mercredi 27 décembre 2017

Que nous réserve-t-elle l’année 2018 ?

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Cet article est paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du jeudi 28 Décembre 2017 sous les liens suivants:
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Comme à chaque fin d’année, et comme le veut une tradition post-indépendance, les uns s’activent à préparer et à passer Noël culturellement parlant pour une certaine catégorie, au pays ou à l’étranger, le soir du 24 décembre avec une table décorée d’un repas à la dinde et qui sait, magnifié d’un plat de foie gras sans oublier la présence inévitable de la bûche qui grignote de plus en plus de notre espace en cette période hivernale, d’autres s’emploient à programmer de réveillonner en cette ultime journée de l’année autour d’un dîner spécial chacun selon son goût et sa tendance, et à se souhaiter une bonne année lorsque les trois coups de minuit auront retenti.

Enfin, la majorité des familles ne se sentiront guère le besoin de fêter l’année grégorienne mais attendront patiemment le 12 janvier pour célébrer leur ancestrale année de yennaer (avec comme diminutif nayer) durant  deux journées, la première agrémentée d’un repas froid avec au menu du cherchem (*), des beignets, et de terminer la soirée autour d’un thé à la menthe avec la consommation de fruits secs oléagineux et des bonbons, suivie par une seconde soirée, rehaussée d’un dîner de couscous royal au poulet fermier farci selon des variantes locales spécifiques à chaque région du pays.

En ces périodes de vaches maigres, c’est donc avec la peur au ventre qu’on appréhende la nouvelle année. On ne sait pas quels vœux doit-on souhaiter à notre prochain, ni à quel saint se vouer ? En effet, on n’a de yeux fixés que sur la loi des finances qui d’année en année n’arrête pas de nous serrer davantage la ceinture surtout pour les fonctionnaires qui n’ont pas vu leurs salaires revalorisés depuis 2008 alors que leur pouvoir d’achat ne cesse linéairement de dégringoler. N’évoquons même pas les couches défavorisées de la société qui vivent au jour le jour et qui ne pensent même pas de quoi sera fait le lendemain. Une fois qu’ils seront frappés en pleine gueule par l’application des nouvelles lois sur le terrain qu’ils se réveilleront ko debout. Les dégâts incommensurables qu’engendreront les nouveaux textes de plus en plus terribles et ne pourront être estimés qu’une fois le choc et ses secousses secondaires auront laissé tel un rouleur compresseur leurs incurables séquelles.

Revenons à ces presque mille produits qui vont être interdits à l’importation à partir du 1er janvier. Ce qui choque le plus, ce sont pratiquement le même système et les mêmes politiques qui ont encouragé la politique de l’importation à outrance qui aujourd’hui nous chante les vertus d’une politique totalement contradictoire et radicale. Qui est-ce qui nous a incités, publicité aidante, à préférer l’achat de produits étrangers ? Si ce n’est cette importation tout azimut qui ne reflète absolument pas notre niveau de développement. Qui est-ce qui a favorisé le produit de là-bas au point où les algériens lui vouent une admiration sans limite et qu’ils sont même devenus allergiques en ironisant sur la marchandise locale ? Combien de fois a-t-on vu des responsables ne se souciant guère du gaspillage débordant qui s’étalait au vu et au su de tout le monde sans qu’ils daignent bouger le petit doigt ? Qui est-ce qui nous a mis alors dans cette situation irréversible d’addiction ? Pourquoi n’avons-nous pas eu la crainte que cette aventure virtuelle ne peut-elle pas durer face à la réalité ? Et que jusqu’ici, on nous a fait miroiter lors des campagnes électorales que le pays est totalement immunisé par la politique de sagesse prônée ? Il ne faut pas leur en vouloir car ils n’ont pas des exemples à prendre sur nos gouvernants qui les premiers font leurs commandes chez les grands couturiers de Paris et de Rome. Et que l’on ne vienne pas nous dire maintenant l’inverse comme si de rien n’était.

Nos jeunes que nous avons habitués aux téléphones portables de marques iphone, samsung et oppo, vont-ils maintenant se contenter d’un condor ou d’un made in Enie ? Nos jeunes qui assaisonnent leurs pizzas au ketchup et à la moutarde de Dijon puissent-ils survivre au sevrage après le 1er janvier ? Nos jeunes qui ont adopté les vêtements en vogue puissent-ils trouver un pantalon à leur goût lorsqu’on sait que la production made in algeria a été écrasée tout au long des années de vaches grâces par celle des containers qui s’arrachait et se vendait avant même d’embarquer d’un port chinois ?

Seuls leurs parents puissent peut-être survivre, eux qui ont connu les privations et résisté aux pénuries chroniques des années Sonitex, aux longues queues des Souk El Fellah pour déposer une demande d’acquisition d’un frigo et reste à savoir si vous aurez la chance de l’acquérir dans 6 mois et les ex-points de vente de l’Ofla avec des étalages presque vides et ensuite une amélioration relative grâce au fameux PAP sous l’ère de Chadli mais qui nous avait mené tout droit vers le mur. Quoiqu’en ces temps-là, on vivait, au moins, selon nos moyens et malgré cela la crise de 1986 nous avait frappés de plein fouet. Tout le monde connaît la suite et les conséquences qui s’ensuivaient.

Aujourd’hui, les choses ont également pris des tournures alarmantes et on ne mesure pas les suites qui peuvent en découler de cette politique dangereuse qui hypothèque même l’avenir du pays. Qui est-ce qui peut prédire de ce qui va se passer dans une ou deux années ? On navigue presque aveuglément vers l’inconnu. De nombreux observateurs s’inquiétaient de cette importation disproportionnée par rapport aux exportations de produits hors hydrocarbures mais les hautes autorités ne tenaient qu’à leurs avis en n’écoutant que leurs courtisans, que ceux qui applaudissent à tout va, que ceux qui caressent dans le sens du poil et dont seuls leurs intérêts occultes priment avant l’Algérie. Aux moments cruciaux, ils s’évanouiront tous dans la nature après avoir asséché le pays de sa dernière goutte. Ne resteront face au péril que les amoureux de cette terre qui n’ont pas hélas un autre pays de rechange. Ils devront rester ici pour se battre jusqu’au bout de leur peine.

Maintenant que le matelas financier s’amenuise de jour en jour, on assiste à une course effrénée contre la montre l’actualité pour parer au plus vite à toute mauvaise éventualité surtout que l’on va directement aller dans la gueule du loup et que l’année 2018 sera décisive et cruciale pour les élections présidentielles d’avril 2019, seule échéance électorale en ligne de mire. Il était prévu au cours de cette année que « quelques » 30 milliards de dollars de produits à importer mais on se retrouve avec 15 milliards de dollars supplémentaires qui se sont envolés vers d’autres cieux à cause des prédateurs, de la surfacturation et de la loi trop clémente à leurs égards sans omettre de souligner les complicités de l’intérieur.

