jeudi 24 juin 2010

Après les Beurs, c’est au tour des Blacks.


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Article paru dans le quotidien d'Oran du Jeudi 24 Juin 2010:
Format pdf zippé: http://www.lequotidien-oran.com/pdfs/24062010.zip

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Lorsque les résultats ne suivent pas ou désespèrent de venir, toutes les rancoeurs ressortent à la surface comme les égouts qui refluent tout ce qui est de nauséabond comme odeurs malsaines. Ce qui est en train d’arriver à l’équipe de France de football (edf) en terre africaine est inimaginable pour une France donneuse de leçons. Elle est devenue la risée du monde entier et l’attraction médiatique universelle de cette fin du premier tour de coupe du monde.

Depuis que Raymond Domenech est à la tête de l’edf, cette dernière a atteint le chaos par la faute d’une fédération française qui l’avait maintenu malgré l’euro catastrophique de 2008 et son déficit à tous les plans. L’edf a atteint le fond du gouffre après une honteuse qualification au détriment de l’Irlande.

LA RACAILLE AU KARCHER

On dirait que Raymond Domenech a une mission spéciale qui consiste à chasser d’abord les beurs comme Karim Benzema et Samir Nasri qui ne figuraient même pas dans la liste des 30 joueurs présélectionnés en plus de Hatem Benarfa écarté du dernier groupe des partants en AfSud. Il a sélectionné en lieu et place des joueurs de zone inférieure comme Yoann Gourcuff et André Gignac, en mettant au même diapason des clubs anodins comme les girondins de Bordeaux et le TFC de Toulouse au même niveau qu’Arsenal et le Réal de Madrid !

Les cheveux frisés et les têtes basanées de nos deux malheureux ont semble-t-il primé par rapport à leur valeur intrinsèque en penchant la balance du côté de la Garonne et de la Gironde en plus du dernier arrivé Mathieu Valbuena. L’équipe Beurs-Blancs-Blacks commence à avoir des taches blanches avec cette nouvelle couleur crème en attendant sa renaissance à la blancheur naturelle que réclame le patron de l’extrême droite Jean marie Le Pen depuis presque deux décennies.

Notre Ryad Boudebouz a senti la fumée en optant à 20 ans pour l’Algérie comme pour montrer le chemin aux jeunes beurs d’outre-mer qu’ils n’ont dorénavant aucune chance d’endosser le maillot tricolore du pays cher aux thèses lepénistes. Benzema et ses frères de peau, doivent regretter, à coup sûr, amèrement dans leur for intérieur de n’avoir pas assez réfléchi en optant trop tôt pour le pays qui les a rejeté et privé d’étaler leurs énormes potentiels.

L’OMBRE DE LE PEN en toile de fond

Avant le dernier clash d’Anelka, Marine Le Pen, cheftaine de file du front national avait annoncé, le 6 juin dernier, la couleur avant même l’entame de la coupe du monde. En effet, la vice-présidente du front national a réitéré ses critiques sur l'edf de football en pointant Franck Ribéry et Nicolas Anelka (tiens ! tiens !) en les accusant de manque de patriotisme. Elle avait enchaîné dans ses diatribes « Quand M. Ribéry va manifester entouré par le drapeau algérien en octobre 2009... » laissant en suspension sa phrase pleine de supputations. Depuis quelques temps, elle fait du Munichois l’un des ses points de fixation en relançant une charge virulente à son encontre, le qualifiant au mois de mai de joueur d’ « anti-héros », de « vendu » (à l’Algérie ?) et de « contre-exemple de notre jeunesse », allusion sans doute à l’affaire Zahia comme si toute la jeunesse française est saine. Sa présence dans l’équipe est due principalement à ses qualités techniques.

La fille de Jean Marie Le Pen enfonce le clou en colportant que certains joueurs ont d’ « autre nationalité de cœur ». Pour cette remarque, elle insinuait clairement à Karim Benzema qui avait déclaré dans l’émission « Luis attaque » sur Radio Monte-Carlo du 6 décembre 2006 que « L’Algérie c’est mon pays et, après, l’équipe de France c’est le sportif quoi ». Depuis, il paie les frais de sa phrase assassine tombée dans les oreilles de la première raciste de France et exécutée sur le terrain par le sieur Domenech.

Cette démagogue dame, fille de son père, s’ingère dans la vie de Nicolas Anelka qui « s'en va en expliquant qu'il ne veut pas payer des impôts en France » avait-elle poursuivi. Effaçant de ses souvenirs d’un revers de la main les antécédents démêlés de son père avec l’institution judiciaire à cause de ses ennuis financiers.

"En 98, c'était l'équipe black-blanc-beur, maintenant c'est l'équipe fric-fric-fric. C'est bien regrettable", a-t-elle conclu. Rappelons qu’en cette année, son père ne se reconnaissait pas dans l’équipe de Zidane malgré son titre de championne du monde. Tout le monde se souvient de ses polémiques sur le sujet.

