mercredi 23 juillet 2014

Ghaza ou l’omerta des régimes arabes.

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Article paru le Samedi 26 Juillet 2014 sur les colonnes du Quotidien d'Oran :
lien de l'article tronquée sur: http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5201080
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Qu’est-ce qui a pu changer depuis une quarantaine d’années chez les pays arabes avec ce revirement à 180 degrés vis-à-vis de la question palestinienne ? Où est passée cette solidarité sans faille qui plaçait cette question comme une priorité absolue de tous les états arabes ? Sans l’aide des pays frères, l’Algérie n’aurait peut-être jamais arraché aussi rapidement son indépendance en faisant dégager le colonialisme français hors de ses terres à l’issue d’une lutte armée finale de presque 7 années et demie.

Les armées arabes ne s’étaient-elles pas coalisées depuis 1948 jusqu’à la dernière guerre des 6 jours de 1973 contre l’état hébreu pour accompagner la résistance palestinienne dans son combat juste et légitime ? Chose que l’on pense impossible à se réaliser de nos jours. Depuis, la flamme de la libération de la chère Palestine s’est éteinte d’année en année. Elle n’est plus dans les objectifs impératifs des présidents et monarques arabes mais elle reste très forte dans les cœurs des peuples, impuissants pour concrétiser leurs profondes aspirations. Depuis, une paix factice est entrée en action. On serait tenté de dire, 4 décennies plus tard, qu’elle n’a été qu’une paix des braves, similaire à celle que proposait en 1958 De Gaulle aux algériens, aussitôt déclinée en son temps par le Fln.

Il y a une différence flagrante entre la solidarité sans faille d’hier et le mutisme d’aujourd’hui. Les peuples arabes, gouvernés par des régimes qui se sont engraissés depuis qu’ils se sont éternisés au pouvoir, se sentent ligotés et humiliés de ne pouvoir rien faire pour ce peuple meurtri qui ne doit sa survie actuelle qu’à l’assistance notoire d’humanistes à travers le monde. Les enfants palestiniens se sentent abandonnés par les leurs au moment où des juifs épris de liberté et de valeurs humaines dénoncent de toutes leurs forces l’état sioniste en n’hésitant pas à le comparer à l’état nazi d’Hitler.  

La principale explication possible de cette situation d’hibernation des régimes arabes est leur manque de légitimité intérieure qui les met dans cette position inconfortable et qui les affaiblit davantage. Les peuples arabes ne sont pas solidaires derrière leurs gouvernants comme l’est par exemple l’état sioniste où ses dirigeants sont élus par des urnes des plus transparentes. Parfois, ce ne sont que quelques milliers de voix du scrutin qui départagent les adversaires politiques après d’âpres campagnes électorales quoiqu’ils se considèrent en état de guerre. C’est l’une des raisons qui expliquent l’attitude de leurs dirigeants élus ne tenant compte au final que du bon-vouloir exclusif de leur peuple et ne naviguent jamais à contre-courant de leur opinion publique, en piétinant au passage toutes les lois et les résolutions internationales. Ils travaillent tous dans l’intérêt exclusif de la nation qu’ils imposent à tout le voisinage.  Il est vrai que l’état juif, comme l’affirment haut et fort ses autorités, demeurent l’allié stratégique des américains et par conséquent protégé contre toutes les représailles extérieures,  bénéficiant par la même occasion de l’immunité et de l’impunité des plus totales.

En face et à une ou deux rares exceptions, les républiques et monarchies arabes écrasent leurs peuples en leur confisquant toutes les libertés fondamentales. On les dissuade de soutenir  leurs frères palestiniens par la crainte d’être mal vus par les puissances occidentales qui à l’opposé appuient de toutes leurs énergies l’état sioniste avec en somme toutes les aides inimaginables. Tandis que les prisonniers de Ghaza croupissent et gémissent sous les pilonnages et les supplices de leurs geôliers sionistes. Alors là à imaginer des actions communes de ces vulnérables et instables tutelles arabes pour la martyre Palestine, il n’y qu’un petit pas à franchir pour frôler le blasphème.

