mercredi 24 août 2011

La série continue

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Article paru sur le Quotidien d'Oran du Jeudi 25 Août 2011 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
- en format pdf: http://fr.calameo.com/read/000370446edb11c132ded
- en format pdf zippé: http://www.lequotidien-oran.com/pdfs/25082011.zip
- en format html: http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5157055
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Imaginons un instant qu’avant le déclenchement de l’étincelle du 17 Février 2011 des manifestants de Benghazi, Kadhafi sur les conseils savants de ses proches, aurait immédiatement ouvert le dialogue revendiqué par les manifestants. Il n’aurait certainement jamais connu un si dérisoire et triste épilogue offrant au monde entier, une fois de plus, une image désolante conséquente du sous développement du monde arabe où tout devant être strictement réglé par la loi des armes. Le feuilleton libyen ne semble pas s’arrêter en si mauvais chemin, il va encore produire d’autres victimes jusqu’à sa pacification totale.

Au lieu de tout cela, il est sorti, quelques jours après, telle une hantise, sur les écrans de télés du monde entier dans un discours provocant et défiant son peuple avec son fameux et désormais célèbre « Zenga Zenga, Dar, Dar, Beit, Beit, Sbebr, Shebr » qui a encore donné à l’univers médiatique un autre spectacle dérisoire, une autre facette de celui qui s’est cru après 42 ans de gouvernance, non pas seulement président, mais guide éternel et inspirateur de sa révolution dépassée par le temps et par l’espace.

Pire encore, il a installé sa famille dans son sillage en éliminant petit à petit la plupart de ses camarades du 1er Septembre 1969. Après le père, c’est au tour du fils Seif autoproclamé, officiellement sans aucune fonction officielle dans les faits, qui est apparu sur les petits écrans, d’un autre ton menaçant tous les libyens d’une cruelle fin qui prédisait à son pays un bain de sang indescriptible. Il n’a fait qu’approfondir son pays dans sa crise multidimensionnelle. Aucune autre issue n’était alors possible ni envisageable sauf celle de la violence.

Pas si loin que ça, en 2010, le père est allé jusqu’à causer une crise diplomatique avec la Suisse pour avoir osé arrêter l’un de ses fils en l’occurrence Hannibal pour maltraitances envers ses domestiques. Il se croyait tout permis avec ses pétrodollars. Le pays devient alors une histoire familiale avec la Libye à son exclusif service. Le père est allé jusqu’à appeler les musulmans à la guerre sainte contre ce pays pour une affaire de simples droits communs.

La messe est dite pour le reste de ses sujets. Ils n’avaient pas droit à la parole, celle du guide, du grand révolutionnaire leur suffisait largement. Il a toujours considéré ce peuple comme un petit adolescent mineur qui ne doit absolument pas réfléchir, créer ou proposer. Tout est lui insufflé par son extravagant chef spirituel. Pourtant il n’avait que 27 ans lorsqu’il avait pris le pouvoir sur un coup d’état. Les jeunes libyens d’aujourd’hui, qui ont son âge d’hier, n’avaient pas le droit de rêver ni d’imiter le chef dans sa révolution, il leur a déjà choisi l’élu heureux qui était son fils Seif tout désigné pour hériter tout le pays.

Il ne doit écouter que son éloquence où tout mot sorti de sa bouche était considéré comme une parole divine à dévorer à volonté. Il a créé son univers propre à lui, son temps s’est arrêté il y a quarante ans. Depuis, Il n’a plus évolué. Ses fantasmes se sont accentués au grand malheur de ses quart-citoyens. Il ne s’était pas fait monter pour rien sur le trône du « roi des rois africains » pourtant il haïssait à ses débuts révolutionnaires la royauté en destituant son roi Idriss de Libye. Les temps ont changé, la folie des grandeurs a fait sensationnellement son effet.

En poursuivant sa politique de la terre brulée, il a donné une occasion inouïe à l’occident, sous le couvert habile de la protection des populations civiles, de s’en débarrasser à moindres frais qui pourtant leur a ouvert toutes les portes et tous les champs pétroliers depuis que les sanctions de 92 imposées par l’ONU à son pays aient été levées.

