mercredi 29 février 2012

La flamme de la gaspille

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Article paru sur le Quotidien d'Oran du Jeudi 01 Mars 2012 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:

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«Le présent est l'enclume où se fait l'avenir.»,
Victor Hugo, écrivain et poète français, [1802-1885]

Ces derniers temps, toutes les recettes sont bonnes pour les pouvoirs publics qui caressent l’espoir d’une mobilisation conséquente des électeurs dans l’objectif d’arracher un taux de participation le plus significatif possible aux prochaines élections législatives. Raison de plus, le monde entier a déjà les yeux fixés sur cette échéance depuis son annonce jusqu’au jour crucial du scrutin. Le pays n’a pas le droit à l’erreur qui pourrait s’avérer fatale au moment des bilans.  

Donc, au mois de mai prochain, malgré la concurrence dans le bassin méditerranéen des élections présidentielles françaises, les regards du monde entier seront braqués sur nous pour jauger l’état de l’avancement des choses sur le terrain au vu des bouleversements dans la région du monde arabe. Mais pour arriver aux résultats escomptés, tous les épisodes du passé comptent au final du décompte et dont il serait miraculeusement difficile de s’en séparer par un simple clic des doigts. Il y a une différence de taille entre le discours prôné là-haut et celui mené en bas. Il va falloir dorénavant serrer les lignes mais c’est le facteur temps qui ferait le plus défaut. Il y a beaucoup d’antagonistes qui s’y frottent déjà les mains dans l’espoir de voir le régime se tromper de panneaux.

La contestation dans le pays est restée au stade de récurrentes émeutes et si l’Algérie a été épargnée jusque-là par l’effet domino des « révolutions » arabes, cela est dû essentiellement à la fameuse décennie noire mais à un degré plus par la grâce des importations chroniques et en croissance exponentielle du commerce extérieur qui colmatent toutes les brèches par l’argent providentiel de la rente qui est dépensé sans compter dans une insouciance totale. L’essentiel est de parer au plus pressé. La grande majorité est occupée par cet argent profitable servi anarchiquement de manière aléatoire au lieu et place de politiques justes, équitables et durables. Pour ceux qui connaissent la combine, il n’y a pas mieux de fortuite période que ces dernières semaines qui nous séparent de l’échéance électorale pour la perpétuation du culte du faste de la dépense.

Malgré la cagnotte de ces 180 milliards de dollars qui engraisse le matelas financier, l’inquiétude est quasi-réelle pour des prochains jours sans lendemains en plus du tarissement des puits de légendaire Hassi Messaoud dont on annonce une fin vraisemblablement proche. On s’intéresse déjà à l’exploitation du gaz de schiste en dépit de la dangerosité des techniques très polluantes, d’ailleurs abandonnées sous d’autres cieux où la chose environnementale est prise au très sérieux.

Le pays en ligne de mire

La Libye, avec une production pétrolière un peu plus supérieure de la nôtre et une population six fois inférieure, est là pour nous rappeler le cauchemar. Elle est passée en quelques mois d’une stabilité hypothétique et préfabriquée à la politique du chaos à cause justement de l’exercice privé du pouvoir par les anciens maîtres du pays où le peuple n’était associé que de manière folklorique sur des décisions prises en haut-lieu par la sphère dirigeante. Les prédateurs qui ne lâchent aucune occasion offerte sur le plateau ont tendu l’appât et voilà le résultat brutal. D’un état indépendant, il se retrouve les mains et les pieds liés. Un pays décimé en peu de temps et où l’avenir est de plus en plus incertain. Pendant ce temps, les parrains n’ont pas perdu leur temps. Ils sont occupés à pomper abondamment les puits, récompensant eux-mêmes leurs efforts de la libération du dit-pays.

Attention quand-même, le copié-collé risque de se reproduire avec plus d’intensités toujours à l’avantage des anciens occupants qui guettent de revenir en messies par d’autres issues laissées ouvertes par la faute de politiques inadéquates et la fuite en avant des gouvernants autochtones. Notre salut ne pouvait venir qu’en lavant notre linge seuls en famille, en ouvrant le débat dans toute sa largeur à tous les fils du pays, sans aucune exception, qui seraient condamnés à s’entendre sur les principes généraux de sa construction où ce ne seraient que les urnes qui décideraient sur son sort.

