mercredi 30 novembre 2016

Des primaires: Est-ce possible en Algérie ?

================================================
Cet article est paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du jeudi 1er Décembre 2016 sous le lien suivant: 
-en format pdf zippé: http://www.lequotidien-oran.com/pdfs/01122016.zip
================================================

Par la pénurie, de vrais débats politiques, synonymes d’un désert démocratique, je sais que grâce aux réseaux sociaux, de nombreux compatriotes algériens avaient suivi assidûment les primaires de la droite et du centre français comme celles des primaires de la gauche de ce pays en 2011.

Depuis quelques années, on assiste donc à ces luttes impitoyables par programmes interposés et des débats d’idées, pour l’arbitrage des ambitions présidentielles des candidats d’un même bord politique. Les états-majors de ces partis ne craignent nullement les divisions en leur sein durant les campagnes électorales de leurs primaires. Au contraire, ils voient cela comme un renouveau de leurs partis et un nouveau souffle à inculquer par l’association direct de leurs adhérents et sympathisants appelés à départager les poulains pour au final ne laisser place qu’au cheval gagnant. Ils la voient également comme des exercices pour la préparation grandeur nature de la campagne présidentielle qui attendent leurs candidats favoris. Les candidats perdants ne doivent nullement rester à la marge, ils doivent s’engager non seulement à soutenir publiquement le candidat sortant mais à s’impliquer activement à sa campagne.

Peut-on imaginer que de nombreuses candidatures puissent se déclarer au sein de nos partis sans que l’on redoute leurs éclatements une fois les primaires consommées ? Que des partis s’émiettent en plusieurs morceaux, en quelque sorte comme des micro-partis avec de multitudes de partisans qui se livrent des batailles sur le terrain et seraient regroupées une fois la partie sifflée ? Ceci n’est possible que si les urnes décideront du destin politique de chaque prétendant. Que si la voix d’un électeur ne soit pas détournée à d’autres fins et pèserait de tout son poids.

Au fait, la participation au vote des dernières primaires de la droite française était ouverte à tous. Il fallait au préalable être inscrit sur la liste électorale au 31 décembre 2015, de verser 2 euros par tour de scrutin et de signer sur place la charte d'adhésion aux valeurs de la droite et du centre. On paie donc pour voter ! Sans compter le déplacement aux bureaux de vote et sans qu’aucune procuration ne soit acceptée. Quoiqu’ayant coûté 8 millions d’euros pour environ 8,5 millions de votants aux deux tours, ces primaires ont rapporté comme bénéfice net plus de 9 millions d’euros. Une belle cagnotte qui sera mise à la disposition de l’heureux élu pour faire campagne de la dernière ligne droite. Il n’y a ni aide de l’état ni ceux de ses institutions. C’est ce qu’on appelle une réelle indépendance financière.

Serait-il possible de tout cela chez nous ? Sans l’aide financière de l’état, presque tous les partis vivent sur le dos du contribuable algérien. J’en doute fort bien que les cotisations des adhérents soient à jour. Est-ce possible de demander 50 ou 100 dinars à chaque électeur à d’éventuelles primaires ? Pour le moment, on leur paie le casse-croûte, l’argent de poche de la journée, le déplacement gratuit dans des bus affrétés et ils feintent de voter à cause de la crédibilité perdue. Quant aux autres, les réels scores masqués de la participation en font foi.

Et puis, la chose quasi-impossible qui ne puisse aujourd’hui se réaliser est la mise, du fichier de la liste électorale nationale, à la disposition des partis pour vérifier si les électeurs votant à leurs primaires sont effectivement inscrits sur cette liste. Il faut souligner que ce fichier est le véritable nœud gordien pour toute élection et c’est là que tout se joue chez nous. Si les partis organisaient de telles primaires, elles acquéraient énormément d’expériences dans l’organisation d’élections et pourraient minimiser à l’avenir la fraude qu’ils dénoncent à chaque élection. Ce qui fait certainement craindre certaines parties occultes pour leur avenir.