Depuis le 8 juillet 2014, en 16 jours de bombardements et à l’heure où je finalise ce papier, ce sont plus de 825 palestiniens qui ont péri sous les décombres dont plus d’une centaine d’enfants et plus de 5250 blessés. En face, ce ne sont seulement 36 soldats, il faut bien lire soldats et non des militaires kidnappés comme le laissent entendre les médias de l’entité sioniste relayés par ses clones avec à leurs têtes BFM Tv au pays de Hollande. Israël n’est pas à sa première expédition punitive dans la bande de Ghaza. Depuis que le retrait de ses forces en 2005 dans l’espoir de faire cesser les tirs de roquettes, israël a monté trois précédentes opérations militaires, au mépris du droit international, avec tout d’abord l’opération "Pluie d'été" en 2006 avec un bilan de  402 morts dont 7 du côté israélien. Ensuite, l’opération "Plomb durci" en 2008-2009 qui a fait 1330 Palestiniens tués contre 13 israéliens. Enfin, l’opération "Pilier de défense" en 2012 avec 174 morts palestiniens et 6 israéliens [1]. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Pour avoir une idée sur l’intensité de ces bombardements, ils sont même visibles de l’espace comme le montrent les images prises par un astronaute, en l’occurrence Alexander Gerst,  depuis la station spatiale internationale qui les a postées sur Twitter et sur lequel apparaissent les nombreuses explosions consécutives aux bombardements israéliens dans la nuit du 23 au 24 juillet. "C'est la photo la plus triste que j'aie jamais prise…", écrit-il amèrement [2].

Selon Wikipedia [3], son armada dans les années 2000 était composée de plus de 2 600 chars sans compter le matériel de réserve, de 3 sous-marins, de 14 navires et de 48 patrouilleurs. Son armée possède également plus de 370 avions de combat modernes notamment des F-16 et des F-15. En outre, elle dispose de 215 hélicoptères et de nombreux drones. Sans omettre de mentionner l’arme nucléaire et ses 175 ogives. Il est clair qu’il faut revoir à la hausse ces chiffres lorsqu’on sait que l’entité sioniste détient le record mondial en matière de dépenses militaires par tête d’habitant en armements truffés de technologies de pointe.

Cette armée est alimentée par 200 000 actifs, hautement formés et de 600 000 réservistes, soit au total 800 000 soldates et de soldats puisés dans une population de 6 millions de résidents juifs, et aussi hors de la Palestine occupée qui ne sont nullement traités comme des djihadistes à la solde d’un état de surcroît hors-la-loi. L’enfant gâté du monde, pour reprendre le qualificatif d’un ami sur facebook, s’autorise de violer le monde libre grâce à son puissant lobby éparpillé à travers toute la planète.

S’il s’agissait d’un pays arabe comme le fût l’Irak où les forces occidentales s’étaient associées 2 fois de suite en l’espace de quelques années pour détruire ce pays avec l’assistance et la tirelire des états arabes qui n’avaient pas hésité un instant à mettre leurs contingents sous le commandement américain ou avec la complicité des autres qui s’étaient dérobés de leurs responsabilités. Si aujourd’hui le sang arabe ne vaut pas un sou, la cause revient essentiellement à ses fantoches états arabes qui détruisent toutes voix discordantes allant à l’encontre de leurs politiques d’aliénation aux puissances étrangères qui leur accorde le quitus nécessaire avant de se présenter aux urnes falsifiées de leur plèbe, basées principalement sur la triche et le complot.

C’est pourquoi Israël tue tous les jours des dizaines de vies sans ne se soucier guère et sans aucune retenue et sans qu’aucun dirigeant ne s’en offusque ni sa voix se fasse audible. En tous les cas, des arabes tombent tous les jours par centaines aussi bien en Syrie, en Irak, en Libye ou en Egypte pour régler des problèmes de successions au lieu de les résoudre par des élections libres et transparentes tout en garantissant une réelle alternance au pouvoir.  