Le buzz des sms

Plus le pourcentage de participation serait important et plus les autorités seraient sans aucun doute soulagées comme on le laisse entendre tout azimut et que tout le monde l’ayant bien compris à travers le buzz des sms. S’ils insistent pour une forte participation, cela veut dire que les antécédentes élections ont été désagréables à tous points de vue. C’est une reconnaissance passive et dissimulée du passif qui a coûté beaucoup d’argent et d’efforts inestimables pour finalement aboutir à des institutions dont l’handicap de la légitimité les eut privées de jouer pleinement leurs rôles et d’exercer entièrement leurs prérogatives.

Mais on constate fort malheureusement qu’à un peu plus près de deux mois de cet inéluctable coup de butoir, rien n’est fait dans ce sens pour attirer et rendre la confiance aux électeurs. On continue de fonctionner à l’ancienne avec les mêmes réflexes surtout localement où les discours sont interprétés comme dans l’ancien cycle. On tape à nos portes et on feint d’écouter jusqu’à ce qu’ils soient défoncées avec tout ce que cela suppose comme dégâts incommensurables.

Radios locales: publiques ou privées ?

Lorsqu’on écoute une radio locale d’une wilaya, on a l’impression de vivre dans un émirat où l’écho des citoyens ne résonne guère comme s’il devait l’être. Si l’objectif de la création de ces radios était de se rapprocher le plus près de ses habitants, on observe fort malheureusement que leurs voix n’atteignent que très rarement cette boîte hermétique qui est sensée donner la parole à tout le monde et où l’on évoquerait sans tabou tous les dossiers locaux et sans la langue de bois à outrance qui plus on descend et plus elle enfle davantage.

Au sein de ces radios, on caresse du matin au soir les hautes autorités locales dans le sens du poil. L’heure est grave mais ici-bas, on ne se soucie guère. On ne sent surgir aucune menace. On persévère à fonctionner comme des fonctionnaires bureaucrates et irresponsables. C’est vrai que l’assistanat a fait des ravages illimités au point où l’on ne réfléchit plus, on n’innove point avec de pareilles têtes saturées de démagogie. Il ne faut pas s’attendre à des initiatives qui jailliraient de ces réseaux quoique la plèbe gémisse au plus profond d’elle-même.

Ce que vous entendez crier dans les rues n’a aucune chance d’être répandu dans les arcanes de ces radios. Les instructions sont toujours de rigueur. On persiste de faire du neuf avec un vieil esprit, avec les mêmes ingrédients qui ont relégué notre pays aux plus profonds des classements des institutions et des organisations mondiales qu’il est inutile de les rappeler ici et dont la presse en ressasse à longueur d’années.

Gare routière ou aérodrome ?

Lorsqu’on envisage de construire un quelconque projet dans une commune, on ne consulte rarement la population qui est la plus concernée en premier lieu par la réalisation en question. En principe, la finalité est de soulager le citoyen de sa souffrance en lui facilitant ses besoins quotidiens. Dans les pays dits démocratiques, lorsqu’on le juge nécessaire, on organise des élections sous forme de référendums locaux ou des sondages ponctuels pour connaître l’avis fondamental sur un sujet particulier. On ne doit jamais s’engager contre la volonté populaire avec des décisions unilatérales.

N’a-t-on pas vu sortir brusquement du néant des projets faramineux, très onéreux dont les usagers n’ont jamais été consultés ? À l’image de la nouvelle gare routière d’une ville de l’ordre de 150000 habitants dont le hall ressemble gigantesquement à celui d’une aérogare qu’à celui d’une gare de sa taille et dont la superficie dépasse de très loin celle de la gare Kharrouba de la capitale Alger qui, à côté aurait l’air d’une gare de banlieue. 

Ne s’agit-il pas ici d’une autre folie des grandeurs où l’on ne mesure même pas ce que cela va coûter au trésor public pour uniquement le lavage des immenses vitres et où le seul fait de gérer les toilettes publics poserait un véritable problème de société ? A-t-on estimé combien de voyageurs va-t-elle accueillir cette gare gigantesque pour être délaissée par la suite le temps des premières ovations pour son inauguration pour être sous-utilisée ou abandonnée à son sort comme tant d’autres réalisations ? Cela nous rappelle malheureusement quelques aéroports construits à la va-vite à coups de milliards dans certaines villes pour être désertés quelques années après par le manque justement d’affluence des voyageurs.

