jeudi 21 janvier 2010

Nessma, la chaîne qui voit plus loin que son ombre.

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Article paru dans le Quotidien d'Oran du Jeudi 21 Janvier 2010 :
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5132739


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L’ENTV a déboursé sur la table d’Aljazeera la modique somme de 10 millions de dollars (presque l’équivalent de 72 milliards de nos centimes) sans aucune hésitation pour faire plaisir semble-t-il aux nombreux supporteurs de l’équipe nationale de football. Elle s’est acquittée de 1 million de dollars (7 milliards 200 millions de centimes) pour un seul match de 90 minutes alors qu’on peut regarder gratuitement sur la parabole ces confrontations à partir de plusieurs satellites sur plusieurs chaînes de télévision qui pullulent le ciel comme Eurosport, les télévisions malienne, sénégalaise ou mozambicaine pour ne citer que celles-là.

Les rois de la dÉbrouille.

Les algériens se débrouillent depuis longtemps pour suivre les meilleurs championnats européens, la Champion’s League ou l’Europa League. Ils sont devenus des spécialistes en matière de la débrouillardise. Les démos, les cartes abracadabra, le Sharing ou le Streaming sont devenus le vocabulaire familier de ces derniers temps pour ces amateurs de la géométrie parabolique. Il n’y qu’à surfer sur le net pour s’en apercevoir ou faire un tour chez les vendeurs des accessoires de TV. Il y a belle lurette que les passionnés du ballon rond ont concocté leur programme avant même que l’ENTV signe le chèque doré en monnaies sonnantes et trébuchantes. Les tunisiens et les égyptiens, qui ont trouvé le prix trop onéreux contrairement aux nôtres, ont boycotté. Les chaînes cairotes ont carrément appelé leur public à lorgner du côté des chaînes citées plus haut en diffusant leur fréquence. Ils ont même osé parler du piratage illégal des chaînes payantes.

Retour au bercail ?

Avec cette manne financière, ces très généreux messieurs de la télévision, auraient pu, améliorer les conditions de travail de leurs journalistes en augmentant leurs salaires et sauver la boîte des départs massifs de leurs compétences vers de meilleurs cieux. Comparativement aux autres chaînes de télévision, notre ENTV fait figure d’arriérée en matière de décor des plateaux de goûts démodés et vieillots à faire fuir plus d’un, surtout que la télécommande permet l’évasion furtive aux bouts des doigts. On ne peut attirer, ni fidéliser un public, surtout les jeunes, avec une mentalité à l’ancienne et où la langue de bois fait des siennes.

Ses journalistes, à l’instar de ceux qui les ont précédés, n’attendent que le moment opportun pour faire le grand saut. Ils ne peuvent pas longtemps résister aux sons des sirènes, aux offres alléchantes et aux moyens de travail de normes universelles. Jusqu’à présent, nous n’avons vu aucun retour de ces journalistes à leurs premiers employeurs. Cela relèvera du miracle si les conditions actuelles restent immuables. C’est comme si on demanderait à Ziani, Matmour, Meghni, Bougherra ou Yebda de venir jouer dans notre championnat de division une, eux qui sont habitués aux normes de la Bundesliga allemande et de la Premiere League anglaise.

Nous observons donc nos expatriés journalistes, chaque soir sur tous les plateaux des télévisions moyen-orientales et maghrébines, défendre l’Algérie becs et angles devant les attaques répétées des médias égyptiens. Ils ont démontré leur professionnalisme et leur loyauté jusqu’aux bouts des ongles face aux journalistes d’Oum Dounia qu’on les croyait intouchables. Cela prouve que les cadres que l’Algérie a formés durant des décennies, sont très talentueux et valeureux. C’est dommage que le pays les perd aussi facilement du jour au lendemain. A défaut d’une véritable politique salariale et d’un environnement professionnel adéquat, l’hémorragie continue.

Derradji, super star.

Même avec ces 72 milliards payés par l’ENTV, je n’ai pas résisté à aller regarder, sans débourser aucun sou, les deux dernières parties de notre équipe nationale sur Aljazeera. Je me suis régalé, avec la voix de Hafid Derradji offerte gracieusement par Aljazerrasport. J’ai aussi suivi avec une attention particulière les riches débats avec des directs de Luanda et d’autres villes de la CAN.