A propos de la coupe du monde 2006, le président du front national jugeait que la population française ne s’identifiait pas pleinement à cette edf. « Peut-être l’entraîneur a-t-il exagéré la proportion de joueurs de couleur » avait-il avancé. Il avait mis en avant « cette impression que les français ne se sentent pas complètement représentés, ce qui explique sans doute qu’il n’y ait pas la chaleur qu’il y avait il y a huit ans (en 1998) ».

Choqué par le fait que Fabien Barthez ne chante pas la Marseillaise, il avait remarqué que Zinedine Zidane « ne la chante pas non plus et la marmonne un petit peu comme tous les joueurs professionnels, le derrière entre deux chaises, car c’est un français qui joue en Espagne».

Déjà en 1996, en pleine coupe d'Europe des Nations disputée en Angleterre, l’ancien tortionnaire n’avait-il pas créé une autre consternation en jugeant "artificiel que l'on fasse venir des joueurs de l'étranger en les baptisant équipe de France" ?

Il flairait certainement voir venir une victoire finale en coupe du monde, deux années plus tard, de l’équipe Beurs-Blancs-Backs qui avait alors fait très mal à l’expansion de ses idées racistes et avait mis en veilleuse ses idéologies xénophobes durant quelques années.

En cette crise d’été 2010 des bleus, il doit se frotter les mains et se réjouir pleinement de cette déliquescence du foot français, presque le seul domaine où on trouve énormément de talents arabes et noirs par rapport aux blancs de souche française.

ANELKA, LA VICTIME COLLATÉRALE

Depuis quelques jours, le bouc émissaire est donc tout désigné, c’est un scénario concocté depuis longtemps par les architectes de l’ombre. C’est à Nicolas Anelka que ces ordonnateurs veulent endosser d’abord la déroute totale de Domenech et de la fédération française. Et ce que les médias, avides de frasques, et les français vont retenir de la débâcle française en cette CM 2010.

Pour le moment, le pauvre Anelka est la seule victime annoncée jusqu’à aujourd’hui. La purge ne fait que commencer et les effets collatéraux n’aient fait que révéler un malaise profond au sein de l’équipe. Après Benzema et Benarfa qui ne voulaient pas boucler leur bec, l’une des conditions pour prétendre à être sélectionnés. On veut des beurs mais corps et âmes dévoués, sans rouspéter ni arracher d’autres acquis. Ils les veulent là juste pour entretenir l’illusion.

Si Zidane était retenu par le passé dans cette équipe, c’était grâce à son phénoménal talent naturel. Tous les techniciens du monde entier affirment que sans Zidane, jamais la France n’aurait été championne ni finaliste d’une coupe du monde. On voulait faire de lui juste le footeux beur de service. Benzema, Nasri et Benarfa ne les entendaient pas de cette oreille. Ils voulaient clairement arracher plus de droits et de responsabilités que leurs aînés.

L’élimination ne vaut rien devant le fais divers. L’edf est assimilée ces jours-ci par la presse de l’hexagone à l’impitoyable climat nous rappelant Dallas de JR avec Domenech et Escalettes (Président de la 3F) tenant les premiers rôles de cette maladroite réplique à la française.

Pour les têtes à faire tomber, il y a d’abord Anelka, celle de Ribéry vacille, sa tête est déjà mise à prix par Marine Le Pen. Gallas and Co complèteront la liste. Quitte à ce qu’il y ait une équipe moyenne mais représentative aux yeux des politiques. Il faut d’abord sauver La France de Jean d’Arc, le logo cher à tonton Le Pen.

Immédiatement après son exclusion de l’équipe, les conséquences pleuvent sur la tête du malheureux Anelka. En effet, une enseigne de restauration rapide l’a déjà sanctionné en décidant de retirer toutes les publicités portant l'image de Nicolas. Pourtant cette affaire n’a pas été mise tout à fait au clair. Anelka plaide toujours non coupable.

DÉTRUIRE L’ICÔNE ZIZOU

Puisqu’on s’est débarrassé des arabes de cette équipe, il faut maintenant détruire l’image du grand frère Zineddine Zidane assimilée explicitement à l’âge d’or de l’équipe. Le Pen et consorts ne peuvent pas gober à ce que Zizou soit un symbole jusqu’à devenir le français le plus encensé du pays malgré son coup de tête de 2006.

Marine et ses frères veulent formater la mémoire des français de ce cauchemar pour développer leur république incolore, inodore et indolore. Alors, on veut en finir une fois pour toute avec cet arabe qui leur rappelle trop ses origines en l’accusant sans alibi à travers une certaine presse controversée aux ordres.

