jeudi 27 décembre 2012

Des années qui se bouclent et se rebouclent


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Article paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 27 Décembre 2012 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
- en format pdf: http://fr.calameo.com/read/000370446c18efca5cccc
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Que dire de cette année 2012 qui s’achève avec toutes ses déceptions après avoir suscité des espoirs et des sensations à son commencement. Une année qui a vu le déroulement de deux échéances électorales, les législatives et les locales, n’ayant pas provoqué l’engouement attendu mais qui maintiennent presque le statut-quo précédent doublé d’une participation record de formations politiques dépassant de très loin la dose démocratique et dont on ne peut même pas les différencier par leurs sigles. Toutes les lettres de l’alphabet ont été à profusion utilisées sans que l’on ait pu trouver la recette magique pour attirer les foules mais en vain.

A un ami sexagénaire à qui j’avais demandé pour quel parti il avait voté pour ces élections. Malgré la multitude des partis et les choix proposés, il avait carrément opté pour le vieux parti unique. Quelles en sont les raisons selon lui ? Eh bien ! Il m’a répondu texto que c’est sur ce parti qu'il avait ouvert les yeux à l’indépendance du pays, que c’est celui-ci qui lui avait permis d’être scolarisé, de grandir sans soucis. C’est en quelque sorte le parti culte mais dont la mémoire appartient à tous les algériens.

Cette formation politique lui avait professé toutes les ficelles post-indépendance  à tricher, à être roublard, à être malin, à chiper aussi, à détourner, à bourrer les urnes, à fausser les chiffres, à mentir, à acquérir son logement et son lot de terrain en contournant les lois, à avoir son bon pour l’acquisition de sa première voiture de la défunte Sonacome, de son premier réfrigérateur ou son chauffage au temps de ces fameux souk el fellah, etc.

Je ne pourrais m’imaginer, m’affirmait-il, de changer une équipe pour laquelle j’ai tout gagné, qui m’avait permis d’avoir plus de droits que la moyenne des autres citoyens. Pour laquelle j’avais voyagé presque gratis et sans visa. Elle, qui m’a offert en fin de cycle un pèlerinage à la Mecque aux frais de la princesse pour se laver de tous mes péchés. Elle te permet de frauder et d’effacer toutes les traces à la fin de ta vie.

Loin de considérer ces élections de crédibles et pour lesquelles beaucoup d’encre avait coulé sous les ponts du pays, c’est donc un scrutin qui a été un refuge pour cette frange en voie d’extinction, du moins pour celle qui avait participé par la crainte d’un avenir des plus incertains en se réfugiant dans un passé qui n’a pas été, loin de là, des plus séduisants pour d’autres pans de la population. Cette gestion d’un passif de 50 ans, pour lequel nous subissons toutes les conséquences fatales et néfastes d’aujourd’hui. Un futur, il fallait le construire, pas comme il l’a été pendant toutes ces années d’indépendance où le pays a marché presque à l’aveuglette et sans aucun programme précis et sans faire les pauses nécessaires pour dresser tous les bilans et en rectifiant les tirs avant que ce ne soit pas trop tard pour le pays.

On continue à ignorer toutes les opinions de ce peuple et c’est là où se situent toutes les maladresses et les désillusions. On cherche plutôt à acquérir les appuis extérieurs en négligeant ceux de l’intérieur comme s’ils n’existaient nullement. La crise de la légitimité, inévitable à toute promotion démocratique, est là, présente, qui nous poursuit comme un vieux et perpétuel cauchemar qui nous hante depuis le siècle passé et qui nous gâche la vie par cette fuite continuelle en avant. Cette recherche de la légitimité nous ferait sortir du couple, hors-la-loi, qui vit tout son amour dans l’illicite engendrant une illégalité infinie.

Lorsqu'on voit un jeune qui ait contracté un crédit pour l’emploi des jeunes sans aucune garantie de remboursement, on ne peut que se demander sur la gestion des deniers publics par un gouvernement qui cherche finalement que la paix et à couver les conflits sociaux par une politique qui ne cherche qu'à calmer les esprits au lieu de résoudre sereinement les problèmes posés pas au détriment du trésor public et en esquivant toutes les altruistes solutions.

Lorsqu'un jeune qui vient d’acquérir son crédit vous annonce clairement et sans aucune réserve qu'il ne rembourserait point, aucun sou à l’état puisqu'il s’agit de sa part qu'il vient d’arracher auprès de la cagnotte nationale dont tout le monde continue de s’en servir allègrement au mépris des lois et de l’éthique dont doit se prévaloir tout dirigeant. Justement ce n’est pas un état de droits qu'on a érigé mais celui de la jungle où les plus forts boufferaient les plus démunis.

Un ami, pour qui son fils avait négocié un crédit auprès de la banque publique, m’a avoué que par ces mesures, l’état a détourné nos enfants des bonnes valeurs et du travail honnête qui ne doivent se mesurer qu'à la sueur du front. Comment se fait-il qu'un jeune homme qui n’a jamais eu à compter un million de centimes, encore mois à le posséder, puisse tout d’un coup gérer un capital d’un milliard de centimes pour lequel il n’ait dépensé aucune goutte de son front ? Au lieu que l’état réfléchit en relançant une économie qui est en panne, il préfère se dégager de ses responsabilités en distribuant de l’oseille à tout va identiquement comme lorsqu'on ne vend que du rêve pleins les yeux au début et à la fin remplis de déboires.

Le pays a besoin beaucoup plus de bons concepts, de projets concrets que d’argent dont on ne sait quoi faire lorsqu'on est en panne d’idées. L’argent ne peut être qu'une source de dépravation de la société s’il  n’est pas géré et dépensé de la manière le plus intelligente qui soit où chaque dinar ait sa grande importance. Il faut se comporter comme en temps de crise en retenant les leçons, pas en les oubliant comme l’atteste l’actuel comportement.

J’ai l’impression que l’on revit exactement la même fin d’année que la précédente où les choses n’ont point évolué, avec une dégradation en plus de la confiance en nos gouvernants qui prend chaque jour un coup de massue supplémentaire, augmentant ainsi à leur égard davantage de méfiance et de défiance. La solution ne pourrait résider qu'à un retour aux valeurs républicaines avec des urnes propres sortant des élus libres, compétents, intelligents et capables qui comptent beaucoup plus sur la perspicacité de leurs idées et de leur programme qu'à s’appuyer sur la main tendue éternellement.

Enfin, faisons seulement un souhait en cette nième fin d’année pour que nos rêves puissent enfin se réaliser. Une amertume de plus durant les 365 prochains jours et nous revoilà en fin d’année à tourner dans une boucle sans fin.
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jeudi 13 décembre 2012

Mais où sont-ils donc passés les bilans des assemblées sortantes ?