Que dire en comparaison ce que détient comme armement la résistance ghazaouie ? C’est tellement caricatural qu’on ne peut oser comparer l’incomparable. Les détenus de la bande de Ghaza qui avoisine les 1 million 800 milles âmes, l’une des plus fortes densités de population au monde,  luttent pour leur survie en plus d’un blocus terre, air et mer qui dure depuis déjà presque 8 ans. Ghaza est privée d’électricité durant 20 heures par jour et d’eau potable pour 60% de sa population sans évoquer les autres produits de bases nécessaires au maintien de la vie. Elle dépend à 80% des aides humanitaires Autant se sacrifier que de rester dans cette situation de morts-vivants en attendant tous les jours la faucheuse au coin de chaque mètre carré de ce lot de terrain de 365 kilomètres carrés. C’est le combat de David contre Goliath des temps modernes. Au point que le député britannique David Ward a tweeté un message justifiant la légitime défense par le lancement de roquettes des résistants palestiniens sur la partie occupée et qu’il est utile ici de le rappeler : "@DavidWardMP: "The big question is - if I lived in #Gaza would I fire a rocket? - probably ye", et sa traduction : "Toute la question est - si je vivais à #Gaza, est-ce que je lancerais une roquette? Oui, probablement."[4].

Je suis quasi-sûr que les palestiniens seront prêts à échanger leurs roquettes artisanales, qui font craindre le pire comme le prétendent les israéliens mais les plages de Tel-Aviv sont pleines à craquer d’estivants. Ils seraient prompts à les « brader » contre l’arsenal abyssal des sionistes comme l’avait proposé en 1957 le héros martyr Larbi Ben Mhidi à l’armée coloniale française avec sa célèbre citation « Donnez-nous vos avions et on vous cédera nos couffins ».

Malgré cette disproportion des forces en présence, on peut se réjouir quand-même du succès de la bataille de la communication remportée sur la propagande sioniste qui est contrée superbement à travers les réseaux sociaux par ces millions de facebookiens qui dévoilent en temps réel les atrocités commises par son armée surtout contre ses enfants qui sont devenus, malgré eux,  des icônes de la résistance palestinienne. On ne sait toujours pas ce qu’en pense le chanteur sioniste Enrico Macias sur son tube « Malheur à celui qui tue un enfant ». Quant aux médias occidentaux, ils ont perdu toute crédibilité en montrant leur vrai visage, épousant corps et âmes de la cause sioniste. Ils parlent d’une guerre comme si les forces en présence sont plus ou moins semblables.

Pour en finir avec les états arabes et leur ligue qui ne font que s’agiter dans le vide lorsque les dés sont jetés et que les jeux soient faits.  On se sent d'abord beaucoup plus humilié par nos gouvernants avant de l'être par l'état sioniste. Tant que les peuples arabes ne seraient pas libérés de leurs tutelles bernant dans des légitimités préfabriquées, jamais le peuple palestinien ne verrait un soutien franc et total comme celui que reçoit Israël de ses amis.

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Sources :






lundi 14 juillet 2014

Vahid l’a échappé belle !

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Article paru le Jeudi 10 Juillet 2014 sur les colonnes du Quotidien d'Oran :
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On ne peut qu’être ébahi devant l’ahurissante défaite sur le score surréel de 7 buts à 1 des Auriverde face à la redoutable National Mannschaft en demi-finale de cette coupe du monde cuvée 2014. En observant les larmes des brésiliens, joueurs et supporteurs sous le choc, qui n’en revenaient pas, on a vite remonté le temps au véritable drame de 1950 avec cette défaite en finale face à l’Uruguay et la tragédie qui avait marqué des générations de ce peuple, le plus grand pays du football, pays du roi Pelé.

Et pourtant ce qu’appréhendaient les supporteurs de la Seleção au risque de se répéter, survint en cette cauchemardesque soirée du 8 juillet 2014 au stade Mineirão de Belo Horizonte en croisant sur sa route vers la finale, une fulgurante machine allemande qui broie tout sur son passage surtout lorsque tous ses clignotants sont au vert et lorsque l’occasion est propice pour redorer son blason en ne ratant pas l’opportunité d’écrire une autre page de sa fabuleuse histoire footballistique. C’est aussi cela le label des grands en général et de ce peuple germanique en particulier.

Le Brésil va sans doute se ressaisir comme après cette catastrophe de 1950, en arrachant hors de ses bases, en portant le record à 5 titres à la clé. Le seul miracle, c’est de ne pas lâcher prise en travaillant davantage sur tous les terrains de foot du pays et en formant sans cesse tous ces talents en herbe qui n’attendent qu’à être exploités. Donc tout le monde sait ce qui attend le Brésil. Il faut se remettre en cause en ne dormant pas sur ses lauriers. C’est une page qui se referme et c’est une nouvelle qui s’ouvre.

