mercredi 26 mai 2010

Les feux de Hendi-Bendi.



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Article paru le Jeudi 27 Mai 2010 sur le Quotidien d'Oran sous le lien:
En format pdf zippé: http://www.lequotidien-oran.com/pdfs/27052010.zip

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Comme il est coutumier à chaque week-end, lorsque les conditions le lui permettent, une virée chez les parents s’impose obligatoirement pour Mohamed surtout qu’il n’habite pas assez loin de la demeure familiale. Il va aussi voir ses amis et ses proches. Un ressourcement autour d’un thé à la menthe avec les amis au café El Feth en compagnie des 2 Djamal, amis d’enfance, où on discute de tout et de rien, de l’équipe nationale jusqu’aux évènements qui font l’actualité au sein de la cité comme ceux du pays. En plus d’aller dire bonjour aux cousins du côté du Café Majectic sur la place de la mairie. Entre les deux visites, un petit tour est plus qu’indispensable dans le centre ville avec des embrassades d’une part, des tapes amicales aux uns ou des signes de loin de la main aux autres.

Par cette matinée de ce vendredi 15 Janvier annonciatrice d’une assez belle journée ensoleillée, il saute dans sa bagnole en compagnie des siens et file tout droit, à peine à 1 heure de route de chez lui. Après avoir profité des merveilleux paysages du pays surtout après les pluies que nos fellahs les avaient accueillies, à ne pas s’en lasser, avec une joie indescriptible. Au bout d’un périple d’une soixantaine de kilomètres dont presque la moitié sur la nouvelle autoroute, il arrive enfin à l’entrée de la ville qui à peine commence à s’animer en ce jour de relâche.

DU CÔTÉ DE L’OUED

A quelques mètres de la maison parentale, il se trouve sur le périphérique intérieur de la ville. Juste après avoir dépassé le nouvel hôtel « La mina » visible de loin dans son habit orangé, voilà qu’il se pointe devant une intersection en forme de Té pourvue de feux réglant la circulation.

Comme il accède par l’entrée ouest de la ville sur cette route à double voie de la cité El-Intissar, il se retrouve donc en face de 2 feux après avoir parcouru environ 500 mètres. L’un situé tout à fait à droite avec des feux pleins tricolores à l’ancienne et l’autre à feux fléchés tricolores, perché sur un panneau placé juste au dessus du milieu de la route. Il faut constater que les feux fléchés ne sont pourvus que de la direction directe. Il se trouve devant un dilemme. Il sera croit être victime d’un canular !

Déjà, il est surpris par ces 2 feux qui lui paraissent quelque peu bizarroïdes et peuvent être en totale contradiction. Notre bonhomme se pose alors la question qui lui rongera les méninges et sèmera le doute dans son esprit.

Plusieurs questions commencent à lui saborder le crâne. Mais bon sang ! Lequel de ces deux feux est le fonctionnel ? Le plein ou le fléché ? Faut-il faire un « hendi-bendi » enfantin pour deviner le bon grain de l’ivraie ou bien user de son pif pour le renifler ? Le bon sens peut aussi l’aider lorsque la logique prenne le dessus. Peut-être faut-il résider dans la cité pour le savoir ou s’arrêter pour questionner les habitués du coin ? Eh monsieur : Bonjour, SVP, à quel feu faut-il se conformer: le feu à moitié cassé de droite ou celui du milieu de la chaussée munis de flèches ? Il peut rester une éternité avant de recueillir l’incroyable réponse à son gros point d’interrogation. Même le code de la route ne pourra lui porter secours. Il n’est pas aux bouts de ses peines en cette matinée « vendredicale » appropriée au repos, de la méditation et de la prière. Il conclut qu’à chaque ville, son propre code !

El-Azzouni en sauveur ?

El Azzouni, le célèbre animateur de l’ENTV de l’émission « le policier camouflé » sur les problèmes de la circulation dans le pays, ne saura résoudre cet écueil pour le moins énigmatique.

