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Article paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 6 Décembre 2012 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
- en format pdf: http://fr.calameo.com/read/000370446f0a2ef57fe11- en format pdf zippé: http://lequotidien-oran.com/pdfs/06122012.zip
- en format html: http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5176413
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Un
article, d’il y a quelques semaines, lu sur El-Watan Online à la date du 31
octobre 2012 [1] avait attiré fortement ma curiosité. Il s’agissait d’un
papier sur la journée algéro-suédoise qui s’est déroulée les 30 et 31 octobre
2012 aux portes d’Alger plus exactement à Bordj El Kiffan, parrainée par le
ministère du transport algérien, organisée par l'ambassade de Suède en Algérie et
la direction des transports de ce pays, et qui avait regroupé plusieurs experts
sur la sécurité routière des deux pays en l’occurrence.
Quoique
de plus normal qu’un séminaire ordinaire soit organisé dans le pays comme tant d’autres
au cours de l’année mais celui-ci était d’une extrême importance. En effet, il
traitait d’un fléau qui touche le pays de plein fouet à savoir les accidents de
la circulation routière, de ses conséquences désastreuses avec un nombre annuel
assez important de décès et des handicaps que la route algérienne ne cesse de provoquer
chaque année avec toutes les séquelles fatales, tant familiales que sanitaires,
qui s’en suivent.
Cette
rencontre avait pour but l’exposition de la vision suédoise sur la réduction du
nombre d’accidents dans ce pays, comme le rapporte l’article en question, ainsi
que son éventuel adaptation à l’équation Algérienne. Il est rappelé que ce pays
scandinave qui dispose d’un parc automobile qui est sensiblement le double de
celui de notre pays, a presque « Zéro accident de la route » avec
l’adoption de ce plan des plus rêveurs.
En
effet, le nombre de décès du aux accidents de la route en terre suédoise est de
l’ordre de 300 morts par an ! Contrairement à la nôtre qui fauche chaque
année 10 fois plus d’algériens (3305) selon les toutes dernières statistiques
qui ont quelque peu diminué par rapport aux années antécédentes suite
certainement à l’application des dernières mesures mais qui demeurent très
largement insuffisantes face à l’indiscipline humaine qui en est la cause
principale.
Ces
résultats catastrophiques incombent donc principalement à l’être humain, le
conducteur qui devrait être donc reformaté pour l’application de ce plan de
secours suédois. Mais pour arriver à ce résultat oh ! Combien songeur, les
suédois nous dépassent de très loin dans de nombreux d’autres domaines avant
d’arriver à cette merveilleuse leçon. Nous n’allons pas tous les évoquer ici
mais nous essayons d’en prendre connaissance dans quelques secteurs seulement où
il est question de recueillir le produit
fini que constitue le citoyen suédois qui deviendrait un conducteur gouvernable
à souhait et qui suivrait avec conscience toutes les démarches prises par les
autorités de son pays.
Nous
allons commencer par le commencement, au départ de la formation du petit
suédois qui va passer d’abord par les mailles de l’école de son pays. Nous ne
sommes pas ici pour rappeler toutes les performances du système éducatif de ce
pays qui est l’un des meilleurs au niveau mondial et c’est sans doute là l’une
des clés essentielles de la réussite de ce pays à avoir un citoyen adulte qui
ne faille pas à ses devoirs avec en retour la pleine possession de tous ses
droits.
Dès son
entrée à l’école donc, l’enfant suédois est totalement pris en charge comme
l’atteste les différents rapports PISA (Programme International pour le Suivi
des Acquis des élèves)
de
l’année 2009. Le rapport triennal de
PISA qui existe depuis 2000 est un ensemble d'études menées par l'OCDE (Organisation Européenne de Coopération Economique)
qui évalue les performances des systèmes éducatifs des pays membres ainsi que
ceux non membres qui veulent évaluer leur éducation par rapport à d’autres pays
en se frottant aux normes internationales. Rappelons que l’OCDE regroupe en son
sein 34 pays membres, pas tous européens, les plus riches de la planète parmi
lesquels figurent les pays du G8 excepté les pays du BRICS (Brésil, Russie,
Inde, Chine et Afrique du Sud) ainsi que ceux du tiers-monde.
Les derniers
résultats PISA des études menées en 2009 [2] montre bien la très bonne place occupée par la
Suède. On ignore, à l’heure où nous marchons à l’aveuglette, quelle serait
notre place si notre pays décidait par exemple de concourir à ce programme PISA
à l’instar de la Tunisie et d’autres pays arabes. J’ai la crainte qu’encore une
fois, la déception soit encore frustrante au sein de nos rangs.
Maintenant
si nous consultons l’index mondial de démocratie (Democracy Index) [3], la
Suède figure parmi les pays à démocratie complète (full democracy) en compagnie
de 24 autres pays qui représente 11,3% de la population mondiale qui vit sous
ce régime libre. Notons bien que la Suède est classée actuellement à la
confortable et enviable quatrième place qu’elle n’est pas prête de céder pour
rien au monde. Il faut remarquer que notre pays occupe dans ce même classement la
130ème position sur un total de 167 pays. Aucun commentaire n’est
possible !
Enfin,
si nous voulons aller vers le monde de la perception de la corruption à travers
le baromètre de l’organisation mondiale non-gouvernementale Transparency
International [4], là aussi, ce pays scandinave est à l’avant-garde des nations
où la transparence dans le monde des affaires est des plus incomparables au
monde avec une autre 4ème place dans le dernier classement de 2011 sur
une note de 9,3 points sur la note maximale de 10. Quant à la note de notre
pays, elle est médiocre avec un dérisoire score de 2,9 points et se voit à la
112ème position au classement sur un total de 182 pays. Là non plus,
aucune comparaison n’est possible.
Et comme
les échecs se suivent et se ressemblent, l’institut britannique de recherche
(Legatum Institute) dans son dernier rapport de 2012 [5] sur la
prospérité mondiale de 142 pays à travers la planète, nous situe à la non moins
embarrassante 100ème place malgré les centaines de milliards de
dollars de la rente pétrolière et le matelas financier dont dispose notre pays.
Rappelons que cette étude se base sur 8 critères essentiels que sont l’économie,
l’entrepreneuriat et les opportunités, l’éducation, la santé, la gouvernance,
la sécurité, les libertés individuelles et le capital social. Au passage, notons
que les pays voisins que sont le Maroc et la Tunisie sont classés
respectivement aux 73ème et 78ème rangs. Comme quoi,
l’argent ne fait ni notre bonheur ni notre prospérité. Quant à la Suède, elle
est toujours aux premières loges en se hissant au 3ème rang mondial.
On remarque que la fiabilité de ces différents rapports n’est plus à démontrer
avec cette extraordinaire convergence.
Si nous
continuons à comparer les performances des deux pays, on pourrait aller jusqu’à
l’infini sans que l’on puisse rencontrer des points communs. Si cela n’est pas
possible, on douterait fort qu’on le soit pour l’option suédoise avec le risque
« zéro accident». Commençons d’abord à bâtir les bases nécessaires
avant de tenter d’avoir les résultats escomptés avec cette recette à la suédoise.
Tout serait voué à l’échec si on ne regarde pas là où il faut sans se détourner
du regard des solutions adéquates pour le développement humain de ce pays. Une
dernière question que je poserais aux lecteurs de ce modeste papier et qui
est à méditer: quelles seraient alors les attitudes du conducteur algérien s’il
émigrait en Suède et que son homologue suédois prendrait le chemin
inverse ?
Références :
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