Cette gare va aussi importuner les passagers qui pour la rejoindre, vont devoir prendre un taxi clandestin ou de ligne qui leur reviendrait le prix d’un aller-retour du trajet en car entre deux villes distantes d’une soixantaine de kilomètres. Est-ce ça la consultation de la population dont on veut aujourd’hui la mettre aujourd’hui la décorer au-devant de la scène ou c’est juste qu’elle serve de paravent ? Tant que les citoyens sont occultés de cette manière, cela jouerait indubitablement en faveur de l’abstention.

Siège de wilaya ou palais du gouvernement ?

Encore que cette même ville, elle n’est pas unique en son genre dans le pays, va bientôt réceptionner son nouveau siège de wilaya qui ressemble fortement à un palais de gouvernement qui ne lui envie en rien alors que l’on vient de bâtir il n’y a pas si longtemps de nouveaux sièges de plusieurs directions de wilaya. On risque donc de se retrouver avec un nouveau siège sur les bras où l’entretien de la façade vitrée va coûter la tête des yeux au contribuable.

Et cette trémie qui fait couler beaucoup d’encre en ce moment ? En dépit de la dénonciation de quelques voix qui osent et en particulier celle de l’association de l’environnement par l’arrachage de nombreux arbres, le projet décidé sans l’avis des riverains ni des citoyens en général continue son bonhomme de chemin au grand mépris des résidents. Ce sont ce genre de pratiques qui font du citoyen un non-adulte et qui sont à bannir du vocabulaire local pour espérer en faire de lui un réel décideur sur tout ce qui touche à son quotidien. Ces exemples ne sont que des petits échantillons relevés d’un instantané au niveau de ces royaumes locaux qui se sont érigés ici et là en véritables pourvoyeurs des violences qui se sont installées un peu partout dans la république et qu’il est temps pour les pouvoirs publics d’agir avant que ce ne soit trop tard.

Les citoyens dans leur lamentation profonde et leur souffrance grave, commentent en sourdine sur la place publique ces anomalies de lapidation de l’argent public mais dont les portes des radios locales leur sont closes où les critiques sur la gouvernance des autorités locales sont presque prohibées sauf qu’à de très rares exceptions imprévisibles d’un direct-live. Tant que ces choses sont encore de vigueur, les vieilles méthodes auront de très longues années à survivre tandis que les appétits des pays occidentaux dont les intérêts sont grandissants pour notre pays vont aller crescendo en fonction de cette déliquescence.

Ennemis de la nation !

S’il vous plait, que l’on arrête de traiter d’ennemis de la nation tous ceux qui dénoncent ces abus et annoncent ces vérités indéniables à qui veulent bien entendre leurs appels urgents. Les fossoyeurs sont à l’origine de la catastrophique gouvernance, de l’épouvantable gestion, par leur ignorance des problèmes et des libertés des citoyens et qui captivent les pays puissants dont l’ingérence est devenue un véritable droit de regard en ces périls moments.

Il leur suffit juste de se constituer en amis des citoyens d’un quelconque pays dans une conférence organisée sous les feux des projecteurs pour amasser des fonds et lancer l’assaut sur la cible à abattre. Soyons lucides et intelligents pour ne pas tomber dans leurs guets-apens en restituant la parole et les droits au peuple tout en lui rappelant évidemment ses devoirs.

Il ne suffit pas de remplir une salle de virtuels fervents qui applaudissent à tout rompre chaque envolée lyrique pour croire que l’Algérie profonde est derrière chaque mot ou phrase prononcée ici et là dans les radios ou les télévisions étatiques.

C’est pour cela que le président de la république a inversé la célèbre phrase par un : « vous ne m’ayez pas compris ! », lourde de sens et titrée à la une du quotidien d’Oran de ce samedi 25 février 2012 et qui résume à elle seule le désarroi dans lequel on est coincé et où il est gratuit d’acquiescer comme un perroquet mais la réflexion, la stratégie et les défis font actuellement parties de nos tares.