La machine s’est mise en branle le lendemain de ce qu’est devenu l’affaire Anelka. Le nouveau journal à scandales, Libération, passant sans transition de la rose à la flamme, a annoncé sur ses colonnes que Zidane aurait voulu doubler Domenech en contactant en catimini plusieurs cadres de l’edf afin de changer la tactique à la veille de la rencontre perdue contre le Mexique. Selon le journal, ce sont Patrice Evra, Franck Ribéry, Thierry Henry et William Gallas qui sont allés voir le coach pour lui faire corriger son système de jeu contre-nature. Eric Abidal et Florent Malouda sont aussi dans le collimateur. Le capitaine d’équipe Patrice Evra a démenti l’information concoctée par les frères de seins de Jean Marie. Zidane a nié tout contact avec les membres de l’équipe. Il est clair qu’on veut nuire coûte que coûte à Zidane dans l’intention d’égratigner sa popularité restée intacte auprès des français. On veut frapper plusieurs coups à la fois mais la tourmente risque de se retourner contre ses metteurs en scène cachés derrière les rideaux.

Raymond Domenech ne pardonne pas à ceux qui ont affirmé en 2006, où tout le monde a estimé que la réussite des bleus était due uniquement à Zidane. Sa rancune s’est abattue fatalement sur Karim, Hatem et Samir. En écartant du Mondial Benzema et ses camarades, Domenech craignait peut-être leur éclosion internationale et asseoir leur suprématie. Lui qui misait sur Gignac et Gourcuff, annoncé star avant l’heure.

DU PAPA GOURCUFF A MAMAN RAYMOND

Pour apporter son grain de sel, Gourcuff papa, entraîneur du FC Lorient, ne s’est-il pas ingéré dans la composition de l’edf ? En alléguant sur l'isolement progressif de son fiston au sein du groupe France, en avançant que « quand je vois l'attitude de certains joueurs avec Yoann... ».

A-t-on vu un jour le père de Zineddine ou de Karim faisant en France une quelque déclaration pour apporter un soutien à leur fils ? C’est à l’inverse de celui-ci, le père de Zineddine vit dans la discrétion totale, dans l’ombre de la célébrité planétaire de sa progéniture. Celui-ci avait conquis sa place grâce à ses qualités techniques hors normes et non à l’aide d’un coup de piston venu de quelque part. Rien ne pouvait expliquer l’éviction du trio beur. C’est tout le contraire de l’équipe d’Aimé Jacquet qui avait privilégié les meilleurs à tous les postes.

Interrogé sur les ondes de RTL en ce lundi 21 juin, Germaine Domenech, la maman du sélectionneur, a apporté de l’eau au moulin de son fils en avançant que « C'est désolant d'être insultée comme ça, parce que le sélectionneur, c'est mon fils. Double insulte, voilà. Cela me fait très mal, et on est tous pareils dans la famille vous savez. J'ai des enfants, j'ai des petits enfants, et ce n'est pas bien. Je voudrais rencontrer monsieur Anelka, et lui donner le point de vue d'une maman, s'il en a une lui ». Il ne manquait que ça !

Cette affaire franco-française dépasse toutes les limites de l’insupportable en se déplaçant à l’heure qu’il est sur le terrain des politiques de Finkielkraut à Sarko. L’expression racaille revient plus que jamais d’actualité. Ce ne sont là que les premières péripéties d’une dégueulasse série dont l’annonce de sa fin n’est pas pour demain.

RETENIR LA LEçON « Domenechienne »

Ce qui se passe actuellement en France avec la dégringolade équipe d’Escalettes, est aussi valable dans d’autres domaines où nos compatriotes l’endurent dans le cadre de l’inégalité des chances, de la préférence nationale dans l’emploi en particulier.

Pendant ce temps, l’estomac de l’edf rote en se salissant de toutes parts. Une mutinerie qui ne dit pas son nom est en train d’écrire cette saga de l’edf et qui risque de nous révéler beaucoup de choses sombres jusque là retenues ou étouffées.

Il est certain que tout le monde attend l’arrivée salutaire de Laurent Blanc, s’il accepte de saisir le défi, comme une bouée de sauvetage avant que les affaires éclaboussées par les ressentiments qui vont encore faire trop mal.

Blanc arrive à un moment fragile pour prendre les destinées de cette équipe en état désintégré par la bévue d’une désignation d’un entraîneur dont l’équipe était trop grande pour lui. Il est allé jusqu’à la sectionner par son entêtement et de part son incompétence criarde passant d’une équipe championne du monde à celle de la moquerie du monde en étalant son linge sale sur le toit du monde.

A nos dirigeants du foot et d’ailleurs de tirer les conclusions nécessaires en ne se risquant pas dans des politiques de fuite en avant à la « Domenechienne » qui finiront inévitablement leur course dans la confusion totale et la dégénérescence intégrale.