Il est aussi revenu à de meilleurs sentiments en reconnaissant et en dédommageant l’occident pour tous les morts causés aux leurs après l’attentat de Lockerbie en 1988 et celui du vol d’UTA l’année suivante. L’occident avait fermé l’œil mais sans doute pour obtenir la part du lion sur les richesses de son pays. Par sa politique unilatérale et déformée, il s’est mis tout seul dans une position inconfortable de faiblesse devant l’occident identiquement à la situation d’aujourd’hui. Après l’économie, c’est le domaine politique qui est visé par l’occident grâce à ce nouveau dessein inventé.

Les insurgés réfutent l’idée de brader les ressources pétrolières de leur pays aux occidentaux puisqu’ils affirment ne respecter que les accords et les largesses conclus par Kadhafi à ces pays. Certainement, beaucoup de choses vont changer sur le plan géostratégique dans la région du fait de l’alignement de la future Libye sur les pays qui l’ont aidée à se débarrasser de celui qui se croyait être le guide suprême à vie.

On va dire que c’est tout à fait normal puisque dans les années 60, la plupart des pays du sud nouvellement indépendants, avaient suivi l’union soviétique et tout le giron socialiste dans leur idéologie pour les avoir aidés à se libérer du joug colonialiste. Notre pays n’a-t-il pas adopté l’option socialiste au lendemain de l’indépendante pour ensuite virer dans tout libéral une fois que le mur de Berlin s’était écroulé et la crise qui s’en est suivie ? C’est du donnant-donnant dans toute transaction politique ou économique. C’est ainsi que le monde des intérêts communs fonctionne.

Si les pays arabes avaient vu juste dès le départ, ils auraient aujourd’hui recueilli toutes les remerciements des nouveaux dirigeants et épargner ce pays d’une autre allégeance qui va bouleverser toutes les données de la région. Cela fait vraiment mal à les entendre louanger les mérites de leurs sauveurs. On les avait laissé se débattre tous seuls pour les voir ensuite tomber dans les bras de l’OTAN. On ne va pas les dénigrer jusqu’au bout ni les accuser d’aucuns remords. Ils ne vont plus nous écouter. Au contraire, ce sont eux qui vont nous reprocher de n’avoir pas répondu à leurs appels au secours aux pays supposés frères. Ce ne sont que les conséquences de nos politiques désastreuses à tous de points de vue qui ont mis en marge toutes les compétences et en laissant toutes les médiocrités s’installer dans la durée.

Pourtant l’affaire koweitienne est toujours présente dans les esprits pour nous rappeler que l’invasion de ce pays par Saddam a falsifié toute la carte de cette partie du monde. L’occident n’a fait que se combler des faux-pas inexcusables des gouvernants arabes en général. L’illégitimité de ces derniers les pousse à commettre encore plus d’erreurs d’appréciations du fait de l’absence de débats profonds au sein de leur société. Les voix des maîtres du moment priment sur tout autre choix. Ce ne sont pas de purs hasards de l’histoire si les pays arabes connaissent actuellement beaucoup de désordres à cause des problèmes laissés en suspens tels que les libertés individuelles, la situation des droits de l’homme, la faiblesse des systèmes éducatifs, etc…

S’il vénérait autant son peuple ou du moins s’il était éclairé comme il le prétend et s’il avait retenu les leçons tunisiennes et égyptiennes, il aurait pu éviter ce scénario catastrophe à son pays qu’il a dirigé pendant plus de 4 décennies sans donner la moindre occasion d’expression à ses gouvernés. Il aurait aussi pu déjouer tous les stratagèmes de certains cercles occidentaux à travers les réseaux sociaux d’Internet qui ont trouvé des terrains fertiles pour toutes les manipulations comme l’affirment certains autres analystes et experts depuis que les révolutions arabes se sont éclatées.

