mercredi 28 décembre 2011

Au pays des mille et un dos-d’âne

Contribution pour le site de Mostaganem-Aujourd'hui sur le lien direct suivant:
http://www.mostaganem-aujourdhui.com/blog/au-pays-des-mille-et-un-dos-d-ane.html
=====================

Il y a environ une dizaine de jours, un vieux bus datant de l’époque de la défunte SNVI (Société Nationale des Véhicules Industrielles), dégageant des fumées à vous étouffer le souffle, roulait dans la route qui commençait du rond-point Zaghloul et se terminait au stade des 5 martyrs (Ex-Bivouac) dans la ville de Mostaganem. Brusquement les freins du fameux bus ne répondaient plus à l’appel et c’est la descente infernale sur cette pente qui ne parait pas aussi dangereuse mais elle en devient par la perte de l’usage des freins peut-être même moins qu’une voiture qui roule à grandes vitesses sur une route plate. Le chauffeur bus ne pouvant plus stopper cette course, a cogné son bus à droite sur un mur en tuant sur le coup un enfant de bas-âge accompagné de son père qui est gravement blessé et qui se trouvaient malheureusement au mauvais endroit sur le trottoir jouxtant la rue.

C’est une histoire devenue presque banale qu’on lit souvent dans la presse. Comme cela s’est passé exactement sur une descente d’une rue il y a quelques mois à Relizane dans le quartier des olivettes et aussi dans nos villes par ses chevauchées effrénées de ces bus de la mort. On ne compte plus le nombre des tués de cette manière qui est rentrée presque dans la normalité des choses.

Immédiatement après, c’est l’émeute dans le quartier du défunt. On bloque la route à coups de blocs de pierres coupant désespérant la route aux automobilistes puis en arrachant des plaques de signalisation pour barricader toutes les issues menant à la route incriminée. La suite tout le monde la connait, on brule des détritus lorsqu’on ne trouve pas de pneus pour allumer le feu de circonstances. On revendique ensuite la présence du wali pour venir au secours des émeutiers qui veulent mettre fin à l’hécatombe. Les autorités sont habituées depuis longtemps à ce genre de choses. Au lieu de chercher les solutions adéquates pour mettre fin à ce genre de mortel problème. On va au contraire aller dans le sens des satisfactions faciles des revendications des choses. Fermer une route ne gêne que la circulation, engendrer en quelque sorte un nouveau problème qui ira s’entasser aux autres fatalités qui enveniment la vie des citoyens.

La route restera fermée bien longtemps après la fin des funérailles. Ce n’est qu’après l’installation des dos-d’âne sur la route du crime que la circulation est ouverte aux usagers. Résultats des courses : les automobilistes vont éviter d’emprunter cette rue pour ne pas endommager fortement les amortisseurs de leurs véhicules. Mettre au mois 25 dos-d’âne sur une distance de 500 mètres environ devient insupportable à la longue pour ceux qui circulent le plus souvent sur cette voie. Alors, on ira rouler sur les autres routes. Si par malheur, un autre accident surviendrait, c’est à nouveau les dos-d’âne qui iront soulager l’inquiétude des mitoyens et ainsi de suite. De problème en problème, on rajoute un autre problème aux problèmes existants. C’est l’effet cascade qui se déclenche.

D’abord avant la préconisation de cette solution, il faut d’abord circonscrire le mal avant de trouver le remède approprié. Donner un médicament qui ne soulage la souffrance que superficiellement risque de provoquer d’autres maladies plus pires. D’abord, combien d’accidents se sont survenus dans cette rue avant de dresser l’amer constat ? Au lieu d’aller vers une politique générale des écueils particuliers, on procure des fausses solutions aux réels périls. Il faut pointer et détecter le mal là où il le faut, à l’endroit exact et non le contourner en cherchant ailleurs là il ne doit point se trouver.

Le problème réside d’abord à la livraison de l’autorisation de circulation à ce bus et encore plus grave servir de transport public dans une ville où de nombreuses rues se trouvent sur des pentes. Est-ce que le contrôle technique se fait de manière rigoureuse comme le veut la réglementation ? La moindre petite défection des freins est sujette à des accidents qui peuvent s’avérer catastrophiques.

La seconde chose réside en l’application du contrôle plus stricte du respect du code de la route qui laisse à désirer. La troisième solution est l’éducation des citoyens qui circulent dans les rues de manière chronique. Il est vrai que de nombreux trottoirs sont obstrués par de nombreux commerces qui les occupent de manière illégale.