Depuis qu’ils ont quitté l’unique, nos journalistes, se sont épanouis. Ça saute de façon flagrante aux yeux. On les redécouvre avec joie et une fierté indescriptible. Ils se sont métamorphosés de manière extraordinaire. Leurs qualités ligotées et endormies durant longtemps se sont soudainement explosées. Vraiment, on ne les reconnaît plus du fait de leur progression majestueuse. Ils sont sur toutes les chaînes et ils sont très appréciés par le large public arabe.

POURQUOI PAS LES TRAVAILLEURS ?

Cet argent aurait pu garantir plusieurs années un salaire décent aux journalistes de la télévision publique pour les garder du vent de la Harga qui souffle de partout. De même, les travailleurs de la SNVI de Rouiba ou ceux d’Arcelor Mittal d’Elhadjar auraient accueilli ce capital de 72 milliards comme une bouffée d’oxygène au moment où ils luttent pour leur survie. Les smicards auraient sauté de joie si cette somme ait été rajoutée à leurs fiches de paie par rapport aux maigres 3000 DA d’augmentation vite amortis par l’inflation galopante. De toutes les façons, on pourrait en faire mille et mille bonnes choses.

LE DIDON DE LA FARCE.

Franchement, j’ai été mal à l’aise lorsqu’Aljazeera a renoncé à ses exigences financières pour permettre aux téléspectateurs arabes de suivre les matchs de l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte. Je me suis dit dans mon for intérieur que mon pays s’est fait pigeonner comme un novice. Sincèrement, cela fait mal au cœur d’être assigné au rôle du dindon de la farce. Nous n’avons entendu aucun commentaire des responsables qui se sont faits tous petits. Comme c’est souvent le cas, le mutisme l’emporte. Point de réactions.

Trouvez-moi un algérien qui ne dispose pas d’une parabole. J’ai l’impression que les nôtres ne se sont pas battus comme il se doit. Il est vrai que l’on a perdu le sens des luttes justes. Par ce geste, a-t-on voulu montrer notre fortune en payant cash la somme exigée par Aljazeera ? Va-t-on demander à Aljazeera de nous rembourser les 3 millions de dollars pour avoir le droit de regarder les 3 matchs du premier tour de notre équipe ou bien ce sera un cadeau puisque l’Algérie n’a pas gaspillé que ce beau pactole. Que personne ne sache ce qui se cache derrière l’iceberg. Les égyptiens et les tunisiens ont refusé de payer les matchs malgré la participation de leurs équipes à la CAN. Ils ont protesté, ont fait du tapage jusqu’à ce qu’Aljazeera plie et décrypte les matchs des 3 pays arabes pour permettre à tout le monde de les suivre en clair.

Nessma, Une TV À l’AlgÉrienne.

Malgré l’achat des matchs, l’ENTV perd ses clients une fois la diffusion du match terminée et les clips dédiés au foot aient pris fins. Ils se branchent immédiatement sur Nessma TV pour la soirée. La petite TV privée Tunisienne prend des galons de jour en jour auprès des téléspectateurs algériens. Vu le grand potentiel que représente notre pays, Nessma concentre ses efforts vers notre direction en multipliant son charme. Elle sait que son avenir se joue chez nous. Elle a parfaitement raison de chercher ses intérêts. Elle est en train donc de faire un tabac surtout depuis qu’elle s’est rangée sentimentalement en faveur des Algériens durant la double confrontation footballistique algéro-égyptienne. Nessma aspire à devenir le média le plus suivi dans le Maghreb en concurrençant le franco-marocain Médi1Sat. Tandis que l’Algérie assiste en spectateur impassible et passif. De quoi s’étonner de notre absence face à cette guerre futuriste maghrébine des médias.

UN GROS MARCHÉ DE 90 Millions de Clients.

