiens qui ont poussé leur haine jusqu’à se réjouir du sort qui est réservé aux ghazaouis !

Le seul espoir du peuple palestinien repose sur ces voix libres à travers le monde qui n’ont jamais cessé de le soutenir dans ses droits justes et légitimes. La liste est très longue à citer ces noms célèbres et engagés pour la liberté. Des manifestations dans le monde entier font vraiment plaisir à voir. Comme me l’apprend un ami sur place, la seule 13ème ville française, Lille, est, depuis le 8 juillet 2014 au 3 août, à sa 15ème manifestation en faveur des droits palestiniens. C’est un bon signe de la mobilisation de l’opinion publique qui prévaut actuellement. C’est sur ce terrain qu’il faut investir pour faire sauter le mur de la peur sioniste et infléchir les décisions politiques de ces états qui ne se sont pas encore affranchis de ce lobby.

Sources :