Tant que l’on continue à considérer l’opposant à la politique des actuels gouvernants comme presque des damnés, on peut estimer que l’on n’est pas encore sorti de l’auberge. Tant que certains continuent à croire être les exclusifs dépositaires du nationalisme, de la religion, de la culture ou de l’amour pour ce pays, on peut toujours dire adieu à toutes nouvelles idées qui puissent émerger et nous extirper de ce dilemme qui a causé d’immenses préjudices.

Electeur : adulte ou mineur ?

Tantôt, on considère cet algérien lambda comme un mineur incapable de choisir entre les bonnes et les mauvaises options, tantôt, on le sollicite de toutes les forces, comme étonnamment  ces dernières semaines où on le supplie pour venir en aide en le prenant pour le sauveur de la république de tous les rapaces qui se préparent derrière les rideaux en attendant d’assaillir, dans des scénarios inimaginables, la proie qui atteindrait l’âge mûre de la cueillette. On ne peut que se demander qui est-ce qui a pu nous mettre dans ce cul-de-sac après 50 années d’indépendance ? Où l’esprit de Novembre n’a été qu’un slogan vidé de ses sens et de toutes les aspirations du citoyen.

Ne faudrait-il pas faire le bilan de ces 50 années, comme il est suggéré par de nombreuses voix,  avant de réfléchir à passer à une seconde république qui a trop tardé pour voir le jour malgré l’appel de plusieurs consciences au sein de ce peuple comme celle du regretté Abdelhamid Mehri ? On ne peut pas passer sans période transitoire d’une république à une autre sans avoir soumis auparavant une autocritique sérieuse en assumant pleinement ses responsabilités, sans tabous ni détours ou autres desseins pour ne plus revenir à ses premiers instincts à la moindre évasion. Tout le monde peut se tromper par des mauvais choix mais l’essentiel est de rectifier le tir à temps pour ne pas continuer à entretenir les illusions de tout un peuple.

Certes, en octobre 1988, l’Algérie a corrigé quelques erreurs du passé mais elle a persisté dans le même système et les mêmes formules de l’antécédent. Elle n’a pas su écouter son raisonnement, sa conscience profonde et sa mémoire vive, elle s’est retournée maladroitement à ses pulsions négatives ayant démontré expérimentalement ses limites.

Bonjour oncle Sam !

Que c’est dur de voir pavaner en ce samedi 25 février 2012 la secrétaire d’état américaine lors de sa brève visite de quelques heures dans notre pays où tout le monde était collé à ses basques pour espérer un petit mot, un petit geste ou un sourire au coin de ses lèvres, spécifiques d’un soutien mitigé ou miraculé. Le fait qu’elle ait choisi de se faire photographier au milieu d’une société civile algérienne choisie et triée sur le volet par son ambassade et de plus inconnue au bataillon en dit long sur les perspectives de la politique future de l’oncle Sam.

Quelle revanche ! Nous sommes à des années lumières lorsque l’impérialisme américain était décrié du matin au soir sur nos ondes et dont l’attitude était dénoncée par des communiqués des communes des douars x et y situées aux fins fonds du pays et lus à chaudes voix, s’il vous plait, à la une du journal télévisé de 20 heures ! Aujourd’hui paradoxalement, on regrette amèrement qu’elle n’ait pas prolongé son séjour d’une seule nuit en préférant décoller en fin de journée pour les oasis de Marrakech.

Effectivement, notre vue du monde s’est inversée, chose inimaginable il y a à peine un peu plus de 30 ans. Qu’est ce que nous serions dans les 50 années à venir ? C’est la question des américains auquel on se frotte déjà la tête pour de longues années encore à venir afin de tenter de deviner les bonnes réponses des scénaristes de l’oncle Sam.  

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mercredi 22 février 2012

À quand les sondages d’opinion ?


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Article paru sur le Quotidien d'Oran du Jeudi 23 Février 2012 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:

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Il ne se passe pas un jour sans qu’on lise sur la presse nationale qu’un chef d’un parti politique nous annonce exclusivement sur tous les toits de la république que c’est sa formation qui va gagner les prochaines élections législatives dont le dénouement est prévu au mois de mai prochain.

