mardi 29 mai 2012

Les maux sont en amont ; en aval, leurs traumatismes


======================================================
Article paru sur le Quotidien d'Oran du Jeudi 31 Mai 2012 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
- en format pdf: 
http://fr.calameo.com/read/0003704466a86ee7b5681 
- en format pdf zippé: http://www.lequotidien-oran.com/pdfs/31052012.zip
- en format html: 
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5169010
======================================================

Ce fût une réelle catastrophe qui survint dans la soirée du vendredi 25 mai 2012 à la cité universitaire Bakhti-Abdelmadjid de Tlemcen qui a coûté la vie à 8 personnes (7 étudiants et 1 employée) et fait environ une quarantaine de blessés dont un certain nombre en états plus graves. La nouvelle s’est propagée telle une trainée de poudre sur Facebook donnant l’alerte à des milliers d’internautes aux aguets devant leur poste en surveillant la moindre information. Aussitôt, un élan de solidarité s’est spontanément constitué à travers ces nombreux appels qui tournaient en boucle sur le célèbre réseau social. Quelques temps après, des images intenables des blessés ont été prises et diffusées à partir des urgences de l’hôpital de Tlemcen où ils ont été évacués devant une foule immense des citoyens accourus de tous les coins la ville en venant offrir leur aide et leur sang.

Le lendemain, selon les médias, sans attendre les résultats de l’enquête, les têtes les plus en vue des responsables directs de ce chaos commençaient à tomber. Ils étaient suspendus de leurs fonctions par les responsables centraux qui se sont déplacés sur place pour s’enquérir de la situation. Comme on le constate fort bien, le mal de l’Algérie est de toujours réagir à chaud sans se soucier guère des causes réelles qui sont beaucoup plus profondes que ne laissent entendre ses premiers soubresauts. L’effet recherché à travers ces promptes décisions est de calmer les esprits en sautant uniquement les fusibles tous désignés avant que les choses ne dégénèrent en montant plus loin dans la filière incriminée. Il faut juste cerner l’incendie et l’éteindre avant que le cercle de sa propagation ne s’agrandit davantage.

S’est-on demandé d’abord qui est-ce qui a pris la peine de nommer ces personnes à ces postes dont le souci principal devrait être au service du pays et non le contraire ? L’Algérie ne dispose-t-elle pas d’énormes compétences remplissant tous les bons critères de nomination ? Elles vivent malheureusement marginalisées dans la société, écartées des décisions du pays car ne partageant pas le mode de fonctionnement du système qui se base essentiellement sur les accointances de leur carnet d’adresses et du coup de pouce de leur parrain. Peut-on imaginer un instant qu’une fuite de gaz qui a été signalée deux semaines avant aux services concernés n’ait pas été réparée à temps si ce n’est de l’imprudence caractérisée à la vie humaine, conséquence de la légèreté à prendre leurs responsabilités en comptant énormément en cas de souci sur une protection qu’ils jouissent de leurs tuteurs ? Est-ce que ces mêmes responsables auraient laissé une seule petite seconde cette anomalie si elle était arrivée en leur demeure ? 

Donc si on suit ce raisonnement, combien de dégâts sont commis chaque jour à cause d’un travail mal fait ou fini à la hâte sans un contrôle adéquat des services étatiques ? Les malfaçons apparaissent peu de temps après le faste de l’inauguration en devenant de réels pièges dissimilés à guetter ce genre d’accidents meurtriers. Nous nous rappelons bien les bâtiments construits par nos arrivistes entrepreneurs à Boumerdès qui se sont écroulés sur eux-mêmes dès la première secousse tellurique emportant avec eux des centaines de victimes alors que ceux construits par des entreprises étrangères n’avaient pas bougé du sol.

Avait-on recherché ce jour-là qui est responsable de ces constructions en carton bâties par certains promoteurs véreux qui n’ont aucun souci de la vie humaine ? Ils avaient filé à l’anglaise dès que le gros magot ait été encaissé et tanpis pour les dégâts humains et matériels engendrés quelques années après. Le mode d’octroi de ces marchés est à revoir de fond en comble ainsi que celui de nominations sinon la poursuite de la descente aux enfers est totalement garantie. Les limites de l’incompétence et de la médiocrité ont été depuis fort longtemps dépassées sans que les véritables décideurs  réagissent à temps aux cris des citoyens très mal gouvernés.

Et de ces imperfections de nos routes où on ne cesse de compter les milliers d’automobilistes qui perdent chaque année leur vie ? La négligence et le laxisme sont devenus monnaies courantes. L’impunité n’est que très rarement sanctionnée. Souvenons-nous, il n’y a pas assez longtemps, 25 citoyens ont péri  dans la nuit du samedi 25 mars à dimanche 26 mars vers 2 h du matin dans une descente infernale du côté de Ghertoufa à la sortie de la ville de Tiaret. Si on veut aller plus loin dans l’investigation, on peut trouver tout un ensemble de défaillances qui peut aller du service technique jusqu’au mécanicien ou à la fatigue du chauffeur du bus au moment des faits en passant par les conditions climatiques défavorables qui sévissaient cette nuit là. A chaque étape, les mesures de sécurité n’ont pas été certainement prises au sérieux. On roule au hasard sans s’assurer des simples vérifications d’usage. Et si la faillite surgit, on la mettrait bien évidemment sur le dos du destin sans que l’on s’assure à éviter toutes ses causes. La tragédie de Tlemcen comme d’autres ne sont qu’une succession de problèmes qui s’entassent sans être volontairement résolues à temps.

