mercredi 28 mars 2012

Quelle société civile face aux périls ?


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Article paru sur le Quotidien d'Oran du Jeudi 29 Mars 2012 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:

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http://fr.calameo.com/read/00037044651faa7fefd50 



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« L’utilité commune est le fondement de la société civile.»,
Jean-Jacques Rousseau [1712-1778]
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Depuis la dernière brève visite de quelques heures de la secrétaire d’Etat d’Amérique Hillary Clinton, beaucoup de questions n’arrêtent pas de susciter les commentaires et les interrogations. En effet, la diplomate en chef des USA avait reçu aussitôt dès son arrivée à Alger, des membres présentés comme étant les représentants de la société civile algérienne version américaine.
Ce qui a surpris bon nombre d’observateurs est qu’aucune figure parmi ces présumés membres n’était connue du monde social dans le pays. C’était la grande surprise. Heureusement que Google est là pour assouvir les curiosités en allant se ressourcer sur leurs filiations dans le célèbre moteur de recherche pour savoir qui fait quoi. Comme on peut le douter fortement, les américains, et c’est plus que normal, sélectionnent leurs interlocuteurs qu’ils présentent comme étant les émissaires de notre société civile qu’ils estiment, à leurs yeux, les plus plausibles à jouer un rôle majeur, bien sûr, selon leurs intérêts et leurs stratégies futures et c’est encore plus que logique. Leurs plans d’action s’étalent sur des décennies et ne se réduisent nullement en des périodes restreintes.
Un vrai camouflet pour les tenants de notre politique qui pourtant avaient convié en juin dernier les états généraux des acteurs supposés de la présente société civile.
On peut reposer la question de manière différente: Si Mme Clinton décidait de s’entretenir avec la société civile d’un pays européen, aurait-elle choisi de discuter avec des têtes pratiquement inconnues de ce pays ? La réponse aurait été sans doute par la négation. Là-bas, elle discuterait directement avec les politiques légitimes tout en sachant que la société civile jouit pleinement de son implication dans tous les rouages de la vie sociale. On pourrait conclure de façon prématurée que les USA préparent et misent sur une autre conception de la société civile dans notre pays puisque nous n’avons pas su faire émerger la nôtre, à l’image d’ailleurs de la politique, et se répandre en un véritable fondement du pays.
A force d’en pré-fabriquer une fausse dans nos laboratoires, on se verrait tôt ou tard nous imposer de l’extérieur une autre société civile totalement indépendante de l’actuelle, la prétendue officielle. Le résultat est amer et difficile à admettre. En effet, les gouvernants ont toujours favorisé l’émergence d’une société civile identique à leur image qui n’est jamais indépendante dans ses  actes et ses programmes. Elle n’est là juste pour servir de décor et applaudir dès qu’on lui mime l’ordre de le faire. Aujourd’hui, on paie cash les politiques aveugles du passé. L’inexistence d’une réelle société civile, par ces temps de bouleversements régionaux, laisse un grand vide sur le terrain et prive le pays d’interlocuteurs actifs, crédibles, valables et légitimes face aux autorités.   
Le fait que les américains autoproclament une société civile selon leurs visions et totalement différente de celle qui est agréée par les pouvoirs publics, les responsables Nord-Américains ont voulu sans aucune incertitude nous donner sans états d’âme un signal fort sur leurs futures intentions. En fins visionnaires, ils ne prennent jamais les choses à la légère. Leurs choix sont allés à la société civile contrairement à l’opposition dans le monde politique. Ce n’est pas la première puissance mondiale pour rien et ne font jamais les choses hasardement. Et de ce point de vue, ils y voient certainement juste. Ils souhaitent composer avec la force de frappe de la société en misant principalement sur sa jeunesse. De plus et c’est aussi un autre carton rouge déployé à notre face, l’ancienne première dame des états unis avait privilégié sa rencontre avec « sa » société civile avant d’avoir discuté avec les autorités politiques du pays.
Si l’on est arrivé à cette situation inextricable, cela signifie que nous avons beaucoup de lacunes dans la société civile actuelle et qu’il reste dorénavant beaucoup de chemins à parcourir pour espérer atteindre l’éclosion de ce véritable socle. Les champs politique et social doivent évoluer de pairs. L’un ne peut marcher sans l’autre mais pas en s’entremêlant les prérogatives.
ÉTATS GÉNÉRAUX
On se rappelle donc qu’en juin 2011, les pouvoirs publics avaient organisé, en pleine effervescence de ce que les occidents avaient nommé "printemps" arabe, les états généraux de la société civile. Cela voulait tout simplement montrer que le pays avait un besoin crucial de réactiver une société civile en pleine léthargie, plongée dans un profond coma. Il ne s’agit pas ici non seulement d’établir un constat de cette société civile qui n’est que l’ombre d’elle-même mais un audit expert est indispensable pour déceler tous ses maux en dressant un diagnostic serein.