La meute est lancée et tous les médias du monde avaient ouvert des pages spéciales pour suivre en direct l’actualité qui s’accélère impitoyablement sur le terrain. Tous les observateurs ont vu la fin imminente sauf celui qui l’a déclenché par les erreurs d’appréciation commises sur les profondes aspirations de son peuple qui attendait de prendre sa revanche. On ne peut repousser l’histoire au-delà ses limites lorsque son heure ait sonné. Il n’a pas su entamer un dialogue à temps avec son peuple. Il a préféré être hautain. Ce n’était pas à la plèbe de décider mais c’était à lui de forger son destin.

Plus de 6 mois ont servi à défaire celui qui se croyait intouchable. Ce n’est pas encore fini avant que ce cauchemar causerait davantage de morts et ferait couler beaucoup de sang qui ne semble ne rien coûter. On doit retenir la leçon et la méditer à profusion.

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mercredi 17 août 2011

Vie d’humains et vie de chiens

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Article paru sur le Quotidien d'Oran du Jeudi 18 Août 2011 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
- en format pdf: http://fr.calameo.com/read/00037044663181c55c593
- en format pdf zippé: http://www.lequotidien-oran.com/pdfs/18082011.zip
- en format html: http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5156822
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En parcourant les pages d’un site internet spécialisé dans l’information en l’occurrence le « post.fr » consulté en ce 15 Août 2011, je me suis arrêté sur le titre suivant qui a attiré mon intention: « Des chiens mangent des merguez truffées d'hameçons ». En poussant un peu plus ma curiosité, je me suis dirigé sur le champ vers la page consacrée à ce fait qui paraît insolite par rapport à notre logique mais c’est un réel fait-divers qui a son importance dans les pays qui ont dépassé la défense des droits humains. Ils sont rentrés de plein pied dans une autre ère. Ainsi, les droits des animaux tiennent dans ces pays développés une place prépondérante avec des lois et des textes bien précis.

L’information rapportée sur le net parle de trois chiens qui ont failli perdre la vie en mangeant les merguez bourrées de pièges, ayant été, semble-t-il, jetées à travers la clôture des propriétaires des lieux. Deux de leurs pauvres chiens, un berger et un caniche, en mangent gravement un morceau. Le troisième, un labrador, n’a pas heureusement mordu à l’appât, grâce à l’intervention express de ses maîtres arrivés in-extrémis sur l’endroit du crime. Le vétérinaire de la famille est alors appelé immédiatement à la rescousse au chevet des souffrants. Ce dernier établit son diagnostic comme s’agissant d’un être humain. Les deux chiens, ayant cédé à leur gourmande tentation, sont évacués en urgence vers une clinique privée pour être opérés et sauvés d’une mort certaine. Ils sont maintenant sains et saufs au grand soulagement de leur famille d’adoption et des amis des animaux. Ils coulent de jours merveilleux grâce aux lois antécédentes votées en leur faveur par le parlement des humains de leur pays.

Après avoir s’être assurés de l’attentant avéré, les propriétaires ont aussitôt déposé une plainte en bonne et due forme à la gendarmerie la plus proche de leur lieu de résidence pour, tenez-viens bien, "sévices graves ou acte de cruauté envers un animal domestique". D’après la loi sur les droits animaliers dans ce pays, l'auteur du forfait risque jusqu'à deux années de prison et 30.000 euros d'amende !!! Si j’ai mis ici des points d’exclamation, c’est toujours par rapport aux nôtres. Au contraire, en lisant les commentaires des internautes dédiés à cette info, on ne peut que constater que le choc n’est que plus grand. Les internautes outrés, ne comprennent pas pourquoi des énergumènes de leur espèce ont attenté à la vie de ces paisibles chiens malgré la sensibilisation au sein de leur société sur les animaux maltraités.