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Article paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 20 Décembre 2012 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
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Les choses se suivent et se ressemblent dans le pays avec ces assemblées qui arrivent les mains vides sans programmes doublées d’une gestion chaotique pour la plupart d’entre-elles et repartent incognito sans présenter le moindre bilan de leurs mandats passés à la tête des APC (Assemblée Populaire Communale) et des APW (Assemblée Populaire de Wilaya). Si les urnes pouvaient sanctionner comme il se devrait, on ne reverrait plus récidiver de sitôt ces mêmes esprits, avides plus que jamais du pouvoir et d’opportunisme, revenir au galop comme si ce peuple est d’une mémoire courte.

Dommage que l’électeur ne pouvait pas choisir convenablement dans ce patchwork de partis dont on ne peut les différencier que par leur identique ressemblance mises à part quelques très rares exceptions. C’est Moussa El Hadj et El Hadj Moussa. L’électeur est perdu à faire le choix douloureux et se refuge donc finalement en se jetant dans les bras de ses précédents bourreaux ne sachant pas ce qui pourrait lui arriver si jamais il opterait pour d'autres illustres inconnus. Tout est donc verrouillé en amont. La bonne option n’est plus possible. La lueur d’espoir est des plus sombres. Le plus surprenant dans cette affaire est de voir les mêmes partis, le plus souvent accompagnés des mêmes figures, repartir et refluer comme si de rien n’était puisqu'ils ne sont pas obligés de rendre compte, ni de se souvenir d’être passés par là lors des précédentes consultations. On ne peut que s’interroger pourquoi plus de la moitié des électeurs ne se déplacent pas aux bureaux du vote si ce n’est l’une des causes essentielles de ce jeu muré.

Ils ont besoin de ces citoyens mal-gouvernés que les jours des meetings pour leur promettre monts et merveilles et les harceler le jour du vote pour disparaître à jamais du décor, et réapparaître de nouveau durant la période électorale suivante et ainsi de suite. Et la boucle est bouclée. Certains visages nous sont tellement familiers du fait qu’ils sont devenus spécialistes en matière du clonage en émigrant d’un parti vers un autre pour chercher la bonne échelle, la bonne opportunité, la moindre occasion fouinant dans les plus infimes prétentions à leur mesure sans ne sentir aucune lâcheté ni un quelconque sentiment de trahison. Ils ne connaissent leur parti accidentel, pardon leur parrain, qu’à travers les sigles le temps de la campagne électorale pour les effacer de leur mémoire dans le cas d’une caution gagnante dans la distribution des quotas ou le cas contraire au soir d’une déroute électorale. Aucune éthique ne les émeut. L’important est de subsister dans les rouages de la gouvernance en fructifiant davantage leurs douteuses affaires.

Les élus de l’APN ont parfaitement montré le chemin à suivre avec ces 21 députés qui ont changé de camp depuis leurs élections en mai dernier comme le rapporte le Quotidien d’Oran de ce samedi 8 décembre 2012. Ils accèdent sous une couleur et s’agitent dans l'hémicycle sous une autre nuance. Ils défient ainsi toutes les lois de la nature. Qui dit mieux ! Ces élus qui changent de peau au gré de leurs rentes sont des sous-marins qui agissent à l’instar des caméléons qui prennent la tête d’une liste pour ensuite la livrer clés en mains à la liste antagoniste. Seuls les calculs d’intérêts occultes comptent le plus souvent.

Ils ne reculent devant rien pour assouvir leurs désirs même incestueux, ces assoiffés de la dominance par ce scrutin qui ne sanctionne guère la médiocrité et dont l’enseignement est de voir certains cauchemars revenir aux affaires, aux destinées des communes et des wilayas,  mais sous d’autres déguisements. L’adversaire d’hier devient aujourd'hui l’allié le plus sûr au détriment du citoyen. On s’en fout des idées d’un parti lorsqu'elles existent mais on n’est là que pour se hisser vers les cimes et s’échapper des damnés d’en bas. Peu importent les méthodes et les moyens d’y parvenir.

Si les assemblées ont tardé à s’installer ces derniers temps frôlant même les limites de la réglementation, ce n’est certainement pas par rapport à l’application des programmes des partis en question mais beaucoup plus dû aux postes à pourvoir et à la course aux gains. On ne peut que déplorer amèrement la violence qui a caractérisé l’installation des nouvelles assemblées avec l’affrontement des supporteurs des uns contre les autres avec comme toile de fond les dividendes de ces mêmes adversaires et un peuple dans sa majorité l’air hagard en spectateur totalement figé.

Dans ce pays, même si tu n’as pas de programme, ton nom suffit. Tu fais seulement semblant, le peuple saura le déchiffrer. Il lirait tes intentions sur les mouvements de tes lèvres. C’est un véritable dialogue entre sourds-muets. Tu n’a qu’à indiquer le sens du vent, les citoyens sentiront le bon coup à tenter. Peu importe ce que tu es maintenant, l’important est d’atterrir là où tu envisagerais de s’y poser. Par ces temps de misères politiques, il est plus facile d’être candidat à une élection que de rechercher un emploi pour un chômeur.

Un ami d’enfance a regretté de ne pas avoir présenté une liste des citoyens de la ville où il fallait choisir des candidats potables au prorata des quartiers de la cité. Ensuite, c’est la liste qui parlerait d’elle-même à la place des courtisans. Pas de meetings, ni de présentations de programmes, les physionomies des candidats suffisent à faire le reste. Ils dialogueraient par télépathie avec la population. Il suffit d’imiter le sympathique Charlot qui faisait rigoler toute la planète grâce à ses célèbres gestes mimiques. Et le tour serait joué. Toute la population serait, grâce à cette ingénieuse découverte, roulée durant tout un mandat dans la farine.

Par ces temps de marchandages des voix, l’heureux nouveau élu est choyé par tout le monde. Son téléphone portable n’arrête pas un instant de sonner. Il est assailli de tous les côtés. Les enjeux des milieux occultes sont terribles. C'est de ces desseins des nouveaux élus, pourtant bien présélectionnés à l’avance, que leur avenir en dépend. En aval, certains mauvais choix pourraient s’avérer néfastes. On peut rarement se tromper de cible. On l’appelle donc de tous les centres du pouvoir de la ville pour sonder ses faveurs et ses demandes. Il peut monnayer son acquis en monnaies sonnantes et trébuchantes.

L’essentiel est de bien choisir son camp. S’il préfère le camp adverse, ses jours seront plus que jamais comptés. Gare à celui qui oserait suivre le chemin inattendu, il serait immédiatement mis en quarantaine. Attention au virus qui pourrait faire des émules au sein des autres arrivistes si jamais, ils changeraient d’avis à 180 degrés. La chasse gardée est là pour veiller à toute mauvaise éventualité. Une surprise de dernière minute pourrait fausser tous leurs plans. Le système est là pour corriger tout hypothétique écart de voix. Que les sigles de sa formation soient LNF, NRD,  APM ou SMH, le plus important est la pérennité et la subsistance du clan.