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mercredi 16 juin 2010

Le foot n’est pas une science exacte


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Article paru dans le quotidien d'Oran du Jeudi 17 Juin 2010 à trouver sur les liens suivants :




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Depuis quelque temps, la fièvre de la coupe du monde a gagné tous les foyers. Elle rythme le pouls du pays déjà bien avant l’ouverture du 11 juin dernier. Depuis que le coup d’envoi ait été donné, j’essaie d’écrire sur des sujets divers qui nous infectent la vie de tous les jours mais l’effet coupe du monde et en particulier les échos de l’équipe nationale sont en train d’occuper la scène nationale et ne nous laisse point d’autres espaces, ni la réflexion, ni l’attention des lecteurs pour se concentrer sur un point particulier. On se lève foot, on mange foot, on boit foot et on dort foot. Tout est réduit à l’équipe de foot en préparation d’abord sur les terres suisses puis du côté de la Bavière et ensuite jusqu’à son long périple en Afrique du Sud. Depuis plus d’un mois, le cœur ne bat que par le foot.

Les minuscules détails, des faits mineurs ou les moindres chuchotements sont rapportés à la une des journaux. On en lit tous les jours sur les petits bobos ou les humeurs de tel ou tel joueur. Toute l’Algérie retient son souffle lorsque l’un des nôtres se blesse. Le retrait de Meghni a été rapporté pour ainsi dire comme un drame national.

La nouvelle coupe des cheveux d’untel et le look d’autrui sont décrits comme une nouvelle mode par toute la presse. On les voit passer sur la télévision publique, du matin au soir, à la faveur de spots publicitaires mis à part quelques rares intermèdes vite zappés par la télécommande.

Ce qui a aussi retenu mon attention, c’est le départ massif vers l’Afrique du Sud de milliers de supporters à coups de dizaines de millions. Comment arrivent-ils à réunir de telles sommes me demandais-je ? Pour aller à l’autre bout du monde alors que la majorité n’arrive pas à joindre les deux bouts. Je ne pense pas trouver un seul fonctionnaire parmi 1 million 600 milles au sien de ces globe-trotters.

Tout le monde est accroché aux déclarations de l’entraîneur national comme si subitement le centre de gravité de l’Algérie s’est déplacé sur sa pauvre carcasse.

Lorsque Abdelkader Ghezzal s’est fait expulsé du terrain lors du dernier match contre la Slovénie en ce damné 13 juin, les caméras ont montré, au même instant, au monde entier le visage pâle de Rabah Saâdane qui s’est recroquevillé sur lui-même comme pour se dissimuler la face et l’image accablante de son adjoint qui se prenait la tête entre les mains en soupirant l’irrémédiable catastrophe à venir.

Les malheurs de l’Algérie entière venaient de tomber sur son fragile dos. En le dévisageant du petit écran, on sentait ses tripes se déchirer et ses intestins s’entremêler en s’attendant au pire qui allait survenir quelques minutes après par la sortie de son fétiche attaquant de Sienne. La bourde de son gardien numéro un Fawzi Chaouchi a achevé ce qu’il restait comme espoir. Il devinait que le peuple n’allait pas l’épargner par les critiques les plus acerbes surtout après son malheureux coaching décrié par tous.

Une partie de foot ne se tient finalement qu’à un seul petit détail près. Si Ghezzal avait marqué dès son incorporation sur le rectangle vert, on l’aurait qualifié de sauveur érigé en héros national mais c’est le contraire qui lui est arrivé. Le ballon rond n’est pas une science exacte, il est aléatoire et imprévisible. Dans un heureux jour, il peut vous procurer les plus fortes sensations et l’amertume totale dans un jour sans. Une fois, il est en notre faveur comme à Oum Dourman où on a failli la correctionnelle sans un Chaouchi des grands jours, et qui avait fait là le match référence de sa carrière. Contre les slovènes, il a suffi d’une brève inattention pour que l’irréparable surgisse. Les uns sont allés jusqu’à accuser le fameux ballon Jalubani, les autres évoquent l’inexpérience, la frivolité ou l’insouciance de notre gardien.

Quant à notre cheikh, jusque là vénéré, il est devenu subitement le mal-aimé, le pestiféré, le maudit, l’ennemi public n°1 à abattre alors qu’il y a à peine quelques mois, il était le premier au hit parade des sondages locaux et arabes. Le 19 novembre 2009, il était reçu au pays avec ses joueurs comme jamais aucun sportif du pays ne l’a été depuis l’indépendance. Il a reçu tous les honneurs inimaginables du peuple, de toutes les autorités nationales et celles de nombreuses villes de l’intérieur du pays. L’Algérie ne voyait que lui, n’espérait qu’à travers lui. Mais Resté réservé, il savait que la gloire n’est que passagère, pas éternelle dans la mémoire courte des mordus de la balle ronde.

