jeudi 24 septembre 2009

À grade égal: tâches égales, salaire inégal !

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Article paru dans le quotidien d'Oran du Jeudi 24 Septembre 2009 dont voici le lien:

http://www.lequotidien-oran.com/?news=5126790

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Depuis la promulgation de l’ordonnance portant statut général de la fonction publique en juillet 2006 (et tous les espoirs suscités en son temps), les enseignants-chercheurs ainsi que leurs collègues chercheurs hospitalo-universitaires et chercheurs permanents n’ont eu aucune autre alternative que de ronger leur frein en attendant le régime indemnitaire qui n’a pas encore pointé son nez malgré les « assurances » des pouvoirs publics.

Tantôt c’est vers la fin de la promulgation de tous les statuts particuliers, tantôt c’est à chaque secteur de discuter les indemnités de ses fonctionnaires, une fois que leur statut particulier soit décrété.

Dans un premier temps, on a évoqué le mois de juillet 2009. Mais comme en Algérie l’été est la saison du profond coma politico-social, c’est vers ce mois de septembre 2009 que les regards se sont tournés. Accrochés au moindre chuchotement ou à la plus petite rumeur suintant des journaux, de la radio ou de la télévision, les enseignants-chercheurs suivent ce feuilleton avec un grand intérêt dont le nombre d’épisodes semble incommensurable.

Cette rentrée 2009/2010 constitue donc une fois de plus une indéniable désillusion pour les enseignants chercheurs qui ont trop espéré depuis les multiples promesses, surtout après l’inattendue grille des salaires de septembre 2007. Ils sont lassés par tant d'attente et laminés par une inflation galopante.

Les responsables du secteur en particulier et les pouvoirs publics en général n’ont-ils pas annoncé, à maintes circonstances, que le problème des salaires des enseignants-chercheurs allait être définitivement réglé afin qu’ils puissent consacrer leur énergie aux défis qui les attendent ? Maintenant que les échéances arrivent à terme, il semble que plus personne ne se rappelle de ces engagements et que l’amnésie règne dans les arcanes de la république.

LA DÉVALUATION DE L’ENSEIGNANT CHERCHEUR DÉCRÉTÉE

Au moment où l’on s’attendait à se mettre quelque chose sous la dent à propos du régime indemnitaire, voilà que le site Internet du journal officiel a mis en ligne, en ce jeudi 17 septembre 2009 et 27ème jour du mois de Ramadhan 1430, le décret exécutif n° 09-272 du 30 août 2009 modifiant et complétant le décret n° 86-276 du 11 novembre 1986 fixant les conditions de recrutement des personnels étrangers dans les services de l’État, des collectivités locales, établissements, organismes et entreprises publics.

Exactement, c’est comme l’année dernière qui nous fait évoquer non sans soupirs le 1er anniversaire du jour béni des parlementaires suite à la nuit de leur destin.

La spécificité de l’amendement dudit décret concerne les enseignants-chercheurs et notamment leurs collègues hospitalo-universitaires avec le nouvel article 2 qui est libellé de la sorte: « L’article 8 bis du décret n° 86-276 du 11 novembre 1986, modifié et complété, susvisé, est modifié, complété et rédigé comme suit : les personnels étrangers recrutés pour exercer les fonctions de professeur hospitalo-universitaire, professeur, maître de conférences hospitalo-universitaire classe "A", maître de conférences classe "A", maître de conférences hospitalo-universitaire classe "B" et maître de conférences classe "B" au sein des établissements l’enseignement supérieur perçoivent le traitement de base de leurs homologues algériens. Le traitement de base déterminé ci-dessus est affecté d’un coefficient correcteur compris entre 2 et 4,1. Le reste sans changement ».

Notons que dans la version officielle en langue nationale, le mot « affecté » signifie « multiplié ». Pour rappel, mentionnons qu’en 1986 le coefficient correcteur était compris entre 1,1 et 4 pour l’ensemble des travailleurs étrangers jusqu’à octobre 2004 où il a bondi entre 8 et 11 pour les enseignants universitaires afin d’encourager les étrangers à venir enseigner dans nos établissements universitaires. En plus, l’arrêté interministériel du 9 janvier 2005 a encore corrigé ce coefficient pour le hausser à 10 ou 11 fois le salaire de base !

Par ailleurs, le coefficient multiplicateur risque encore d’augmenter si l’on tient compte de l’indemnité d’expérience professionnelle et des primes qui sont, en général, toutes calculées en fonction du salaire de base.