Si l’on est actuellement incapable de régler un problème de circulation d’une ville de la taille de la ville de Mostaganem, comment pourrait-on trouver les réelles solutions aux problèmes de l’emploi, de l’éducation ou du tourisme à titre d’exemple ? Nous avons besoin d’algériens qui réfléchissent convenablement et non qui abdiquent et qui subissent toutes les tares de notre société sans réagir comme il se doit de l’être.

La quatrième et dernière solution concerne les autorités qui doivent être fermes quant à l’application de la loi dans toute sa rigueur. Sans cela, toute politique est vouée à l’échec. Pour cela, des réformes profondes doivent êtres engagées pour le bien du pays et des algériens pour relever tous les défis qui les attendent. Et ça, c’est une autre histoire où la clé de l’énigme réside justement ici.


==============

2012 : Une année charnière pour l’Algérie ?

======================================================


Article paru sur le site d'Algérie-Focus sur le lien suivant:



Et également paru sur le Quotidien d'Oran du Jeudi 5 Janvier 2012 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:

- en format pdf: 
http://fr.calameo.com/read/000370446a36e4de0f1ab 


- en format html: http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5162521
======================================================


Il y a une année encore, personne ne prédisait ce qui allait se dérouler comme évènements bouleversants en Tunisie, en Egypte et en Libye. Pourtant,  au début ce n’était qu’une petite étincelle qui allait chambouler toutes les stratégies mises en place depuis des décennies. C’est parti presque de rien mais comme les peuples arabes attendaient leur heure, il suffisait d’une petite grogne ou d’une immolation presque ordinaire pour que des révolutions se mettaient en marche en balayant tout sur leurs chemins, en déjouant toutes les monarchies républicaines et oligarchiques qui se perpétuaient au détriment d’une ouverture démocratique où les peuples décident enfin de leur destinée.

Quant à la position d’attente des algériens qui regardaient défiler les révolutions qui frappaient à leur porte sans être emportés par la vague déferlante, de nombreux observateurs notaient que les algériens sont déjà passés par là, peut-être même assez tôt, mais les circonstances de l’époque n’ont pas favorisé l’émergence de forces capables de procéder à des changements radicaux du système de gouvernance. Certes, depuis le 5 octobre 1988, beaucoup d’acquis ont été arrachés mais vite rattrapés par le temps et les événements qui allaient ébranler le pays durant une vingtaine d’années.

Ces révolutions arabes ont réveillé les algériens de leur profonde léthargie en rêvant de changements dans tous les domaines sinon le pays se retrouverait à la traîne devant des pays voisins qui sont passés à la vitesse supérieure pour relever tous les défis qui attendent leur peuple et aussi mener à bon port ses aspirations.

Allant dans le sens des brusques révolutions chez les voisins et en prémunition des conséquences graves qui pouvaient en découler, le pouvoir algérien a prôné des réformes pour être amendées par les parlementaires. Le hic dans cette affaire, c’est de voir les lois présentées vidées de leur sens, voire devenir plus restreintes que par le passé comme la loi sur les partis et celles sur les associations et sur l’information comme le constatent de nombreux observateurs sur la scène nationale.

Des partis dits de l’opposition en ont appelé même au président de la république de légiférer par ordonnance pour mettre fin aux entraves des deux chambres qui ne disposent pas assez de la légitimé nécessaire pour voter ces lois fondamentales pour une révolution pacifique de l’Algérie. Mais, à écouter le dernier discours présidentiel, on éprouve une satisfaction du chef de l’état quant à l’issue de ces reformes. On veut aller doucement en démocratie. On ne sait pas encore ce que cela voulait se traduire sur le terrain de l’application de ces lois émiettées.

Donc si l’Algérie veut marquer l’histoire, l’année 2012 va être une année importante, avec les futures élections législatives prévues au plus tard au mois de mai. On dit aussi que les élections seront plus que jamais libres comme l’invoque le discours du président. Ce qu’on pourrait le traduire qu’elles n’étaient en aucun cas libres par le passé. On annonce quelque part qu’elles pourraient même être provoquées avant l’heure pour sans doute mettre un terme à cette embarrassante mandature qui n’a pas été mémorable pour un pays de la taille de l'Algérie. 


Lorsque le champ politique n’ait pas connu d’autres forces politiques que celles qui existent depuis une douzaine d’années, on ne peut s’attendre à des miracles d’une assemblée de députés qui nagent depuis longtemps dans la rente pétrolière qui a masqué toutes nos tares et nos défauts. Il n’y a point eu de nouvelles idées à travers les anciens partis à part quelques très rares exceptions des partis dits petits. Les « grands » partis partagent le plus souvent leur temps à se chamailler pour l’usurpation du leadership. Si les élections aient été libres et si le champ politique ait été ouvert, on aurait sans aucun doute eu une autre assemblée parlementaire complètement différente de celle qui nous a été servi au grand désespoir du pays.