C’est vrai que les animaux n’éprouvent rarement de la pitié dans notre société, ce fait qui peut être inédit si par malheur se passait chez nous, il aurait provoqué l’hilarité chez la grande majorité, m’a ramené à une modeste réflexion sur la question. Après les droits humains, les droits des animaux doivent tenir une place de choix au sein d’une société de surcroit musulmane. Notre prophète, que le salut soit sur lui, nous n’a-t-il pas prêchés de prendre soin des animaux où il est même illicite de calciner des fourmis ? N’est–t-il pas vrai qu’un hadith nous raconte comment deux êtres humains sont allés, l’une au paradis l’autre en enfer, pour avoir respectivement fait du bien et du mal à un animal ? Par ailleurs, nos imams nous ont toujours rappelés à l’occasion de l’Aïd du sacrifice qu’il ne faut absolument pas montrer le couteau au mouton à égorger pour l’occasion. Et pourtant, nous sommes assez loin de tout cela. Ecraser volontairement un chien ne signifie aucune chose car notre humain est loin d’acquérir ses droits les plus élémentaires. Dès lors se soucier sur ceux d’un animal, il n’y a qu’un pas à affranchir dans la ridiculité.

Je me suis dis que si les droits des animaux ne constituent pas une priorité, c’est que quelque part, les droits des humains sont malmenés et sans cesse éprouvés. Alors se déplorer sur les droits d’un chat ou d’un chien, passe pour quelque chose de presque anormale, voire absurde. S’attendrir pour un petit chaton peut laisser perplexe un humain qui n’a pas encore acquis les droits sommaires de la vie.

Un chien d’ailleurs peut se permettre de se soigner dans une clinique privée au prix fort avec toutes les commodités attribuées à un patient alors que l’humain de la rive sud peut attendre son tour toute une journée pour passer à la va-vite une consultation dans un semblant d’hôpital, crasseux et où il faut ramener tout de l’extérieur, de la piqure jusqu’à la couverture, si jamais il a la chance d’être hospitalisé.

L’humoriste Abdelkader Secteur a traité superbement ce phénomène dans un de ses premiers succès. Son One Man Show sur la question a fait le tour dans le pays et au sien de notre communauté à l’étranger. Son sketch de « Vie de chien », qui fait fureur là où il passe, parle de deux algériens qui sont allés en France et ont découvert le traitement avantageux et incroyable des chiens jusqu’à ce que Abdelkader Secteur et son amis les envient d’être à leur place ! Ils étaient étonnés que les chiens disposent parfois plus que pour les humains, de leur nourriture dans les rayons des supermarchés, leurs habits, leur coiffeur, leur concours, leurs jeux, leurs journaux, leurs voyages, leurs cliniques, etc …..et même leurs hobbies.

Abdelkader Secteur nous a fait mourir de rires avec cette histoire de chiens qui nous a fait sortir du fond de nous-mêmes cette jalousie des humains du sud envers les animaux de la rive nord, qui les trouvent mieux lotis que leur malheureux quotidien. Ils sont choyés, mangent à leur faim et vivent heureux. Que veulent-ils de plus ?

Comme le souligne le site Wikipédia, les défenseurs des droits des animaux jugent que les animaux ne devraient pas être considérés comme des objets à posséder ou à utiliser mais devraient être traités comme des personnes légales et des membres à part entière de la communauté humaine. Wikipédia rajoute qu’aux états Unis d’Amériques, des cours de "loi animale" sont dispensés dans plus de la moitié des écoles de droit.

Comme on le constate fort bien, Ils ne pensent plus à un avenir incertain. Abdelkader Secteur aurait pu nous faire un numéro sur la « Vie d’humains » mais chez nous. Avec son style. Il peut nous raconter des choses et nous faire éclater de rires, ce sacré Abdelkader ! Avis aux amateurs.

Voilà pour cette longue introduction.

Quant aux droits des humains dans ces pays, ce sont le jour et nuit entre les deux hémisphères. Lorsqu’on évoque les humains dans les pays occidentaux, cela relève presque du domaine du sacré. Les journaux télévisés de ces pays passent le plus souvent du temps à la une de leurs émissions sur une disparition d’une personne comme une exclusivité. Un kidnapping de personnes ferait sauter l’audimat. Une personne anonyme devient une célébrité autant l’importance d’un être humain est vénérable. Comme exemple, l’affaire « Grégory » en France n’en finit pas, après plusieurs décennies, de tenir en haleine tous les français.