Le citoyen sent qu'il est le dindon de la farce dans ces négociations entre les partis sortis des ténèbres du fond des urnes. Pourquoi ne serait-il pas possible de connaître ces tractations ? Est-ce un tabou que de les mettre à la connaissance de la population dont il s’agit en principe de leurs voix qui sont monnayées aux plus offrants en leur absence et au détriment de toute éthique ? Ces élus ont-ils été choisis selon leur faciès ou bien le sont-ils par rapport à leur programme, s’il y a lieu, de leurs partis respectifs ? Dans ce cas, quel programme va-t-il être adopté une fois ces assemblées installées ? Est-ce que ces nouveaux programmes vont-ils être connus des résidents de la cité ? Ou bien, va-t-on naviguer hasardement sans boussole ? Sur quels budgets et sur quelles recettes vont-elles compter les APC pour mettre en exécution leur programme ? Toutes ces questions restent pour le moment en suspens et sans réponse. Ne seraient-elles donc pas, comme d’habitude, liées au bricolage et au replâtrage ?


Est-ce que les prérogatives du wali et du maire, du président de l’APW seront-elles discernables ? Quels seront les rapports entre l’élu et le désigné ? Car le simple citoyen lambda ne fait plus la distinction. On ne sait pas si la réalisation, par exemple du siège d’une wilaya, d’une maison de culture ou d’un stade, font parties du programme de la wilaya ou celui du maire. On ne sait toujours pas si la construction d’un chemin de wilaya, d’une autoroute sont du ressort du programme du président de l’APW, de celui du wali ou du ministre en question.

Lorsqu'on regarde la loi n° 11-10 du 22 juin 2011 relative à la commune [1], et dans son titre III sur la participation des citoyens à la gestion des affaires de la commune, on constate sur le papier que les citoyens peuvent contrôler les élus. Certes, ce texte favorise la primauté du wali sur celui de l’élu qu'est le maire mais certains articles sont révolutionnaires pour peu que les citoyens revendiquent leurs applications effectives. En effet, l’article 1 de ce texte fondamental nous révèle que l’APC prend toute mesure pour informer les citoyens des affaires les concernant et les consulter sur les choix des priorités d'aménagement et du développement économique, social et culturel. Les supports et les médias disponibles peuvent mêmes être utilisés dans ce cas.

Cet article conclut dans son dernier alinéa que L’APC peut également présenter un exposé sur ses activités annuelles devant les citoyens. On a l’impression de rêver en lisant ce contenu. Qui est-ce qui empêche alors nos APC d'appliquer rigoureusement cette loi ? Où sont-elles les instances pour rappeler à ces mêmes APC l’application de cet article ? Il faut bien reconnaître que les citoyens ont une grande part de responsabilités de par leur démobilisation ou de par leur ignorance de la loi. C’est vrai qu’ils n’ont pas pris l’habitude d’exercer même partiellement leurs droits légitimes.

Quand on pioche plus loin dans le texte, l’article 14 nous rappelle que toute personne peut consulter les extraits des délibérations de l’APC ainsi que les arrêtés communaux. Elle peut même obtenir une copie. Et ce n’est pas encore fini, les séances de l’APC sont publiques et sont ouvertes aux citoyens de la commune et à tout citoyen concerné par l’objet de la délibération comme le mentionne clairement l’aliéna 1. On ne peut que se demander sur les réalités de l’application de ces articles sur le terrain.

Quant au texte relatif à la wilaya, la loi n° 12-07 du 21 février 2012 [2] et dans son article 26 est on ne peut être plus clair. En effet, l’article en question nous rappelle que les séances de l’APW sont pareillement publiques. C’est-à-dire que n’importe quel citoyen peut assister librement à ses sessions si l’on comprend bien. Mais la loi ne précise pas clairement les conditions de son application. De mémoire d’algériens, on n’a jamais entendu ni lu que de simples citoyens aient pu accéder aux séances des APW à travers le territoire national.


Enfin, on ne peut que regretter que le pays rate encore des occasions inouïes de revenir sur la scène démocratique par la grande porte de la gouvernance locale d’abord afin d’effacer les corruptrices traces du passé. On voit même une régression à travers la bouche même du président de la Ligue Algérienne des Droits et de l’Homme qui parle de conduite mafieuse en évoquant le marchandage des voix au sein de ces assemblées locales [3]. Quant à la secrétaire générale du Parti des Travailleurs, elle assimile ces manœuvres dignes de la mafia sicilienne [4]. On remarque au passage le mot « Mafia » qui ressort le plus de ces deux fortes déclarations. L’avenir de ces assemblées ne s’avère qu'incertain mais la rente pétrolière est toujours là omniprésente et omnipotente pour permettre tous ces excès tant que tout le monde trouverait la bonne cuillère à sa bouche, dorée et pleine, à satisfaire tous ces gosiers toujours non rassasiés.


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Références:





  
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mercredi 5 décembre 2012

Sweden made in Algeria


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Article paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 6 Décembre 2012 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
- en format pdf: http://fr.calameo.com/read/000370446f0a2ef57fe11
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http://lequotidien-oran.com/pdfs/06122012.zip
- en format html: http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5176413
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Un article, d’il y a quelques semaines, lu sur El-Watan Online à la date du 31 octobre 2012 [1] avait attiré fortement ma curiosité. Il s’agissait d’un papier sur la journée algéro-suédoise qui s’est déroulée les 30 et 31 octobre 2012 aux portes d’Alger plus exactement à Bordj El Kiffan, parrainée par le ministère du transport algérien, organisée par l'ambassade de Suède en Algérie et la direction des transports de ce pays, et qui avait regroupé plusieurs experts sur la sécurité routière des deux pays en l’occurrence.

Quoique de plus normal qu’un séminaire ordinaire soit organisé dans le pays comme tant d’autres au cours de l’année mais celui-ci était d’une extrême importance. En effet, il traitait d’un fléau qui touche le pays de plein fouet à savoir les accidents de la circulation routière, de ses conséquences désastreuses avec un nombre annuel assez important de décès et des handicaps que la route algérienne ne cesse de provoquer chaque année avec toutes les séquelles fatales, tant familiales que sanitaires, qui s’en suivent.

Cette rencontre avait pour but l’exposition de la vision suédoise sur la réduction du nombre d’accidents dans ce pays, comme le rapporte l’article en question, ainsi que son éventuel adaptation à l’équation Algérienne. Il est rappelé que ce pays scandinave qui dispose d’un parc automobile qui est sensiblement le double de celui de notre pays, a presque « Zéro accident de la route » avec l’adoption de ce plan des plus rêveurs.

En effet, le nombre de décès du aux accidents de la route en terre suédoise est de l’ordre de 300 morts par an ! Contrairement à la nôtre qui fauche chaque année 10 fois plus d’algériens (3305) selon les toutes dernières statistiques qui ont quelque peu diminué par rapport aux années antécédentes suite certainement à l’application des dernières mesures mais qui demeurent très largement insuffisantes face à l’indiscipline humaine qui en est la cause principale.