On a toujours blâmé les automobilistes mais c’est rare que les responsables de la mise en place de ces plaques de la signalisation routière soient mis à l’index, songe-t-il l’air perplexe. En effet, rajoute-t-il, l’un des problèmes des accidents de la route est imputé aux plaques signalétiques qui sont loin des normes internationales. Un « stop » caché par un arbre ou mal placé peut être la cause d’accidents mortels comme celui d’un trou béant sur la route qui nous esquinte les reins et par ricochet le budget de l’état pour l’importation d’amortisseurs d’origine. Ceux de Taiwan ne pourront soulager nos pauvres rognons.

Pour avoir la conscience tranquille car Mohamed a horreur de griller un feu rouge synonyme d’un geste malsain de non citoyenneté. Il commence à éliminer les cas par cas en cochant dans sa tête sur les vraies et fausses réponses. Il étudie toutes les possibilités.

Pour l’automobiliste qu’il est, cela lui constitue une véritable galère matinale. Il n’a pas assez de temps pour réfléchir à quel saint se vouer ? Est-ce qu’il se fie aux feux pleins ou aux feux fléchés ? Après une profonde réflexion à la célérité de la lumière, il penche par instinct pour le second car nouveau par rapport au premier à la circulation dans le pays. Il lui semble qu’un des 2 feux n’a pas lieu d’être. On semble ne soucier guère à ce que le conducteur paiera comptant comme argent frais s’il est pris dans ce leurre. Ensemencer l’incertitude semble la politique prônée, pense-t-il en se désolant.

LE PIÈGE DU TOURNER À GAUCHE

Quant à son intention, c’est de tourner à gauche mais il n’y a pas de feux fléchés indiquant cette direction. C’est un vrai casse-tête du code de la route qui, rappelons-le, est basé sur le raisonnement et non sur le flair. Peut-être que ces feux ne soient compris que par les conducteurs résidant dans la ville. Si tu n’es pas de la ville, tu es foutu en risquant un procès-verbal en bonne et due forme et un retrait de ton permis de conduire.

Il n’a pas encore résolu son dilemme. Doit-il ou non tourner à gauche lorsque le feu fléché indiquant la direction directe est au rouge ? Pour le cartésien qu’il est, le bon sens lui rétorque: bien sûr que Oui. Allez, fonce ! En somme, les raisonnements mathématiques par l’absurde et par récurrence lui donnent entièrement raison. Après s’être rassuré par son choix réfléchi, il met tranquillement son clignotant à gauche et avance prudemment comme c’est cas dans toute intersection. Quant aux conducteurs d’en face, ils étaient à l’arrêt par des feux rouges normaux comme il les a vérifiés plus tard. Il n’y avait pas de voitures venant de sa gauche. Il tourne alors dans la direction choisie sans hésitation aucune.

LES DEUX CAS DE FIGURE

Après s’être éloigné d’une vingtaine de mètres, il est surpris par 2 motards de la circulation dissimulés qui lui donnent l’ordre de serrer à droite. Il fait son devoir de citoyen d’obtempérer. L’agent lui demande alors ses papiers, ce qu’il fait immédiatement en lui signifiant la raison de la confiscation de son permis. La surprise est de taille : Monsieur, vous venez de griller un feu rouge ! En mettant en exergue les experts qui ont installé ces feux.

Après un moment d’étonnement, Mohamed descend de son vieux tacot et tente d’expliquer au policier qu’il ne pense pas avoir commis une faute surtout avec ce feu fléché qui prête à confusion. Il le sent beaucoup plus comme un piège qu’un feu réglant la circulation. Lors de sa visite de la semaine d’avant, il lui avait affirmé avoir commis le même geste.

La scène commence à repasser dans la pauvre tête de l’infortuné en essayant d’apporter les arguments aux cas extrêmes:

1er cas: Le feu de droite est au vert, tandis que pour celui du milieu la flèche est allumée au vert:

Comme il n’a aucune indication lui interdisant de tourner à gauche, il passe puisque celui du milieu ne concerne que les véhicules qui vont tout droit.