Comment mettre en marche une machine qui est pratiquement toute rouillée et complètement rongée et qu’on ne fait appel à ses « précieux » services qu’à la veille d’échéances électorales ? En quelque sorte, il faut faire le bilan de plus de deux décennies depuis au moins l’ouverture du champ social d’octobre 88. Ce n’est pas réclamer un mea culpa mais il est absolument nécessaire de faire son autocritique en évitant de traîner les boulets du passé.
Une société civile demande les efforts de tous, surtout y compris des pouvoirs publics qui devraient voir d’un bon œil l’éclosion d’une société civile représentative et dynamique et non celle qui glorifie à tout rompre ceux qui sont aujourd’hui en haut de l’affiche. De plus, elle a vanté, à travers un nombre appréciable d’associations pour ne pas dire la majorité, sans retenue aucune tous les carnavals de toutes les « dechrates » et en fermant les yeux sur les abus ayant fait très mal au pays. L’Algérie dispose quand même de gens intègres, compétents et animés de bonnes volontés qui puissent relever les défis en souffrance. L’Algérie, à l’instar des grandes nations, doit miser sur l’émergence d’une authentique société civile pour repartir sur une bonne monture en attendant que les politiques refassent surface sur la scène plus sainement.
LA DÉFINITION
Selon Wikipédia (*), pour ne pas creuser loin dans les explications, la société civile est le domaine de la vie organisée qui est volontaire, largement autosuffisant et autonome de l'État. Par exemple, une élection est un des événements principaux où la société civile se trouve mobilisée, notamment à travers l'éducation de l'électorat. C'est le corps social, par opposition à la classe politique.
L'Unesco, comme le précise d’autre part Wikipédia, entend par société civile, l'auto-organisation de la société en dehors du cadre étatique ou du cadre commercial, c'est-à-dire un ensemble d'organisations ou de groupes constitués de façon plus ou moins formelle et qui n'appartiennent ni à la sphère gouvernementale ni à la sphère commerciale.
Comme le note Wikipédia, dans la pratique, ceux-là n'agissent toutefois pas individuellement mais dans un cadre associatif. Une telle association peut être considérée représentative à condition qu'elle ait été constituée sur la base de la volonté et des propres intérêts des citoyens se déclarant formellement et juridiquement membres de l'association.
Wikipédia rajoute encore plus loin que la société civile regroupe notamment les organisations syndicales et patronales (les "partenaires sociaux"), les Organisations Non Gouvernementales (ONG), les associations professionnelles, les organisations caritatives, les organisations de base, les organisations qui impliquent les citoyens dans la vie locale et municipale, avec une contribution spécifique des églises (chez nous, ce sont donc majoritairement les mosquées) et des autres communautés religieuses.
Wikipédia conclut que pour qu'une telle association ou organisation soit en effet une partie active et l'expression de la volonté de citoyens, il s'avère nécessaire que les associations formant la société civile disposent d'une structure et d'une forme d'action intérieure tout à fait démocratiques. Ces nécessités excluent par conséquent des organisations qui ont été constituées par l'État, l'économie ou des églises (il faut donc l’adapter aux mosquées).
Par ailleurs et selon le site d’Agora (**), la société civile, c'est ce qui reste d'une société quand l'État se désengage complètement. En prônant le désengagement de l'État, on prônerait un renouveau ou une réactivation de la société civile. D’autre part, un fonctionnaire entre dans la société civile sitôt qu'il quitte ses bureaux. Enfin, la solidarité est l’une des caractéristiques d'une société civile vivante, complète le site.
LAQUELLE ?
Où en sommes-nous dans toutes ces belles notions théoriques ? Faut-il conclure que la définition de tous ces concepts de la société civile soit similaire par rapport à la nôtre ? On peut remplir des milliers de pages sans trouver effectivement les réponses adéquates.
Y-a-t-il d’abord une société civile ou alors c’est un conglomérat d’agréments qui n’est actionné que lorsque le besoin se fait exprimer par des parties dissimulées derrière le rideau ? N’est-il pas vrai que chaque fraction dispose de sa propre société civile à travers les organisations qu’elle chapeaute sous le manteau ? N’est-il pas réel qu’à chaque fois qu’une partie occulte a mal à la tête ou veut jouer les trouble-fêtes à la recherche de plus de postes rentiers dans le quota, fait actionner ses partisans se trouvant au sein de cette supposée société civile pour obtenir gain de cause. C’est presque là une forme de chantage qui apparaît lorsqu’on court-circuite de façon notoire le monde associatif et social. Nous connaissons fort bien ce phénomène par exemple à l’université où pullulent dans les campus des associations faisant cause et roulant pour leurs parrains et en shuntant les problèmes palpables des étudiants, laissés pour compte se débattre dans leur amer quotidien.
DÉSERTIQUE AU NIVEAU LOCAL