Le fait de ne compter que sur l’importation est en soi une menace même pour l’indépendance du pays surtout lorsque les habitudes prennent d’autres penchants. Quand on consulte la liste des 851 produits qui sont interdits d’importer, on n’en revient pas. Si à titre d’exemple, le vers de terre, les grenouilles, les dattes « Deglet Nor », les carottes, les navets, le concombre, la laitue, les figues de barbarie, le yogourt ou l’eau minérale sont bannis, cela démontre que ces produits ont été bel et bien importés par des personnes qui ne reculent devant aucun scrupule. Je soupçonne fortement que la Deglet Nor ait d’abord passé la frontière pour être de nouveau importée sous un autre emballage avec à la clé de gros transferts de devises vers les îles vierges britanniques.

Encore que je me pose la question si la nourriture pour chiens et chats soient toujours admise et je me fais également des soucis si les abats, le foie, la farine et la poudre de l’espèce porcine étaient auparavant autorisés. Quant aux amateurs des cuisses de grenouilles, je pense à eux pour le sevrage qu’ils vont subir, les msakine (**) ! Une autre interdiction qui me réjouit, ce sont les sacs, les verres et tasses et plein d'accessoires en matière plastique et les couches à bébé qui polluent notre environnement et nos plages, vont enfin connaître une vraie abolition malgré que je sois adepte de l’éducation civique par rapport à l’éradication.

Néanmoins cette prohibition aléatoire, surtout si elle n’a pas été convenablement analysée et étudiée sous tous les angles, va sans aucun doute engendrer des faillites pour certains importateurs toutefois je suis tenté de dire : Echah fihoum (***), les véreux. Elle constitue sans doute une aubaine inouïe sans la fourniture du moindre effort pour les spéculateurs avides du gain facile et disposant toujours de stocks de marchandise qu’ils vont liquider petitement pour amasser le plus d’oseille possible et s’évanouir ensuite dans la nature en attendant d’éventuelles résurrections ou d’être appelés par leurs parrains à d’autres missions sous l’aile de la rente, peut-être cette fois-ci de la probable exploitation du gaz de schiste. Par contre, ce sont toujours les petits commerces qui vont subir le grand choc et vont baisser les rideaux. Désormais, de nombreux commerçants vont falloir réfléchir à changer de métier après le 1er janvier à moins qu’ils soient sauvés que le cabas qui reprendrait de plus bel ses incessants aller-retour et l’on retourne ainsi au point zéro.

D’autre part, ces restrictions vont aussi provoquer par cet effet de dominos la perte de nombreux emplois dans les pays exportateurs de ces produits vers notre pays. Faisons en sorte que l’argent épargné servirait directement à un transfert de ces emplois vers des entreprises nationales à créer ou à renforcer. Si 10 ou 20 milliards de dollars tombent annuellement entre les mains d’une bonne et éclairée gouvernance à l’instar de certains pays, elle pourrait alors créer des miracles.

Ces interdictions ne seraient-elles d’aucun sens que si tous les algériens se les partagent équitablement en ces moments de crise et que l’on n’assiste pas amèrement comme autrefois des avions spéciaux faire Alger-Paris-Alger pour faire des emplettes pour les enfants gâtés de la république. Toujours est-il que je ne pourrai jamais admettre et concevoir que ceux qui ont enfanté la crise puissent la solutionner à moins qu’ils disposent de toutes les clés de la maison. Enfin, je ne peux mes chers lecteurs échapper à la tradition de vous souhaiter bonne et heureuse année d’abord pour l’Algérie et ensuite pour vous individuellement.

Notes :
(*) cherchem : est un mets à base de blé dur, de fèves sèches et de pois chiche,
(**) msakin : les pauvres,
(***) echah fihoum : bien fait pour eux.

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jeudi 21 décembre 2017

Coupables !

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Cet article est paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du jeudi 21 Décembre 2017 sous les liens suivants:
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Une nouvelle thématique est apparue au cours de ces dernières années dans le paysage médiatique algérien. Surtout de ces chaînes privées qui ont fait brusquement irruption sans y être invitées dans nos foyers si ce n’était pas le programme à sens unique de l’ex-unique. Des télévisions censées traiter des sujets d’ordre général, se sont-elles spécialisées dans le commerce hideux des malheurs individuels des algériens en montrant tantôt une famille qui vit dans le dénuement total et qui nous semble-t-il n’avoir jamais connu l’indépendance, d’une autre qui souffre d’une grave maladie d’un de ses membres et qui s’engage dans un appel désespéré pour une éventuelle prise en charge médicale à l’étranger ou à défaut se soigner dans une clinique privée locale ou encore d’une autre qui vit dans la vétusté d’un incroyable gourbi des années soixante.

Ces images, le plus souvent très dures à voir, dont le but apparemment recherché est de laisser les téléspectateurs sur un sentiment de culpabilité en leur endossant tout le poids de la responsabilité du sort réservé à cette population abandonnée par les autorités. Elles vous coupent immédiatement l’appétit si vous êtes à table ou autour de l’ancestrale meïda. Vous sentez que toutes les carences des concernés directs par ces situations vous sont tout d’un coup imputées. L’objectif visé à travers ces reportages me paraît-il est donc de nous désigner comme étant les blâmables des souffrances des autres. C’est nous qui sommes responsables du calvaire si nous n’apportons pas l’aide nécessaire à ces malheureuses personnes. Vous êtes le plus naturellement du monde désigné l’idéal coupable qui sera tout au long de l’émission, balloté et décrié, sans y être directement cité.

Surtout si vos sentiments et votre orgueil sont gracieusement titillés. De plus, vous craigniez que votre générosité soit remise en doute par des paroles châtiant sans rompre, votre profonde conscience. Des remords impitoyables vous prennent subitement à la gorge et qui vous font différer au second plan tous vos soucis et les classer pour de bon entre parenthèses. Pardi ! Raisonnes-tu, il faut s’estimer heureux de vivre ainsi. Votre condition, vous apparaît subitement de loin, voire de très loin meilleure que celle du dernier cas dévoilé. Vous n’êtes plus en position de demandeur. Vos revendications sont alors remises aux calendes grecques. Honte à vous, si vous osez élever la voix. Vous devez vous taire pour de bon.

Avant le passage à l’antenne, une pub sur l’annonce du scoop est soigneusement mijotée avec le choix de mots très forts et sensibles. On choisit bien les séquences qui vous touchent le plus surtout celles qui vous sensibilisent sur votre légendaire wantoutrisme algérien. On tente par tous les moyens et les ficelles de vous retenir bouche-bée et l’air hagard et hypnotisé. On fait tout pour capter votre attention le plus longtemps possible jusqu’à être envahi par l’envoutement. On veut juste chatouiller l’orgueil de l’humain par des images chocs afin de te faire fouetter.

Vous ne pourrez plus retenir votre émotion tellement vos chaudes larmes vous trahissent et vous laissent pensifs en sursautant la nuit de votre léger sommeil. Vous oubliez aussitôt tous vos tracas quotidiens. D’une maladie chronique qui touche des dizaines ou des centaines de milliers de gens, on a le sentiment que seule cette personne est touchée. On daigne juste sauver un seul rescapé et laisser le reste agonir sur le carreau.