2ème cas : Le feu de droite est au rouge, celui du milieu la flèche est au rouge :

Pour le premier feu, il doit s’arrêter mais comme il lui semble logique que le second soit récent vis-à-vis du premier, il peut passer à gauche car celui-ci ne doit concerner que les voitures qui souhaitent continuer leur chemin dans le sens direct.

Résultat de l’enquête: ce feu comporte différentes drôleries. A son avis, il manque plusieurs facteurs, de la clarté et de la cohérence. L’absence d’abord d’un feu fléché indiquant la direction de gauche comme ceux d’en face et de gauche. Le second paramètre, c’est le nombre de voies qui pose problème: une 3ème voie s’impose sur les 2 routes.

Les mÊmes cas partout

Après plusieurs palabres, Mohamed avait fait la promesse d’inspirer l’auteur de ce papier sur le sujet car ces anomalies de panneaux de signalisation posent un réel problème au sein de nos routes et de nos villes. Une mauvaise indication constitue un obstacle à la sécurité routière, nuit à la circulation routière et peut causer des accidents graves surtout que le pays est considéré comme l’un des mal classés à l’échelle mondiale.

D’abord, la signalisation verticale doit être accompagnée d’une signalisation horizontale pour enlever tout hasard, ce qui n’est pas le cas de cette situation incongrue.

La signalisation routière en Algérie est truffée d’appâts de ce type. La ville d’origine de Mohamed n’est pas pionnière en la matière. Que vous allez à Alger, Oran, Annaba, Skikda, Témouchent ou Berrouaghia, etc… je suis archi sûr que vous trouverez des cas similaires plus étranges les uns que les autres.

Les accidents de la circulation ne sont pas spécifiques à une certaine région du pays mais c’est un massacre qui affecte tous les coins du pays quoiqu’on enregistre avec une satisfaction certaine une baisse sensible ces derniers temps grâce à l’ouverture de tronçons d’autoroute et par l’application du nouveau code de la route.

Même sur l’autoroute, la signalisation diffère d’un tronçon à un autre comme celui des sorties d’autoroutes qui sont rappelées à 2000 et à 1000 mètres sur fond blanc dans la quasi partie de la partie ouest. Une homogénéisation des plaques de signalisation doit être aussi harmonisée pour être en concordance avec l’ensemble des signaux. Ne parlons pas de l’anarchie des plaques qui sévit partout ailleurs. Une enseigne annonce un cabinet médical par là, celle d’un mécanicien ou d’une pharmacie à l’angle de la rue par-ci.

Il faut quand même signaler que le nouveau code de la route comporte certaines objections. Il n’est pas impartial qu’un excès de vitesse et un dépassement dangereux soient sanctionnés presque de la même façon que pour la carence d’un feu de position grillé en 2 secondes d’utilisation par la faute d’importation d’ampoules non adéquates et non conformes aux normes. Il faut que certaines dispositions de la loi soient revues pour une application juste.

En retournant le Week-End dernier sur les lieux, Mohamed a remarqué que les fameux feux étaient toujours en place. Mais à sa grande surprise, ils étaient, cette fois-ci tous éteints. Faut-il conclure que les responsables concernés se sont-ils enfin rendu compte de l’anormalité ou que ces feux étaient–ils involontairement à l’arrêt ? Tant qu’ils ne soient pas changés, on ne peut rien avancer.

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jeudi 13 mai 2010

Des signes qui ne trompent point !




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Article paru le Jeudi 13 mai 2010 dans les colonnes du Quotidien d'Oran sous le lien suivant:

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« Aujourd’hui, je le dis : je suis le seul responsable. Ce sont mes choix ! Donc, j’ai choisi et j’assume », avait conclu Rabah Saâdane lors de sa dernière conférence de presse, en se référant au passage au légendaire Hollandais volant, le footballeur Johan Cruyff, célèbre pour son dicton : «Mieux vaut mourir avec ses idées et ses choix qu’avec les choix des autres.». Sans commentaires. Point barre à la ligne !