Captiver 90 millions de maghrébins, comme ils se plaisent à le rappeler les animateurs de Nessma, représente un gros marché commercial qui peut rapporter gros sur le long terme. L’aubaine qui lui tend les bras est inouïe. Au regard de ses potentialités et de sa position géographique dans le Maghreb, c’est l’Algérie qui devait jouer ce rôle essentiel de moteurs médiatique et autres. Rappelons que Nessma ne renferme que 5 ou 6 animateurs qui font tout pour tourner la maison. Je ne connais pas exactement le budget de fonctionnement de cette nouvelle machine ni ses ressources humaines mais il serait intéressant de l’étudier par rapport à notre lourd média.

LES CHOUCHOUTÉS INVITÉS ALGÉRIENS.

Il ne passe pas un jour sans que l’émission Ness Nessma n’invite des Algériens de tous bords, le plus souvent des artistes, des comédiens, des chanteurs et des sportifs. Ils n’ont pas encore franchi le pas de convier la société civile, les hommes politiques et les syndicalistes. J’ai vu une fois le premier ministre italien Berlusconi, magnat des médias italiens et néanmoins détenteur du Milan AC.

Abdelkader Secteur, l’humoristique de Ghazaouet y est même passé alors qu’il demeure un inconnu du public télévisuel local. Nessma TV a engagé pour la circonstance pendant cette CAN des anciens joueurs Algériens tels que Djamel Menad , Abdelhafid Tasfaout et bien d’autres pour commenter tous les soirs l’actualité de la CAN.

Ils ont même été costumés aux couleurs de Nessma, femmes y comprises. Le sigle de notre Nessma s’est même converti aux formes des couleurs nationales. Djezzy y a même payé un spot sur Nessma Tv tout en sachant que son clip aura plus d’impact que chez l’unique. Il n’y a pas d’autres explications à ce nouveau phénomène. Cette «petite » TV a grandi en un laps de temps très court par rapport à notre lent dinosaure que rien ne semble le perturber dans son long sommeil. Ce ne sont que des chuchotements de gamins. Ah ! S’il pouvait se regarder dans une glace.

LA LÉGENDE.

Nessma a l’air de connaître fortement la mentalité de l’Algérien. Il ne faut surtout pas l’énerver, ne pas lui crier dessus. Il déteste l’opposition frontale. Il ne recule devant rien si on lui lance un défi. Il aime se battre jusqu’au bout comme un féroce. Il n’est pas un fennec pour rien, un vrai guerrier du sahara. Il ne lâche rien. C’est un baroudeur et n’aime pas qu’on lui marche sur les pieds. Oum Dourman a perpétué sa légende auprès des frères arabes. Mais si vous faîtes abstraction de toutes ces contrariétés, vous conquérez son amitié à vie. Comme la fable algérienne le rappelle, il vous donnera sa veste si vous prenez froid. Il vous couvrira de sa protection. Pour l’amadouer, il faut le caresser dans le sens du poil. Nessma sait qu’elle trouvera en lui un terrain lisse acquis à jamais. Mais attention au retournement de la situation si vous le trahissez. Il redevient plus impitoyable.

Nessma respire algÉrien.

Les promoteurs de Nessma, par leur intelligence et leur dynamisme, sont en train de damer le pion et rafler la mise. Ils sentent que nous vivons dans un désert médiatique incontestable. Sans l’avouer, Nessma TV sait que sans les téléspectateurs algériens, elle ne peut pas aller loin. L’algérien constitue l’air que respire Nessma TV. Elle ne peut vivre sans les 2 poumons Algériens, la conquête de son public et la conséquente publicité. Il y a quelques mois, son directeur accompagné de ses présentateurs vedettes a tenu une conférence de presse où il a annoncé souhaiter établir un bureau permanent de sa TV fétiche à Alger. Par ses visées légitimes, il voit plus loin que l’horizon. La nature a horreur du vide. Nessma veut occuper admirablement l’espace qui s’offre candidement à elle sans puiser assez d’efforts. Il n’y a rien de concurrent sérieux en face d’elle. Et c’est de bonne guerre pour les tunisiens. Que du terrain vierge à occuper pour celui qui désire investir. Lorsqu’on se pointe sur Nessma TV, l’Algérien est roi. Il est le client Number One. C’est le nœud gordien de cette chaîne. Sans lui, rien ne peut se faire, rien ne se crée. Et Nessma lui tend superbement les bras et le coeur. Comme on le constate fort bien, l’avenir de Nessma est en Algérie. La preuve en est l’extraordinaire forcing pour la séduction du public Algérien épars et qui ne trouve pas preneur chez lui. J’allais oublier l’essentiel, Nessma a commencé son enchantement depuis ses premiers pas. Il est clair qu’elle vise et mise beaucoup sur notre pays. La preuve, les géants placards publicitaires dans toutes les villes du pays qu’elle s’est payée chèrement pour envoûter les algériens.