En attendant l’arrêté interministériel qui va détailler le dernier décret paru, le salaire de base pourra atteindre la somme de 273060,00 DA (vingt-sept millions trois mille soixante centimes Algériens en brut) pour l’équivalent de notre professeur sans oublier le reste ! Ainsi, le traitement de base d’un maître de conférences de classe B « étranger » peut aisément dépasser le triple de celui de notre malheureux cher professeur !

L’HISTOIRE DE L’ANNONCE CANADIENNE DE 2004

On se rappelle toujours de cette offre d’emploi pour les années 2004/2005 et 2005/2006 du ministère de l’enseignement supérieur Algérien destinée aux enseignants exerçant au Canada. C’était le bureau des relations internationales de l’école polytechnique de Montréal qui avait diffusé l’annonce émise par le consulat général d’Algérie à Montréal, via l’ambassade d’Algérie à Ottawa. Cette alléchante annonce avait défrayé la chronique au sein du milieu universitaire Algérien. L’enseignant embauché avait droit à une prise en charge totale : billet d’avion pour lui, son conjoint et de deux de ses enfants et la mise à sa disposition d’un logement meublé. En plus d’un salaire net de 60.000 DA, l’enseignant coopérant se verrait octroyer un supplément transférable allant de 900 à 1100 dollars canadiens. Il bénéficierait, en outre, d’un congé annuel et d’un rapatriement en cas de difficultés de santé ou autres.

Comme le signale cette affiche, il y a lieu de souligner que l'enseignement devrait être dispensé en français et ou en arabe pour les enseignants maîtrisant la langue officielle du pays. Une telle annonce ne pouvait autrement s’adresser qu’à nos universitaires expatriés au Canada mais seul Dieu sait s’ils sont revenus au galop ou se sont retenus : il n’y malheureusement aucune chiffre sur le sujet mais la réalité visible du terrain l’a bien décelée. Rappelons seulement, qu’à l’époque, le salaire d’un enseignant algérien au grade de professeur à l’échelon intermédiaire ne dépassait guère les 50000 DA.

Il est important de souligner ici que les enseignants-chercheurs ne sont absolument pas contre la venue des compétences étrangères. Bien au contraire, l’université Algérienne doit s’ouvrir sur le monde extérieur afin d’éviter l’isolement scientifique et le repli sur soi.

Personnellement, je me réjouis que les salaires proposés soient aux normes maroco-tunisiennes. Mais là où le bât blesse, c’est que les enseignants-chercheurs algériens ne peuvent même pas rêver de ces payes malgré des compétences semblables et des obligations similaires. Les fortes disparités entre les rémunérations des enseignants locaux et coopérants risquent de porter atteinte au respect et à la dignité de l’enseignant local. Une humiliation de plus.

A titre d’exemple, regardons la situation qui prévaut dans l’équipe nationale de football. Les joueurs sont tous traités de la même façon par le pays. En effet, les joueurs expatriés et leurs camarades locaux perçoivent, au centime près, les mêmes primes et indemnités. Cela est aussi vrai pour ceux qui n’ont jamais évolué sur le terrain. Imaginez ce que cela provoquerait comme zizanie et malaise si jamais les instances du sport avaient opté pour la différence de traitement. L’équipe en serait sans aucun doute décimée. En tous les cas, elle n’aurait jamais fait un tel parcours.

Notons que le décret n° 86-276 du 11 novembre 1986, dans son article 2, révèle que les travailleurs étrangers doivent justifier des conditions de recrutement au moins égales à celles offertes aux homologues algériens occupant les mêmes emplois ou postes de travail et doivent avoir une expérience de travail d’au moins 4 ans. Ces conditions sont déterminées par les statuts particuliers compte tenu des titres universitaires et professionnels détenus par les intéressés, ainsi que les travaux qu’ils auraient réalisés dans leurs spécialités. Remarquons, au passage, que comme l’expérience minimale exigée n’est pas énorme, ce ne sont donc pas du tout les grandes sommités qu’on cherche à attirer.