On voit énormément sur nos routes des véhicules fumant de tous les côtés et tu te demandes pourquoi ces dangers roulants n’ont pas été immobilisés par les agents de circulation ou des véhicules roulant la nuit sans aucun feu de route jusqu’à ce que la mort soit au rendez-vous fauchant toute une famille avec leurs enfants à la fleur de l’âge comme on le lit amèrement toutes les semaines dans les journaux. Les responsabilités indirectes de ces accidents incombent-elles à qui dans ces cas là ? 

Pourquoi la valeur de l’être humain est très précieuse ailleurs et quasi gratuite chez nous ? Pourquoi leur société est sensible à tout ce qui est vivant et la notre banalise la mort comme une fatalité sans limites. Une simple disparition d’un garçon ou d’une fille fait la une des journaux télévisés en Europe et un drame comme celui-là peut occuper les médias durant des jours et des semaines jusqu’à l’extirpation du mal qui a induit le trouble sans manquer de souligner les remous provoqués chez les responsables politiques avec des démissions en cascade dans l’intention unique est de se mettre au seul service de la justice de leur pays.

S’est-on soucié des dégâts commis au sein de l’éducation nationale avec la dégringolade inversement exponentielle du niveau d’instruction donnant comme mort clinique l’école qui ne cesse de rétrograder d’année en année ? A-t-on cherché les responsables de cette hécatombe ? S’est-on posé la question pourquoi un ministre algérien a consommé jusqu’à aujourd’hui 10 de ses collègues ministres français qui se sont succédés à la tête de l’éducation nationale malgré que leurs bilans soient largement inversement proportionnels à notre indéracinable ? Une photo de cette illustration avait fait un buzz cette semaine sur la toile que tous les facebookiens l’ayant reçue à profusion plus d’une fois.

S’il l’on désire éviter ces désordres, il faut procéder en amont et non en aval où celui qui paie tous les pots cassés serait le dernier maillon de la chaîne. Si cette tragédie s’était survenue dans les démocraties occidentales, le premier visé aurait été le ministre du secteur mais là chez nous, il a été démissionné il y a quelques jours seulement, non pas pour des raisons éthiques mais pour un article de la loi sur les cumuls de mandats. Aurait-il démissionné ou relevé de ses fonctions si jamais il était toujours en place ? En tous les cas, cela relèverait de l’illusion car on n’a pas encore vu ça sauf dans un cas lointain dû à une saute d’humeur.

En attendant le jour d’après qui ne semble pas vouloir venir nous délivrer de ce mauvais sort qui nous est jeté en nous infligeant ses macabres doses chaque jour que Dieu fait et en nous promettant la mort à petits feux. Quoiqu’endeuillés et afin que le doute ne s’installe pas dans les esprits, on doit assécher nos chaudes larmes et apaiser notre douleur en gardant l’espoir d’une inéluctable résurrection qui puisse se manifester à tout moment, d’une lueur confiante, au milieu d’une nuit très sombre, qui puisse renaitre à partir de tous ces cendres comme le soulignait fort bien Jean Giraudoux, écrivain français (1882-1944) dans une de ses citations : « Les pays sont comme les astres, ils peuvent étinceler et éclairer des siècles après leur extinction. ».
 

==============

mercredi 23 mai 2012

La déontologie hollandaise, la vertu norvégienne et la tétine algérienne


======================================================
Article paru sur le Quotidien d'Oran du Jeudi 24 Mai 2012 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
- en format pdf:  
http://fr.calameo.com/read/000370446a3fa2ca58b0d  
- en format pdf zippé: http://www.lequotidien-oran.com/pdfs/24052012.zip
- en format html: 
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5168612

======================================================
«Le bon fonctionnement d’une démocratie passe par l’existence d’un lien de confiance entre les citoyens et ceux qui gouvernent.»[1]

Il y a à peine trois semaines, Nicolas Sarkozy était le président français. Il décidait de tout, du plus détail anodin au plus grave. Le sort de la France et des français étaient entièrement entre ses mains. Il possédait toutes les clés de la gouvernance de son pays. Il était le chef suprême des armées de son pays en disposant du code secret des armes nucléaires de son armée éparpillée un peu partout à travers le monde.