Ces résultats catastrophiques incombent donc principalement à l’être humain, le conducteur qui devrait être donc reformaté pour l’application de ce plan de secours suédois. Mais pour arriver à ce résultat oh ! Combien songeur, les suédois nous dépassent de très loin dans de nombreux d’autres domaines avant d’arriver à cette merveilleuse leçon. Nous n’allons pas tous les évoquer ici mais nous essayons d’en prendre connaissance dans quelques secteurs seulement où il est question  de recueillir le produit fini que constitue le citoyen suédois qui deviendrait un conducteur gouvernable à souhait et qui suivrait avec conscience toutes les démarches prises par les autorités de son pays.

Nous allons commencer par le commencement, au départ de la formation du petit suédois qui va passer d’abord par les mailles de l’école de son pays. Nous ne sommes pas ici pour rappeler toutes les performances du système éducatif de ce pays qui est l’un des meilleurs au niveau mondial et c’est sans doute là l’une des clés essentielles de la réussite de ce pays à avoir un citoyen adulte qui ne faille pas à ses devoirs avec en retour la pleine possession de tous ses droits.

Dès son entrée à l’école donc, l’enfant suédois est totalement pris en charge comme l’atteste les différents rapports PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) de l’année 2009.  Le rapport triennal de PISA qui existe depuis 2000 est un ensemble d'études menées par l'OCDE (Organisation Européenne de Coopération Economique) qui évalue les performances des systèmes éducatifs des pays membres ainsi que ceux non membres qui veulent évaluer leur éducation par rapport à d’autres pays en se frottant aux normes internationales. Rappelons que l’OCDE regroupe en son sein 34 pays membres, pas tous européens, les plus riches de la planète parmi lesquels figurent les pays du G8 excepté les pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ainsi que ceux du tiers-monde.

Les derniers résultats PISA des études menées en 2009 [2]  montre bien la très bonne place occupée par la Suède. On ignore, à l’heure où nous marchons à l’aveuglette, quelle serait notre place si notre pays décidait par exemple de concourir à ce programme PISA à l’instar de la Tunisie et d’autres pays arabes. J’ai la crainte qu’encore une fois, la déception soit encore frustrante au sein de nos rangs.

Maintenant si nous consultons l’index mondial de démocratie (Democracy Index) [3], la Suède figure parmi les pays à démocratie complète (full democracy) en compagnie de 24 autres pays qui représente 11,3% de la population mondiale qui vit sous ce régime libre. Notons bien que la Suède est classée actuellement à la confortable et enviable quatrième place qu’elle n’est pas prête de céder pour rien au monde. Il faut remarquer que notre pays occupe dans ce même classement la 130ème position sur un total de 167 pays. Aucun commentaire n’est possible !

Enfin, si nous voulons aller vers le monde de la perception de la corruption à travers le baromètre de l’organisation mondiale non-gouvernementale Transparency International [4], là aussi, ce pays scandinave est à l’avant-garde des nations où la transparence dans le monde des affaires est des plus incomparables au monde avec une autre 4ème place dans le dernier classement de 2011 sur une note de 9,3 points sur la note maximale de 10. Quant à la note de notre pays, elle est médiocre avec un dérisoire score de 2,9 points et se voit à la 112ème position au classement sur un total de 182 pays. Là non plus, aucune comparaison n’est possible.

Et comme les échecs se suivent et se ressemblent, l’institut britannique de recherche (Legatum Institute) dans son dernier rapport de 2012 [5] sur la prospérité mondiale de 142 pays à travers la planète, nous situe à la non moins embarrassante 100ème place malgré les centaines de milliards de dollars de la rente pétrolière et le matelas financier dont dispose notre pays. Rappelons que cette étude se base sur 8 critères essentiels que sont l’économie, l’entrepreneuriat et les opportunités, l’éducation, la santé, la gouvernance, la sécurité, les libertés individuelles et le capital social. Au passage, notons que les pays voisins que sont le Maroc et la Tunisie sont classés respectivement aux 73ème et 78ème rangs. Comme quoi, l’argent ne fait ni notre bonheur ni notre prospérité. Quant à la Suède, elle est toujours aux premières loges en se hissant au 3ème rang mondial. On remarque que la fiabilité de ces différents rapports n’est plus à démontrer avec cette extraordinaire convergence.

Si nous continuons à comparer les performances des deux pays, on pourrait aller jusqu’à l’infini sans que l’on puisse rencontrer des points communs. Si cela n’est pas possible, on douterait fort qu’on le soit pour l’option suédoise avec le risque « zéro accident». Commençons d’abord à bâtir les bases nécessaires avant de tenter d’avoir les résultats escomptés avec cette recette à la suédoise. Tout serait voué à l’échec si on ne regarde pas là où il faut sans se détourner du regard des solutions adéquates pour le développement humain de ce pays. Une dernière question que je poserais aux lecteurs de ce modeste papier et qui est à méditer: quelles seraient alors les attitudes du conducteur algérien s’il émigrait en Suède et que son homologue suédois prendrait le chemin inverse ?

Références :






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mercredi 28 novembre 2012

A quand le miracle ?


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Article paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 29 Novembre 2012 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
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- en format html: http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5176133 
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Jamais les candidats à ces élections locales n’ont été aussi tournés en dérision sur la toile que ces derniers temps avec la terne et morose campagne électorale qui s’achève dans un pessimisme lourd, plus particulièrement sur le réseau social de facebook ainsi que sur les quelques nouvelles télévisions privées qui arrosent le pays. Le pitoyable candidat à ces élections locales est taillé comme un vulgaire opportuniste qui ne cherche qu'à s’agripper à l’échelle pour escalader jusqu’à la porte du sésame et faire comme ses prédécesseurs en se servant allègrement et en oubliant les siens une fois arrivé au sommet. Pour la plèbe, les candidats sont vomis de partout et aucune circonstance atténuante ne leur est consentie avant même d’arriver à destination. Si la vox populi les traite ainsi, c’est quelque part ils ont en marre de ces élections qui n’améliorent guère leur quotidien et qui n’apporte aucune légitimité en poussant à perpétuité la crise profonde de suspicion entre gouvernants et gouvernés.

Pour une grande majorité, du moins ce que l’on perçoit le plus souvent, c’est encore une fois de plus de l’argent jeté par les fenêtres. Le magot colossal des 3100 milliards de centimes (390 645 460,11 Dollars Us [1]) allouée à ces élections aurait pu faire le bonheur de nombreux algériens nécessiteux qui en ont un grand besoin. Chacun estimerait ce qu'on pourrait faire comme projets avec cette somme qui dépasse l’imaginaire. On a vu, comme ce fût le cas lors des années maigres et des ponctions sur les salaires, comment les riches emprunteurs occidentaux du FMI nous faisaient signer toutes les concessions inimaginables et les restrictions les plus contraignantes pour un quelconque prêt de quelques millions de dollars. Décidément  les leçons du passé ne sont plus retenues, elles ont été vite épongées.

On retiendrait que durant ces présentes années fastes, l’Algérie a consacré pour ces présentes élections une facture qui vaut le triple ce qu'ont coûté les mêmes élections françaises aux contribuables de ce pays pour un nombre d’électeurs nettement supérieur [2]. Notre pays regretterait un jour cette manne pétrolière qui au lieu de nous prémunir d’un avenir incertain, est en train de nous entraîner vers un point de non-retour, vers l’irréparable qui pourrait toucher à tout moment le pays si jamais une crise surviendrait.