Aux USA, les noms des morts du 11 septembre sont gravés sur les lieux de l’attentat. L’opinion américaine connait presque les détails les plus infimes de la vie de chacun de leur martyr. Bien que le nombre de morts que ce pays a fait dans le monde pour venger les leurs, ce dernier ne s’est pas totalement rassasié, même après la mort du cerveau prétendu. Un mort d’un côté doit valoir un certain nombre de l’autre côté.

Alors qu’en est-il de tout cela dans l’hémisphère sud, plus particulièrement dans les pays disons en voie de développement, pour ne pas rajouter un autre malheur et en entretenant l’illusion. On est encore très loin des pays émergents, on ne peut même pas y rêver tant les innombrables problèmes se sont presque volontairement entassés sans trouver les solutions adéquates. Enfin bref, passons sinon on va ouvrir une parenthèse qui ne veut absolument point se refermer si on lâche nos sens s’exprimer librement.

A travers le conflit libyen, on constate fort bien que les morts humains ne choquent plus personne dans nos pays. On en est certainement à des milliers de morts de part et d’autre des belligérants sans que cela fasse bouger pays les pays « frères ». Un millier d’humains de moins, c’est soustraire un millier de difficultés pour les gouvernants. Puisque nous ne nous respectons pas comme il se doit notre être humain, alors les armées du nord se réjouissent de cette aubaine. Par manque des droits humains chez nous, ils profitent allègrement de cette occasion pour nous bombarder et effectuer toutes les expériences inimaginables de leur armement. Des cobayes gratuits sont ainsi offerts sur un plateau en or. Ils ne vont pas quand essayer leurs armes sur leurs populations comme il se fait dans certains des nôtres. Depuis la seconde guerre mondiale, leurs terres n’ont jamais revu de guerres. Elles ne se passent désormais que dans nos territoires.

Ailleurs, on se bat à coups de débats et d’élections où les urnes dévoilent la volonté de la majorité. Chez nous, ce sont les armes qui grondent par manque de dialogue et de constantes concertations. Au contraire, on veut tout éradiquer pour rester au sommet de la hiérarchie et maintenir le chaos par le glaive.

Si l’OTAN poursuit ses attaques contre Tripoli, cette longévité réside dans le fait que cette dernière n’a subi aucune perte humaine jusqu’à aujourd’hui. Du côté des frères antagonistes, le bilan n’est pas clairement établi puisque qu’un millier de plus ne va émouvoir une opinion locale entièrement soumise. Sans doute, des morts à la pelle. Si l’organisation atlantique a choisi les frappes aériennes, c’est pour adopter le risque « zéro » de décès. Des morts dans ses rangs, peut renverser l’opinion des pays occidentaux en faisant marche arrière. Mais tant que les pleurs sont de notre côté, ils ne vont pas quand-même regretter leurs bavures.

En ce qui concerne le financement de la « libération » du peuple libyen, les avoirs gelés de la troupe à Khadafi sont là pour soulager l’Amérique et l’Europe endettées jusqu’à leur cou et vont même, pourquoi pas, puisque on y est en plein humiliation de nos conditions, subvenir à leurs besoins. Notre argent se trouve bien caché chez eux. En cas de conflit, comme c’est le cas libyen, c’est la loi du plus fort qui prime. On ne se fait pas prier pour bien se servir de ce beau butin se trouvant dans leur caisse qui a déjà fait le voyage et se trouve en lieu sûr avant que la première escarmouche n’éclate. C’est un nouveau subterfuge extraordinaire que l’occident a conçu pour s’accaparer les richesses des pays inintelligents qui oppriment leurs peuples et appauvrissent bêtement les leurs.