Deux semaines après, c’est son successeur François Hollande qui héritait de tous ses pouvoirs en prenant possession du palais de l’Elysée lors de son investiture 9 jours après avoir été élu. Sarkozy est parti comme il est revenu, dépouillé de tout son aura de chef d’état. Il s’en est allé presque incognito laissant derrière lui le bilan de son quinquennat que seuls jugeraient ses concitoyens. S’il a été dégagé de la manière la plus élégante et la plus civilisée sans casse ni violence, c’est grâce aux urnes libres, propres et transparentes et de ces voix exprimées des votants, du plus riche jusqu’au plus nanti. Reconnaissant quand-même à Nicolas Sarkozy son esprit démocratique que nous avons malencontreusement confondu au sud avec celui d’un dictateur mais il n’a fait que défendre légitimement la politique de son pays de la façon la plus affirmée en sa  faveur par ces mêmes urnes en 2007.

N’a-t-il pas quitté les commandes lorsque ses compatriotes lui ont scellé son sort ? C’est la magie de ces élections qui nous font rêver qu’ils puissent se dérouler un jour chez nous de la manière la plus pacifique et la plus paisible. Et puis, pourquoi n’avons-nous pas le droit de mériter un tel sort que celui de ces êtres humains du nord ? Qu’est-ce qui nous différencie de ceux-là pour que notre avenir soit plus hypothéqué que le leur ?

Quelques heures après son installation, Hollande était déjà aux commandes. Sa première déclaration, comme le veut la tradition républicaine et la loi, est celle de son patrimoine de président entrant alors que son prédécesseur annonçait celui de président sortant. Immédiatement après avoir pris possession des dossiers secrets et brûlants de son pays, le nouveau locataire est parti dans l’après-midi même pour l’Allemagne, son premier partenaire économique, pour expliquer la nouvelle politique que son peuple, dans sa majorité, a choisie.

LA DÉONTOLOGIE HOLLANDAISE,…

Deux jours après, un nouveau gouvernement est nommé et aussitôt réuni le lendemain avec l’adoption d’un premier décret sur la réduction de 30% des salaires du président et de ses ministres avec à la clef leur signature individuelle de la charte de déontologie [1] de la moralisation de la vie politique qui les engagent à ne prendre en charge sur le budget de l’état que les dépenses strictement liées à l'exercice de leurs fonctions.

De plus, les membres du gouvernement disposant d'un logement de fonction doivent déclarer au fisc l'avantage en nature correspondant. Il faut également noter que les ministres ont l’obligation de privilégier le train pour les déplacements d'une durée inférieure à 3 heures. Sauf contrainte particulière, leurs déplacements en automobile justifiant d’une escorte motocycliste, se font dans la discrétion et le respect des règles du code de la route ! Ils doivent, en outre, remettre au service des domaines les cadeaux offerts d’une valeur supérieure à 150 Euros (environ 15 000 DA) ! Pour l’impartialité, ils doivent absolument s’abstenir de toute intervention pour la situation d’un membre de leur famille ou d’un proche. Il y a dans cette charte d’autres obligations à faire fuir plus d’un de nos prétendants à cette fonction ministérielle où la servitude du pays est au dessus de toute autre considération.

Trois jours plus tard et sans aucun répit ni la moindre transition, voilà le nouveau président parti aux Etats Unis pour un sommet du G8 suivi d’un autre de l’OTAN. Tout est réglé comme une horloge, ils sont déjà à l’œuvre. Ils n’ont pas besoin de perdre du temps à leur pays car les politiques économique et sociale vont connaître des tournants importants et différents par rapport à la politique prônée par le gouvernant sortant.

Pourtant la France que nos compatriotes la regardent avec des yeux méditatifs comme un exemple à suivre au niveau démocratique n’est classée qu’à la 29ème place mondiale avec un indice de 7,77 sur un total de 10 points selon l’indice de démocratie réalisé par la revue internationale « The Economist » à la fin de l’année 2011 et rappelé dernièrement dans un excellent article de Smail Goumeziane [2]. Avec cette note, la France est considérée comme un régime démocratique incomplet loin derrière les pays nordiques avec à leur tête la Norvège sur un score songeur de 9,80/10.

…LA VERTU NORVÉGIENNE…

Il est vrai que du côté d’Oslo, un ministre peut arriver à son travail à bicyclette ou à pied sans la moindre gêne ni un quelconque complexe d’infériorité. Il déjeune à midi dans la cantine du personnel sans aucune distinction au milieu des employés en face de la femme qui nettoie les sols de son ministère. Il fait même la chaîne pour se servir au self-service de la cafétéria au milieu de ses subordonnés !

Mieux encore ! Son collègue des affaires étrangères ne dispose que de 50 Euros (5 000 DA) maximum par jour pour couvrir ses deux repas lors de ses déplacements officiels internes et de 120 Euros (12 000 DA) par nuitée d’hôtel si la visite doit durer au-delà d’une journée. Il doit tout avancer de ses poches et justifier par des factures pour être remboursé par la comptabilité de son ministère. C’est sans garde du corps qu’il se déplace en avion, il fait la queue comme tous les voyageurs devant la préposée au guichet pour s’enregistrer et obtenir son ticket d’accès. Il n’y a ni salon d’honneur à sa disposition, ni salon VIP pour l’accueillir. Arrivé à l’aéroport de destination, il prend le plus normalement du monde un taxi pour se rendre à sa visite programmée. Au passage, il n’oublie pas de demander un reçu au taxieur en réglant la note, toujours de sa poche. Il n’a ni voiture officielle qui l’attend, ni cortège officiel avec motards et accompagnateurs ! Lors de sa visite, il peut être invité à manger au réfectoire de l’entreprise, ce qui n’est pas une obligation, où on lui offre, au meilleur cas, un café à la fin d’un repas qui est loin d’être spécial. Il n’y a ni méchoui pour l’occasion ni de la nourriture pour tous à gogo. C’est comme monsieur tout-le-monde au service exclusif de son pays.