Vous en parlez sur le champ à vos proches, à vos amis et à vos voisins qui ont raté l’exclusivité de l’émission. C’est une marque déposée où tous les rôles sont habilement distribués. Le sujet devient alors la première matière à discussions, à tailler sur tous les angles et à éplucher sous toutes ses facettes. La publicité aidante aura fait son effet. La pitoyable personne, clé centrale de l’émission, passe de l’anonymat total au début de l’émission à une popularité des tranches de la société les plus défavorisées, vers une icône ineffaçable de la mémoire des suiveurs . Par le miracle de la télévision, la chaîne lui a ouvert tous les chemins qui lui étaient il n’y a pas une heure tous bouchés. C’est le jeu de la loterie où à chaque fois, c’est le tour du suivant tiré au sort. Patience, ne vous précipitez pas, vous aurez votre tour pourvu que la chance vous sourit. On vous tient en haleine tout en vous miroitant un piètre mirage.

Une fois le reportage diffusé à la grande heure d’écoute en prime time, et pour augmenter la cadence et fabriquer d’une histoire un mythe, on vous signale que le standard téléphonique menace de se bloquer par le nombre incalculable d’appels à la seconde. Le but non déclaré à travers ces arrivistes boîtes de médias est d’abuser de l’audimat et s’accaparer un leadership médiocre en usant de fastidieux subterfuges. Emboîtant le cas dans un scénario bien écrit, ce sont ensuite, les sponsors des temps nouveaux qui accourent sans aucune retenue une fois la foule embrigadée. Et la boucle est bouclée. Les appels à l’aide commencent à fuser soudain de partout comme si autour de soi, tout est parfait. Comme si cette chaîne tv doit vous faire distinguer le licite de l’illicite. Faire la différence entre le bien et le mal. Désigner celui qui est dans le besoin de celui qui ne l’est pas. Vous n’êtes plus maître de vos pulsions. Vous êtes complètement abêtis.

Quant au malheureux héros, c’est tout à fait légitime qu’il se frotte les mains en observant tout ce sésame s’ouvrir devant lui. L’aide afflue de partout. On ira jusqu’à la lointaine montagne pour extirper sa pauvre famille de sa caverne qui devient plus un objet de curiosité avec qui tous les téléspectateurs doivent absolument en compatir. Le cœur ne pourra plus résister sauf s’il est composé de pierres. Après cette délivrance, on aura la sensation du devoir accompli et l’histoire se termine par une fin enchantée. Ainsi, on feigne de dénouer un seul cas tout en perdant le gros de la troupe qui moisira dans son pénible quotidien. L’essentiel est de vendre du rêve. Bravo ! Tout le monde a participé au spécial téléthon. Et on passe au cas suivant après avoir loué à tout va ces messieurs de la chaîne et leurs protecteurs attitrés.

Un vrai média n’est pas une ligue de bienfaisance. On en trouve de partout des associations d’entre-aide de ce type et qui activent dans l’anonymat sans faire de bruits ni tapage, ni ne s’attend à un quelconque retour d’ascenseur. Elles le font par devoir et par conscience pour apaiser un tant soit peu les douleurs des couches déshéritées.

Pendant toute cette mise en scène, les grands problèmes du pays sont occultés et noyés. On doit détourner notre attention sur les vrais enjeux. Cela ne doit pas nous concerner. On ne va pas quand-même nous embrouiller avec ça ! Nous ne sommes pas encore mûrs et adultes pour donner un avis, pour voter dans le sens valide. Ne nous inquiétons pas, ils sont là à penser à notre destin. Surtout ne nous tracassons pas, notre avenir est entre de « bonnes » mains.

Une chaîne de Tv doit descendre dans l’arène en investiguant sur le terrain, en cherchant à dénicher si des autorités locales ou nationales quels que soient leurs rangs, aient accompli ou failli à leurs missions et en dénonçant les véritables responsables de la situation. Elle ne doit pas caresser certains dans le sens du poil et les encenser à outrance car intouchables et en même temps s’attaquer aux plus vulnérables qui ne disposent pas d’appuis confortables, d’influences suffisantes et de carnets d’adresses impressionnants et qui ne sont là que pour servir de fusibles si jamais là-haut la menace se rapproche. C’est le dernier maillon de la chaîne qui est mis à l’index. Ce n’est pas du tout déontologique de s’attaquer aux plus fragiles et épargner les gros bonnets. Attention de vendre inlassablement du mirage. Le vrai coupable risque toujours de revenir à la Une.

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mercredi 13 décembre 2017

Macron ne nous a-t-il pas lui aussi « trumpés » ?


  
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Cet article est paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du jeudi 14 Décembre 2017 sous les liens suivants:
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Qui ne se rappelle pas de ces visites de Chirac et de Sarkozy en Algérie et de ces appels des jeunes qui les avaient abordés en scandant : « visas ! visas ! ». La dernière visite éclair du tout nouveau jeune et dynamique président français Macron n’a apparemment rien changé pour les sollicitations de cette jeunesse, ou du moins, à qui on a permis de le croiser en cette belle journée ensoleillée dans le centre ville d’Alger.

Je pense que jamais Macron ne se serait hasardé d’approcher et d’enclencher directement un débat de rue avec ces jeunes. Il avait le champ libre. S’il ne savait pas qu’il était en terrain totalement conquis surtout dans un espace absolument déserté par les nôtres, jamais il ne pouvait se permettre de débattre en toute liberté avec les citoyens et presque en direct on live sur les réseaux sociaux. Peut-être que nos gouvernants se seraient risqués de le faire mais après un montage minutieux de la télévision publique et sa diffusion en différé dans le glacial JT de 20 heures après d’innombrables visions et où la censure aurait battu son plein. Et encore, on aurait laissé des traces de contrefaçons que les spécialistes les auraient d’un furtif coup d’œil dévoilées.

Cette visite, qui n’a duré que quelques maigres heures, n’aura donc laissé personne indifférent et continue de faire couler l’encre et ne cesse de saliver de nombreux observateurs surtout algériens. En une seule journée, Macron avait délivré un concentré de signaux dépassant largement la limite du supportable. Pourtant sa virée algéroise est passée presque inaperçue en France, éclipsée il est vrai, par la disparition de la star française du rock & roll Johnny Halliday et surtout dans le monde par la déclaration offensante de Trump sur sa reconnaissance de la ville d’El-Qods comme capitale de l’état hébreu.

Sinon les nostalgiques de l’Algérie-française se seraient saisis de cette opportunité pour profiter de verser leur fiel notamment lorsqu’une occasion inouïe comme celle-ci se présenterait. Ils auraient eu beaucoup de choses à ressasser et à commenter surtout que l’imprenable et imprévisible président français ait nettement reculé dans son actuel discours par rapport à la mémoire.