Des centaines de morts tombent comme des mouches tous les jours partout dans le monde arabe en Irak, en Syrie, au Yemen, au Bahrein, en Jordanie, pour ne citer que ceux-là, sans compter ceux ayant perdu la vie en Tunisie et en Égypte sans oublier notre chère Palestine qui endure le martyre. Mais puisque l’être humain n’a pas encore arraché tous ses droits dans nos pays, on continue ainsi de vivre en dessous de nos énormes potentialités par la faute de politiques bloquées et même en-deçà des animaux d’outre-mer qui n’ont pas encore obtenu le droit de manifester. Néanmoins, ils peuvent le faire en compagnie de leurs propriétaires pour exprimer leurs revendications comme l’en témoignent les diverses protestations des défenseurs des droits des animaux organisées périodiquement dans les pays qui ont dépassé ceux des humains. Pour ces derniers, beaucoup de chemin reste à faire dans nos contrées, sauf si, si, si…

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mercredi 3 août 2011

Ouf ! On l’a échappé belle. Et puis après ?

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Article paru sur le Quotidien d'Oran du Jeudi 04 Août 2011 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
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Dans la nuit du lundi 1 au mardi 2 août 2011, le monde entier, du moins économique retenait son souffle au moment où un vote crucial se déroulait pour décider du relèvement du plafond de la dette américaine en lui évitant ainsi un défaut de paiement de ses créances. Tandis que chez nous, c’est le début du mois sacré du Ramadhan où les algériens, en ce premier jour, se sont fait la guerre en s’affrontant dans les marchés en perpétrant une razzia sur tout produit alimentaire qui peut transiter par le tube digestif.

Aux Etats Unis d’Amérique, on prédisait la fin du monde, en Algérie, cet acharnement à la dépense sans limite est synonyme d’une imminente faim dans le pays. Une frénésie des achats qui ne tient compte ni des recommandations de quelques associations de la défense des consommateurs, ni des appels au calme du ministre du commerce, ni des religieux, ni des médecins, ni encore de l’augmentation des produits par les spéculateurs. Ici, il n’y a que l’estomac qui gère la tête et le reste du corps.

Rares sont ceux qui se sont souciés du dénouement de la crise financière du côté de l’oncle Sam, annonciatrice d’une probable crise financière mondiale. Et pourtant, c’est à Washington, plus exactement au Congres américain, que se jouait indirectement notre avenir digestif et rentier car c’est là qu’est placée une grosse partie de nos réserves de change sous forme de bons de trésor américain.

La question du placement de cet argent frais, recueilli à partir de notre sous-sol, suscite de moult interrogations parmi les spécialistes. Il y a ceux qui disent qu’il n’existe pas plus assuré que son placement en bons de trésor américain et il y a ceux qui affirment le contraire en préconisant une diversification des investissements. Il ne s’agit pas ici de faire un cours d’économie financière à la place d’experts mais de poser le problème différemment comme le perçoive une grande majorité des algériens.

Le commun des algériens, comme moi d’ailleurs, ne sait pas où se mettre la tête surtout que la chose financière n’est pas assez vulgarisée dans notre pays. On ne connait pas assez comment est géré le patrimoine financier des algériens. Il y a eu un semblant de débat lorsque la crise avait frappé de pleins fouets à nos portes dès l’année 1986 après le chute des prix des hydrocarbures et jusqu’à son paroxysme juste avant le milieu des années 90 où le FMI avait pointé le doigt sur nous jusqu’à ce que le nom de son PDG d’alors le français Michel Camdessus était devenu cauchemardesque pour nos rêves.

Tout le monde tremblait de crainte à la lecture des trois lettres du sigle de l’organisme financier international. Dévaluation et dettes étaient notre lot quotidien. Trouver un emprunt de quelques millions de Dollars était identique au parcours de combattant. Le pays était hanté par l’image de Camdessus. On ne voyait que lui pendant plusieurs années sur notre TV et nos journaux. Ses visites à Alger étaient annoncées à grandes pompes. C’était en quelque sorte notre sauveur et notre adversaire ce Docteur finances mondial ! On ne pourrait l’outrepasser. On s’accrochait à sa moindre petite déclaration et à ses mimiques sur notre pays.