Quant au ministre de la justice et de l’intérieur de ce même pays, il va chercher lui-même et tout seul ses enfants à l’école et à la crèche. Le ministre partage les voitures collectives du gouvernement avec les autres ministres. Il n’a point d’appartement de fonction et prépare lui-même son dîner en rentrant à la maison. De plus, aucun chauffeur attitré ne lui est affecté. Pourtant, la Norvège est un grand pays riche de gaz et de pétrole beaucoup plus que l’Algérie. Elle est ni plus ni moins que le 2ème  exportateur mondial de gaz et le 6ème  exportateur de pétrole.

Quoique ce soit un pays très riche dont la population ne dépasse guère les 5 millions d’habitants, on ne badine pas avec les dépenses publiques dont le pêcher capital pour les élus demeure la corruption [3]. Voilà un pays où la vertu démocratique n’est pas un vain mot ni un slogan sans saveur. Franchement, lorsque j’ai vu ce reportage dont je le propose à être projeté dans toute l’Algérie, je n’ai jamais crû que cela puisse exister sur terre. Ce sont des êtres humains comme nous qui ont vaincu admirablement leurs pulsions maladives comme la corruption et le complexe de supériorité en mettant leur esprit collectif au seul profit du progrès de leur pays.

…ET LA TÉTINE ALGÉRIENNE.

Quant à notre pays, abonné aux queues de ce type de classements mondiaux, il ne figure qu’à la 130ème place sur ce classement de la démocratie sur un total de 167 pays avec un faible indice global de 3,44/10, en recul de 5 places par rapport au classement de l’année d’avant. A ce rythme, on risque de ne pas voir le bout du tunnel avant très longtemps.

Où en sommes-nous de toutes ces restrictions dans ces pays dits développés ? C’est inimaginable de faire transposer ces mesures chez nous où l’on confond le domaine public du domaine privé et où les salaires de nos ministres ne sont pas publiables et où nos responsables rechignent à déclarer leur patrimoine et quand ils le font, c’est à prendre avec des pincettes où le dérisoire l’emporte sur le faste dissimulé. Le train de vie d’un simple Wali, voire d’un ordinaire chef d’entreprise et de ses proches collaborateurs dans notre pays guetté par la précarité peut abasourdir ou choquer plus d’un outre-méditerranée sur ces mamelles de la république.

Pendant ce temps là, toujours chez nous, on est à des années lumières d’Oslo malgré que nous vivions sur la même planète. On n’arrête pas de parler de fraude électorale et de cette alternance au pouvoir qui s’éternise à voir les prémices. La nouvelle assemblée va sans doute faire couler beaucoup d’encre et perdurer la crise multidimensionnelle que vit le pays. Heureusement pour nous et malheureusement pour les générations à venir que le pétrole est là pour parer à toute éventualité comme après les émeutes de janvier 2011 où on a distribué de l’argent public à tort et à travers jusqu’à ce que nos jeunes croient qu’il leur est gracieusement offert. Cette rente n’est-elle pas devenue le premier obstacle du pays au lieu d’être un soulagement et un moyen de développement ? Cette rente n’est-elle pas en train de freiner toute ouverture politique afin que les générations d’aujourd’hui et de demain puissent s’émanciper et apprendre à réfléchir comme les jeunes de l’occident ou des pays émergents pour prendre leur avenir en charge avant que les choses ne se dégénèrent-elles ?

N’est-il pas urgent de réformer l’école et les universités pour ne viser que la qualité au détriment de la quantité pour distinguer le bon grain de l’ivraie ? Par quel miracle scientifique des centres universitaires nouvellement créés se sont-ils érigés en statuts d’université dans un pays dont le niveau d’instruction s’est de plus en plus dégradé et les programmes annuels en général à moitié inachevés ?  N’est-il pas impératif de favoriser l’éclosion d’une véritable élite compétente à placer dans tous les rouages de l’état au lieu et place de l’incompétence et de la médiocrité régnante à tous les niveaux et arrivées grâce à leurs connaissances et à leurs allégeances au système éminent ?

N’est-il pas nécessaire de stopper cette immigration clandestine de nos jeunes qui cherchent à traverser la méditerranée par tous les moyens pour gagner cette Europe vue comme l’Eden par la faute de l’application de politiques inappropriées chez soi alors que toutes les potentialités existent mais ce sont les politiques adéquates qui font défaut ?  N’est-il pas temps de préserver aux prochaines générations leur part des ressources dilapidées en mettant en place des économies non rentières en prenant l’exemple de nos voisins qui ne vivent que de la sueur de leur front ?