Apparemment, le terme fort de « crime contre l’humanité » qu’il avait utilisé le 13 Février précédent, n’est plus d’actualité. Il est scellé dans un tiroir en attendant d’être un jour éventuellement ré-ouvert lorsque toutes les conditions seraient réunies à condition que les algériens ne s’avouent pas vaincus. Rappelons le message phare qu’il avait annoncé au micro du journaliste Khaled Drareni de la chaîne tv Echourouk News : « La colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes…». Un vrai pavé jeté dans la mare et lancé en pleine figure de la vieillotte droite française et de son clone l’extrême droite. Il est vite vilipendé de tous les noms par ses adversaires d’outre-méditerranée allant jusqu’à l’accuser d’insulter la France à partir de l’étranger. On pensait que le présidentiable Macron, emporté par sa fougue juvénile, voulait peut-être déblayer le terrain et casser les tabous mais il s’avère maintenant que le chantage va encore durer. Notre fin de deuil n’est pas pour demain. Notre souffrance morale va persister.

Presque 11 mois plus tard, il est de retour en ce 6 décembre dans notre capitale, mais dissimulé derrière un scénario à la Docteur Jekyll et Mister Hyde, qui nous a tous douchés. Quoique cette fois-ci, il est dans le costume de président, élu confortablement et fort de ses prérogatives et de ses pleins pouvoirs pour prendre les décisions qu’il faut, d’évacuer les obstacles qui bloquent et enveniment les relations entre les deux pays dont le futur, tous domaines confondus, est lié. En somme, il y a une différence flagrante entre les thèses respectives du candidat et de l’élu, entre le fictif et le réel. Qu’est ce qui a changé depuis pour expliquer ce revirement de 180 degrés ?

Maintenant, qu’il est installé dans son palais de l’Elysée, il est peut être hanté par les âmes de ceux qu’ils l’ont précédé et rattrapé par les vieux démons. Effectivement, trois jours avant sa visite de travail et d’amitié, il annonce déjà la couleur, comme si de rien n’était, en twittant : « ni déni, ni repentance : on ne peut pas rester piégé dans le passé. Ce qui compte, c'est notre avenir commun ». Drôle d’amitié me laisse tenté de dire ! On ne peut pas marcher aussi allègrement sur les cadavres des martyrs et sur les enfumades de Cavaignac et de Pélissier.

Sa déclaration électorale n’était donc qu’une promesse électorale à miroiter d’abord aux binationaux et ensuite aux nationaux mais il s’était vite ressaisi après la gronde qui s’était élevée en France et qui l’avait même plongée dans les sondages alors qu’il menait largement au score des intentions de vote. Cela lui aurait été fatal s’il ne s’était pas rapidement rattrapé par la suite en retournant deux fois sa langue avant d’oser. Ce n’était qu’un avertissement des sombres souvenirs qui veillent. La vieille garde de la France coloniale tient toujours le temple du passé en otage dont elle ne veut pas s’en défaire.

De plus, dans un autre tweet posté à 11h35 exactement, juste après son arrivée à l’aéroport d’Alger, il enfonce le clou : « La jeunesse franco-algérienne est une chance. Nous ferions une erreur colossale à penser qu'elle ne fait que regarder un passé qui n'est pas le sien. ». Il veut que cette jeunesse soit amnésique. À la différence de la victime, le bourreau préfère bien tout se débarrasser de sa mémoire mais les remords ne le laisseront jamais fuir ses cauchemars. C’est pour cette raison que le mot « torture », un mot banni durant la colonisation, aura trouvé tout son sens quelques années plus tard par les tortionnaires eux-mêmes, soulageant quelque peu leurs consciences. Les deux jeunesses des deux bords de la méditerranée doivent regarder le passé mais tout en libérant leurs aïeux du supplice moral, autrement l’histoire risquera sans cesse de les poursuivre. Un jeune doit d’abord être prompt à être ouvert sur l’avenir tout en révoquant les antécédents esclavagistes de l’être humain.

Il faut prendre exemple sur la jeunesse allemande qui dans sa majorité n’a jamais hésité à renier sa jeunesses hitlérienne. Elle a éradiqué de ses pensées toutes références au nazisme. La jeunesse italienne n’est pas non plus en marge de l’histoire pour avoir rejeté le modèle mussolinien. C’est comme cela qu’un grand pays devrait assumer avec culpabilité ses actes, particulièrement envers l’humanité. Le jeune que le président Macron avait accosté au centre d’Alger n’avait fait que de le rappeler à ses responsabilités.

Heureusement que la mémoire collective est vive. Elle se transmet de génération en génération malgré les trahisons et les incertitudes des uns et des autres. Macron était surpris qu'un jeune l'interpelle sur la colonisation. C’était comme une fausse note de son voyage croyant marcher que sur du velours. Ce jeune de 26 ans a sauvé la face d’une partie de cette jeunesse quémandant un misérable visa et c’est ce qu’on peut retenir le plus de cette balade macronienne.

Néanmoins, Macron a manqué d’avouer qu'aux Français, on a créé deux chaînes de télévision thématiques sur l'histoire, en l’occurrence « Histoire » et « La Chaîne Histoire », où l’on diffuse à longueur d’années des documentaires sur le nazisme et la shoah, pour ne pas dire, on use de l'endoctrinement à outrance, si j’ose le qualifier ainsi, afin de ne pas pardonner le passé nazi sans omettre le matraquage médiatique quasi-quotidien et les rappels à l’ordre des élèves aux cours d’histoire-géo.

Macron recommandait au jeune algérien de gommer tout cela de sa tête en regardant sans se retourner vers l'avenir et de ne point venir l’« 'embrouiller », selon ses propres propos, avec de telles « anciennes » histoires. Macron aurait dû le prôner aux français avant de nous le prescrire. Pourtant la durée de la seconde guerre mondiale ne représente que 4,55 % par rapport à la longue nuit coloniale sans manquer de souligner que les vainqueurs d’autrefois avaient eu tout ce qu'ils voulaient de l'Allemagne comme réparations surtout morales ayant trait à la mémoire.

Et comme pour bien achever la mémoire de ce peuple, il rajoute dans un ultime tweet à 11h42 précisément, pendant qu’il est sans doute en route vers Alger, en dissertant que : « Réconcilier les mémoires, c'est trouver le chemin qui permet aux femmes et aux hommes nés en Algérie de pouvoir y revenir, quelles que soient leurs histoires. ». Un autre coup de massue qui a visé en plein dans le mille. Et vlan ! Cette phrase, non innocente, n’est pas écrite de la main du premier venu. Elle est minutieusement préméditée et prépare une autre feuille de route qui ne plaide pas en faveur d’un rapprochement sincère et durable entre les deux pays.

Est-ce qu’on peut demander aujourd’hui à un résistant français de l’époque de la seconde guerre de se réconcilier avec un allemand de sa génération qui assume toujours son nazisme ? Au contraire, les anciens nazis ont été pourchassés à la loupe à travers toute la planète, puis arrêtés et ensuite condamnés. Il suffit de zapper sur les chaînes de télévision françaises pour se rendre compte que même les sentences prononcées à l’encontre des criminels leur paraissaient insuffisantes comparées aux douleurs qu’ils ont provoquées, et c’est tout à fait légitime. Quant à nous, on nous exhorte de faire maintenant table rase sur notre histoire coloniale et passer à autre chose de plus « intéressante ». Circulez, il n’y a rien à voir. Le moins que l’on puisse dire est ce qui est licite pour l’un, semble être inaccessible pour l’autre.