En véritable maître à bord, voilà un homme qui n’a pas peur de peser ses mots en affichant pleinement ses réelles intentions. Ça passe ou ça casse. Une semaine après, la sortie médiatique fracassante du sélectionneur national n’arrête pas de faire couler beaucoup d’encre au sein de la presse généralisée et spécialisée. Elle continue de soulever de multiples interrogations au sein des clubs sportifs qu ne veulent pas reconnaître la débâcle interne du sport roi. Elle a aussi apporté de l’eau aux moulins de nombreux amateurs de la balle ronde.

L’amer constat de SaÂdane

Ainsi, en dévoilant le 4 mai dernier la liste des 25 joueurs présélectionnés pour aller défendre les couleurs de l’Algérie dans un peu moins d’un mois du début du prochain mondial, l’entraîneur national Rabah Saâdane n’est pas allé par des chemins tortueux pour révéler ses quatre vérités sur les toits du football local. Il a touché du doigt là où il le fallait.

Par ailleurs, il a parfaitement abordé sans aucun détour le problème de la formation des joueurs locaux qui ne peuvent aucunement prétendre à aller jouer en coupe du monde au vu et au su de leur faible niveau actuel. C’est un premier signe qui ne trompe pas ! Presque pas de joueurs de champs présélectionnés, juste un maigre défenseur et 3 gardiens de but dont un nom va sauter de la liste finale le 31 mai prochain à l’issue du stage préparatoire après avoir salivé la rivalité avec l’appel en renfort du Goal Wahab Raïs M’bolhi qui ne va rien lâcher en arrivant à bon port, lui qui a fait montre de ses ambitions en faisant dernièrement un essai au sein du prestigieux club de Manchester United. Qu’on ne soit pas surpris si les futurs joueurs titulaires de L’EN soient tous des pros. Et c’est un autre signe qui ne trompe pas !

Depuis le début des qualifications, le boss Saâdane a misé énormément sur la sélection des joueurs professionnels pour ne perdre son temps, s’exclamait-il, à apprendre aux locaux les rudimentaires ABC du foot. Il veut sans doute insinuer sur le niveau d’instruction de certains qui ne permet pas l’assimilation des schémas tactiques. Encore que quelques uns ont un comportement de gamins gâtés. Il ne va pas s’emmerder à gérer des situations inextricables. Une fois de plus, c’est un signe qui ne trompe point ! Ce que beaucoup de présidents de clubs ou entraîneurs n’osent pas l’avouer publiquement. Ils ne veulent surtout pas faire leur mea culpa puisqu’ils sont partie prenante de la formation actuelle en excluant quelques très rares satisfactions. Ils demeurent scotchés à leur fauteuil en profitant au maximum de la belle situation sans apporter une quelconque amélioration.

Une formation horrible

En étayant les dires de Saâdane, le technicien Ahmed Slimani a jeté l’éponge en démissionnant de l’équipe de Chlef au cours de cette semaine en avouant son impuissance en claquant la porte du club. La cause, ses ex-joueurs rechignent devant l’effort aux entraînements. C’est un indice supplémentaire qui signifie beaucoup de choses !

Une autre preuve, chaque semaine les arbitres éprouvent des difficultés pénibles à diriger une partie de foot compte tenu de l’ignorance par les acteurs des 17 lois de l’international Board, les règles régissant une rencontre du ballon rond.

Donc, le maestro Saâdane ne s’en cache pas la face en le clamant haut et fort devant la presse nationale et internationale sans aucune honte ni une quelconque dérobade, ni une furtive esquive. De plus, il enfonce durement le clou en encensant l’apport des joueurs professionnels. « Jamais l’Algérie ne serait qualifiée pour l’Afrique du Sud sans leur concours exceptionnels » lançait-il courageusement. Et vlan ! Une claque de plus à ces messieurs. C’est un signal fort qui ne trompe plus ! La vérité blessera certains de nos sois disants dirigeants de clubs de foot mais elle est plus que nécessaire pour mettre les pendules à l’heure et les remettre à leur véritable place. Mais ces revanchards, l’attendront au tournant au moindre couac.