Pour le moment, on n’assiste au sein de nos partis qu’à des redressements pilotés de l’extérieur et exécutés souterrainement de leur intérieur si jamais un clan en a un besoin crucial pour se débarrasser par des méthodes loin d’être académiques, des éléments les plus gênants ou les plus risqués pour son ascension. C’est vrai que des « primaires », on en a tous les jours de l’année, il faut savoir les palper. Parfois, on lance des ballons sondes à tâter l’opinion pour tel ou tel candidat. Ensuite, on guette le sens du vent pour suivre le candidat tout désigné par les vrais décideurs qui veillent au grain sur les intérêts du groupe. Tout le reste fait partie d’un même scénario de vieux films de série c.

Lors du premier tour de ces primaires de la droite et du centre français, tout le monde attendait la sortie dégradante de nicholas sarkozy. Jamais, je n’ai vu autant de jubilations et réjouissances de facebookiens algériens pour la défaite de celui-ci, certainement le politique le plus détestable, non seulement en Algérie mais à travers les peuples des autres pays du Maghreb et du monde arabo-musulman, pour avoir été celui qui a détruit la Libye, volé et tué son leader Mouammar Kadhafi. Le bonheur des algériens ne serait complet que lorsqu’il le verrait un jour jugé par le TPI et emprisonné jusqu’à la fin de ces jours.

En tous les cas, les caricatures que l’on a vues sur Facebook sur cet homme désormais retraité politique lui prédisent le sort d’être jeté dans l’oubli pour de bon dans les poubelles de l’histoire. Le monde ne se comporterai que mieux sans lui à l’instar des bush, netanyaho, blair et tant d’autres. En tous les cas, grâce à ces primaires, les électeurs français l’ont éjecté comme il se doit, de la manière la plus démocratique qui soit, et de la plus civilisée qui existe. Lui, qui se croyait être le nombril de la politique française et qui reniflait d’un effet boomerang.

Après le premier tour de ces primaires, et dès que les résultats étaient connus, les perdants reconnaissaient leurs défaites sans évoquer ni fraude, ni encore de bourrage des urnes, ni de la non-crédibilité de la haute autorité de l’organisation interne de ces primaires qui gère les élections, qui notons au passage qu’outre des politiques, elle se compose également de membres externes tels que des juges dont l’intégrité et les compétences sont avérées. Au soir du second tour et après la proclamation des résultats, les deux candidats finalistes se sont adressés à leurs sympathisants et qui se sont retrouvés une demi-heure plus tard au siège du comité d’organisation pour une réunion de leur famille politique comme si de rien n’était après que les électeurs aient nettement tranché. Le parti est ainsi réuni et consolidé et se sent plus que jamais fort derrière un seul candidat qui aurait la confiance de tout son camp politique et avec un programme à peaufiner pour son pays.

Tandis que chez nous, on continue à manger notre pain noir. Il n’en est point de tout cela et de ce genre de choses dont on s’est rassasiées chez nous et qui nous font de plus en plus souffrir et le pays avec. C’est pour cela que nombreux de mes semblables se sont tournés vers ces élections dont on rêvera un jour se dérouler pourquoi pas dans notre maison. Ne nous mériterons pas un tel saut dans la qualité ? On nous a toujours dit chez nous que ces trucs ne sont pas faits pour nous mais avec l’ouverture à la mondialisation, les choses ne sont plus ce qu’elles étaient du temps où ramener un magazine de l’étranger était considéré comme un sacrilège.

On revendique une place parmi les grandes nations mais en même temps on nous relègue parmi les plus pires. On aspire à une équipe nationale de foot qui participe à la coupe du monde mais en politique, on veut nous faire jouer à la relégation. De telles primaires ne peuvent qu’aider à la purification des partis. Sans ces tours préliminaires, la politique locale continue à produire de la médiocrité, de mauvais élus et d’exécrables assemblées. Les poids lourds seraient mis à l’écart et les poids plumes seraient plébiscités virtuellement. Sans l’élimination ou la qualification par des urnes au sein des partis, celles des urnes finales à grande échelle ne seront que mirage.