L’Orphelin.

Quant à l’orphelin médiatique algérien, il continue à errer en zappant entre Aljazeera, MBC, Médi1Sat ou les chaînes égyptiennes où il s’est fait insulté pendant des mois sans qu’il puisse y répliquer. Si, Nessma a quand même essayé de laver l’affront des algériens dans une de ses émissions en rétorquant avec l’humour connu des tunisiens en réponse aux médias égyptiens. Elle est là au moment opportun à défendre l’algérien contre l’ogre médiatique égyptien. Cette sensationnelle réplique lui vaut l’amour et le dévouement du sentimental public algérien qui n’oublie pas sitôt ce geste mémorable. Et il le lui rend admirablement. Pour un coup publicitaire, c’en est vraiment un. Je tire un grand chapeau à Nessma pour cet extraordinaire boomerang de marketing et pour leur réalisme de pros. Pour l’instant, c’est le coup de foudre.

Le public Algérien égaré, est tantôt ballotté au nord, tantôt jeté à l’est, continuellement scotché à l’ouest. Il ne sait pas à quel saint se vouer.

Après le million et deux cents milles touristes de nos compatriotes chaque été en Tunisie et les millions d’euros arrosés sur cette terre, c’est au tour des téléspectateurs d’être aspirés vers l’est. La Tunisie la verte reste patiente à d’autres retombées économiques et à faire de belles conquêtes à sa bien aimée de l’ouest. En attendant de meilleurs jours médiatiques chez nous, on se contente pour le moment de subir avec nos yeux tournés vers nos voisins en plus des vacances à passer chez eux.

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mercredi 6 janvier 2010

Allo Ghaza ! Seriez-vous encore de ce monde ?



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Article par dans l'édition du Jeudi 7 Janvier 2010 du Quotidien d'0ran sous le lien suivant:

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Il y a juste une année, un déluge de feu s’abattait sur la population martyre de Ghaza devant les caméras des télévisions du monde entier et celles d’Aldjazeera en particulier qui, faut-il le rappeler, a joué un important rôle dans la diffusion des atrocités commises par l’armée des envahisseurs de la terre de Ghaza en détresse. El plus du blocus alimentaire et économique, Ghaza est déjà une prison à ciel ouvert, faisant d’elle, le plus grand bagne du monde. Tout un programme foisonnant en horreurs.

GHAZA, LA DEPORTÉE.

Ghaza, la mutilée, s’est vue son ciel se refermer sur elle-même par les incessants bombardements, sans aucun répit nuits et jours, en plus de tous les essais de la panoplie d’armes non conventionnelles utilisées par l’armée sioniste. Les gouvernants du monde entier ont, dans leur majorité, agi en spectateurs. Cette invasion a débuté le samedi 27 Décembre 2008 et ne s’est achevée que le Dimanche 17 Janvier 2009 que grâce à la mobilisation d’abord de nombreuses organisations internationales humanitaires et des hommes libres, épris de justesse, vivant sur cette planète.

Les palestiniens n’ont pas abdiqué, ils sont sortis renforcés par la légitimité de leur lutte à aspirer à l’établissement d’un état libre et indépendant. L’armée israélienne, qui n’a pas atteint totalement ses objectifs, s’est acharnée de manière lâche sur la population civile constituée de vieux, de femmes et d’enfants sans défense. Au bout de 22 jours de lâcher de toutes sortes bombes, tsahal s’est retirée sans gloire de cette agression et les barbaries perpétrées continuent de hanter les nuits de ses soldats. Les images insupportables des enfants martyrs calcinés ont bouleversé le monde entier. Les télévisions occidentales, qui se sont rangées aux côtés d’Israël pour des raisons historiques et d’enjeux politiques internes, n’ont pas osé retransmettre les atroces vidéos montrant ces anges enfants dans leurs linceuls. Mais le globe, grâce au Net, a découvert les monstruosités subies par les enfants de Ghaza. Des manifestations, partout dans le monde, ont appelé à arrêter le massacre. Israel a essuyé un revers médiatique qu’elle n’oubliera pas de sitôt. Elle est passée du rôle du sacré à celui de l’agresseur. Une brèche est ouverte: ce n’est plus désormais un tabou de critiquer Israel en occident dont l’image est en déclin. C’est un atout qui n’a pas malheureusement été suffisamment exploité par les pays arabes. Le corps de cette petite fille ensevelie dans les décombres, dont seule la tête apparaît, a choqué tout le monde. Cette photo ne sera jamais oubliée, elle restera dorénavant gravée dans les consciences. Elle constitue une des marques de la négation de l’histoire.