L’entraîneur Saâdane et son équipe sont transformés en un point de fixation de tous les algériens ces derniers mois pour le bien de tous les autres acteurs de la vie publique du pays qui sont épargnés par cette qualification inespérée, presque tombée du ciel. Seule l’équipe nationale retient le souffle et attire l’intérêt des algériens.

Après l’amère défaite contre les coéquipiers de Novakovic, un tour sur les forums d’Internet vous donne un aperçu sur les immenses dégâts provoqués et les dommages engendrés sur Saâdane et son adjoint Djelloul par leurs admirateurs d’hier. Tous les défauts et les tares leur sont collés à la peau. On traite dorénavant l’ex-idole de tous les épouvantables noms. Rabah d’hier est converti en un perdant aujourd’hui, un rien pour les uns et un…, un ….pour les autres. On ne peut pas échapper facilement à la vindicte populaire qui ne cherche que le bouc émissaire pour exulter sa frustration dans tous les domaines de la vie et toutes les difficultés qui lui enveniment l’existence. Les gens vident impitoyablement leur sac sur la bande à Saâdane en trouvant là un excellent exécutoire et un idéal défouloir.

Notre coach, qui se trouve bousculé de fait à la face de ses compatriotes, doit vivre une terrible pression, lui qui ne rêvait modestement que d’une qualification en coupe d’Afrique après plusieurs années d’absence de la cour du continent. Par la bêtise d’une agression en terre égyptienne, il se trouve propulsé par tout un peuple en quart de finale en Angola et en étant le seul pays arabe qualifié en coupe du monde. De plus, il demeure le seul entraîneur africain dans ce tournoi intercontinental. On le scrute sous tous les plans et on guette ses infimes gestes. Trop de responsabilités pèsent sur les frêles épaules de ce seul homme nommé Saâdane.

Assurément, les images insoutenables de 1986 défilaient en une fraction de secondes dans sa tête au moment du coup de sifflet final. Depuis un bail, il ne cessait de répéter que le haut niveau n’est pas une mince affaire et le fait de participer constitue en soi un exploit impensable il y a juste une année. Mais le peuple ne l’entendait pas de cette oreille car cela fait longtemps qu’il n’a pas goûté à pareilles fêtes après un interminable sevrage et une longue traversée du désert.

On ne peut pas sortir comme ça du néant à quelque chose de tangible. Il faut d’abord préserver cet acquis avant d’aller vers d’autres horizons. Selon sa légendaire habitude, l’algérien veut tout ou rien à la fois. Il ne connaît pas le juste milieu. Il ne sait pas positiver le présent avant d’aller de l’avant. Ceci fait partie de l’état brut de l’algérien. Les algériens sont une denrée à part dans le monde, ils sont uniques dans leurs approches. Comment alors expliquer la position inconfortable de ce supporteur algérien sur un pylône électrique alors que le stade de Polokwane n’était pas archicomble ? Qu’ils résident à Alger, Londres, Paris, Amsterdam ou Montréal, ils ne changent pas d’un iota leurs déductions quelque soit le prix à payer. C’est pour cette raison qu’ils scandent à tout rompre le fameux slogan lorsqu’ils se regroupent : « Les Algériens ! ». On dit qu’il est têtu jusqu’aux bouts de ses idées et de ses croyances même s’il perd tout à la fin des courses. Tout le monde, entraîneurs comme supporteurs, voyait Ryad Boudebouz comme entrant en seconde mi-temps contre la Slovénie sauf Saâdane qui veut aller à contre sens. Ils veulent voir en action le joueur de Sochaux qui n’est pas encore été consommé par le public comme Ghezzal l’est en ce moment. Il suffit d’un petit passage à vide pour qu’il soit jeté en pâture dans l’arène de la galerie. La gloire n’a aucune durée ni un espace précis.

En moins d’un quart d’heure, Ghezzal est donc passé du statut de super star à celui de la poisse de l’équipe. Après son renvoi dans les vestiaires, il est l’homme le plus recherché du pays, Wanted comme dans le Far West des films spaghettis des années soixante, le joueur le plus haï, le plus vomi. Il a hérité, malgré lui, du rôle de l’horrible. Toutes les langues se sont déliées pour inventer les histoires les plus invraisemblables comme celle de vouloir se faire volontairement expulser et se venger ainsi de son nouveau rôle de remplaçant ! Il est réclamé à la potence par les plus ultras.

Pourtant, les fans des verts se vouaient un culte de la personnalité sans précédent aux Ziani et consorts. Les voilà relégués maintenant au bas de l’échelle. Ils voyaient nos joueurs battre n’importe quelle équipe mais la réalité a rattrapé tout le monde. Ils ne vivaient que dans la virtualité, ils ne voulaient pas se réveiller, palper le réel.