Une annonce qui peut choquer l’opinion publique et la laisse pantoise face à ces déclarations qui sortent de l’ordinaire. Tu te demandes sur quelles bases fiables s’est reposé ce présage pour être lancé comme ça sans, aucune pudeur, tel un pavé dans la mare au sein de la place publique. Sur quelles données lumineuses s’est argumenté tel ou tel dirigeant de parti pour exprimer des choses insensées dans le vide ? Est-ce qu’ils possèdent des boules de cristal qui leur murmurent des fictions pareilles dans les oreilles ? Si on suit le raisonnement des uns et des autres, on peut déceler ceux qui bluffent de ce qu’ils ne le sont pas à moins qu’ils détiennent toutes les vérités des prochaines formules. Et même ! Il faut être responsable en ne délirant pas du n’importe quoi sauf s’il s’agit de prêcher le faux pour rechercher le vrai.

Autant de questions qui seraient pour l’instant sans réponses. En tous les cas, l’opinion est déroutée par ces proclamations de non-sens à cause justement de l’inexistence de repères en son sein qui puisse la réguler et par conséquent aiguiser les élections.

Pendant ce temps là, une autre campagne électorale se déroule de l’autre côté de notre rive méditerranéenne où tout petit détail, un simple mot, une insignifiante  phrase d’un candidat à la présidentielle sont sujettes à toutes les analyses profondes, étudiés, disséqués où les fausses notes sont quasiment interdites. On suit ses foulées à la loupe 24 heures sur 24. Attention aux faux-pas, aux scandales et aux égarements qui guettent son ascension et qui peuvent lui coûter très chers au finish ! Il faut avoir le souffle long pour subir tous les fatidiques examens.

Un petit croc-en-jambe, et c’est la trappe impitoyable qui serait le destin du malheureux. Le postulant est expulsé sur le champ  de la scène politique et jeté aux dévolus des gouffres de l’oubli et de la justice. On voit actuellement comment DSK est traité identiquement à  un pestiféré, lui qui était aux avant-postes des sondages d’opinion, il y a exactement presque une année.

Si ces politiques surveillent tout écart de leur langage, c’est justement par l’existence de ces sondages qui suivent l’évolution des intentions de vote de leurs concitoyens. Ces sondages sont effectués sur des échantillons d’à peine 1000 personnes représentatives de l’opinion de tout un pays de plus de 60 millions d’habitants ! Il n’existe pas qu’un seul institut de sondages mais plusieurs. Les conclusions des uns et des autres sont surprenantes à tous points de vue. Quoiqu’on dise à propos du diktat de ces instituts, il est rare qu’ils se trompent d’issues. Ce n’est pas pour rien si on continue à les suivre inlassablement. C’est à travers eux que l’opinion publique affute ses besoins et ses armes pour abattre un candidat indésirable avant le jour du scrutin. Ce n’est pas un chef de parti qui dicte sa loi mais ce sont les électeurs qui ont le dernier mot.

Un point de perdu pour un candidat et c’est le branle-bas de combat pour regagner sa place dans l’esprit des électeurs. Oh ! Que c’est dur la course finale. Les candidats à la traîne dans les sondages ne vont pas aller plus loin hors de leurs possibilités et de leurs moyens. On les voit souvent se rallier aux candidats dont ils sont les plus proches politiquement. Ce serait dorénavant pour la prochaine fois, ils iraient réviser leurs leçons avant d’affronter les décideurs que sont justement les électeurs même si on dit ici et là que la démocratie n’est pas toujours parfaite comme on le pense.

Au moins avec les sondages, on ne peut pas partir à l’aveuglette dans les élections comme c’est le cas dans notre pays. C’est utile pour les candidats de connaître l’avis des électeurs qui sans eux, une élection n’a pas de sens. L’abstention, telle que redoutée ces derniers temps, est la pire des choses qui puisse arriver à un pays et constituerait un aveu terrible pour les gouvernants. On ne peut moissonner qu’en fonction de ce qu’on a semé. Les envois incessants des sms aux citoyens en dit long sur la crainte des pouvoirs publics. Pourquoi alors avoir peur de cette terrible épreuve qui met chacun à sa place et où un chef d’un parti ne se laisserait pas trop entraîner par ses illusions ?

Même si on peut nous dire que ceci ne serait pas réaliste dans notre pays. Pourtant, cette pratique des sondages est devenue utile dans les pays qui ressemblent au nôtre. L’exemple des dernières élections  organisées en Tunisie, au Maroc et en Egypte en sont des exemples révélateurs où les sondages effectués sur le terrain ont été proportionnels aux résultats réels obtenus dans des élections qui ont été on ne peut plus libres et transparentes depuis l’accès de ces pays à leur indépendance.