Pire encore, nous allons hériter d’une assemblée de députés où une minorité recueillant un peu plus de 8% des suffrages des algériens devient majoritaire par la magie d’un article de la loi électorale en légiférant et en décidant sur tout ce qui va toucher à la vie des citoyens durant tout un mandat. Un vice de forme qui va encore retarder l’émergence d’un régime démocratique dans le pays au milieu d’autres pays qui avancent doucement mais surement. Les genèses des réformes annoncées ne sont pour le moment que de la poudre aux yeux et c’est le pays tout entier qui gémit et qui attend avec impatience sa délivrance.

Ainsi la preuve par trois est faite par les urnes, aux populations du nord dont personne ne remet en cause l’issue de leur destination, aux nôtres qui les regardent avec une envie terrible et en se remettant fatalement au Mektoub. Ils attendent vainement l’ouverture d’un cycle moderne qui rompt à jamais l’ancien dont on prédise une fin prochaine mais qui semble se ressusciter et à se régénérer à chaque fois qu’on le dit agonisant.

Références :
====================

mercredi 16 mai 2012

Quitte ou double ? Les algériens contraints à redoubler !


======================================================
Article paru sur le Quotidien d'Oran du Jeudi 17 Mai 2012 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
- en format pdf:  http://fr.calameo.com/read/000370446ccf836304a97 
- en format pdf zippé: http://www.lequotidien-oran.com/pdfs/17052012.zip
- en format html: http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5168298
======================================================

Tout le monde connait maintenant l’issue officielle des élections législatives de ce 10 mai 2012 qui n’ont rien changé dans l’ordre du tiercé gagnant par rapport aux antécédentes échéances avec une forte progression du FLN. Ce qui retient l’attention, ce sont ces partis perdants qui hurlent maintenant au loup une fois connue l’attribution des sièges après que les jeux soient faits dont ils connaissaient en principe toutes les règles de la loi électorale.

Les uns imputent leur défaite à la fraude mais aucun responsable partisan n’ait apporté pour l’instant les preuves tangibles de ce qu’ils avancent gravement, d’autres parlent du mode du scrutin avec ces notoires 5% qui ont rapporté gros aux grosses cylindrées électorales par un effet subtil. Les partis mis sur le carreau n’ont vu que du feu.

Ce qui étonne un peu chez nous, ce sont des partis qui ont à peine de deux heures de naissance se sont lancés têtes baissées comme des lièvres deux mois après dans une bataille suicidaire, yeux fermés et mains liées, dont l’issue était incertaine vu qu’ils ne disposent même pas de militants sur le terrain ni de structures adéquates. Qui est-ce qui a fait courir nombre de ces partis sinon l’appât du gain immédiat des candidats qui se sont battus presque à mort où les affairistes de l’informel de tous bords ont monnayé fortement leur place en tête de liste. On apprend ici et là que certains ont dépensé des milliards de leurs poches en promettant monts et merveilles et en distribuant des billets à tout-va aux citoyens abusés. Au soir de la proclamation des résultats, nombre d’entre-deux étaient assommés.

C’est un amateurisme politique qui ne dit pas son nom. Un parti qui travaille pour le long terme doit d’abord bâtir des instances solides, construire de réelles bases à travers le territoire national et non se réveiller la veille des élections pour crier ensuite au scandale en constatant les amers résultats. Un parti qui n’est pas capable de trouver de vrais candidats militants à travers le pays, ne doit fatalement faire du remplissage à la va-vite en spéculant sur la théorie du nombre au détriment de la qualité. La politique, c’est une longue bataille dont le travail de proximité demande beaucoup de travail de fond et énormément de patience. On ne nait pas aujourd’hui pour prétendre légiférer 2 mois plus tard. Rien ne sert de courir, il faut partir à point selon la célèbre citation de La Fontaine.

A cela se rajoute cette pléthore de partis qui n’ont même pas tenu compte des articles 85 et 86 de la nouvelle loi électorale qui pourtant les anciens partis l’ont vu passer sous leurs nez et sous leurs barbes telle une lettre à la poste. Si des formations politiques n’avaient pas estimé les dégâts qu’allait provoquer cette loi dans leurs rangs, comment pourraient-ils alors comprendre des chiffres économiques dont les conséquences seraient graves pour le pays si jamais elles accédaient au pouvoir ? Elles ne se sont rendues compte que très tard après l’annonce des résultats qui ont été à tel point désastreux qu’un chef de parti songe déjà à dissoudre son parti nouvellement agréé.

Ces deux articles dissimulent une véritable astuce pour les partis qui ne dépassent par les 5% des suffrages au niveau de chaque wilaya. Imaginons le cas le plus défavorable où 3 partis obtiennent équitablement 5,1% des voix dans une wilaya, c’est-à-dire 15,3% en additionnant leurs voix. Si les 41 listes restantes obtiennent des résultats compris entre 0 et 4,99%, soit au total 84,7% ! Alors elles sont éliminées de facto quoique la somme de leur score respectif soit très largement majoritaire. Avec 84,7 %, une majorité redevient miraculeusement une minorité à 0% et l’inverse est vrai. Une trouvaille algérienne à breveter.