Ce matelas financier dont se vantent les autorités, n’est nullement le fruit d’une quelconque relance économique ni le résultat de notre sueur. C’est une offrande tombée du ciel, gaspillée outrancièrement et abusivement sans aucun calcul ni aucun soucis même mineur comme si elle n’émane pas de notre sous-sol. Malgré leurs fiables économies qui disposent de toutes les technologies, les pays européens vivent une crise terrible ne comptant absolument sur une rente providentielle dont notre pays croit qu’elle est éternelle. Le réveil serait dur. Et puis au moins si ces élections nous apporterait un plus, on pourrait faire des exceptions. Mais s’ils ne font que nous projeter vers l’abîme, la déception ne serait que grande.

La campagne électorale s’est terminée comme elle avait commencé dans l’anonymat presque total avec la quasi-absence des citoyens qui n’étaient guère intéressés et pourtant ils sont les plus concernés dans cette affaire et dont ils payeront chèrement les pots cassés dans un futur proche ou éloigné.
Lorsqu’on passe devant les permanences de circonstance de ces partis, on constate qu’elles sont quasi-vides. On remarque également des affiches de tous les formats et même dépassant de loin les grandeurs natures des têtes des candidats et dont le prix de revient de ces posters serait certainement exorbitant. Tant que les 3100 milliards sont présents, on ne prête aucune attention aux coûts, à ces futilités comme diraient d’autres. Les individus qui assurent ces permanences dont on ne sait s’ils sont militants ou ayant été recrutés pour la kermesse, n’osent même pas aborder les badauds par crainte d’être expédiés sur le champ avant de commencer à jouer leur numéro.

La chose la plus grave à méditer, c’est l’usurpation des fonctions. Un candidat étudiant de son état peut s’arborer le plus normalement du monde du titre de professeur universitaire sans que cela puisse choquer l’opinion publique. Il n’a pas la crainte d’être démasqué même s’il se prend en spectacle. Dans un pays qui se respecte, ce mensonge pourrait être passible d’un procès en bonne et due forme intenté par l’administration responsable quant à la régularité de ces élections. Comment considérer cet état de fait si ce n’est du faux et de l’usage de faux.

Quant aux partis, ils ne s’offusquent guère de ces dérives morales car la tendance semble se généraliser dans tous leurs états-majors. Quoique la profession ne soit pas importante de la mentionner dans le cadre politique, on doit d’abord faire valoir ses idées et le programme de son mouvement s’il existe réellement et bien sûr s’il est réalisable sur le terrain. En principe, c’est uniquement sur son projet de société à défendre qu’on peut recueillir les voix du suffrage.

Puisque la fonction semble primer sur le politique, un simple fonctionnaire à Alger est  ainsi présenté comme un cadre supérieur de l’état dans son patelin. Un planton dans un établissement public s’exhibe tout simplement pour les besoins électoraux de la profession enviable de cadre universitaire. On ne peut que se poser la question si ces partis ne doivent pas demander des attestions de travail avant de porter la mention de la fonction sur leurs affiches. Ça y va de l’éthique. Ces constatations consomment ce qu’il peut en rester comme crédibilité à ces formations. Puisqu’on y est en pleine déconfiture, on se demande si on n’exige pas un casier judiciaire à ces futurs postulants à la course. On apprend de la voix des citoyens qu’untel ait été condamné pour telle ou telle affaire mais lorsqu’on le voit en haut de l’affiche, cela laisserait des traces indélébiles dans la mémoire des éventuels électeurs. Un candidat doit être au dessus de tout soupçon si les institutions du pays assument leurs prérogatives.

D’autre part, la grande majorité des partis qui activent sur la scène nationale ne sont nullement consciencieux du futur qui menace notre pays. Si on regarde leurs candidats locaux, on ne peut que se lamenter sur le sort qui attend leurs futurs administrés. Savez-vous comment procède-t-on pour la plupart des partis pour choisir leurs candidats de leurs listes ?  Un parti, c’est juste une couverture et un cachet  pour ces prétendants au trône, ni plus ni moins. D’ailleurs, on remarque des têtes qui s’étaient présentées lors des élections législatives sous d’autres bannières en changeant cette fois-ci de veste en émigrant vers d’autres formations politiques plus avantageuses selon leurs appréciations. On ne sait pour quelle raison, s’il s’agit de programme ou de l’aura du grand chef et de ses entrées au sein du système . D’abord, on cherche à être parrainé par un « grand » parti dont les sigles ont toujours sonné plus fort dans le commun des algériens.

Le parrainage ne suffit pas à lui tout seul, il faut viser les meilleures places dans la liste. Si on n’arrive pas à décrocher la tête, les 4 ou 5 premières places seraient intéressantes à les convoiter surtout avec les éliminatoires à 7% pour ce scrutin local. Cette différence 2% par rapport aux élections législatives a sa grande importance, elle augmenterait considérablement les chances de réussite dans cette loterie. Si on additionnait tous ces 2%, on pourrait glaner beaucoup de sièges à pourvoir aux suivants du répertoire.

Pendant que les va-t-en-guerre se préparent à un autre conflit à nos portes en menaçant la stabilité et la sécurité du pays après celui de nos frontières de l’est et qui est encore loin à retrouver ses marques, on continue à végéter avec cette fuite en avant pour des élections déformées à l’avance ajoutant une autre illégitimité à l’actuelle et qui accentue davantage la crise de confiance que traversent les citoyens vis-à-vis des autorités.
Pour s’immuniser de tels chantages, tant intérieurs qu’extérieurs, un pays comme le nôtre, a besoin d’une légitimité forte issue d’un scrutin transparent à la mesure des grandes aspirations de ce peuple. Nous avons besoin d’un état qui jouerait pleinement son rôle de grande nation qui ne se fait pas tout petite à la moindre secousse qui hypothéquerait son avenir et accroîtrait tous les doutes.

Références:



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jeudi 25 octobre 2012

Les Commandements du chef


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Article paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 25 Octobre 2012 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
- en format pdf:http://fr.calameo.com/read/000370446e0dc5de3e990 
- en format pdf zippé: http://lequotidien-oran.com/pdfs/25102012.zip 
- en format html: http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5174694
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Un futur chef est né pour être chef. Il ne sait pas quand mais cela dépendrait des raccourcis et des chemins tortueux qu’il va emprunter sans être détourné de son point d’atterrissage. Parfois, il l’acquiert par héritage, quelquefois par procuration ou par vocation, le plus couramment par cooptation, rarement par hiérarchie.

Dès son jeune âge, la graine du commandement se révèle en lui telle une prophétie qui lui prédirait la destinée royale dont il ne cesse de rêver depuis déjà embryon dans le ventre de sa maman. En se rapprochant de plus près de sa cible, les gênes de la chefferie résonnent en son intérieur et se développent exponentiellement en son sein. Il va utiliser tous les moyens catholiques ou non pour aboutir à ses pulsations. La voie est toute tracée pour la suivre jusqu'à son destin convertissant ainsi l‘imaginaire en réalité. Il est fait pour commander la plèbe, absolument pas pour supporter sa charge. Il est programmé pour être en haut de l’affiche, jamais de la vie en bas.