Seule consolation de cette journée est la promesse de la restitution des crânes des résistants algériens décapités lors des expéditions coloniales françaises. Et ce n’est pas encore gagné. Rien que le fait de penser que ces têtes de nos aïeux sont séquestrées contre notre volonté dans des boîtes à chaussures pour rependre les termes employés Brahim Senouci, prouve toute la cruauté et la barbarie de ce que fût la colonisation. Je ne pense pas que la jeunesse française soit honorée aujourd’hui par de tels actes du moyen âge.

Espérant que durant la prochaine visite d’état que compte effectuer ultérieurement le président français en Algérie, il ne viendrait pas en conquérant croyant que les fils des indigènes d’hier, des enfumés de la Dahra, des révoltés des Zâatchas et du second collège ont la mémoire courte pour leur faire avaler facilement la pilule. Ce ne sont pas les enfants des bachagha bengana et boualem. Ils sont sains d’esprit et vaccinés. Souhaitant qu’en cette journée mondiale « trumperienne », Macron ne nous a-t-il pas lui aussi « trumpés » ?



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vendredi 8 décembre 2017

De quoi le pessimisme est-il le nom ?

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Cet article est paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du jeudi 07 Décembre 2017 sous les liens suivants:
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Maintenant que les élections se soient déroulées quelles que soient leurs issues, saumâtres pour les uns ou florissantes pour les autres, et ce après d’âpres batailles derrière les rideaux entre les protagonistes et que les élus ou réélus soient irréparablement installés et nous, mis devant le fait accompli, on ne sait pas ce qu’ils doivent sentir une fois leurs âmes scellées dans la peau de représentants. S’ils ont un brin de moralité de se questionner s’ils ont été bien ou mal élus avec un taux de participation des plus maigres ou appréciable et, assorti d’élections propres ou impures.

Cela se passe entre eux et leur conscience. Peut-être que dans le cas inverse, ils ont l’intention de se ressaisir et d’essayer de rectifier le tir au cours de leurs mandats mais ils traîneront toujours derrière eux une certaine appréhension dans le cas de l’expropriation de la légitimité. J’ai la crainte que le fossé risque de se creuser davantage avec les citoyens si la maison de Luqman resterait en son état et constater la confiance envers les élus locaux de plus en plus s’effriter.

D’autant plus que pour le commun des mortels, l’on sait que les présidents d’apc et d’apw ne pèsent pas assez lourds devant un wali ou un chef daïra. Qu’un élu local ne dispose pas de toutes ses prérogatives qu’un responsable désigné. Il peut même être démis de ses fonctions et remplacé sur le champ lorsque ses tares deviendront flagrantes. Ce ne sont donc plus les urnes qui décident. C’est le vrai ordonnateur local qui délibère. D’ailleurs dans leurs problèmes quotidiens, les citoyens s’adressent en interpellant le plus souvent les commis de l’état que les dits élus. Les images diffusées durant ces jours d’après scrutin de ces présidents locaux installés lors de cérémonies protocolaires attestent pleinement de la pyramide décisionnelle.

On entend le plus souvent autour de soi, surtout parmi les plus sceptiques, que la démocratie, les libertés, les droits de l’être humain, la réflexion et les journaux libres, enfin tout ce qui nous semble faire le bonheur des peuples développés, ne nous sommes pas destinés. Nous sommes encore immatures pour prétendre à cette évolution surtout pour un peuple, pas encore totalement émancipé à effectuer le grand saut. C’est pour cette raison qu’on intervient de là-haut pour éviter toute déviation des électeurs qui veulent le plus souvent par désespoir tout éradiquer. Il faut aller tout doucement pour ne pas perturber brutalement les enjeux de ces décideurs dont la puissance repose essentiellement sur d’autres équilibres autres que ceux du scrutin et dont le citoyen lambda les ignore complètement. C’est dire qu’on entend quelque part que le pays n’est pas encore prêt de céder ses attributions à des élus dont on doute la crédibilité. Qu’on ne peut accepter qu’une majorité soit venue du néant sans aucune formation à la base ni un programme d’action bien réfléchi. Ils ne sont là que pour garnir les institutions jusqu’à ce que le pays puisse affronter tous les défis. On veut juste qu’on nous le dise franchement, qu’on n’essaie pas de dissimuler et nous miroiter une démocratie clés en mains sans aucune valeur sur le terrain.

Pourtant, c’est ce même peuple qui deux générations plut tôt est allé exprimer le  1er juillet 1962 son inébranlable volonté de prendre en mains son destin avec un taux de participation de presque 92 % et un fort « Oui » l’emportant avec 99,72% des voix exprimés. Quoiqu’en 1962, il était composé à plus de 90 % d’analphabètes mais connaissant parfaitement ses devoirs envers l’histoire et le pays. On ne sait pas qu’est-ce qui a changé depuis en dépit du taux d’analphabétisme qui est tombé à moins de 40 % à la fin des années 1990 et rabaissé à 20 % au terme de la première décennie des années 2000. De deux choses l’une, ou bien le peuple a régressé en perdant soudain sa maturité ou bien l’on va se cogner directement contre un mur.

Un peuple qui a été élevé sous l’autoritarisme, n’aspirerait qu’à s’en débarrasser du système si l’occasion lui serait fournie auquel il ne lui donnerait nullement la moindre chance de subsister. Il l’enterrerait de toutes ses forces et l’étoufferait jusqu’à sa disparition.

Il ne peut actuellement prétendre à autre chose que le sort éternel et fatal qui lui est réservé. C’est à la contrainte qu’il recule les yeux baissés, les mains et les pieds ligotés. C’est sa cure permanente, impossible de s’en passer. C’est d’autant vrai quand l’ignorance et l’analphabétisme battent le plein. C’est à la routine qu’il ait droit jusqu’à la perte de tout espoir de mutation. Le seul horizon qu’il lui reste, c’est de brosser à outrance dans le sens du poil. Ou bien, il choisit de lutter de toutes ses forces en naviguant à contre-courant jusqu’à ce qu’une lueur d’espoir pourrait surgir et le sauver du néant.

Les pessimistes qui répandent le premier choix, ne sont là que pour briser toute ambition. C’est le rôle qu’il leur est assigné pour perpétuer l’ordre établi. Ils veillent en toutes circonstances sur leur butin. Ils ne veulent aucunement perdre leurs acquis profanés. Ils ne vivent que pour les fructifier. Ils ont la crainte de se retrouver au bas de l’échelle si jamais la hiérarchie des vraies valeurs est établie. Ils savent que ce ne sont que des indus-occupants. Ils y tiennent absolument à leurs trônes à l’instar de sangsues. Ils ne sont nullement arrivés par le biais du mérite mais par l’intermédiaire de la brosse et du clientélisme à tout va. Ils savent en leur for intérieur que tout bouleversement leur sera inéluctable. C’est pour cette cause qu’ils veulent que le pays reste en son état de stagnation.