Les majoritaires voient leurs voix disparaître dans les textes mais réellement s’envoler au profit des 3 partis qualifiés, sans aucune concession politique ni de préalables négociations, qui se partagent légalement et allègrement le butin par le bénéfice de cette légale touche terrible des 5%. Un parti à 5,1%, peut donc, dans cet exemple, s’accaparer par la magie de ces 2 articles le tiers des sièges à pourvoir ! Un report de voix presque offert gratuitement par les perdants. Ce qui n’est absolument pas le cas dans un scrutin majoritaire à deux tours. Le scrutin proportionnel qui est censé élargir la représentation à toute la classe politique devient plus sévissant que le vote de la majorité absolue.

Comme un malheur ne suffit pas, ce pourcentage éliminatoire dont il serait difficile à l’abroger va encore sanctionner à la hausse lors des prochaines élections des APC et des APW avec 7% au lieu et place de ces illustres 5% à travers les articles 66 et 67 qui risquent encore une seconde fois de jouer de mauvais tours aux postulants.

Si ces partis s’étaient alliés par famille politique avant de se précipiter dans le gouffre, ils auraient certainement raflé toute la mise. Mais, il faut reconnaître que d’autres ont été plus lumineux que ceux qui possèdent les mêmes programmes mais seul le leadership de leurs patrons, qui les rongent, les différencie. Ils ont échoué le plus souvent à cause du stratagème de cette loi. Ils sont appelés à aller refaire leurs classes tout en révisant leurs leçons et en revenant repasser leurs examens.

Il ne suffit pas de prétendre disposer d’une tête charismatique pour ambitionner construire virtuellement une formation politique. L’Algérie a besoin de partis dont les chefs ne lancent pas dans leurs meetings des formules magiques sortantes hasardement de leurs bouches gonflés à bloc sous l’effet d’hallucinations pour croire au miracle mais le pays exige des programmes réfléchis dont la conception demande des années et des années d’études et de travaux approfondis. Ceci est aussi valable pour les gagnants comme pour les perdants.

C’est pourquoi les algériens qui avaient voté jeudi dernier ont été forcés à redoubler leur classe pour ne pas courir le risque dans une classe supérieure où la réussite soit en fin d’année hypothéquée. Quant aux abstentionnistes dont la plupart étant les jeunes, s’ils ne se sont pas déplacés aux urnes, c’est qu’aucun discours ne les émeut. Ils veulent du concret, pas des discours creux. Ils ont choisi de geler leur année en attendant de réels signes du changement promis pour enfin réagir à prendre la place du personnel qui a largement dépassé l’âge de la retraite et dont-il leur doit léguer urgemment le flambeau pour la pérennité de l’état et la paix en Algérie.


==============================

mercredi 2 mai 2012

Avons-nous le droit de rêver ?

=====================================================
Article paru sur le site de la Nation en date du Lundi 30 Avril 2012 sur le lien suivant:
http://lanation.info/Avons-nous-le-droit-de-rever_a965.html

Article paru sur le site d'Algérie-Focus en date du Dimanche 6 mai 2012 sur le lien suivant:
http://www.algerie-focus.com/blog/2012/05/06/elections-algerie-france-avons-nous-le-droit-de-rever/
=======================================================================
Au soir du dimanche 22 Avril de la semaine précédente, la classe politique française était en effervescence dès 17 heures heure algérienne lorsque les résultats des estimations à la sortie des urnes commençaient à circuler sur Twitter pour détourner la loi en vigueur avec des tweets du type : il fait 28 degrés à Amsterdam, 25° à Budapest, 20° à Nuremberg, 12° à Cuba, 9° à Pau ou 2° à Oslo ou encore, le flan est à 29 euros, le goulasch à 25 ! , etc…, allusion aux scores des différents candidats en lice.

De nombreux citoyens algériens ont suivi assidûment les débats politiques de cette exceptionnelle soirée électorale en caressant le rêve que cela puisse un jour se reproduire chez soi. La première chose qui a frappé les esprits est le taux de participation méditatif qui a frôlé les 80 % en s’attendant à ce qu’il le soit davantage au second tour. Ce pourcentage représente à peu près le chiffre de 35 millions d’électeurs qui se sont déplacés sans trompettes ni tambours battant ni encore moins l’utilisation d’une campagne parallèle d’incitation tout azimut à aller voter. Les électeurs se sont mobilisés d’eux-mêmes, de leur propre gré en fonction des enjeux en présence et des propositions des candidats. Tous les préparatifs de cette échéance se sont déroulés dans la discrétion totale avec une organisation sans faille et d’une facilité qu’on peut qualifier de déconcertante tellement les structures sont rodées et incontestables depuis longtemps. Là-dessus, il n’y avait aucune polémique qui suscitait matière à discussions.

Si les citoyens de ce pays l’ont fait en force, c’était aussi par rapport à la campagne électorale qui a drainé les grandes foules avec la confrontation directe des programmes, point par point malgré que le président sortant ait voulu dévier tout le monde vers d’autres terrains plus propices à ses thèses favorites mais la qualité et les capacités de ses adversaires l’ont persuadé en le ramenant sur les réels sujets dont souffrent leurs concitoyens.