Si les intentions des pouvoirs publics sont d’organiser des élections propres plus que jamais ouvertes, de tels sondages réconforteraient l’opinion publique et établiraient une confiance pour rallier les sceptiques. Les électeurs dans leur globalité ne veulent plus de surprises le jour du dépouillement des scrutins.

On a vu comment dans la soirée du lundi 20 février 2012 sur Canal Algérie (une première) dans une émission où des jeunes étudiants universitaires interviewés exposaient leur dépolitisation en illustrant n’être pas intéressés par les élections. Pourtant, il s’agit là de la future élite du pays si l’on ose s’exprimer ainsi ! Un désert a été créé et qui menace l’avenir du pays où les enjeux à venir sont considérables.

Les sondages indépendants et fréquents constitueraient donc un indicateur très précieux. Elles peuvent valoir plus que les organisations internationales invitées à scruter le vote des prochaines législatives. Elles indiqueraient le feu vert à moins que les sondages d’opinion fassent encore plus mal et l’on continuerait à ignorer perpétuellement les réalités qui blessent. On peut encore guérir les plaies si l’on opère à temps et qui risqueraient de se muer en un cancer dévastateur si l’on tarde à intervenir pour le plus grand malheur de notre pays.
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mercredi 8 février 2012

Député à tout prix !


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Article paru sur le Quotidien d'Oran du Jeudi 9 Février 2012 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:

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Depuis l’annonce des agréments accordés à des nouveaux partis qu’une fièvre s’est emparée du personnel mis au parfum des affaires locales et en quête d’une promotion sociale. Un engouement particulier a trouvé refuge au sein de ces groupes champions du monde du nomadisme en politique et spécialistes à profusion des retournements de vestes. Peu importe si la méthode n’est pas catholique, le but est d’arriver coûte que coûte sur la dernière marche du podium quoiqu’on raconte d’inimaginables choses sur vous. Vous vous en foutez éperdument de ce que l’on dirait à votre compte, au bout du chemin, c’est la vie en or qui vous ouvrirait admirablement tous les bras. Ça vaudrait, quand-même, la chandelle de tenter sa chance par ces temps de sécheresse politique.

Et vlan : 73 de plus !

De plus, la probabilité vient subitement d’être revue superbement à la hausse en passant de 389 à 462 unités. 73 unités de plus, c’est 73x30x12x5 millions comme le notait un internaute ou 131,4 milliards de plus dans le trou du trésor public. Ce qui va encore chauffer l’atmosphère dans les chaumières politiques en satisfaisant les demandes. Heureusement que le pétrole est là pour parer à toute mauvaise éventualité. A lire les commentaires des facebookiens, tu n’as point l’envie de se présenter même s’il se trouve des candidats sérieux qui veulent du bien à leur pays mais la répugnance est grande à cause de la souillure faite à ce noble mandat qui demande une présence permanente dans l’hémicycle au lieu de cet absentéisme notable.

Allez demander à n’importe quel citoyen rencontré hasardement dans la rue et lui poser la question de savoir à quoi sert un député, il vous répondrait sans aucune hésitation, c’est pour s’enrichir, être à l’abri et fructifier ses affaires. Même les candidats à la députation le pensent en leur for intérieur. Sur une quarantaine de commentaires trouvés sur Facebook, je n’ai pas trouvé une seule bonne évocation en leur faveur. C’est pour vous montrer le large fossé qui sépare ces « élus » du peuple. C’est une réalité très amère à lire mais le mal est flagrant.

Vite ! Vite ! À la chasse !

Dès qu’une grappe de partis est agréée, on s’agite en bas pour allonger ses tentacules en tentant d’accéder au poste de représentant exclusif  local du parti qui vous ouvre tout droit l’occasion d’être en tête dans la liste de promus avec le poste de député en ligne de mire. Il faut bien viser afin de porter convenablement son coup fatal au moment propice et recueillir le fruit attendu. Il faut connaitre les rouages nécessaires et les bonnes ficelles pour accéder au sésame poste qui te propulserait vers l’avant, vers le haut sans un retour vers le désagréable. Cela fait très longtemps qu’on guète ces types d’opportunités qui ne peuvent pas se présenter deux fois dans la vie où il faut en profiter au maximum tant que la rente puisse le permette pour l’instant. Il faut faire vite, courir à droite, à gauche, sillonner le pays de bas en haut, chercher des alliances pour décrocher sa place dans la liste du nouveau parti avant qu’il ne soit trop tard. C’est une course poursuite sans fin vers le fantasme. Plus on serait premiers à taper aux bonnes portes et plus on serait mieux servi et à volonté.