Le mérite d’aller en CM, rajouta-t-il, c’est autant grâce au président de la FAF qui a convaincu les joueurs expatriés les plus réticents à venir jouer en équipe nationale. Il ne s’arrêtait en sa compagnie de faire des incessants allers et retours afin d’arracher leur participation en EN. Les indices financier et de confiance sont indubitablement pour beaucoup de choses.

Une Équipe A’ loin du diapason de l’Équipe A

Et puis Saâdane, comme il l’accentue davantage et sans ménage, n’a pas du tout apprécié les sorties de l’équipe A’, composée des joueurs du cru, lors de ses deux dernières confrontations contre la libye. L’équipe n’a dû son salut qu’au but inscrit, en réduisant la marque durant les toutes dernières minutes contre une équipe qui est loin d’être un foudre de guerre. C’est clair, net et précis de la part du coach national qui n’a pas versé, comme le font certains, hypocritement dans la langue de bois. Ça vient du fond de son cœur et de sa pensée. Il ne tombe point dans la démagogie. Chapeau à vous Mister Saâdane.

SaÂdane, un exemple À mÉditer ?

Dommage que les responsables exerçant dans toutes les autres activités publiques du pays ne prennent pas comme modèle les propos du Cheikh. Ce qu’on apprécie chez Rabah Saâdane, c’est cette franchise qu’il répand sans arrières pensées. Il ne souhaite pas susciter de faux espoirs en s’aventurant à s’encombrer de nos joueurs locaux. Il est pragmatique. Il veut tabler sur les meilleurs atouts. Il préfère et de très loin avoir sous sa coupe un joueur qui n’est point titulaire dans une équipe de seconde zone en Europe que d’être titulaire en 1ère division de notre piteux championnat local qui chaque week-end apporte son lot de scandales à répétitions. Et puis, depuis que l’EN s’est qualifiée en CM, le championnat est de plus en plus délaissé, abandonné par les adeptes du ballon rond qui ne vivent et ne jurent que par les exploits de la bande à Saâdane.

Mais dommage que Saâdane n’est pas allé assez loin dans sa logique. En tous les cas, il a posé un problème comme aucun politique n’oserait le faire. Son discours est simple, direct et sans ambages.

La formation, le dernier maillon

Le mal qu’il suscite est donc celui de la formation en particulier des footballeurs et sous-entendu des cadres et sous cadres en général. Du plombier jusqu’au professeur d’université. Que ce soit au foot ou ailleurs, la formation nécessite un redressement salvateur. M. Saâdane ne nous a pas dit davantage. A juste titre, ce n’est pas son rôle. Son objectif est d’avoir à sa disposition des joueurs performants pour monter une équipe qui gagne, qui ne soit pas ridicule en Afrique du Sud. « Faîtes-nous confiance » comme il l’a si bien dit à la fin de sa rencontre avec la presse.

Pourquoi l’on est arrivé à cette situation ? Saâdane n’est pas un politique mais il a posé le problème mieux que quiconque. C’est un constat déplorable de l’actuelle situation. Les solutions le dépassent, elles ne sont pas entre ses mains, elles sont ailleurs. Lorsque vous lisez les titres de la presse sportive ou vous entendez à gauche et à droite ce qui se trame dans les derniers matchs des différents championnats, les calculs occultes des uns et des autres pour une probable descente ou une possible montée, vous vous dîtes que l’on est pas encore sorti de l’auberge malgré une qualification en CM. On ne peut pas faire du neuf avec un vieux système.

UN Bac A PROGRAMME PARTIEL

Paradoxalement, nous avons tous lu dernièrement dans les journaux et avec un grand point d’interrogation que le ministère de l’éducation nationale va incessamment fixer le seuil du programme sur lequel vont être examinés les candidats de la prochaine session de l’examen du baccalauréat qui va débuter le 6 juin prochain ! Cette question nous démontre de façon flagrante que la formation de nos futurs bacheliers va être entachée d’énormes lacunes. Heureusement que les cours particuliers imposés par certains enseignants an nez et à la barbe du ministère sauvent quelque peu la mise. Le comble est que ces cours privés se dispensent même pour le niveau du primaire.