L’aplaventrisme est son sport favori. Il ne recule devant rien pour toucher le gros lot. Il est là pour durer le plus longtemps possible au sommet de l’escabeau tout en évitant tous les pièges inimaginables qui pourraient l’éjecter de son trône. Sa stratégie est de ne plus regarder vers le bas, les sourcils toujours dirigés vers les cieux. L’alternance est bannie de son vocabulaire étroit et limité. Pour ça, il est rusé et malin à la fois à atteindre son objectif. Il est capable de formater l’amitié d’un camarade d’enfance en passant sur son corps identiquement à un bulldozer. De toutes les façons, il n’a pas d’amis sauf ceux de circonstances dont il s’en débarrasse le moment venu, une fois usés et abusés. Ses ennemis et ses adversaires, on ne peut plus les compter sur son itinéraire à cause de ses combines non conformes ni académiciennes.

Avant d’accéder au poste supérieur de la responsabilité qui lui est pronostiquée, l’inconnu x doit d’abord commencer par se faire tout petit pour ne pas se faire remarquer comme un mauvais élève envers le garant qui devait le cautionner. Il doit être sage, surtout ne jamais le contrarier.
Sa revanche y est pour bientôt. Ce ne sont pas les compétences qu’on recherche en lui mais sa docilité et sa servilité envers son direct supérieur et dont ses prérogatives lui ont été depuis longtemps confisquées.

Il ne place pas un petit mot lorsque son grand chef prend la parole sauf si on le lui ordonnerait. Il l’utilise le plus souvent pour la mesquinerie et la brosse. Il doit être un « cheyatte » de première classe pour candidater à l’emploi visé. Il doit passer par le rôle du fou dans la cour pour amuser la galerie. Il doit aussi jouer le clown si le besoin l’exigeait. Il doit encenser son chef jusqu'à dépasser l’overdose, en le caressant constamment et infatigablement dans le sens du poil, jamais en contresens de son dessein.

En aucun cas, le postulant ne doit arrêter le chef de s’exprimer sinon c’est l’échafaud qui attendrait terriblement celui qui oserait le défier. Le courtisan est là pour l’écouter des heures et des heures sans broncher ni donner l’impression de se lasser. Il doit apprécier chaque mot, chaque phrase, chaque ponctuation comme dans un discours religieux. Il doit boire ses lettres prononcées comme une lotion magique qui doit le propulser pour un aller, sans retour, vers l’apogée. Il n’a pas le droit d’ouvrir le bec mais uniquement acquiescer de la tête et en ayant l’échine courbée. Il doit lui obéir matin et soir au doigt et à l’œil, toujours au garde-à-vous et les paupières grandes-ouvertes sans ne rien bouger. Il pourrait être appelé vers minuit ou deux heures du matin au chevet de son bienfaiteur sans oser broncher. Il doit être présent tous les jours pour sentir le moindre suspect et les infimes battements qui rôdent aux alentours. Il doit humer tous ses gestes en attendant que son heure ait sonné.

Il doit être l’œil et l’oreille du patron, lui rapportant immédiatement le plus insignifiant des ragots surtout sur ses adversaires qu’il doit les abattre un à un de son chemin. Il doit subir toutes les colères et les humiliations de son chef devant l’assistance proche ou en public. Il doit lui montrer promptement son total et indéfectible soutien lors d’un passage à vide qui lui surviendrait. Il doit jouer l’hypocrisie jusqu’à son passage au grade. L’essentiel est d’être patient dans l’antichambre du patron prêt à rugir aux moindres claquements des doigts. C’est aussi ça la rançon de la gloire qui l’attendrait au tournant.

En présence de son grand chef, il se comporte tel un toutou enchanteur mais en son absence, c’est un tout autre personnage. Il prend l’exemple de son chef pour les exercer à ceux d’en bas. Il doit sévir avec son gourdin à la main lorsque son grand manitou lui donne l’ordre de calmer les esprits chauffés. Il s’acharne sans réfléchir sur ses proies sans qu’aucun brin de sentiment ne l’envahisse. La quiétude et le repos de son employeur sont plus importants que tout autre remord, c’est son avenir et sa carrière qui seraient en jeu si jamais surgirait un mince pépin. Il doit montrer ses capacités à écraser les inférieurs et tout ce qui peut le déranger dans sa fulgurante ascension. Il doit les mater afin que leur écho n’arriverait nullement aux oreilles de son supérieur et le dérangerait dans son somme profond. Il est là pour veiller à sa tranquillité et au maintien de son règne et de sa suprématie.

Notre homme connait le système jusqu’aux bouts des ongles pour qui grâce à ses magiques recettes continue de s’éterniser. Il a bien compris ses rouages pour escalader vers les cimes. Le chef sait aussi favoriser les siens, son mot doit primer sur ceux des autres subalternes. Les subordonnés doivent se réjouir de toutes propositions du chef comme si elle sortait de la bouche d’un messie. Ils sont là pour s’abreuver sans pouvoir montrer la moindre répugnance des paroles du premier responsable du cartel. D’ailleurs, on ne vote jamais à bulletin secret lors des rares réunions, ils sont là pour approuver à l’unanimité les offres retenues à l’avance et décidées bien avant la tenue de la réunion. Ils sont ici que pour la forme à entériner les choses tramées dans son cabinet noirci et dont le fond est scellé dans l’ombre. Aucun débat contradictoire ne devrait être permis. Tout doit être extrêmement, en amont et en aval, verrouillé.

Nulle contestation dans le discours ne doit émaner du conseil. L’unanimisme est de toute rigueur. On ne vote même pas à mains levées mais lorsque le grand chef demande s’il y a objections, tout le monde baisse les yeux, ensuite la tête et finir pas s’aplatir sous la table en poussant plus loin les pieds. On ne peut affronter son maître les yeux dans les yeux. C’est un affront qui peut coûter très cher dans une fonction. Les autres petits responsables ne sont pas d’accord sur la prise des décisions qu'une fois sortis du conseil les bouches cousues et dehors l’air insatisfait mais pas une syllabe à l’intérieur du cagibi. Même si le chef confond secteur public et secteur privé, en utilisant les moyens publics pour ses proches et ses amis, nul ne doit souffler une quelconque perception. C’est normal, c’est le chef où tout doit être mis à son ordonnance. Il s’en sert comme il veut, comme il l’entend et à sa guise à profusion.

Ils chuchotent ou ils miment quelques mots incompréhensibles à un centimètre des tympans des uns des autres sans que l’on puisse saisir un seul mot aux environs. Mais là encore, attention les murs peuvent avoir des oreilles. Le grand chef dispose d’une ouïe très puissante dans les couloirs et les bureaux situés à l’extrême. Ses yeux sont aussi partout telles des caméras dissimulées dans tout le domaine. Ses pupitres scrutent tout mouvement suspect ou attroupement de plus d’une moitié de personne. On veille bien au grain tout éventuel marmonnement. On met au parfum les fidèles parmi les fidèles mais en catimini et dans le secret le plus total. C’est l’omerta partout ailleurs dans l’enceinte.