Ce sont des prédicateurs d’un temps nouveau qui règnent en maîtres des lieux. Ils prophétisent dans leur boule magique le sortilège sur tout ce qui peut les menacer avant de l’avoir expérimenté. On étouffe l’inspiration effrayante dans son œuf. On ne la laisse pas grandir. On l’écrase de toutes les forces. N’est-ce pas des petits concepts que naissent les grandes aventures ? Il faut mieux avorter le fœtus dans le ventre avant qu’il ne délivre les premiers cris de la vie. On l’expédie aussitôt aux fins fonds des ténèbres. Leur avis est dans un sens unique, soufflé dans leurs oreilles par leurs parrains. La langue de bois est leur causerie favorite. Ils ne plaident nullement contre ceux qui les nourrissent à la pelle au mépris des lois du pays. La mangeoire est ainsi leur plat préféré.

C’est par cette politique régressive qu’ils annihilent toute velléité dans les rangs. Ils veillent au grain, nuits et jours sans aucun relâchement. Car leur avenir est en danger. Ils ont malheureusement amarré leur destin à celui du pays. S’ils tombent, c’est le pays tout entier qui subirait un séisme irréversible. Pourtant, ils ne sont là, en principe que pour la pérennité du pays. Mais en réalité, ils s’en foutent éperdument. Leurs comptes en banque sont biens garnis. Au moindre soubresaut, ils ficheront le camp sans aucuns remords ni le moindre patriotisme.

Ils n’ont pour mission que pour abêtir le plus de monde dépassant la limite de l’insoutenable. Ils font tout pour lui rabaisser le moral jusqu’au niveau d’ignorance le plus exécrable. Jusqu’à lui faire avilir le moral. Le pessimisme de ceux d’en-bas se nourrit malheureusement de ce néfaste état d’esprit.

À chaque fois que vous voulez entreprendre une idée, c’est avec les critiques les plus acerbes et décourageantes qu’elle est accueillie. L’a-t-on exercée pour affirmer ainsi ? Les pays développés sont restés des années avant de trouver leur voie. Pourquoi pas nous ? Il suffit d’adapter les bonnes recettes qui se font ailleurs. La cause de ce pessimisme légendaire? C’est toujours à travers notre prisme, nos amères expériences que nous regardons les actions des autres.

Il faut être patient. Il faut persévérer. Ce n’est qu’à travers les échecs que les futures victoires se construisent. On pense toujours que si cela n’a pas réussi chez nous, on fait tout de suite le raccourci que ce n’est plus la peine de l’essayer ailleurs. Pourtant c’est à force de creuser que l’on trouvera le trésor. Un pays qui ne compte que sur la sueur du front de ses citoyens, ce n’est pas comme un pays qui consomme plus que ce qu’il produit. C’est ainsi que l’on peut révoquer le pessimisme pour ressusciter la vie à l’optimisme.

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mercredi 29 novembre 2017

Maires, à vos promesses, maintenant !

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Cet article est paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du jeudi 30 Novembre 2017 sous les liens suivants:
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Les vainqueurs viennent d’être déclarés malgré quelques contestations et des protestations sporadiques, ici et là. L’administration, la maîtresse d’œuvre du scrutin, va sans aucun doute intervenir pour calmer la gronde et satisfaire les appétits des uns et des autres en réarrangeant la distribution des quotas ou à promettre plus de points aux vaincus pour les échéances à venir surtout pour ceux qui coopèrent à légitimer le plébiscite. Il y aura pour tout le monde tant que la rente est là pour soulager les plus sceptiques. Si j’ai bien compris, il ne suffit pas d’être porté par un parti au programme ambitieux pour gagner une élection mais il faut sniffer le bon cheval en haut de l’affiche de l’administration. Et c’est ce que les candidats l’ont fait avec plus ou moins de réussite, si ce n’est la déroute programmée.

Les lampions se sont tus. La messe est donc dite et les choses vont entrer dans l’ordre, comme d’habitude. Il ne subsistera dans l’oued que ses cailloux. Seules les affiches électorales sur les panneaux officiels et anarchiquement sur les murs du centre ville et des quartiers environnant en témoignent de la campagne qui n’a pas été, faut-il le souligner, à la hauteur des espérances et des défis du pays surtout avec cette crise qui est en train de laminer le trésor public quoique les autorités se soient réjouies, comme il est toujours d’usage, du bon déroulement de ce dénouement aux portes de la ligne de mire de 2019. On ne va pas quand-même aller jusqu’à se tirer une balle sur le pied. C’est trop tard, le train a pris de la vitesse pour le stopper. Quant aux chiffres, ils seront toujours mis en doute tant qu’ils ne sont pas totalement reconnus par tous les acteurs politiques que ce soit parmi les participants, les boycotteurs ou ceux qui n’ont donné aucun signe de vie. Seuls les pouvoirs publics détiennent pour encore longtemps toutes les clés de l’énigme.

Malgré les images folkloriques diffusées par les chaînes de télévisions officielles et officieuses, en dépit des permanences furtives des candidats fortunés et de leurs affiches dont les dimensions ont dépassé toutes les normes inimaginables, rien dans notre quotidien n’avait indiqué qu’une campagne électorale locale se déroulait sous nos cieux. Les uns ont même comparé cette campagne à l’américaine en relation avec les oligarques qui ont agi dans l’ombre ou qui se sont mouillés jusqu’au cou et dépensés sans compter. Leur avenir en dépend largement. Il est temps de guider le taureau par les cornes et contrôler en amont toutes les affaires juteuses qui peuvent tomber directement dans leurs escarcelles. Ce n’est que bénéfice pour les sponsors. On sent que la pieuvre a pris les commandes des leviers, non pas par de corrects investisseurs mais par des prédateurs ayant amassé de fortunes crasseuses mal acquises tout en graissant les pattes à tout-va.

On ne peut effectivement parler de programmes cohérents et réalisables de partis si ce ne sont des promesses lancées lyriquement et hasardement au cours des meetings et où les bouffonneries ont marqué les esprits. On ne peut pas citer toutes les perles ayant pollué la campagne. Il en faudra tout un recueil pour les narrer et un jury pour les classer et décerner les médailles aux plus méritants. La palme d’or reviendra logiquement à qui vous pensez. Faute de choix judicieux, le peuple, qui s’est déplacé aux bureaux de vote, l’a fait surtout à la tête de leurs clients comme si le programme se lisait sur le visage. Les facteurs de la tribu et de la dechra, ont encore de nombreuses années à vivre. On est encore loin, très loin des institutions républicaines que le peuple algérien dans son ensemble aspire dans sa majorité à les bâtir. Dommage que ce qui intéresse les autorités, demeure toujours le taux de participation. Et ce qui explique pourquoi à chaque élection, ce taux hante les esprits des responsables.

On n’a pas entendu un seul parti nous dire avec quelles finances va-t-il concrétiser ses promesses s’il sortirait vainqueur de l’urne ? C’est trop facile de balancer en l’air aujourd’hui des engagements qu’on ne peut les honorer le lendemain. Avec quel argent va-t-on construire des logements, des écoles, nettoyer les villes, embellir les rues, se consacrer à la culture et aux sports, etc… ? Même les moyens, seuls, ne peuvent suffire lorsque les idées font défaut. Il ne faut pas être aveugle pour ne pas voir ce qu’on a fait des 1000 milliards de dollars. Si des pierres du sommet de la pyramide jusqu’à sa base, manquent en son intérieur, fatalement c’est tout l’édifice qui peut à tout moment s’écrouler.