LE MUR EN ACIER: UN CADEAU D’ANNIVERSAIRE D’OUM DOUNIA !

Voilà pour l’histoire. Le sort de la population ghazie s’est aggravée depuis, avec un quadrillage, sans doute, qui est l’un des plus hermétiques de l’histoire contemporaine.

Le seul poumon dont respirait la ruinée Ghaza va être charpentée avec un mur en acier sur toute la frontière égyptienne. Un enterrement d’extrême classe assurée à la population de la condamnée Ghaza. Pour quelques sous sentant le déshonneur, la grande sœur est en train de faire un sale boulot qui va les isoler davantage du monde arabo-musulman. On n’est pas aussi mieux desservi que par ses « frères » héritiers. Au sein du parlement égyptien, un débat a été engagé pour sauver la face et justifier l’irréparable. Après tout ce qui s’est passé après la double confrontation algéro-égyptienne du Caire et d’Oum Dourman en football, les pharaons ne doivent plus se demander pourquoi les arabes ne les gobent pas ?Qu’ont-ils fait d’exceptionnel pour mériter l’adoration de ses frères ? Pour ne pas dévoiler leur honte, ils veulent maintenant se cacher le visage derrière le mur en acier qu’ils sont en train de l’ériger entre eux et les arabes.

LA SÉNILITÉ D’OUM DOUNIA.

Lorsqu’il s’agit de défier ses frères, l’Egypte n’hésite pas un seul instant. Pour un match de foot, les algériens ont vu de toutes les couleurs et entendu toutes les insanités indignes d’un pays qui se prétend détenir la primauté sur les pays arabes. Par son comportement, elle délire en chutant du haut de son échelle, devenant la risée des autres pays arabes qui constatent tristement la folie de la grande frangine qui vient de perdre irréparablement la raison, atteinte d’une profonde sénilité. Son réveil de son cauchemar était trop tardif.

Dans un moment de perte de la conscience, son président n’a pas tergiversé à convoquer en urgence le conseil de sécurité de sa nation qui ne s’est, en aucun cas, réuni depuis octobre 1973 avec à la clé un discours à la nation prononcé devant le parlement égyptien dénonçant les prétendues agressions de supporters égyptiens. Au même instant, sire shimon peres, président de l’état hébreu, est reçu sous de bonnes escortes et avec tous les honneurs dus à son rang d’un des responsables du génocide du peuple de Ghaza. Sharam Echeikh ne s’est autant désemplie de ces bourreaux.

Les allégations égyptiennes à Oum Dourman ont failli provoquer un incident diplomatique avec le gouvernement soudanais. Comme le rapportent les dernières dépêches, citant des sources de la FIFA, le dossier présenté par Hamid Zaher est rejeté car vide de toutes preuves tangibles. Du blabla sans plus, devenu une spécialité du côté des pyramides. Une autre contre-performance pour la fédération égyptienne. La conférence de presse de Samir Zaher programmée du 3 Janvier n’a-t-elle pas été annulée de justesse pour échapper à une autre humiliation qui aurait ternie, pour de bon, l’image du défunt pharaon ? Au lieu de s’attaquer à leurs profonds problèmes, ils préfèrent les cacher en cherchant un fantôme ennemi extérieur. Les tenants de l’Egypte ont privilégié s’attaquer à leurs frères qui les ont battus sportivement et à la loyale encore que 31 blessés Algériens ont été enregistrés par les services de police au Caire lors du match du 14 Novembre et en dépit d’une défaite entachée de plusieurs irrégularités sportives avec les blessures des joueurs après le caillassage avant le match et un but égyptien, un flagrant hors-jeu inscrit dans le temps additionnel. Les Algériens ne parlent pas assez trop comme le font les égyptiens mais ils favorisent l’action qu’au verbe. Je comprends maintenant pour Israël (3 millions d’êtres) nous a toujours défait alors que les frères sont estimés à 85 millions. Ce n’est donc pas une affaire de chiffre mais de technologie. Face aux Algériens, ils n’ont cessé de nous épouvanter avec ce chiffre devant nos 35 millions d’âmes. La théorie des nombres égyptienne s’est soudainement rouillée en terre soudanaise.