Si au niveau national, la société civile fait défaut, au niveau local, c’est le désert. La plupart des autorités locales, pour ne pas dire tous, ne font appel qu’à une certaine catégorie qui s’est fait propulsée « notables de la ville » comme à une certaine époque datant d’avant l’indépendance. Elles ignorent carrément les outils de gouvernance du monde moderne à travers des associations avérées défendant les généreuses valeurs et les bonnes mœurs. Si elles accordent les autorisations, c’est pour des associations dont les présidents sont malléables à souhait. Rares sont ceux qui passent à travers les mailles du filet. Toute voix discordante qui dérange, est éliminée et éradiquée à la source.
Des milieux occultes locaux, sans foi ni loi, entretenues abondamment par la rente, se sont installées dans la durée en devenant les interlocuteurs et représentants privilégiés d’une certaine société civile devant des citoyens désarmés, sans force et en ayant perdu tout espoir d’un renouveau. Ce n’est pas par hasard que des foyers de tensions n’en finissent pas de se déclarer un peu partout dans le pays sans que l’on puisse trouver les bons remèdes et les adéquates solutions. Ceci démontre bien que les citoyens sont substitués à travers ces intermédiaires qui ont squatté tous les espaces aidés en cela dans leur besogne par des mains non moins innocentes. Ces espaces ont été usurpés de fait par une sorte de mafia sociale dont la légitimité repose essentiellement sur le pouvoir de l’argent sale et la corruption en général. Lorsqu’on additionne toutes ces aberrations locales, on mesure assez bien l’étendue des dégâts sur le plan national.
LA CRÉDIBILITÉ
En outre, il existe certainement de nombreuses d’associations qui n’ont jamais vu le jour par la faute des mécanismes bureaucratiques inimaginables imposés, leur mettant les bâtons dans les roues, héritages du passé dont on ne veut pas s’en défaire. Il est facile de vérifier, si la création d'une simple association est une chose aisée, pour s’en apercevoir amèrement. Il faut s’attendre à un parcours du combattant mais s’il s’avèrerait que le projet de l’association pourrait embarrasser, ses jours seront comptés. Elle doit être brisée dans son œuf, elle ne resterait qu’une imaginaire idée jamais concrétisée.
Peut-on changer du jour au lendemain les vieilles mentalités par une quelconque  baguette magique ? On ne peut retrouver sensationnellement une parole colorée auparavant de la langue de bois pour devenir soudainement audible. Il se peut que beaucoup de membres de la société civile se trouvent en dehors, écartés de facto car ne rentrant pas dans la feuille de route.  Attendons la suite des intentions pour pouvoir mieux jauger.
LA FORCE TRANQUILLE
La société civile n’est pas une voie de garage, elle n’est pas non plus une maison de retraite. Elle doit être vitale. Elle a besoin d’une nouvelle sève nourricière pour se déployer dans la société.
L’absence d’une société civile énergique manque terriblement surtout lors des crises aigües que connait chroniquement le pays et qui ne cessent de miner la société. Les faux représentants ont ruiné les espérances d’une jeunesse qui ne croie plus en cette société civile dont la carte est complètement déformée. Une recomposition suivant les règles prescrites des normes des pays émancipés, est plus qu’indispensable.
La société civile n’est pas une opposition ni un contre-pouvoir, elle est la conscience qui existe à l’intérieur de la société. Elle est sa force tranquille. Organisée, elle peut faire des merveilles en jouant superbement son rôle et son utilité. Elle est le guide moral. Elle n’est ni le porte-voix d’un parti ni une charrue ni le bras armé de quelque partie que ce soit. Elle ne doit pas avoir une couleur partisane, ce n’est point son objectif. Elle doit éclairer le politique pour aller vers le meilleur et le plus bienfaisant au peuple et au pays. Elle est présente pour barrer la route à tout aventuriste qui ose lui ôter un seul de ses attributs. Une société civile puissante et omniprésente est capitale pour un état qui ne serait que renforcé et respecté. Lorsque sa présence est aléatoire, occasionnelle, c’est la déliquescence des institutions et le pays avec qui suivrait la descente infernale vers les profondeurs.
Mais faut-il aussi procéder au tri dans cette société. Il y a celles qui avaient reçu et bouffé sans limites toutes les aides financières pour devenir une véritable caisse noire à la disposition de parties sans aucun ancrage dans la société. La société civile stérile a besoin d’une épuration sociale et juridique pour devenir fertile.  
Une société civile, c’est ça. Elle doit être partout influente. Elle est l’œil attentif et vigilant du pays qui alerte tout disfonctionnement de ses structures. Et c’est pour cette raison qu’elle doit recevoir tous les appuis nécessaires pour la vivifier. Lui couper l’air, c’est le pays qui suffoquerait et gémirait par asphyxie. Elle doit constituer une assise formidable. Les politiques partent et reviennent en s’alternant en principe au pouvoir, la société civile doit demeurer la gardienne du temple. Elle ne peut se taire sur aucun écart tentant de l’amadouer ou de l’affaiblir.  Son ambition n’est pas de se maintenir au pouvoir mais elle est celle du baromètre de la conscience, de la vertu, de l’honnêteté et de la moralité de ce peuple.  
Références:

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mercredi 7 mars 2012

C’est ça la télévision qu’on aime !


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Article paru sur le Quotidien d'Oran du Jeudi 08 Mars 2012 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:

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http://fr.calameo.com/read/000370446ea9d52300eb7 


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Quel régal ! En cette soirée du lundi 5 mars 2012 dans l’émission « Question d’actu » que la chaîne de télévision Canal-Algérie avait osée passer en direct avec des acteurs qui apparaissaient au début choisis et triés sur le volet. Passés les présentations, ces jeunes sont directement passés à l’attaque contre tous les responsables à quel niveau que ce soit sans épargner personne. Ils n’étaient pas là pour encenser les autorités mais ils leur ont passé un véritable savon.

A part quelques uns qui ont été retenus par les réflexes inculqués depuis longtemps, les autres conviés se sont relâchés pour dire beaucoup de vérités. Pour la première fois, on a entendu des jeunes exprimer énergiquement leurs avis en argumentant très simplement le pourquoi du blocage. C’est la raison pour laquelle les algériens et en particulier ses jeunes se sont complètement détournés de la télévision publique que tout le monde lui a donnée le nom de l’orpheline. Orpheline de ses enfants et des réalités du pays.

De plus et c’est une nouveauté, ils ont proclamé clairement qu’ils n’iraient pas voter le jour du scrutin car rien ne va changer dans leur quotidien. Ils sont rassasiés, ils ne veulent plus voir les têtes éternelles que l’on voit souvent à la télévision. Ils veulent faire leur révolution en douceur. C’est du jamais vu dans la télévision publique, pourvu que ça continue. 

C’est une inquiétude que de voir ces jeunes en pleine déprime alors qu’ils représentent l’avenir du pays. Ils se sont éclatés et encore ce n’est qu’un début si on ouvre grandement larges les portes. Pratiquement, c’est la première fois qu’on ait invité ce type de jeunes. Ces jeunes, dans leurs interventions, ne demandent pas la lune mais juste le partage équitable des ressources du pays. Ils veulent des emplois, des logements, des loisirs et de la justice pour tous pour faire leur vie. Ils ne veulent plus être considérés comme un troupeau que l’on guide à souhait. Ils revendiquent leur part de gouvernance car la majorité a dépassé l’âge de nos gouvernants lorsqu’ils avaient fait la révolution et occupant depuis toujours des postes qu’il y a 50 ans. Ils veulent qu’on leur fasse confiance pour guider ce pays dans un futur qui s’échappe de l’horizon.