LE PARADOXE DES JUMEAUX

Pour parler concrètement, prenons le cas de 2 jumeaux. Après avoir fait leurs études ensemble au pays, partent à l’étranger pour poursuivre leurs études dans la même université. Après avoir obtenu des diplômes similaires de doctorat, les frères siamois se sont ensuite séparés. Le premier est rentré au pays muni de son passeport vert et recruté dans un établissement universitaire local en tant que Maître de Conférences « A », après avoir honoré ses obligations du service national. Je ne vous raconterais pas les années de galère et les déboires qu’il a endurés pour obtenir un logement social dans un quartier populaire à cause de la crise aiguë dans le domaine. Quant au second, il est resté dans le pays formateur et a été engagé avec un grade équivalent au premier et possède dorénavant l’avantage de la double nationalité. Ce dernier peut donc, s’il le souhaite, être recruté au pays avec son passeport étranger. À ce titre, il bénéficiera de la multiplication de son salaire et logé à bonne enseigne, contrairement à son homologue possédant la nationalité Algérienne : un vrai dilemme et un casse-tête juridico-politico-administratif très complexe à résoudre.

La problématique reste la même si on remplace le deuxième enseignant par un Canadien de souche car le patriotisme de l’enseignant local en prendrait un sacré coup. Il est dévalué par son pays et de surcroît dans son propre pays. Les complexes d’infériorité et de supériorité seraient ainsi nourris en permanence.

VALORISER AU LIEU DE DÉVALORISER

Il va sans dire qu’un nombre considérable d’enseignants-chercheurs locaux vont se sentir mal à l’aise et diminués devant leurs homologues recrutés en qualité d’étrangers.

Pour remédier à ce dilemme inconcevable, les décideurs auraient dû revaloriser les salaires des locaux à leur juste valeur et indexer ceux des coopérants étrangers sur ces salaires. De la sorte, ils en finiraient une fois pour toute avec cette politique de deux poids, deux mesures au détriment de l’Algérien et du pays. Les nôtres se hâtent d’attribuer les normes internationales aux étrangers mais non à leurs propres compatriotes !

Pouvez-vous imaginer une telle situation dans un pays européen ? Une telle affaire aurait ébranlé la scène politique de ce pays et les médias s’en auraient donné à cœur joie.

En procédant ainsi, les autorités Algériennes sont tacitement en train de dévaloriser toute la formation universitaire. En plus, ils mettent également en doute toutes les compétences locales qui ont été marginalisées à cause justement de ces mesures injustes et inacceptables. Comble de cette ambiguïté, le décret a été publié suite au rapport du ministère de tutelle comme l’indique précisément le texte. C’est ce qu’on appelle en japonais se faire hara-kiri.

UN RÉGIME INDEMNITAIRE SALVATEUR ?

Enfin, le décret présidentiel n°07-304 du 29 septembre 2007 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires est cité en avenant du décret d’août 2009. Cependant, à la place de « régime de rémunération des fonctionnaires », les rédacteurs du décret l’ont remplacé par « régime indemnitaire des fonctionnaires ».

S’agit-il d’une erreur de transcription ou d’une promulgation prémonitoire des indemnités ? Attendons les prochaines péripéties du feuilleton pour mieux voir.

(*) Enseignant à l’université de Mostaganem et syndicaliste du CNES.

jeudi 10 septembre 2009

Pourquoi Samir Zaher prêche-t-il dans le faux ?

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Article paru dans le quotidien d'Oran du Jeudi 10 septembre 2008 dont voici le lien:

http://www.lequotidien-oran.com/?news=5126286

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Selon le quotidien sportif Algérien « Le Buteur » dans son édition du dimanche 7 septembre 2009, le président de la Fédération Égyptienne de Football (FEF), Samir Zaher, a discuté avec les joueurs de son équipe nationale à l'issue de leur victoire contre le Rwanda à Kigali. Il a tenu à les rassurer sur la nature du goal-average qui sera adopté en cas d'égalité de points avec l'Algérie.

En effet, Samir Zaher a affirmé que la FIFA ne prendra pas en compte la différence de buts entre les deux équipes au cours de leur parcours, mais c'est la confrontation directe, entre les deux équipes qui sera prise en considération. Toujours selon le président de la FEF, en cas d'égalité des points entre les deux équipes, à la fin du parcours, l'Égypte se contentera d'une victoire de 2 à 0 pour se qualifier au mondial !

Une telle déclaration de ce genre a été aussi faîte sitôt le match Algérie-Egypte du 06 juin dernier terminé. En effet, plusieurs télévisions satellitaires, journaux et responsables du Football égyptiens n’ont cessé de marteler cette affirmation. Ils sont donc allés, avec leurs supputations, annoncer à leur public complètement assommé par la défaite qu’il suffit de gagner face à nos verts par 2 à 0 au match retour pour se qualifier au Mondial. A-t-elle été dans un but de clamer les esprits ou par un chauvinisme désespérée ? On n’en saura pas plus.