Puisque le nouveau parti ne cherche qu’à attirer les convoitises, au vu des empressements et des ultimes échéances de la vie politique, c’est une aubaine qui lui tombe sur la tête alors qu’il n’existe qu’à peine deux heures. Il est célèbre dans la galerie des experts en la matière avant de commencer à apprendre à marcher ou à faire ses premiers pas. Le programme n’a aucune importance. D’ailleurs il n’y croit même pas, l’essentiel est d’atterrir sans embûches là-haut, bien au chaud. L’objectif, c’est l’agrément. Une loterie politique de plus. Après avoir été militants, pardon adhérents, dans un parti politique, les voilà en un part d’heure et en un quart de tour au devant de la scène, prêts à ne plus quitter leurs starting-blocks. Qui l’eut cru une heure avant !

En ce moment donc, les déçus des autres partis ou ceux qui n’ont aucune chance de figurer sur les listes électorales pour les législatives dans leurs partis, claqueraient désespérément la porte au moment opportun pour aller chercher un parrainage dans les nouveaux partis. Pour cela, il faut disposer de connaissances solides pour être introduit chez le chef du nouveau parti qui déjà avant le commencement fait la pluie et le beau temps. Un parti se résume aussi au charisme de son chef. Il n’est pas chef n’importe qui le désire ! On nait chef et on le restera toujours pour toute la vie et tout le monde à son écoute de ses moindres désirs.

Des sigles en trois mots et du copié-collé à outrance

Déjà, rares sont ceux qui connaissent les sigles des partis sauf vraiment pour les initiés. L’électeur risque de se perdre dans cette panoplie de noms qui ressemblent les uns aux autres. Et à la fin, le jour du scrutin, il cocherait au hasard les listes et les jetterait à la va-vite dans l’urne pour uniquement se sentir l’air du devoir accompli. On risque même de les confondre avec ceux existant hors de nos frontières sauf si on irait vers les symboles comme dans une société analphabète. On trouve presque tous les mêmes qualificatifs dans le désordre qui peuvent captiver l’attention :  justice, développement, forces, front, démocratique, union, libre, liberté, société, paix, mouvement, parti, changement, espérance, rassemblement, jeunes, social, nouveau, renouveau, national, nationaliste, Algérie, algérien, république, génération, avenir, citoyen, dignité, etc…

Il suffit de mettre tous ses mots dans un chapeau, tirer ensuite au sort deux ou trois de ces précieux termes, et voilà la trouvaille et un beau slogan en perspective qui ne vous quitterait sauf qu’en cas de dissidence des vôtres comme il est devenu de coutume dans nos traditions. Un parti se résume donc à un beau sigle qui se prononce facilement, avec une belle connotation et un bon enchaînement. Le programme, s’il en trouve un, viendrait par la suite. Qui s’en soucie au sein de la plèbe, le parti a beaucoup plus besoin d’aller à la pêche des visages locaux qui peuvent rabattre les électeurs vers le piège tendu.

Si on lit leur programme, on aurait bêtement que du copié-collé, du plagiat et de l’impression du déjà vu et revu. Pourquoi tous ces partis ? Alors que les unions de partis qui se ressemblent feraient beaucoup plus de bien au pays au détriment du leadership de leur chef qui par saute d’humeur est allé créer le sien. Ce qui fait sourire, c’est de voir certains appeler à l’union avant de se voir attribuer l’agrément. Pourquoi donc tout ce remue-ménage pour naître divisés pour ensuite inviter à la réunification !