Le ministère de notre éducation nationale reconnaît donc de façon quasi officielle que les lycéens ne terminent en aucun cas le programme officiel concocté pourtant par des spécialistes en la matière après de mûres réflexions, d’inlassables commissions associant tous les principaux acteurs de l’éducation nationale.

Si pour les élèves des classes des terminales, pour lesquels on dépense beaucoup d’énergie pour essayer d’aller le plus loin possible dans le programme, que dire alors pour les secondes et premières années secondaires ? Ces derniers élèves subissent alors plus d’insuffisances que leurs aînés. Si nous descendons plus bas, ça doit être le même principe qui sévit. Plus on accède à l’échelle supérieure et plus les défauts s’entassent impitoyablement dans les cervelles des préjudiciables.

Lorsque les futurs bacheliers arrivent aux portes de l’université, ils ne seront pas au bout de leur calvaire, c’est le désastre attendu qui creuse allègrement son lit. Un élève alourdi par des carences ne pourra jamais rattraper pédagogiquement son retard dans l’apprentissage.

A quand l’investissement dans la matière grise ?

Le ministère sait pertinemment que les rentrées retardées et les grèves cycliques sont les conséquences directes de ce désordre. Certes l’état inaugure chaque semaine des écoles et des lycées un peu partout dans le pays mais il s’investit principalement dans les murs. L’intérieur des édifices en pâtit. Les pouvoirs publics doivent revoir la politique dans les ressources humaines si on veut sortir de ce marasme profond. L’être humain est le pion fondamental de l’échiquier. Sans la matière grise, rien ne bouge, rien ne marche, rien ne se produit.

Les mÊmes dÉgÂts à l’universitÉ

Depuis quelques années, les universités fleurissent un peu partout dans le pays. L’état a construit des sites universitaires plus beaux les uns que les autres et qui coûtent la tête des yeux au trésor public. C’est un concours en granit, marbre, boiserie Mischler, ornements à vous couper le souffle et j’en passe, à faire pâlir les universités occidentales. C’est tout le contraire de la formation qui régresse d’année en année. Comme si on travaille plus dans l’abstrait que dans la réalité. On veut mettre à perte la charrue avant les bœufs.

Le système LMD qui prévoit 15 semaines d’enseignements par semestre honore à peine la moitié du volume horaire dans certaines disciplines ou les deux tiers pour les établissements les plus chanceux. Ce n’est pas moi qui l’affirme. Allez donc faire un tour dans nos campus et faîtes le bilan par vous-même. Posez la question aux premiers enseignants rencontrés sur place, aux étudiants et vous découvrez le sensationnel ! Si on rajoute les rentrées universitaires qui se font avec 2, voire 3 mois de retards pour les plus avancés, en plus des grèves par ci et par là. Des associations super politisées qui bloquent les recteurs dans leurs camps retranchés ou barricadent les amphithéâtres à doubles tours. Que reste-il pour l’année scolaire ? Un indice terrible: nos étudiants ne sont pas facilement acceptés dans les universités françaises et européennes, comme d’il y a quelques lustres. Ils doivent passer par de tas de tests. Sinon, ils ne leur restent qu’à se rabattre sur des universités arabes de second plan, peut-être plus pires que les nôtres. C’est comme Ziaya, il a préféré partir à l’Ittihad de Djeddah au lieu du FC Sochaux où la concurrence, à gagner sa place, est plus rude à arracher. D’ailleurs, en évoluant en Arabie, il a perdu toute motivation pour les couleurs nationales car il sait à l’avance que la place de titulaire en EN ne sera pas une sinécure. Un nième signe qui ne trompe jamais !

Les pouvoirs publics au secours !

La balle est donc dans le camp des pouvoirs publics qui peinent à dénouer les situations inhérentes telles que la question des salaires et des revendications récurrentes liées à la stabilité de la profession. Sans ça, on continue à produire à tout va de la médiocrité dans tous les domaines. Et c’est encore, une fois de plus, le pays qui en souffrira davantage. Un monstrueux signe qui ne trompe pas !

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