L’autre chose qui m’était tout de suite revenue à l’esprit, c’est la position très inconfortable de l’entraîneur Luiz Felipe Scolari qui au passage a été déjà champion du monde en tant que sélectionneur de ce même pays à la coupe du monde de 2002. Imaginons que 8 jours avant, c’eut été le scénario du match Algérie-Allemagne ! L’aurions-nous considéré comme une humiliation ou bien comme une défaite logique ? Quel aurait été le sort réservé à Vahid Hallilhodzic ? Il serait rentré au pays sous forte escorte sécuritaire. Aucune circonstance atténuante ne lui aurait été accordée. Dès la fin de la rencontre, la potence lui aurait été dressée sur une place publique du côté d’Alger.

En tous les cas, la salve de critiques et les tirs groupés qu’avait subi le désormais ex-sélectionneur national de la part de nos soi-disant experts en foot, au lendemain de la défaite face de la Belgique au cours du match de l’entame de cette coupe du monde, en disent long de ce qu’avait subi le malheureux bosniaque malgré une défaite étriquée. Pourtant si on regarde la différence de niveaux, on n’avait pas à rougir d’une telle défaite face à ces terrifiants outsiders diables rouges. Pour un match d’entrée, il était normal que coach Vahid ait opté pour une tactique défensive au regard des lacunes de la charnière centrale de notre défense dont les 40 millions entraîneurs algériens avaient soulevé avant le début de la compétition faisant craindre le pire.

A ce niveau, toute petite erreur commise est exploitable par l’adversaire, ça ne pardonne jamais surtout devant les coups de boutoir des joueurs de haut niveau qui évoluent dans de grands clubs comparativement aux nôtres. La question qu’on pourrait se poser : quel aurait été le rendement si jamais le sélectionneur national se serait-il appuyé sur des joueurs évoluant dans notre championnat national, produit de nos entraîneurs nationaux ? On avait même entendu quelques uns de ces entraîneurs demander aux joueurs de ne pas écouter Vahid et de jouer comme ils l’entendent ! C’est sûr que le match contre la Corée du Sud devait être différent, autant que ceux contre la Russie et l’Allemagne. A chaque match, sa stratégie. Si tu joues l’attaque à outrance contre la Mannschaft, tu risques de prendre une valise comme l’a vécue la Seleção en cette  historique et mémorable soirée de ce mardi.

Cette raclée ne peut que réconforter Vahid dans tous ses choix tactiques face à des ténors à l’instar de Joachim Löw, d’abord entraîneur assistant de l'équipe d'Allemagne aux côtés de Jürgen Klinsmann d’août 2004 jusqu’à l’été 2006, puis depuis cette date, il a été nommé sélectionneur en chef jusqu’à nos jours. Si on scrute sa carrière de joueur, elle ne fût guère fameuse. Il avait joué presque 5 fois plus de matchs en seconde qu’en première division de la Bundesliga. Il s’est reconverti, une fois sa carrière achevé dans l’anonymat, aux aspects tactiques en réussissant hauts la main, tous ses diplômes d’entraîneur de l’école d’outre-Rhin. Ce sont la constance, la rigueur et la longévité de 10 années de labeur qui commencent à donner leurs fruits. On a parlé du réalisme allemand au cours de cette coupe du monde et c’est ce qu’on en train de constater admirativement. Elle n’est maintenant qu’à une ultime marche du sacre final, tout près du but comme cela était toujours le cas qui nous fait rêver non seulement dans le domaine du foot mais dans tous les autres secteurs.

Revenons à notre Vahid, qui en seulement trois années de contrat, a eu le mérite de remplir honorablement les objectifs qu’il s’était fixés avec la fédération algérienne de football. Il a apporté une certaine notion du travail en tentant, contre vents et marées, de révolutionner un peu soit-il les mentalités, surtout au point de vue de la discipline. Il n’a pas hésité à exclure certains joueurs du groupe. Il est vrai que la quasi-totalité des joueurs viennent de clubs où on se plie volontiers à ce strict règlement et où on ne rechigne en aucun cas à la besogne. Durant un stage en Suisse d’avant match, Feghouli s’était plaint de la charge du travail mais il a été remis tout de suite à l’ordre par Vahid qui ne badinait jamais avec cette discipline menée de mains de maître.