Point de baquette magique

Par ailleurs, un nouveau parti politique ne dispose point de baquette magique pour créer ses structures, faire son congrès constitutif, élaborer son programme, ses statuts en un laps de temps, ensuite recruter des adhérents pour en faire des militants puis aller hâtivement vers une élection législative qui risque d’hypothéquer immanquablement le pays durant un quinquennat. Si on va ainsi vite, on irait tout droit vers le bricolage dont le pays ne serait pas épargné par une nouvelle débâcle qui s’ajouterait aux précédentes. Un vrai parti, ce sont des années de réflexion et de construction pour ensuite prétendre assumer ses responsabilités d’élus. On ne va pas aux élections comme on va à une promenade de plaisance.

Adhérents, déjà candidats !

Dans ces circonstances, un parti se retrouverait dans l’obligation de  proposer des candidats novices qui n’auraient même pas 4 mois d’adhésion à leur actif pour ne pas dire de militantisme  pour être ensuite ses représentants dans le cas où ils seraient élus à la chambre basse. Une telle dérisoire présence dans les rangs d’un parti ne peut, en principe,  leur permettre de briguer même pas de futiles mandants d’élus dans les structures internes de leur formation. Comment pourraient-ils l’être en dehors si on suit rigoureusement les statuts  de leur parti qui exige généralement au moins une année probatoire pour passer au statut d’éligible. Comment pourrait-on alors confier une législature de 5 années à des stagiaires en politique sauf si on pense uniquement au remplissage et à en faire de la figuration et où les dés ont été déjà jetés ?  On ne peut quand même pas adhérer le matin pour se retrouver au sommet le soir du même jour ! Au final, c’est juste une signature signée ou soutirée par un ami sous le coup de l’accélération des évènements pour se voir lancé dans une aventure dont on ne rêvait pas la nuit précédente.

Une telle précipitation ne peut déboucher que sur une assemblée non pas pluraliste où l’électeur aurait l’embarras du choix mais une assemblée fade à défaut d’être à connotation colorée. Où on changerait de place comme on changerait de chemise. Ça deviendrait même un jeu en perspective. On chercherait le parti où on vous laisserait la liberté de faire tout ce qui vous passerait par la tête et où l’appartenance à un parti n’aurait aucun sens et où la discipline du groupe serait à mettre aux oubliettes. C’est le monde à l’envers. Un probable élu qui imposerait ses choix à tout un parti. On ne voterait pas en groupe après des discussions internes mais partir éparpillés en vagabonds avec au final l’affaiblissement du parti qui perdrait alors toutes ses plumes. Il serait laminé par les siens avant de l’être par les opposants.

Femmes militantes ou femmes au pluriel ?

Le comble dans tout cela, dans la nouvelle loi, c’est comment trouver des femmes mais en plus convaincues par le parti pour figurer dans les listes des candidats ? Le système des quotas n’a pas l’air de nous lâcher. Ce serait sans aucun doute la chasse à l’oiseau rare par tous les moyens de séduction, l’essentiel est de dénicher la femme non pas celle qui serait appâtée par le programme mais pour être exposée dans la vitrine. Encore, le facteur temps jouerait en leur défaveur. On ne pourrait pas d’un revers de la main changer la sociologie de tout un pays en pondant une loi qui menacerait de fausser toutes les données en jouant les trouble-fêtes.

A quand la fin du mirage !

Si les élections seraient libres et transparentes, les citoyens songeraient autrement et ces arrière-pensées seraient peut-être chassées un jour de leurs esprits. Tant que l’on serait éloigné de la légitimité du parlement, cette colle serait toujours indélébile. Un député est fait pour réfléchir, travailler ses méninges, proposer ou amender des lois mais non pas seulement lever éternellement les mains pour approuver quelque chose que lui-même n’y a jamais cru. Il faut être le digne représentant de sa circonscription, pas un lourd fardeau budgétaire pour le trésor public et la société.
Déjà les partis existant officiellement, on les a oubliés vu qu’ils ne surgissent qu’aux moments des échéances électorales. On ne sait s’ils le font naturellement ou tout simplement pour chauffer la galerie et jouer leurs rôles de lièvres. On en a marre de ce scénario. Nous sommes épuisés, lessivés par ce schéma qui ne veut pas nous séparer comme une misère qui nous colle à la peau. A chaque fois, on nous promet sur tous les toits des élections on ne peut plus démocratiques et à la fin, c’est la même déception et le désespoir continue son bonhomme de chemin. On regarde les autres évoluer dans le bon sens tandis que chez nous, on nous sort des histoires à dormir debout. A quand la fin de ce mirage !

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