LE DÉFI DE BORDJ DUBAI.

Ce match a permis à l’Algérie de se libérer du joug égyptien qui se croyait être le nombril du monde arabe. Lorsque l’Egypte était « Oum Dounia », les pays du golfe n’étaient presque rien. Il faut que Oum Dounia se réveille de son profond sommeil pour s’apercevoir des progrès enregistrés par de nombreux pays arabes. Oum Dounia, c’était au temps des pharaons. Actuellement, ce sont des buildings modernes de dernier cri qui emplissent les pays du golfe. N’est-il pas réel que Bordj Dubai, qui vient juste d’être inauguré, est la tour la plus haute du monde culminant à plus de 800 mètres et visible à cent kilomètres à la ronde ? Dubai est ainsi devenu un pôle économique mondial qui a son effet sur le monde des affaires internationales. Le Hong Kong arabe en quelque sorte. Je n’ai jamais visité ces pays mais ma tentation est grande pour aller voir de visu le formidable développement de cette région du golfe qui pensent déjà à l’après pétrole. De l’investissement à long terme. A l’ex-Oum Dounia de méditer.

LA FETWA DE SERVICE.

Le cadeau d’anniversaire de la commémoration du carnage de Ghaza nous vient donc de cette Egypte qui vient de l’offrir à ses frères. Et quelle donation ? Un nouveau mur en acier, sur une dizaine de kilomètres, va sceller définitivement la claustration des frères en pleine détresse. Les 200 kilomètres de frontière avec l’état hébreu importent peu. L’Egypte s’évertue à inventer un ennemi qui n’existera que dans son imaginaire mais ferme l’œil sur l’adversaire patent qui bastonne continuellement les frères palestiniens. Même l’honorable El-Azhar, qui n’est pas à sa première, s’est mise de la partie en confortant les concepteurs de camp David dans leurs desseins de l’utilité de ce mur par une fetwa venue d’ailleurs. Cette fetwa sur mesure est heureusement contredite par une autre fetwa émanant de l’extérieur des terres égyptiennes. Les musulmans ne savent plus où se mettre leur têtes et vers qui tendre leurs oreilles face à ces fetwas antinomiques. Le débat semble manquer de façon flagrante aux masses arabes pour les éclairer de toutes ces tourmentes pseudo politiques.

LA CULTURE ARABE DE L’OUBLI.

L’un des grands malheurs qui frappent les arabes, en pleine déconfiture, demeure l’oubli. Les anniversaires qui touchent le cœur des peuples ne sont pas célébrés comme il se doit et à leur juste valeur. Ce premier anniversaire de Ghaza est passé presque inaperçu, sous silence dans les pays arabes. La mémoire est trop courte. Regardons Israel, elle n’a jamais oublié son soldat guilad shalit prisonnier aux mains des palestiniens. Elle est prête à l’échanger contre des milliers de vies humaines arabes. Lorsque la vie d’un des siens est en danger, israel est disposée à faire tous les sacrifices inimaginables. La shoah est glorifiée comme chaque année non seulement à Tel aviv mais dans tous les pays où les juifs disposent de puissants lobbys. Le souvenir est sacralisé et les âmes ravivées.

Dommage que l’attaque de Ghaza n’a pas su fructifier de façon appréciable et judicieuse l’élan de solidarité et la sympathie internationale en les restituer au profit de la cause. C’est tout le contraire d’Israel qui ne rate aucune occasion, même minime, de s’illustrer.

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