Les partis vainqueurs croient dur comme fer qu’ils sont les représentants légitimes des citoyens. Qu’ils sont les seuls à pouvoir réaliser leurs rêves. Qu’ils sont les rares capables d’accomplir la mission qui leur a été accordée par les urnes. Qu’ils seront tout au long de leurs mandats plus près des citoyens, à leur écoute tout en n’oubliant pas d’être loyaux avec leurs serments. On verra ce qu’il adviendra de ces paroles mielleuses distillées dans leurs tournées dans les quartiers, surtout auprès des couches défavorisées à qui on a distribué quelques maigres sandwichs en guise d’offrande de bonnes intentions pour se souvenir de leur bienfaiteur le jour du scrutin. Le rapace appâte sa proie avant de la broyer.

C’est au peuple de choisir ses vrais représentants à l’instar d’une équipe de foot qui joue pour les couleurs de sa ville. On peut soit monter une faible équipe qui végète dans un championnat de niveau zéro, soit une équipe moyenne qui joue dans un médiocre championnat ou tout juste moyen, soit une équipe forte qui ambitionne de jouer les premiers rôles dans un championnat relevé. On peut ainsi avoir toutes les combinaisons possibles, cela dépend de ce que l’on veut comme débouchés. On peut devenir largement champion, se classer au milieu du tableau ou se battre pour ne pas être reléguée en division inférieure. Cela dépend des équipiers choisis et de l’état de motivation pour défendre le maillot du club jusqu’à la dernier goutte de sueur. C’est comme cela que les élus se doivent de l’être. On attend qu’ils se défoncent pour nous sur le terrain et non vendre le match à qui leur offrira le plus et trahir la confiance des fans.

Cela dépend également des forces et des moyens mis à la disposition de l’équipe par ses dirigeants et aussi et surtout en fonction de la qualité de la division dans laquelle ils aspirent à évoluer. On n’attend pas que les autorités nous combinent un club préfabriqué qui n’est là que pour nous miroiter le mirage et qui peut s’éclater en milles morceaux une fois que les dés soient jetés et les desseins de ses concepteurs accomplis. Le retour au point zéro est plus que garanti.

Lorsqu’on concourt dans un championnat rehaussé, on ne peut que progresser en gagnant quelques points et en faisant valoir ses atouts. Le classement final ne peut découler que du travail fourni, de la politique suivie et d’une vision basée sur le long terme. En revanche, quand on se hasarde dans un championnat déficient où l’arrangement et le trucage des résultats des matchs battent leur plein, où les arbitres sont achetés et où la ligue est une partie prenante des conflits entres les équipes adverses, le  premier arrivé en haut du classement ne peut être sacré comme l’authentique champion. Il sera de fait éliminé des jougs internationaux dès les matchs préliminaires.

Les résultats sont proclamés dans une élection où la carte électorale n’est pas encore totalement définie tant que toutes les forces politiques du pays ne peuvent librement s’exprimer et puissent participer sans aucun obstacle, ni par des textes minés en amont et en aval, les élections propres et transparentes ne sont pas décidément pour les proches lendemains. Et c’est la marche du pays qui est forcément entravée. Au même moment où des partis célèbrent leur victoire acquise dans l’ère de la démocratie, paradoxalement, des syndicats libres sont empêchés de se rassembler pacifiquement aux portes d’Algérie et de constater des députés des partis victorieux voter à mains levées une loi contre l’impôt sur la fortune. On se pose la question s’ils se rangent derrière les électeurs qui les ont en principe élus ou comme un rempart autour des oligarques qui les ont adoubés.

Une réelle redistribution des cartes engendrera à coup sûr des élections en totale contradiction avec les présentes et les précédentes. On ne fait que reculer les échéances. Avec cette jeunesse facebookienne connectée presque en permanence aux réseaux sociaux, une telle politique de fuite en avant ne peut entrevoir un avenir des plus sereins et engager le pays vers le mieux.

Maintenant que les résultats sont entérinés, que les sièges sont squattés par des candidats qui se sont appropriés par toutes les recettes invraisemblables les premières places et surtout par une politique bouchée qui leur a permis d’usurper des rôles qui ne leur sont point destinés si des balises adéquates avaient été mises en place pour éviter tout détournement de la volonté populaire.

Devant ce fait accompli, qu’ils assument alors leurs gages qui promettaient monts et merveilles aux plus déshérités. Que les nouveaux élus osent afficher leurs biographies et déclarer leurs patrimoines afin de donner un sens à leurs élections et montrer leur bonne foi du moment où les citoyens en soupçonnent généralement. S’ils veulent avoir la mémoire courte, l’Algérie les marquera indélébilement à jamais dans le cas. L’histoire du pays sera impitoyable. J’ai bien la crainte que sitôt les élections ficelées, les locaux de leurs permanences vont être certainement bouclées à double tour…jusqu’aux prochaines échéances. Et rebelote sauf un salutaire sursaut.

L’anecdote que l’ont peut retenir de ces élections est de voir des partis que l’on croyait marcher main dans la main, se dénoncer mutuellement dans le cambriolage de voix et crier au scandale et au voleur ! Le plus marrant dans cette fiction est de voir le parti né prématurément avec des moustaches, victime de l’alchimie dont il est l’un des inventeurs de sa marque déposée, comme il le dénonce à travers des vidéos postées sur Facebook et traite les bourreurs d’urnes de tous les noms. À force de joueur avec le feu, on finira probablement par se brûler les doigts et c’est valable pour les alliés de circonstance. Attention, l’histoire réservera toujours de mauvaises surprises pour ceux qui croient toujours que le monde leur est indéfiniment acquis.