Quant au Cheikh, du stratège, il est liquidé en un médiocre. Son sacrifice et son travail pour bâtir une équipe compétitive sont coulés en un temps record. C’est le mal de l’algérien. Il est capable de tout détruire en une fraction de secondes ce qu’il a construit pendant des années.

Maintenant que les esprits commencent à se regarder le visage sur une glace. Ce qu’a accompli l’équipe nationale ne reflète aucunement l’évolution des autres domaines politiques, économiques ou sociaux. Le football est le seul domaine où l’Algérie a progressé en un an de la 100ième place à la 30ème, dixit Mohamed Raourara.

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mercredi 9 juin 2010

Foot: Rama dit tout haut ce que d’autres pensent tout bas



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Article paru dans le quotidien d'Oran du Jeudi 19 juin 2010 sous le lien suivant:
-En format zippé pdf: http://www.lequotidien-oran.com/pdfs/10062010.zip

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« Je n'aurais pas choisi cet hôtel », a déclaré sèchement, il y a quelques jours, la jeune Rama Yade âgée d’à peine 34 ans et pourtant secrétaire d'Etat chargée des sports dans le gouvernement français, juste après que l’équipe de France de football ait posé les pieds en Afrique du Sud et élu résidence dans le luxueux hôtel 5 étoiles à presque 600 Euros la nuit à savoir le World of Pezula situé à quelques kilomètres de la ville de Knysna au bord de l’océan indien, sujet de la polémique qui a enflé ces jours-ci dans l’hexagone.

Les Espagnols en ASSIDUS Étudiants !

Pour étayer fermement ses dires, elle rajoute sans utiliser la langue de bois que « L'Espagne, par exemple, a choisi un campus universitaire". En effet, les Espagnols, constellés d’étoiles du Barça et du Réal, ont opté pour le NWU campus à Potchefstroom à 120 km au sud de Johannesburg. Comme ils l’ont d’ailleurs annoncé, ils ne cherchent que le confort pas le luxe en évitant un ostentatoire 5 étoiles. Pour ceux qui ne le savent pas, l’équipe ibérique est championne d’Europe des nations en titre et l’une des favorites pour le sacre final au pays de Mandela. Elle était première du classement mondial de la FIFA pendant plusieurs mois avant de céder la place il y a seulement deux mois au géant du football mondial le Brésil.

A titre comparatif, L'équipe d'Italie, actuelle championne du monde, loge au Leriba à Centurion, un lieu rustique dont le premier prix est à 120 Euros la chambre, même pas le prix d’un hôtel d’un certain standing d’Alger ou d’Oran, malgré le niveau de vie très élevé en Afrique du Sud. Les Argentins n'ont non plus investi dans le super luxe, ils ont élu domicile dans un centre sportif de Prétoria. Quant à l’équipe d’Angleterre, son dévolu s’est porté sur le Bakofeng Sports Campus à Rustenburg, à quelques kilomètres du stade où elle affrontera l'équipe des USA pour le premier match de ce premier tour. A tout seigneur, tout honneur, le recordman et quintuple champion du monde, le Brésil a fait dans le très classe en préférant le Fairway Hôtel and Spa à Johannesburg. Enfin, l’équipe du Portugal, du détenteur du record mondial des transferts, en l’occurrence Cristiano Ronaldo, habite carrément et modestement en plein milieu rural à la villa Lodge Hôtel à Mogaliesburg, au prix, tenez-vous bien, de 90 Euros la chambre !

Messieurs, Rendez-nous des comptes !

Pendant ce temps là, Rama Yade ne va pas par quatre chemins en poursuivant ses attaques contre les bleus que « Si la France va très loin, le choix d'un site proposant les meilleures conditions d'entraînement paraîtra judicieux. Par contre, si les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes, les instances devront s'expliquer. Il faudra logiquement en tirer les conséquences ».

Elle poursuit dans sa logique en ajoutant que « J'attends que l'équipe de France nous éblouisse par ses résultats plutôt que par le clinquant des hôtels. Moi je les ai appelés à la décence en temps de crise ».

A peine 24 heures se sont écoulées que la machine s’est mise en branle contre son point de vue qui sort un peu de l’ordinaire bien qu’elle soit issue du monde politique de la droite française et a vécu dans son pays d’origine le Sénégal jusqu’à l’âge de 11 ans où son père était le bras droit et secrétaire particulier du président Léopold Sédar Senghor. Peut-être a-t-elle réagi conformément aux conditions de ses ex-compatriotes et aussi, sans doute, elle a été prise de malaise de par son enfance difficile après que ses parents se soient séparés ?