Cela a donné par la suite raison à Hallilhodzic. Cette préparation avait donc montré sur le terrain une équipe algérienne se battant sur toutes les balles lors de son dernier match contre l’Allemagne que ce soit durant le match ou au cours des prolongations. On ne peut que valoriser les performances de cette équipe nationale version Vahid qui a séduit par son jeu plaisant tous les experts mondiaux. Quand on voit ce qu’a fait la Mannschaft ultérieurement en sortant deux anciens champions du monde et néanmoins postulants potentiels au titre, on pense que Vahid l’a vraiment échappé belle.

Vahid n’avait pas comme mission de soigner le football national, il avait comme principale tâche de monter une équipe nationale compétitive en la qualifiant d’abord pour la coupe du monde et ensuite en passant au second tour de cette compétition. Si certaines voix commençaient à élever le ton en ayant pris pour cible le sélectionneur national, je pense qu’elles se trompent carrément de cible. A notre connaissance, la Faf dispose d’une assemblée générale, l’instance suprême et légiférante, au sein de laquelle ils sont soit membres à part entière ou indirectement représentés.

Il faut rappeler que quelques unes des prérogatives de l’assemblée sont l’adoption des programmes ainsi que les rapports d'activités et les bilans moral et financier de la Faf. Tout est donc clair comme l’eau de roche dans les statuts si on souhaite assumer son rôle de véritable membre actif. On ne doit pas montrer sa désapprobation en dehors des statuts, dans un plateau d’une chaîne de télévision ou dans une interview à un journal puis se dérober là où on a le droit d’exprimer son avis avec force. Il faut rappeler que le Bureau Fédéral de la Faf avec à sa tête son président, est un organe exécutif des délibérations de l'AG. Il a aussi le pouvoir de nommer ou de révoquer sur proposition du Président, les entraîneurs des équipes nationales et les autres cadres techniques. Comme on le constate fort bien, il dispose d’une très grande part de responsabilité qu’il se doit d’assumer. Par contre, les missions de la Faf, en dehors de s’occuper de la cerise sur le gâteau que doit être l’équipe nationale, sont innombrables. Les membres de l’AG peuvent intervenir lors de ses débats en influençant toutes les décisions prises en amont.

Comme il était prévu, Vahid nous a quittés en laissant sur leur faim une grande partie de ces supporteurs orphelins. Il nous a habitués à ses méthodes distinctes qui diffèrent de son prédécesseur en y apportant sa touche personnelle. Il a sans aucun doute marqué son passage dans notre pays. On n’est pas près de l’oublier de sitôt. Adopté comme il l’est, il a été même algérianisé comme plaisantent certains. Il a depuis longtemps fait son choix d’affronter d’autres challenges sitôt la coupe du monde terminée. Il a longtemps prévu de se turquiser. Pour quelques centaines de milliers de dollars de plus, il ne veut plus continuer avec nous malgré les appels pressants des plus hautes autorités du pays. Sûr qu’il ne veut pas être éloquent sur les véritables raisons de son départ quoique l’on lui ait offert un contrat en or massif à la suite de l’intervention du président de la république comme le laissent entendre certains journaux.

L’argent tout seul n’a pas l’air de faire son bonheur. Il ne pourrait pas garder longtemps tous ses secrets. Il viendrait le jour où sa langue commencera à se délier lorsqu’il ne serait plus soumis à ce lourd droit de réserve. Ce jour-là, le choc de ses révélations serait douloureux à supporter. Comme il le souligne dans son communiqué d’adieu, il relève le comportement indélicat d’une certaine presse qui n’a pas cessé de le stigmatiser, non seulement dans son travail, mais en s’étant prise à sa propre personne et à sa famille, ce qu’il n’oubliera et ne pardonnera jamais.

En quittant le pays, coach Vahid ne laissera aucun algérien indifférent. On continuera à suivre avec un plaisir certain les échos de sa nouvelle aventure sportive du côté d’Istanbul si les rumeurs de son recrutement se confirment. On lui souhaite le grand bonheur et toute la réussite dans ses nouveaux choix qui sont totalement à respecter. Espérons juste que les leçons qu’il nous a donnés soient retenues.

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jeudi 3 juillet 2014

Le rêve peut-il devenir réalité ?