A aucun moment, les responsables des instances fédérales Algériennes, ni d’ailleurs l’entraîneur national des verts n’ont tombé dans ce jeu nocif ni réagi face à un tel canular. Et ils ont bien fait de se taire.

On peut se demander comment l’Égypte qui abrite le siège de la Confédération Africaine de Football (CAF), feinte et fait semblant d’ignorer les textes certainement dans un but obscur bien précis. Quand on connaît le travail de coulisses de l’Égypte ainsi que son poids dans les instances de la CAF et celles de la FIFA, on se pose des questions. La FEF est une instance bien rôdée, sans doute la plus ancienne et la plus expérimentée de tout le continent Africain.

En tous les cas, l’objectif essentiel non avoué est celui de briser l’élan et la sérénité retrouvée des Fennecs qui se rapprochent à grands pas tout près d’une qualification mémorable au Mondial en prenant les matchs un par un et comme ils viennent sans se soucier du reste.

Pour éclairer l’opinion sportive sur cette polémique qui ne dit pas son nom, chaque coupe du monde dispose de son propre règlement depuis le début des tous premiers tours éliminatoires qualificatifs à la coupe du monde jusqu’à la fin du Mondial. Et celui de la coupe du monde se trouve sur le site de la FIFA dont j’invite tous les amateurs du football à le consulter. Il est clair comme l’eau de roche.

Dans son article Article 17, alinéa 6, il est précisé que dans le format en championnat, le classement dans chaque groupe est déterminé par les critères suivants :

a) le plus grand nombre de points obtenus après tous les matches du groupe ;

b) la différence de buts dans tous les matches de groupes ;

c) le plus grand nombre de buts marqués dans tous les matches de groupes.

Dans le cas où, sur la base des trois critères susmentionnés, deux équipes ou plus seraient ex æquo, leur classement sera déterminé selon les critères suivants :

d) le plus grand nombre de points obtenus dans les matches du groupe entre les équipes concernées ;

e) la différence de buts particulière des matches de groupes entre les équipes concernées ;

f) le plus grand nombre de buts marqués dans tous les matches de groupes entre les équipes concernées ;

g) tirage au sort par la Commission d’Organisation de la FIFA.

Avec l’approbation de la Commission d’Organisation et au cas où le calendrier international des matches coordonné le permettrait, les équipes à égalité pourront être départagées par des barrages et non par tirage au sort (art. 17, al. 6g). En cas d’égalité, deux prolongations de 15 minutes chacune seront disputées ; si le score est toujours de parité à l’issue des prolongations, le vainqueur sera désigné par l’épreuve des tirs au but conformément à la procédure stipulée dans les Lois du Jeu.

Sans commentaires….

Peut-être que Mr Samir Zaher confond le règlement de la coupe du monde 2010 avec celui de la dernière CAN 2008. La 28ème édition de la CAN fait partie maintenant des archives. Nous rappelons à ce grand dirigeant de la balle ronde Égyptienne qu’il s’agit cette fois-ci de qualifications jumelées Coupe du monde 2010-29ème CAN et qui sont gérées par un seul règlement, celui de la FIFA, l’instance suprême du football mondial..

Pour le moment, on n’est pas encore là. Il faut d’abord assurer pleinement devant le Rwanda pour aller affronter au finish l’Égypte au Caire dans le cas où ces derniers ramènent les 3 points de la terre Zambienne. Pour éviter de mauvaises surprises, les fennecs n’ont qu’à battre le Rwanda par le score le plus lourd possible. Chaque but supplémentaire marqué à domicile contre le Rwanda sera considéré comme un but acquis à l’extérieur contre l’Égypte. Il faut dire que le Rwanda ne viendra pas à Blida en victime expiratoire mais tentera par tous les moyens d’arracher la place qualificative de la CAN à la Zambie qui l’accueillera à Kigali au dernier match. De son côté, la Zambie ne peut définitivement sauver sa place à Lunda qu’en cas de match nul contre les Pharaons. Beaucoup de suspense en perspective.

Encore un autre avantage pour l’Algérie, le match Zambie-Egypte se jouera une journée avant le match décisif Algérie-Rwanda. Nous avons plus d’un mois à préparer convenablement ce match ô combien important pour l’avenir de cette prometteuse équipe nationale.

Référence :

http://fr.fifa.com/mm/document/tournament/competition/56/42/69/fifa_wc_south_africa_2010_reglement_fr_14124.pdf

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