Il abuse de son pouvoir contre ceux qui ne partagent pas ses avis et sa catastrophique et unilatérale gouvernance. Il peut les écraser comme des mouches s’ils n’abdiqueraient pas en revenant à de meilleurs sentiments. Son glaive est là pour décapiter toutes les têtes qui dépasseraient le minimum requis. Aucun centimètre ne devrait déborder de ce niveau arbitraire. Il dispose du droit à la vie et à la mort de toute carrière prometteuse qui pourrait être brisée et la faire fuir du pays pour aller rejoindre la matière grise qui s’est exilée ou le cimetière des damnés. Flairant un fictif danger, il peut dépoussiérer tout dossier adverse et chercher le plus maigre indice pour l’éliminer de la course à la plus banale des responsabilités.

Seule la voix du maître doit résonner plus fortement dans la cour au détriment de ses rivaux qui ne recherchent que le débat contradictoire pour le bien du pays. Le propriété, c’est lui et lui, la propriété. C’est son bien pour l’éternité. Personne n’a droit de regard ce qu’il en fait de son budget qui part pour une partie non négligeable, sauf exception, dans le gaspillage, les collations et les repas aux multiples invités. Le carnet de chèque de la rente et du budget supplémentaire sont là pour pallier à toute désastreuse éventualité et soigner aisément les chiffres de fins d’années.

L’étranger de la boîte est accueilli à bras ouverts les fleurs à la main en offrandes de bienvenue, le café, le thé et les gâteaux en guide d’entrée suivis d’un déjeuner en aparté tandis que l’enfant de la maison est mis en quarantaine à 300 mètres à la ronde du siège de la direction, lui signifiant de dégager au plus loin possible du cercle interdit. Un pas de plus et ce sont les forces du maintien de l’ordre de la maison qui accourent de partout l’air irrité et désolé des ordres venus d’en-haut. Le grand parking est réservé à l’année pour le chef et à ses illustres conviés. Même s’il est désert, aucun véhicule ne peut accéder et qu’on se bouscule et se tasse dans celui destinée au reste des employés.

L’établissement devient une histoire de familles où l’on retrouve recrutés l’épouse, le fils et le gendre proche ou éloigné. Quant aux malheureux qui postulent par la voie normale ne comptant que sur les pièces de leurs dossiers, leurs compétences et leur qualité, ils doivent moisir avec leurs demandes qui périraient au fond du casier. En outre, les voitures de service se transforment en taxis familiaux les jours ouvrables ou les week-ends de repos. La secrétaire devient par défaut l’adjointe qui délivre toutes les mensonges à tout employé qui désire l’approcher ou le rencontrer.

Plus il ferme les règles du jeu et plus il peut durer à la tête de l’entreprise. Les choses bouillonnent à l’intérieur mais en apparence tout doit paraître anodin. Ce chef doit montrer à ces autres chefs que tout est bon chez lui et toute voix discordante est bâillonnée. Nul ne peut bouger et menacer son royaume tant qu’il est présent dans les lieux. Aucun incendie ne doit atteindre le haut, il devient le pompier de service par excellence. Tout doit être cloîtré au bas. Mais il a oublié qu’à la moindre secousse, ce système le fait sauter tel un fusible pour l’envoyer aux oubliettes comme ces prédécesseurs dont on a oublié aujourd’hui même les noms.

Il ne doit jamais démissionner quelles que soient les circonstances même si on ne veut plus de lui. S’il sent que le grand chef n’est plus satisfait de ses services, il doit faire l’impossible pour lui montrer son allégeance sans limites. Il y a même le surnom de Sidi qui lui est rajouté en sentant arriver toute proche la sentence. Même les cadeaux apportés à la maison de son chef ne peuvent plus le sauver. Son sort est déjà scellé. Le chef a déjà trouvé un autre remplaçant plus domestique que lui et lui promet même d’atteindre la lune s’il persévère dans cette allée. Il est parti mais il a trop de dossiers compromettants contre son chef qu’il va les utiliser pour négocier un hypothétique retour dans le giron. Le temps d’un passage à vide et le voilà recyclé, blanchi et revenu sur les rails pour finir sa carrière au zénith.

Allons continuer dans cette voie de la fuite en avant ou devons-nous changer de méthode pour aller de l’avant ? Nous allons contre un mur mais quand est-ce que devons-nous se réveiller ? Tout le monde fait semblant que tout marche pour le mieux mais lorsque vous descendez sur le terrain, c’est tout un autre discours opposé. C’est l’une des raisons de la faillite du pays dans le domaine des ressources humaines tant les responsables désignés n’osent jamais prendre des initiatives sans l’avis du patron qui doit émerger et veiller sur toutes les têtes assistées. Est-ce les hommes qualifiés qui manquent au pays ou est-ce notre système qui est défaillant ? Et si on passait à l’ère d’une réelle démocratisation ? C’est le seul remède que l’on évite mais c’est un passage obligé qui peut nous immuniser contre toutes les dérives incertaines.

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mercredi 10 octobre 2012

Y'en a marre des mots !



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Article paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 11 Octobre 2012 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
- en format pdf: http://fr.calameo.com/read/0003704467dc859e9d1c8
- en format pdf zippé: http://lequotidien-oran.com/pdfs/11102012.zip 

- en format html: http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5174089
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Y’en a marre de voir une grande partie de la jeunesse de mon pays, 50 ans après l’indépendance, qui ne recherche  que les opportunités qui se présentent pour tenter de s’évader à travers les mers vers d’autres horizons plus cléments pour s’épanouir et s’émanciper.

Y’en a marre de voir mon pays ne compter que sur la rente pour survivre avec des lendemains incertains lorsque la dernière goutte serait tarie et absorbée.

Y’en a marre de voir mon pays importer presque la totalité de toute son alimentation pour nourrir ses bouches assistées qui n’attendent que l’arrivage des bateaux pleins à craquer de marchandises de l’aiguille à coudre jusqu'à la voiture grosses cylindrées en passant par la nourriture des bestiaux.

Y’en marre de voir les plus vastes terres du plus grand pas d’Afrique en superficie insuffisants pour suffire aux besoins de sa population d’à peine 36 millions d’habitants.

Y’en a marre de voir mon pays n’exporter que quelques insignifiants pour-cents de ses produits hors hydrocarbures en se demandant ce qui pourrait nous arriver demain d’un futur improbable.

Y’en a marre de voir dans mon pays tout ce temps perdu à tourner autour du pot alors que les solutions prônées et à suivre sont claires et recommandées par les experts, les observateurs et les politiques les plus avertis.

Y’en a marre de voir le niveau d’instruction dégringoler alors que les proliférations des mentions au baccalauréat indiquent bizarrement tout à fait l’opposé.