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Article paru le Jeudi 03 Juillet 2014 sur les colonnes du Quotidien d'Oran :
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L’équipe nationale de football nous a permis, en presque deux semaines et 4 matchs intenses, de vivre un rêve fou que l’on n’est pas près de l’oublier de sitôt. Il va servir de bouffée d’oxygène durant assez longtemps à tout un pays dont l’humeur de son peuple dépend fortement des résultats de son équipe telle une drogue qui n’en finit pas de l’enivrer. Peut-être autant que l’épopée de 1982 qui a mis plus de 32 années à survivre. Cette équipe est devenue par la force des choses le seul et unique symbole qui rassemble presque sans aucune distinction tous les algériens, de tous bords, grands, petits, femmes et hommes.

Elle est devenue une véritable institution qui fait de l’ombre à toutes les institutions officielles du pays qui tentent de récupérer ses fruits en voulant continuer à vivre dans l’illusion, contraire à toute réalité du terrain. Personne n’a obligé les algériens à supporter cette équipe s’ils n’ont pas cru qu’elle pouvait aller plus loin dans la voie du succès. Et puis, il y a Vahid, le bosniaque, que tous les amoureux du ballon rond lui vouent une confiance aveugle, beaucoup plus que les dirigeants de l’instance du football. Il existe une véritable communion entre lui et les supporteurs. A tel point, chose inimaginable pour un homme politique ou un élu, qu’une pétition soit lancée en sa faveur tout de suite après le match de ce lundi et qui ait rassemblé plus de 60000 signatures en moins de 24 heures et ce n’est pas encore fini. Je crains que ce désir de maintenir l’entraineur national ne sert qu’à entretenir le virtuel dans lequel baignent actuellement les supporteurs et dont la réussite ne pourrait venir que du travail et de la discipline que coach Vahid les avait imposés. Choses qui font cruellement défaut dans tous les autres domaines, de la santé jusqu’à l’école et l’université en passant par les services publics.

Jamais au grand jamais, le peuple algérien n’a donc vécu une telle symbiose entre ses enfants, ceux de l’intérieur et de l’extérieur, de France, du Canada, d’Angleterre, du Qatar, des Emirats Arabes, de Belgique et tant d’autres coins de la planète, relayée par les échos des 6 millions 8 cents mille algériens qui  peuplent le monde de facebookien selon les toutes dernières statistiques.

Revenons à notre vie de tous les jours après cette belle échappée du marasme du vécu quotidien. Quelles seraient alors les conséquences de cette belle prestation sur le pays ? Mis à part procurer un peu de bonheur et de la joie aux citoyens pour les faire oublier de leurs multiples problèmes journaliers. Est-ce que cette équipe nationale serait le porte-drapeau du pays pour le booster vers l’avant ? Ou est-ce qu’elle ne serait utilisée qu’un cache-misère pour dissimuler toutes les tares du pays ? Tous les algériens ont été fiers du parcours plus qu’honorable de son équipe nationale dont son dernier match contre l’Allemagne a été suivi sur TF1 par 9,4 millions de téléspectateurs en France, ce qui représente la part de 50% de l’audience dans ce  pays ! N’en parlons pas de l’Allemagne, de l’Angleterre, de l’Italie, des pays asiatiques, africains, américains, etc...Donc ce sont des millions et des millions de gens à travers la planète entière qui ont essayé de connaitre ce pays qu’est l’Algérie à travers son équipe nationale et ses prouesses footballistiques.
Si le géant Brésil, un pays continent par sa taille et émergent par son apport économique mondial, un pays de foot par excellence et un pays qui a dépensé 12 milliards de dollars pour organiser cette coupe du monde, c’est qu’il doit s’attendre à émerger davantage dans plusieurs domaines en étendant son influence croissante qui en fait de lui la 7ème puissance mondiale et un des pays phares du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) par son précieux apport. Je me pose encore la question : quels seraient les effets à moyen et à long terme de la participation de notre pays en coupe du monde ? Il faut savoir intelligemment fructifier cette excellence performance pour un pays en totale construction.
Lorsqu’on évoque l’Allemagne, c’est toujours synonyme de travail, surtout du travail bien fait, pas bâclé comme il l’est sous nos cieux, de son industrie florissante, de sa rigueur, de ses compétences et de son sérieux. Après la seconde guerre mondiale, ce pays vaincu,  détruit, laminé par le bloc communiste et les alliés occidentaux, s’est relevé miraculeusement sur ses ruines car ses gênes se souviennent de son passé. Un pays complètement dévasté mais le « nif » allemand est resté tel quel. Presque soixante dix années après,  ont suffi à le remettre sur les rails pour en refaire un des fleurons et des exemples extraordinaires à travers le monde.
Pour emprunter une idée à l’auteur et au journaliste Akram Belkaid, posté ces jours-ci sur le réseau social facebook, l’Allemagne a gagné sa première coupe du monde en 1954 par 3 buts à 2 contre la grande équipe de la Hongrie après avoir été menée à la marque 2 à 0 et après avoir été balayée deux semaines avant en poule sur le score sans appel de 8 à 3 par la même équipe, surnommée le onze d’or à l’époque avec ses légendaires joueurs Puskas et Kocsis ! C’est pour vous montrer toute la ténacité de cette équipe qui a toujours cru au retour du miracle allemand en puisant dans toutes ses dernières ressources pour arracher sur le fil la victoire. Ce sacre a été un des détonateurs sur tous les autres secteurs du pays, mettant en avant le génie allemand qui s’était ressuscité sous ses cendres. Aujourd’hui, il est le fer de lance de toute l’économie européenne et qui sert de référence à tous les autres pays de son continent. C’est une véritable mécanique qui ne tombe que très très rarement en panne.