C’était un cataclysme que chaque algérien ne veut, en aucun cas, le revivre. Et pourtant, on l’a échappé belle lors cette nuit du 2 août 2011. Personne ne peut vous assurer le risque zéro. On y est passé tout près de la catastrophe. Maintenant que les dizaines de Milliards sont présentes, on n’ose même pas regarder derrière soi et méditer sur les années maigres vécus et qui risquent de revenir à tout moment au galop.

Imaginons un instant ce que l’on pourrait renouveler comme malheureuse et misérable expérience. La ceinture aurait encore une fois servi à serrer sans pitié le ventre plus qu’il en faut. Si les USA s’étaient retrouvés en récession, cela signifierait pour nous finie l’embellie que le pays est en train de traverser. Cela veut dire également qu’on va revenir à la politique de l’endettement mais avec des conditions encore plus draconiennes. Pour un sou emprunté, on aurait hypothéqué toutes les chances que les enfants de ce pays aspirent à connaitre et à devenir.

On n’aurait ni honoré la dette extérieure de plus 30 Milliards de Dollars, ni construit l’autoroute Est-Ouest, ni goudronné les routes, ni emprunté à qui le veuille et à gogo, ni effacé les dettes des agriculteurs, ni augmenté les salaires plutôt les ponctionner, ni bâti des Showrooms de belles voitures à chaque coin de rue, ni supermarchés, ni vacances en Tunisie, au Maroc et en Turquie, ni Omra toutes saisons, ni réalisé des écoles et des universités dans chaque wilaya, ni logements, ni LSP, ni CNL, ni crédits, ni ANSEJ, ni climatiseurs, ni électroménagers., ni.., ni et ni…etc.

On aurait simplement découvert la face cachée de l’économie du pays. Ce serait malheureusement trop tard et dommage de l’apprendre en si mauvais chemin. Faute de savoir comment convenablement investir notre argent dans notre pays, on se retrouve avec des bons de trésor américain en toc sur les mains. On aurait aussi appris amèrement que notre économie ne repose sur aucune base solide mais construite sur un sable mouvant qui bouge à chaque petite secousse sentie à des milliers de kilomètres à la ronde de chez nous. C’est tout simplement la rente qui repart en fumée.

On aurait pleuré durant le restant de notre vie nos 173 Milliards de Dollars soutirés et non renouvelés de nos gisements et qui se seraient évaporés dans les cieux américains. On les aurait simplement possédés et cajolés pendant un laps de temps mais gâchés éternellement. On les aurait infiniment regrettés mais avec des « si », on ne pourrait refaire le monde et l’Algérie. Ce n’est qu’avec une politique pragmatique que l’on pourrait voir le jour à travers le bout du tunnel. On a besoin d’une Algérie réelle et non virtuelle telle qu’elle nous est présentée aujourd’hui.

On peut toujours avancer partout que la situation actuelle est due à une certaine politique économique d’un génie ou d’un expert descendu des cieux mais la réalité aurait rattrapé tout son monde. La question mérite d’être posée entre algériens et relookée. Il faut se projeter sur tous les scénarios possibles et les fins les plus imaginaires et non se contenter sur des schémas allant dans le sens du poil. Toute notre politique demande à être plus que jamais relancée, débattue, réfléchie et remodelée. Personne ne peut être, à lui tout seul, prophète en la matière. Une politique de fuite en avant ne déboucherait fatalement que sur un aboutissement néfaste.

Le passé récent de notre pays est là pour nous rappeler que la crise de 1986 a eu pour effets la révolte du 5 octobre 1988 et dont les conséquences dramatiques qui s’en étaient suivies l’avaient recalé derrière des petits états qui ne possèdent la moindre petite goutte de pétrole. On ne peut inlassablement fuir une situation qui requiert un autre dynamisme. Le pays a un besoin nécessaire de profondes réformes au lieu d’une marche à l’aveuglette. D’une Algérie qui réfléchit et qui devine le bon du mauvais présage. D’une Algérie où chacun de ses enfants aurait la place qu’il mérite. D’une Algérie saine, riche et prospère. Réveillons-nous ! Agissons avant qu’il ne soit trop tard pour nous et pour notre chère Algérie.

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