La première à remettre de l’ordre fût sa supérieure hiérarchique la ministre de tutelle qu’est Roseline Bachelot qui la dépasse de 30 ans, en cadrant les dires de Rama qualifiés de politiquement incorrectes et en sa présence au cours d’une intervention face à la presse en déclarant que « Maintenant, allez stop, on est derrière notre équipe, elle en a besoin ». Au sujet de l’hôtel, elle insiste « la Fédération française de football a fait un choix. C'est elle qui en est responsable. Ca ne coûte pas un sou au contribuable ». En désavouant en public sa secrétaire d’état, elle termine « Il n'est plus temps de faire des polémiques. Chacune a son style».

Le SOULAGEMent du coup de gueule

Le coup de gueule, que la ministre de la santé et du sport a voulu boucler, a jeté un grand froid et un grand gêne au sein de la sélection Française et aussi au sein de l’opinion française avec comme d’habitude les pours et les contres.

Pour relancer le litige, le très respectable journal Français « le Monde » a organisé sur son site Online un sondage sur cette critique de Rama la rebelle. A l’heure de la rédaction de ce papier, sur presque 25229 sondés, 46.5% trouvent de telles dépenses totalement indécentes. 27.3% pensent que la secrétaire d’état a raison sur le fond mais le moment n’est pas bien choisi pour le faire. 5.5% trouvent que c’est normal que les sportifs de haut niveau puissent disposer de telles conditions pour préparer ce type d’évènement. Enfin, 20.7% estiment que Rama Yade n'est pas dans son rôle en critiquant ainsi les Bleus, elle devrait en être solidaire.

Suite à ce sondage, on remarque que l’opinion publique est nettement en faveur de l’indocile Rama contrairement au monde politique et financier.

L'ancien international marseillais Eric Di Meco et actuellement consultant sur RMC, est venu la réconforter en partageant son avis. « Je suis complètement d’accord », a déclaré l’ancien défenseur de l’OM. « D’autres nations auraient pu aller dans cet hôtel, mais ne l’ont pas fait par décence. Les joueurs et le staff ont toujours envie d’être dans les meilleures conditions. Quand j’étais joueur, je pleurais parce que j’avais envie d’avoir une belle chambre comme tout le monde ».

Il enchaîna que Rama Yade a voulu dire aux joueurs : « Déjà, vous ne nous faites pas rêver sur le terrain ni en dehors et en plus vous voulez le plus bel hôtel ! Alors il faudra rendre des comptes sur le terrain. Si l’équipe de France se fait sortir en poule, elle aura raison ».

PAS DE QUART, PAS DE PRIMES

Des pareils propos sortis de la bouche d’un ex-international et néanmoins détenteur de la Champion’s League, démontrent que le débat n’est pas entièrement clos comme le souhaitait la veille la ministre du secteur. Une vague de déclarations des politiques est venue envenimer les choses en répliquant à la juvénile secrétaire d’état, presque mise à l’amende. Que ce soit par sa famille politique ou par celle de l’opposition. Le président de la fédération française souligne quand même que les primes de matchs ne seront perçues que si l’équipe de France parvenait à être quart de finaliste.

Affaire à suivre, pourvu que le débat évolue dans la clarté et dans la transparence.

ET NOUS DANS TOUT CELA ?

Maintenant que la faille vient de s’ouvrir ailleurs, qu’en est-il exactement des nôtres ? Les verts sont-ils logés à la même enseigne que les bleus ? Le Mondazur Resort Hotel de San Lameer où résident nos capés depuis Lundi 7 juin n’est pas aussi mal que ça et n’a rien à envier aux autres. Il est aussi situé en face du même océan à quelques 150 km au sud de la ville de Durban. Comme rapporté su le net, cet édifice est aussi doté d'une piscine et de deux terrains de football, homologués aux normes FIFA et construits pour l'occasion. Pour les amoureux de la faune et de la flore, une réserve de rhinocéros au milieu d’une végétation idyllique couronne le tout aux alentours du lieu de résidence des Fennecs.

LA FIFA, UN EMPIRE FINANCIER

Comme tout le monde sait, chaque pays qualifié en Afrique du Sud recevra, de la part de la FIFA, une dotation d'au moins 8 millions de dollars (6.6 millions d'euros ou 66 milliards de nos centimes), une somme qui se bonifie au fur et à mesure du parcours de l'équipe dans la compétition. Par exemple, un quart de finaliste gagnera plus de 11 millions d'euros, et le champion du monde, environ 25 millions d'euros.

Même les clubs des joueurs engagés recevront aussi leurs dotations, pour un total de 40 millions de dollars. D’après les estimations, la FIFA s’attend à engranger 3.2 milliards de dollars de recettes lors de ce Mondial dont 2 issus des droits télévisuels.

Notons que la FIFA par la voix de son secrétaire général s’est aussi mise de la partie en appelant Rama Yade à plus de réserve en qualifiant au passage de non-sens ses révélations. On ne doit pas déranger de cette façon non diplomatique un ordre établi et défini.