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jeudi 9 novembre 2017

De ces irresponsables de dernier cri

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Cet article est paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du jeudi 09 Novembre 2017 sous les liens suivants:
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L’Algérie souffre d’un mal qui est devenu un véritable désastre. C’est celui de ces responsables qui n’assument pleinement leurs devoirs. La majorité d’entre-eux adopte la situation du statu-quo devant les moult difficultés se dressant sur leurs passages. Moins ils bougent, et moins ils ont des soucis et plus ils ont de la chance de pérenniser. Et tant mieux pour eux. C’est ce qu’ils pensent, malheureusement. En dépit de leurs tares, ils s’accrochent à leurs statuts de chefs dont ils ne veulent plus s’en défaire. C’est leur gagne-pain au détriment des valeurs. Ils deviennent malades s’ils sont dépossédés de leurs privilèges et leurs auras. C’est aussi leurs façons d’exister mais dommage, nuisiblement pour la chère Algérie.
Lorsque les problèmes surgissent dans leurs secteurs, ils restent complètement figés. Ils se font même tous petits en tentant de se faire oublier en attendant de laisser passer l’orage. Plus de peur que de mal pour eux, néanmoins, inversement pour l’établissement. Ils rentrent presque en hibernation tellement ils ne cherchent nullement à démanteler les obstacles et casser la chaîne des pistonnés. C’est la stratégie qu’ils adoptent et dont souffre inlassablement la mère-patrie.
On aurait bien souhaité qu’ils réagissent même en petitesse mais hélas ils s’écrasent complètement devant le moindre petit bobo. Avant de penser à régler les délicates situations, ils cogitent d’abord à sauver leurs strictes rentes avant de daigner songer à ceux de l’institution. Leurs gains priment avant tout. Pourtant, ils disposent de leurs prérogatives qui délimitent leurs champs d’action. Mais ils ne pourront jamais avoir les mains libres et agir en souverains tant qu’ils sont désignés par défaut à leurs postes par leurs occultes parrains.
Ils n’osent nullement agir en toute clarté et en toute transparence mais ils préfèrent s’agiter derrière les rideaux et téléguider leurs sbires et leurs marionnettes pour le malheur de l’Algérie. Ils ne pourront jamais affronter les vrais problèmes tant qu’ils n’assument pas les pouvoirs dont ils ne disposent point sur le terrain de la réalité. Ils ne pourront jamais remuer le simple petit doigt tant qu’ils n’ont pas reçu l’ordre de leurs tuteurs inavoués.
Ils savent qu’à la moindre initiative de leur part, ils sont grondés, avertis et punis au coin et mis en quarantaine. Ils sont immédiatement placés sur la liste des révoqués s’ils persistent à tenter d’échapper des rangs. Ils ne lèveront pas l’index tant qu’ils n’ont pas été autorisés. Ils baisseront les yeux à la vue de leurs bienfaiteurs et de leurs appuis qui les ont mis en haut de l’échelle sans qu’aucun mérite, ni qu’une infime intégrité ne les dictent réellement.
Dès qu’ils sont démasqués, ils fomenteront mille et une fumisteries pour se dérober. En votre présence, ils distillent des paroles mielleuses qui vous envoûtent et vous faire plier en quatre dans leurs poches. Ils vous endorment en vous promettant monts et merveilles. Au tournant, vous ne verrez même pas la queue d’une souris. En votre absence, leurs légendaires retours de veste seront assurés. Ils deviennent d’autres individus qui vous éradiquent de leurs cervelles. Vous n’existez plus, vous devenez une puce à humilier et à écraser.
Le mensonge devient un de leurs exercices favoris et une addiction dont il va falloir consulter le plus rapidement possible un spécialiste pour se soigner de cette néfaste dépendance ou si grave encore, un séjour en clinique est indéniable pour définitivement se sevrer. Ils mentent comme ils respirent tellement ils sont à l’aise dans cette basse épreuve. Les mirages sortent de leurs bouches sans que leurs consciences puissent les remettre en question. Plus ils perdurent dans la responsabilité et plus leurs impostures deviennent trop flagrantes.
Lorsque vous les saisissez par écrit sur une quelconque interpellation, ils n’utilisent jamais la même procédure. Pourtant c’est la force d’une administration qui s’assume et qui prône le respect des textes. Ils ne veulent jamais laisser des traces écrites et ineffaçables qui peuvent, comme ils l’admettent, se retourner contre eux et les compromettre dans leur plan de carrière. Ils se détournent notoirement de leurs missions. Ils préfèrent opérer verbalement à l’image des sans-papiers en situation irrégulière.
Pourtant ils font des pieds et des mains pour aboutir lorsqu’ils postulent pour arracher la fonction convoitée et faire valoir leurs carnets d’adresse. Ils exhibent toute leurs prétendues capacités de gestion et affichent publiquement leurs douteuses aptitudes à diriger en toute transparence et objectivité mais une fois installés, ils ne se souviendront de rien, ils deviennent entièrement amnésiques. Ils ont déjà furtivement viré à 180 degrés. Ils deviennent de véritables caméléons à se muer en toutes les nuances selon le client d’en face et suivant le climat régnant. Tous les acteurs influents sont consultés pour leurs nominations contrairement aux concernés qui encaissent et attendent le probable renouveau mais en vain.
Ils ne répandent partout que des promesses mais jamais ils ne les réaliseront sauf bien sûr à leurs garants à qui ils jurent allégeance et fidélité tant qu’ils sont au sommet et sans omettre de courber comme il se doit l’échine à tout instant. Pire encore, ils proposent leurs services sans qu’ils soient sollicités avec l’abus, en cerise sur la gâteau. Pour le reste, ce sont d’autres créatures qui ne se rappellent de rien, feintant de vous reconnaître. Ils perdront subitement toute mémoire en vous disant de leur rappeler les faits. Ils veulent à chaque occasion ouvrir de nouvelles pages blanches après avoir terni volontairement les précédentes. Vous vous lassez devant de telles déchéances de l’être humain et vous abandonnez finalement la partie mais sans l’abandonner. Ce n’est que chose remise.
Ils traînent presque tous, des boulettes qu’ils sont méfiants d’être découvertes une fois éjectés de leurs cossus fauteuils. Le premier article de leurs desseins est de se servir royalement tout en n’oubliant pas les proches adeptes de la politique suivie. Les miettes, c’est pour la troupe après avoir réussi à passer toutes les embûches bureaucratiques dressées. Ils veulent assurer leurs bases arrières qu’inchallah leurs vœux seront balayés. Ils ont tout le temps la peur au ventre et se tiennent sur leurs gardes si jamais le sifflet de la fin se déclencherait, fatalement. Ils ne font jamais de beaux rêves les nuits à cause des cauchemars qui les hantent dans l’obscurité. Ils sont très nerveux et inquiets, collés en permanence à leurs téléphones à la veille d’éventuels renversements. Ce qu’ils essaient d’éviter, c’est la chute libre, eux qui se voyaient toujours en perpétuelle ascension.
Ceci est la nouvelle race de ce genre de responsables qui ne reculent jamais devant l’impensable en emportant tels des bulldozers tout sur leur passage et principalement ceux qui les gênent sur leurs tortueux chemins. Ils sont scotchés aux sièges à l’instar de sangsues pour ne plus penser à ne les lâcher. Ils ne font que les chauffer pour rien. Ils freinent toute émancipation naissante et toute voie dérangeante pour le bien du pays. Ils étouffent dans l’œuf  toute volonté qui va à l’encontre de leurs occultes besoins et appétits incessants. C’est très inquiétant que le pays traîne encore ces casseroles qui ne font que le régresser et l’ajourner sans cesse de rejoindre le concert des nations.
Désormais, ils n’ont plus la pudeur de se dévoiler. Ils se bombent le torse en se vantant d’abuser de la grande supercherie. Toute duperie durera le temps qu’elle durera mais disparaîtra un jour à jamais lorsque le vent tournera et ne subsisteront que leurs dégâts et sinistres héritages. L’histoire aura du pain sur la planche à noircir ses pages de ces témoignages indélébiles. Au moment de l’éradication, c’est la panique qui les envahira lorsque sonneront les glas du salutaire dénouement. Rira bien qui rira le dernier, la dernière nouvelle sera rapportée par les ultimes arrivants comme le dit si bien l’adage populaire.

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