Y’en marre de voir de larges couches sociales gagnées par l’optimisme et la perte de confiance en ses gouvernants qui perdurent dans les mêmes stratégies.

Y’en a marre de voir tous ces millions de diplômés universitaires chômer alors que le pays n’arrive même pas à former d’ouvriers qualifiés.

Y’en a marre de voir mon pays occuper les places les basses des classements mondiaux dans de nombreux domaines mis à part quelques exceptions de l’équipe nationale mais encore une fois dépendant de l’étranger.

Y’en a marre de voir les rues des villes, des villages et des rases campagnes de mon pays demeurer sales, puantes et polluantes toute l’année.

Y’en a marre de souffrir lorsqu'on tombe malade et qu'on ne trouve pas un hôpital décent dans le pays pour mourir dans la dignité si le destin en décidait ainsi.

Y’en a marre de marcher dans la rue les mains serrées sur vos poches par la crainte d’être subitement agressé.

Y’en a marre de voir toutes ces maisons et des immeubles à fenêtres barricadées et portes blindées par du fer gorgé où vous avez l’impression d’étouffer et la sensation de ne plus être en sécurité.

Y’en a marre de lire dans la presse des règlements de compte entre bandes rivales s’affronter comme au moyen-âge à coup de couteaux et d’épées aiguisées dans des quartiers de nos villes au point où vous avez envie de ne plus sortir de chez vous et en voulant changer de quartier.

Y’en a marre de voir ces images à la télévision de tonnes de haschich saisis sur des contrebandiers qui inondent un marché florissant et qui pourrissent une jeunesse livrée à elle-même et déboussolée.

Y’en a marre de voir des matchs de football de nos championnats se terminer en pugilats sur le terrain suivis de batailles rangées entre supporteurs adverses dans les gradins et se terminant à jets de pierres et de coups de sabres dans les rues.

Y’en a marre de voir les rues des villes occupées par le commerce informel qui reste un réel danger pour l’économie et l’avenir du pays au grand dam de la loi et des impôts.

Y’en a marre de voir les routes de mon pays tuer chaque année des milliers de personnes et provoquer de nombreux invalides sans que cesse la calamité.

Y’en a marre de voir des postes occupés par des incompétents au lieu et place de toutes ces potentialités indéniables qui sont marginalisées.

 Y’en a marre de voir toutes ces cooptations et de solides connaissances pour accéder à ces fonctions qui devraient revenir de droit aux meilleurs choix possibles pour l’intérêt du pays.

Y’en a marre de voir tous ces élus, même mauvaisement choisis, dépouillés de presque toutes leurs prérogatives au profit de ses désignés qui s’arrogent le droit d’en user et d’abuser sans la possibilité de rendre compte aucunement.

Y’en a marre de voir tous ces responsables s’envoler dans la nature en ne rendant compte ni sur le plan financier ni encore moralement sur les charges qu'ils ont occupées.

Y’en a marre de voir partout ces services publics sévir contre les administrés sans avoir le droit de rouspéter par la crainte de voir repousser leurs demandes aux lendemains conditionnels.

Y’en-marre de subir les affres d’un service public qui vous fait endurer le martyre sans que les textes sévissent contre l’abus d’autorité.

Y’en a marre de voir l’impunité régner partout dans le pays sous les yeux de ces responsables au point de se demander où se trouvent les autorités ?

Y’en a marre de voir confondre dans ce pays le secteur privé du secteur public, ce dernier qui devient une propriété quasiment privée.

Y’en a marre de voir l’injustice perdurer en maîtresse des lieux dans le pays où la Hogra s’est érigée pour longtemps et pourrait s’installer à satiété.

Y’en a marre de constater amèrement l’attente de plusieurs générations qui désespèrent de reprendre un jour le flambeau tant réclamé.

Y’en a marre de lire dans les journaux toutes ces affaires de corruption qui gangrènent dans le pays sans que des décisions adéquates soient préconisées pour éradiquer les maux de ce fléau.

Y’en a marre de voir toutes ces malfaçons de ces réalisations, une fois livrées, partout de ces projets effectués à coups de milliards et refaits seulement quelques années après aux coûts doublés ou multipliés.

Y’en a marre de voir les dépenses des budgets dépassaient de très très loin ceux des recettes sans que l’on tire les amères conclusions.

Y’en a marre de voir traiter ce pays comme les mamelles d’une vache suissesse en lui extorquant toute sa production sans lui céder aucune récompense ni satisfaction.

Y’en a marre de voir mon pays de disposer sous sa soute des centaines de milliards comme réserves sans que l’on ne réfléchit sur le devenir des descendances à venir pour leur laisser de quoi se rappeler de nos mémoires une fois n’être plus de cette vie.

Y’en a marre de voir tout cet argent partir en fumées avec des projets farfelus lorsque les idées sont en panne et bloquées sur toute la ligne.

Y’en a marre de voir perdurer l’illégitimité qui prenne le dessus de tous les espaces du pays.

Y’en a marre de voir ces partis agréés par dizaines, mis à part quelques rares oiseaux inaudibles, mais incapables de résoudre le moindre problème de mon pays.

Y’en a marre de voir mon pays gaspiller autant de fonds, de potentiels et d’énergie pour ne recueillir que des miettes au bout du rouleau.

Y’en a marre d’entendre tous ces discours qui s’avèrent par la suite creux et vagues et qui perpétuent les mensonges à vous faire dormir debout.

Y’en a marre de confier nos enfants à un système éducatif qui ne fait que reculer davantage le pays et d’hypothéquer pleinement son devenir et sa pérennité.

Y’en a marre de voir beaucoup de privilégiés dévalisaient le pays et pourraient filer à l’anglaise si le pays serait en difficultés.

Y’en a marre de voir et d’écouter à longueur d’années la langue de bois sévir et se vivifier de la plus belle des façons dans les journaux télévisés au point de vous assommer.

Y’en a marre de voir des responsables lançaient des farces pour ensuite, au tournant de la rue, les y croire fortement.

Y’en a marre de voir des hommes qui n’ont rien de politique changeaient de partis comme l’on change de veste allègrement.

Y’en a marre de voir des futurs responsables ne choisir pas leur parti pour leur programme mais ils le font pour celui qui leur garantiraient le plus de succès pour ouvrir les sésames.

Y’en a marre de subir durant l’été ces coupures d’électricité et d’eau sans tenir compte de l’abonné qui paie pourtant ses factures et dont ses droits sont piétinés.

Y’en a marre de voir encore ces images intenables de bidonvilles tout en sachant que le pays possède en ce moment 200 Milliards de Dollars au fond de son matelas épais.

Y’en a marre de voir les espaces verts se rétrécir tous les jours et le feu carboniser chaque année une grande part de nos forêts.

En attendant des jours meilleurs où ce mot « Y’en a marre » serait banni à jamais de notre vocabulaire, tels sont les vains vœux les plus chers de chacun de nous mais qui s’éloignent malheureusement de plus en plus à chaque fois que l’on croyait à un proche dénouement. La longue nuit continue de nous hanter mais jusqu'à quand l’éventuel éclat du jour ?

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