Toutes les salles où se tenaient les meetings ont affiché salles combles laissant beaucoup de sympathisants suivre les péripéties des discours sur des écrans géants dressés à l’extérieur. Ce qui a donné des idées au candidat Jean-Luc Mélenchon d’organiser bon nombre de ses meetings en plein air à moindres frais avec des foules de plus en plus denses. Il n’y avait ni fauteuils cossus pour que les cadres des partis puissent s’asseoir, ni un faste criard. Tout le monde était debout pour la bonne cause. Les déplacements des candidats se sont faits le plus souvent par train, chose inimaginable dans nos contrées.

On est tous éblouis par l’énergie et l’activité que dégagent leurs militants avec un renouvellement permanent du personnel politique en place. Les dinosaures de certains partis ont été tous mis depuis longtemps au placard et placés aussitôt en retraite politique sans un possible retour dans les arcanes du pouvoir en laissant la place à des figures juvéniles pour le bien et la pérennisation des institutions de leur pays. 

Et puis, on ne peut faire que justement la différence entre 10 programmes mais encore très difficilement dans une ruche de 44 partis lorsqu’ils existent comme c’est le cas de chez nous. Il faut se demander pourquoi dispose-t-on de cette floraison de formations partisanes si ce n’est pour une question de leaderships que d’idiologies ?

Tous nos partis, sans aucune exception, misent sur les 200 milliards de dollars de la rente qui les captivent tel un aimant ou comme sont attirés les abeilles par le sucré artificiel. Pas un seul ne préconise des solutions en dehors de la facilité de l’or noir sauf quelques uns avec des généralités trop vagues pour y croire au mirage et en doutant de leur confier notre destin. Ils n’iront pas assez loin pour butiner sur des fleurs assez fraîches et naturelles lorsque le sucre extrait à gros sous se trouve stocké dans les parages. 
   
La seconde remarque du scrutin d’outre-méditerranée, c’est la propreté et la transparence du scrutin. A-t-on entendu quelqu’un évoquer ne serait-ce qu’un infime bourrage des urnes ou la préférence de l’administration d’un candidat par rapport au reste ? On a vu comment le scrutin ait été organisé, il n’y avait ni commission nationale, ni départementale, ni communale, ni la moindre présence d’observateurs étrangers pour suivre le déroulement du suffrage. Ça y va de la crédibilité, de la légitimité et de l’indépendance d’un pays. Lorsqu’on ne les possède pas, on ne peut que regretter le temps perdu en ayant retardé infiniment la délivrance.

Les candidats de l’hexagone font une totale confiance à leur administration dont c’est le ministère de l’intérieur de ce pays qui en est l’organisateur principal. Personne n’a mis en doute les résultats, même pas celui d’une simple urne ou d’un banal bulletin électoral ! Les outils tels que les sondages au sortir des urnes sont là pour veiller au grain. Les résultats officiels n’ont pas été annoncés solennellement par le ministre de l’intérieur mais par des communiqués ordinaires de son ministère au fur et à mesure que les résultats aient été affinés. D’ailleurs, est-ce que quelqu’un ait-il pu apercevoir l’ombre du ministre organisateur lors de cette soirée ?

Les échanges sur les plateaux de télévisions ont été on ne peut plus civilisés où rien n’ait été laissé au hasard par ces politiques doués et rodés jusqu’aux bouts des ongles dans tous les domaines de la vie qui touchent leurs citoyens, du social à l’économie en passant par les points les plus futiles telles que les cantines scolaires. Une campagne électorale, c’est aussi la confrontation des idées, nullement de lassants et fades monologues. Quel régal que de les écouter même si une partie des citoyens d’outre-mer n’est pas satisfaite de ses hommes politiques. Qu’en dire de chez nous où on n’a pas encore atteint un tel degré de maturité politique.

On ne sait pas si c’est un malheur ou un bonheur de regarder ces télévisions qui chaque jour nous montrent ces différences trop flagrantes qui nous séparent. Je pourrais même rajouter sans craindre d’être ridicule que notre souffrance s’amplifie et notre désespoir s’accroit lorsqu’on les suit passionnément. Pourtant, nous sommes qu’à une heure de vol de leurs frontières. Si l’Algérie ne possédait pas les possibilités énormes et nécessaires, on aurait fermé les yeux en tirant définitivement les conclusions et en mettant un trait sur nos ambitions. Mais justement ce n’est pas le cas car les algériens dans leur majorité aspirent à une vie meilleure où chaque citoyen serait à sa véritable place en fonction de ses aptitudes et de ses capacités, pas en fonction de ces accointances et de ses allégeances.