==========

mercredi 9 novembre 2016

De ces irresponsables de dernier cri

================================================
L’Algérie souffre d’un mal qui est devenu un véritable désastre. C’est celui de ces responsables qui n’assument pleinement leurs responsabilités. La majorité d’entre-eux adopte la situation du statu-quo devant les difficultés. Moins ils bougent, et moins ils ont des soucis et plus ils ont la chance de pérenniser dans le poste. C’est ce qu’ils pensent, malheureusement. Ils y tiennent énormément à leurs statuts de chefs dont ils ne veulent plus s’en défaire. C’est leur gagne-pain au détriment des valeurs. Ils deviennent malades s’ils sont dépossédés de leurs avantages et leur aura. C’est aussi leurs façons d’exister mais dommage, nuisiblement pour la chère Algérie.

Lorsque les problèmes surgissent dans leurs secteurs, ils restent complètement figés. Ils se font même tous petits en tentant de se faire oublier en attendant de laisser passer l’orage. Plus de peur que de mal pour eux, tout à fait le contraire pour l’établissement. Ils rentrent presque en hibernation tellement ils ne cherchent nullement à démanteler les obstacles et dissoudre la catégorie des privilégiés. C’est la stratégie qu’ils adoptent et dont souffre inlassablement la mère-patrie.

On aurait bien souhaité qu’ils réagissent même en machiavel mais hélas ils s’écrasent complètement devant le moindre petit bobo. Avant de penser à régler ces délicates situations, ils cogitent d’abord à sauver leurs stricts intérêts avant de daigner songer à ceux de l’institution. Leurs profits priment avant tout. Pourtant, ils disposent de leurs prérogatives qui délimitent leurs champs d’action. Mais ils ne pourront jamais avoir les mains libres et agir en souverains tant qu’ils sont désignés par défaut à leurs postes par leurs parrains.

Ils n’osent nullement agir en toute clarté et en toute transparence mais ils préfèrent s’agiter derrière les rideaux et téléguider leurs sbires et leurs marionnettes pour le malheur de l’Algérie. Ils ne pourront jamais affronter les vrais problèmes tant qu’ils n’assument pas les pouvoirs dont ils ne disposent point sur le terrain de la réalité. Ils ne pourront jamais remuer le simple petit doigt tant qu’ils n’ont pas reçu l’ordre de leurs tuteurs inavoués.

Ils savent qu’à la moindre initiative de leur part, ils sont grondés, avertis et mis au coin en quarantaine. Et placés sur la liste des révoqués s’ils persistent à tenter d’échapper des rangs. Ils ne lèveront pas l’index tant qu’ils n’ont pas été autorisés. Ils baisseront les yeux à la vue de leurs bienfaiteurs et de leurs appuis qui les ont mis en haut de l’échelle sans qu’aucun mérite, ni une infime intégrité ne les dictent.

Dès qu’ils sont démasqués, ils fomenteront milles et une fumisteries pour se dérober. En votre présence, ils distillent des paroles mielleuses qui vous envoûtent et vous plient totalement dans leurs poches. Ils vous endorment en vous promettant monts et merveilles, au tournant, vous ne verrez même pas la queue d’une souris. En votre absence, leurs  retours de veste seront assurés. Ils deviennent d’autres personnes qui vous éradiquent de leurs cervelles. Vous n’existez plus, vous devenez une puce à humilier et à écraser.

Le mensonge devient un de leurs exercices favoris et une addiction dont il va falloir consulter le plus rapidement possible un spécialiste pour se soigner de cette néfaste dépendance ou si grave encore, un séjour en clinique est indéniable pour définitivement se sevrer. Ils mentent comme ils respirent tellement ils sont à l’aise dans cette basse épreuve. Les mirages sortent de leurs bouches sans que leurs consciences puissent les remettre en question. Plus ils perdurent dans la responsabilité et plus leurs impostures deviennent trop flagrantes.