Quant à notre pays l’Algérie, il nous reste beaucoup de chemin à parcourir quoiqu’on ait mis en difficultés la redoutable équipe de la national mannschaft, trois fois championne du monde, crainte par toutes les équipes du monde mais la comparaison s’arrête net ici.

D’abord sur le plan politique, comme l’ont souligné de nombreux observateurs et plusieurs membres de l’opposition à propos du projet sur la révision de la constitution, les discussions entreprises ne se font qu’entre le pouvoir et lui-même, niant ainsi toutes les véritables composantes de la société. Chose impensable dans un pays dont l’équipe nationale s’est qualifiée en huitième de finale d’une coupe du monde. Avec ces agissements, l’équipe nationale ne peut alors constituer qu’un écran de fumée. On peut en citer plusieurs domaines où le succès de l’équipe nationale ne reflète concrètement le terrain.

Est-il pensable que le pays croule sur les ordures depuis des années et des années avec des odeurs nauséabondes même aux centres villes de toutes nos villes sans que personne ne s’en émeuve ? Est-il normal qu’un pays qui arrive à se placer parmi les 16 meilleures équipes mondiales et que les immondices soient jonchées en permanence dans ses rues et cités sans que personne ne lève le petit doigt ni parmi ses citoyens ni encore davantage par ses sois disant élus. Où est alors le patriotisme dont se festoient les algériens et qui disent être fous du pays ?

Est-il logique que l’Algérie n’envoie pas de concurrents pour participer aux olympiades de mathématiques alors qu’elle se vante d’un taux de réussite au baccalauréat en constante progression ? Pourtant la participation à ce concours ne passe par aucunes étapes éliminatoires contrairement au foot. Pourquoi évite-t-on d’envoyer nos lycéens pour l’évaluation de notre système éducatif et des cerveaux algériens sortis de notre école alors qu’on n’hésite pas à le faire pour le sport à pieds. Ceci démontre de la façon la plus flagrante que nos lycéens ne sont pas en mesure d’affronter les concurrents étrangers tandis que les footballeurs sont préparés avec les tous derniers moyens techniques et financiers pour défier les autres équipes. Pour fournit-on des efforts incommensurables par-ci et dérisoires de l’autre côté ? Pourquoi agit-on par pur professionnalisme pour les uns et avec un amateurisme mineur avec les autres ?

On peut encore citer sans fin tous les autres domaines qui ont besoin de véritables électrochocs pour repartir de zéro. Les prouesses de notre équipe nationale ne peuvent suffire à elles-seules si l’on ne prône pas les mêmes méthodes pour arriver à la performance. Souhaitons que nos gouvernants ne profitent pas uniquement de l’équipe nationale pour asseoir leur hégémonie sur ce pays  mais en saisissant l’occasion que leur est offerte pour le faire redémarrer selon des bases saines aux normes internationales telles appliquées à notre équipe nationale. Notre pays a été durant quelques jours sous les lampions au Brésil, tâchons qu’il le soit dans toutes les disciplines durant toute l’année. Pour le moment : Entre le « I have a dream » et le « Yes We can », la tentation est grande.

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