Ces jeunes s’exercent depuis longtemps sur Facebook et Youtube en discutant ouvertement entre eux de tous les problèmes qu’ils éprouvent. Ils parlent absolument de tout sans aucune barrière ni psychologique ni étatique. Ils échangent leurs points de vue avec tous les jeunes de la planète. Ils sont conscients et ils savent faire la différence entre le bien et le mal.

A défaut d’espaces publics, ils ont créé leur propre univers à eux, l’Algérie à eux dont ils rêvent tous les jours. Ils ont toujours la Harga en ligne de mire lorsque toutes les issues sont complètement fermées devant eux mais beaucoup préfèrent se battre contre l’injustice qu’il leur est destinée. Ils représentent 75% de la population mais l’espace médiatique publique qu’ils occupent est très réduit vis-à-vis de leur masse. 

Il n’y a qu’à regarder les salles où se tiennent les meetings des virtuels grands partis, on ne voit que très rarement des jeunes dans ces endroits. L’avenir de ces partis est voué à l’échec mais ils font semblant de ne rien comprendre ni de rien voir. Ils n’ont que les postes de députés à conquérir par le système des quotas. Ah ! Si les antécédentes élections avaient eu lieu dans la transparence, jamais on ne verrait ces formations nous envenimer la vie pendant longtemps.

Ce qu’on voit sur Internet avec ces échanges extraordinaires vous donne un extraordinaire aperçu des profondes aspirations de ce formidable réservoir de cette jeunesse que beaucoup de pays européens nous envient. Ils nous ont fait vraiment plaisir à les écouter. Ils n’avaient rien à perdre, tout à espérer. Ils ont appelé clairement qu’il y a urgence à renouveler les têtes que l’on ne voit passer à longueurs d’années qu’à la télévision publique. Ce sont de signaux rouges très forts qu’ils ont délivrés. On voit bien qu’ils bougent pour ne pas sombrer leur avenir.

On a lu sur la presse numérique que des jeunes militants ont refusé que d’anciens apparatchiks d’un parti se portent encore une fois candidats en exigeant que soient mis des  jeunes sur les listes à concocter. Pourquoi n’avoir pas confiance en ces jeunes qui sous peu seront aux portes des responsabilités à moins qu’on ait préparé d’autres qui étudient sous d’autres cieux et viendraient le jour J occuper les places laissées vacantes par leurs devanciers.  

Pour la première fois depuis longtemps, les téléspectateurs ont éprouvé une certaine fierté. Les images fortes de cette émission n’arrêtent pas de tourner en boucle sur la toile dont Facebook en est un terrible relais. Selon le site socialbakers.com, Les algériens sont actuellement autour de 3 millions 300 utilisateurs de Facebook. Ils étaient à peine un peu plus d’un million au début des révolutions arabes. L’Algérie se classe en ce moment à la 44ème place en dépassant la Tunisie (47ème) qui nous précédait au commencement de leur révolution. Et pourtant la technologie 3G n’est pas encore introduite dans le pays. Il serait intéressant de savoir combien de téléspectateurs a perdu (ou gagné) la télévision publique pendant la même  période.

Les autorités ont semble-t-il minimiser l’influence de Facebook qui s’avère un redoutable média. Car avec ce réseau social, on peut intervenir sur n’importe quel sujet qui vous passe par la tête. De plus, il existe une différence de taille par rapport aux précédentes élections où les outils d’Internet n’étaient pas introduits fortement avec les téléphones portables qui sont maintenant tous équipés de caméras. Attention, Youtube risque d’être prochainement submergé.

Le seul salut viendrait de l’ouverture des médias publics à toutes les sensibilités réelles et à toutes les opinions. Voilà la télévision que les algériens aiment, celle qui exprime sans tabous ce que le peuple sent dans son quotidien et ce qu’il attend de cette Algérie dont il a ras-le-bol de ses gouvernants.
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