Lorsque vous les saisissez par écrit sur une quelconque interpellation, ils n’utilisent jamais la même procédure. Pourtant c’est le nerf de la guerre d’une administration qui prône le respect des textes. Ils ne veulent jamais laisser des traces écrites et ineffaçables qui peuvent, comme ils l’admettent, se retourner contre eux et les compromettre. Ils se détournent notoirement de leurs missions. Ils préfèrent opérer verbalement à l’image des sans-papiers en situation irrégulière.

Pourtant ils font des pieds et des mains lorsqu’ils postulent pour la responsabilité pour arracher la fonction convoitée et faire valoir leurs carnets d’adresse. Ils exhibent toute leur prétendue capacité de gestion et affichent publiquement leurs douteuses aptitudes à diriger en toute transparence et objectivité mais une fois installés, ils ne se souviennent de rien. Ils font des virages à 180 degrés. Ils deviennent de véritables caméléons à se muer en toutes les nuances selon le client en face et le climat régnant. Tous les acteurs influents sont consultés pour leurs nominations contrairement aux concernés qui encaissent et attendent le renouveau mais en vain.

Ils ne répandent partout que des promesses mais jamais ils ne les réaliseront sauf bien sûr à leurs garants à qui ils jurent fidélité et allégeance tant qu’ils sont au sommet et sans omettre de courber comme il se doit l’échine. Pire encore, ils proposent leurs services sans qu’ils soient sollicités. Pour le reste, c’est un autre personnage qui ne se rappelle de rien, feintant de vous reconnaître. Il perd subitement toute mémoire en vous disant de lui rappeler les faits. Il veut à chaque occasion ouvrir une nouvelle page blanche après avoir obscurci volontairement la précédente. Vous vous lassez et vous abandonnez finalement la partie. Quelle ruse !

Ils traînent presque tous des boulettes derrière eux qu’ils ont la crainte d’être découverts une fois éjecté de leurs trônes. Ils se servent d’abord et leurs proches amis. Les miettes, c’est pour la troupe après avoir réussi à passer toutes les embûches bureaucratiques dressées. Ils veulent assurer leurs bases arrières qu’inchallah leurs vœux seront balayés. Ils ont tout le temps la peur au ventre et sur leurs gardes si jamais le signal se déclencherait fatalement. Ils ne font jamais de beaux rêves les nuits à cause des cauchemars qui les hantent dans l’obscurité. Ils sont très nerveux, collés en permanence à leurs téléphones à la veille d’éventuels renversements. Ce qu’ils essaient d’éviter, c’est la chute libre, eux qui se voyaient toujours en perpétuelle ascension.

Ceci est la nouvelle race de ce genre de responsables qui ne reculent jamais devant l’impensable en emportant tels des bulldozers tout sur leur passage et principalement ceux qui les gênent. Ils sont scotchés aux sièges à l’instar de sangsues pour ne plus penser à ne les lâcher. Ils ne font que les chauffer pour rien. Ils freinent toute émancipation naissante et toute voie dérangeante. Ils étouffent dans l’œuf  toute volonté qui va à l’encontre de leurs occultes besoins et appétits incessants. C’est très inquiétant que le pays traîne ces casseroles qui ne font que le régresser et le sous-développer.  

Désormais, ils n’ont plus la pudeur de se dévoiler. Ils se bombent le torse en se vantant d’abuser de la grande supercherie. Toute duperie durera ce qu’elle durera mais disparaîtra un jour à jamais lorsque le vent tournera et ne subsisteront que leurs ruines. L’histoire aura du pain sur la planche à noircir ses pages de ces témoignages indélébiles. Au moment de l’éradication, c’est la panique qui les envahirait lorsque sonnent les glas. Rira bien qui rira le dernier, la nouvelle sera rapportée par les ultimes arrivés comme le dit si bien l’adage populaire.       


================