N’est-il pas exact qu’on cite à longueur d’année comme bon exemple l’essor de ces pays qui seraient nos voisins si la mer méditerranée n’y était pas ? Pourquoi eux et pas nous, c’est la question brutale et sèche qui nous interpelle interminablement ? A titre d’exemple, lorsqu’on achète un produit dans un magasin, ne nous-dit-on pas le plus souvent qu’un tel produit vient de là-bas et étiqueté sur son code barre par le numéro 3 pour nous signifier le bon produit, du bon grain de l’ivraie ? Pourquoi nos rues sont sales et les leurs sont si propres et bien tenues ? Pourquoi un ministre de là-bas répond à un courrier d’un simple citoyen et pourquoi notre maire ou wali ne daigne même pas le lire ? Le constat est encore amer lorsque nos jeunes cherchent à traverser la mer pour regagner les côtes espagnoles malgré que ce pays soit secouée par une crise économique sans précédent. 

Lorsque leurs politiques prévoient dans leur programme de limiter le chômage en créant de l’emploi, ils ne le lancent pas comme ça identiquement à une boutade dans la mare, c’est avec des chiffres nets et précis qu’ils le font merveilleusement en n’omettant pas de donner où vont-ils aller chercher la source des budgets qu’ils comptent les allouer pour la concrétisation de leur programme.

Ils ne comptent ni sur les facilités d’une rente providentielle ni sur un quelconque miracle ou que le ciel pleuve soudain d’argent et d’or. Ils n’ont que leur cervelle pour sortir leur pays de la crise où toutes les potentialités de leurs compétences et leur génie sont utilisés à merveille et nullement de la médiocrité à profusion et du déficit de culture politique.

Leurs hommes politiques contrairement à notre caste ne sont pas sortis du néant, c’est une élite qui est sortie des grandes écoles et universités telles que l’ENA, Polytechnique ou la Sorbonne. Ils ne peuvent pas aller au four et au moulin non sans avoir milité par un parcours du combattant dans les différents mouvements des partis qui s’avèrent de véritables écoles de la chose politique ou de la société civile qui constitue un formidable vivier de la chose sociale.

Ils ont été donc formés aux bonnes enseignes pour trouver les solutions aux réelles difficultés de leur pays. En plus de leur rôle de meneurs d’hommes, ces décideurs qui ne sont aucunement eternels dans leurs postes et où l’alternance ait un véritable sens sont entourés d’armadas de spécialistes et d’experts tous domaines confondus. Leurs ministères sont truffés et fournis à longueurs de promotions de cette élite qui grouille dans ses couloirs sans subir la moindre moisissure.

Les meilleurs sont détectés et repérés dès leur jeune âge. Ils sont promis à des carrières rayonnantes aux destins nationaux. Ils ne sont pas marginalisés ni écrasés pour qu’ils prennent par lassitude et par déprime le chemin de l’exil ou d’une retraite forcée. Ils ne sont pas là pour prendre la place de quelqu’un d’autre ni bousculer les anciens mais ils sont présents pour assurer la relève au moment opportun en attendant leur heure afin d’éviter à leur pays une mauvaise posture ni un vide politique qui risque de porter atteinte à sa marche ou une dépendance à autrui.

On est subjugué par la représentation de ces jeunes têtes politiques qui sont les porte-paroles de leurs candidats qui il n’y a pas si longtemps ils étaient inconnus au bataillon. C’est par le travail acharné de tous les jours qu’ils atteignent les sommets de la hiérarchie, ce n’est point par les connaissances ni par la faveur d’un clientélisme latent. On les voit tous les jours au cœur de l’actualité, Ils font l’évènement le matin de bonne heure sur un plateau d’un talk-show et le soir dans une grande émission de télévision en train de défendre dans des faces-à-faces la politique prônée. Entre les deux apparitions télévisuelles, ils sont à leurs bureaux pour travailler d’arrache-pied ou dans un déplacement de proximité. Ils ne comptent ni sur un coup-de-pouce d’une partie occulte ni sur un bourrage dissimulé mais sur les seules voix des urnes qui se comptent dans la transparence en déterminant le sort du pays en toute clarté.

Certes que ce pays et ses semblables sont passés par différentes étapes avant d’arriver à cette ouverture mais il n’est pas interdit à un pays qui a formé de milliers de cadres en un temps appréciable de rattraper son retard comme l’avaient fait des pays du sud-est asiatique ou de l’Amérique latine dont on se comparait à eux au lendemain de notre indépendance. Faute de mieux, l’Algérie a perdu une grande partie de cette élite qui fait actuellement les beaux jours de la France ou du Canada où ils ont trouvé tous les moyens nécessaires à leur émancipation et à leur évolution dans des climats les plus sereins pour les hauts diplômés. Le malheur de notre pays vient du retard mis dans le passage du témoin. Toute une génération a été sacrifiée en ne recevant pas à temps les clés de la maison.

Le 6 mai prochain, on ne doute pas qu’un aussi grand nombre de citoyens continuera à fantasmer en suivant de plus près la fin du déroulement du scrutin des présidentielles françaises en attendant ce que va donner l’issue de nos législatives quatre jours plus tard où la comparaison risque de nous jouer de mauvais tours en nous projetant vers des situations irrévocables. Le rêve risque alors de se transformer irrémédiablement en un infini cauchemar qui n’est nullement à souhaiter. A nous de rectifier le tir pour un possible et salutaire redressement.

======================