LA COPIE ALGÉRIENNE DE RAMA ?

Chez nous, c’est presque devenu un tabou, vu la qualification de notre équipe en coupe du monde, de faire la moindre petite indélicatesse. A chaque fois que quelqu’un essaie d’élever un petit peu la voix sans qu’il soit mis machinalement sur le banc des accusés. Est-ce que notre clone de Rama Yade a le droit de parler du luxe dont nos protégés ont été choyés à Crans-Montana et à Nuremberg pour ne recueillir que des prunes à la fin des courses ?

Les 6.6 millions d’Euros des équipes qualifiées représentent une somme énorme par rapport au budget presque dérisoire de notre FAF. Le pactole alloué par l’instance internationale doit être aussi investi dans le football national qui a besoin de beaucoup de moyens d’abord pour la formation.

DÉPENSES EN FONCTION DU PIB ET DU SNMG ?

Rama Yade dont le pays est le 16ème PIB mondial par habitant est choqué par le luxe dans lequel baignent les hommes de Raymond Domenech au pays des Zulus. Quelle doit être la réaction d’un simple citoyen français par rapport à celle de Rama ? Pourtant cette dernière est habituée aux arcanes des fastes de la république française et des soirées mondaines parisiennes. Certainement plus du quintuple de ce qu’a ressenti la secrétaire d’état.

Les conséquences sur un Algérien, dont le pays est classé à la 88ème place du PIB/Habitant de l’année 2008, soit plus de 10 fois moins que celui de la France, seraient désastreuses à la puissance 50 !

Notre SNMG (Salaire National Minimal Garanti) suit la même tendance que le PIB par habitant par rapport à son équivalent français qui se situe à exactement 1344 euros bruts mensuel pour 35 heures hebdomadaires. Faîtes-nous les comptes, Messieurs les comptables !

Si on suit le raisonnement de Madame Yade, la nuitée à 600 euros revient à 57% du net du plus bas des salariés français. Cette même nuitée coûterait alors à un chanceux algérien par rapport à son compatriote smicard l’équivalent de 400 % son dû, de quoi nourrir une tribu !

MÊme la mort À la gorge !

C’est une folie qu’aucun enseignant chercheur local ne pourra se l’offrir ne serait-ce qu’une seule fois dans sa vie même s’il lui restera une nuit à vivre ! La bourse octroyée aux collègues de ce dernier lors des séjours scientifiques à l’étranger ne leur permettront même pas de passer la nuit dans un similaire bain maure de chez nous. Juste l’équivalent de 30 euros par jour entre hébergement, restauration et transport. Il faut serrer la ceinture jusqu’au dernier cran !

C’est l’une des raisons qui incitent nos universitaires à se rabattre dans des pays dont le niveau scientifique est parfois plus bas que le nôtre à cause du niveau de vie moindre comme le Maroc, la Tunisie, l’Egypte il n’y pas si longtemps ou la Syrie, devenue ces derniers temps la Mecque des enseignants et des trabendistes algériens.

N’est-il pas vrai, comme l’avait rapporté le quotidien El-Khabar dans son édition du 19 mai 2010 que 1800 enseignants algériens visitent la Syrie par an ? Une énigme qui a suscitée une note ministérielle adressée aux établissements après la réaction des universités syriennes qui n’ont pas la capacité d’accueillir un si grand nombre. Notre prophète nous a recommandé d’aller chercher assez loin la science même en Chine mais pas au point où nos « enseignants » fassent des chaînes interminables devant les bureaux de leurs homologues syriens qui ne possèdent peut-être pas le niveau requis pour se faire établir des lettres d’invitations, sésames pour l’obtention d’un stage à l’étranger. L’université Algérie en prend tous les jours de sacrés coups par ces effets négatifs de ce type.

LES PIEDS FAUTE DE TÊTE

Revenons à notre héroïne du jour. Notre sosie est-il en mesure comme la déchaînée Rama Yade, qui doit souffrir dans son for intérieur d’avoir lancé cette boutade dans le milieu fortuné, de demander aussi des comptes à notre sélection qui l’a déçue pendant sa préparation malgré les moyens déployés ?

Ou bien doit-il garder cette souffrance en lui-même et n’exprimer point un mot ou simplement le mimer par peur d’être taxé de quelque chose ?

Croisons les bras et prions pour que notre équipe nationale soit à la hauteur des espérances placées en elle et ne pas décevoir les millions de fans qui n’espèrent que la victoire pour oublier un tant soit peu les problèmes du quotidien qui sont mis au placard le temps d’un rêve, d’une vie virtuelle qui va encore nous transcender vers l’au-delà en espérant un réveil radieux.

Actuellement en pleine hibernation, tout le monde ne réfléchit ces derniers mois que par les pieds en attendant de retrouver dans un mois la tête et l’esprit dans un bon état.

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