On a appris ces jours-ci que le ministère de l’intérieur, dans un communiqué, a ordonné le traitement avec célérité des dossiers de création des nouveaux partis politiques pour mettre fin à cet obstacle majeur de l’émancipation de la démocratie dans le pays. Est-ce que les partis qui seront agréés auront-ils le temps nécessaire pour se déployer dans tout le pays ? Une fois agréés, faut-il qu’ils lancent leurs campagnes d’adhésion de militants et de disposer de locaux au niveau local pour mener une intronisation dans le champ politique. Ce qui va prendre énormément de temps lorsqu’on sait que les prochaines échéances électorales arrivent à grands pas et la lourdeur bureaucratique qui pèserait de tout son poids. Sauf si l’on dispose de baguettes magiques, ces partis ne pourront être prêts ni logistiquement ni politiquement pour étaler leur programme sur la scène nationale.

Il est vraiment dommage que les partis qui seront nouvellement créés ne partent pas à chances égales avec les partis existants depuis des années avec des moyens colossaux surtout matériels. A moins que les dés ont été déjà jetés et la politique des quotas continueraient à faire le bonheur de la politique actuelle comme l’atteste cette affirmation d’aller doucement en démocratie. On continuerait l’apprentissage dans la démocratie alors que les voisins sont pleins dedans. On se demande ce quoi servirait d’inviter des observateurs étrangers si la volonté politique n’existe pas d’aller fortement en démocratie avec un engagement solide des autorités. On risque fort de se retrouver avec la même composante au sein de la future chambre basse. On retournerait ainsi au point zéro avec tous les risques possibles et tout ce qu’engendrerait une disproportion de l’évolution des systèmes politiques en comparaison chez les voisins qui ont presque changé radicalement depuis un temps assez court. Il serait catastrophique pour l’Algérie de rester sur le carreau en misant sur une évolution en petitesse dans la démocratie pour ne pas sans doute brusquer trop les choses. Un statuquo est prévisible dans ce sens.

On peut aussi constater cette révolution douce à travers les médias lourds qui ne connaissent aucune évolution palpable en dépit des promesses réitérées par les pouvoirs publics depuis des lustres. On n’écoute point les discours qui fâchent ou qui dérangent. Cela fait marrer de lire les déclarations du ministre de l’information faites à l’endroit de l’ENTV qui est appelée à disparaitre du champ médiatique si elle continue dans cette voie de panne d’imagination.

Il faut rappeler à notre cher ministre que les anciens journalistes de cette même ENTV font le bonheur de nombreuses stations de télévisions internationales comme Aljazeera et Al-Arabia pour ne citer que celles-là. Ce n’est guère la faute à cette ENTV mais le pouvoir incombe principalement à ses propres décideurs. On se rappelle de l’épopée médiatique entre 1989 et 1991 où tous les tabous étaient tombés. Les algériens n’avaient jamais été aussi fidèles à leur télévision que durant cette même période. Ils ne rataient rien de ses émissions politiques et de ses débats profonds à tel point que l’ENTV était devenue une attraction inévitable en particulier sur nos voisins marocains et tunisiens.

Actuellement, c’est au contraire qu’on y assiste aux niveaux relevés des émissions tunisiennes avec des débats inimaginables dans l’esprit de nos voisins il y a à peine une année. Ils avancent dans le bon sens tandis que nous, on régresse au moment où on est arrosé sans relâches par des milliers de chaînes de télévisions. A défaut d’ouverture des médias intérieurs aux débats fructueux et contradictoires, il est plus facile maintenant avec les satellites de créer sa propre chaîne à l’extérieur du pays moyennant quelques finances et d’autorisations du pays d’accueil. Il est possible de voir éclore de nombreuses chaines à l’instar de ces nouvelles chaînes destinées principalement à la consommation algérienne. Ainsi, à force de trop visser la vis, on risque de la rompre définitivement. 

Pour le moment, la machine des réformes s’est mise en branle. On ne sait pas encore ce qu’elle va donner comme résultats probants. On croise les bras et on attend les promesses, qui on le souhaite, ne vont pas encore décevoir le peuple algérien et l’amener à changer d’options en passant à d’autres méthodes plus radicales. Ce que l’on ne souhaite nullement pour le pays. Pour l’instant, c’est la rente pétrolière qui fait calmer les esprits mais malheureusement l’Algérie ne possède pas éternellement cette aubaine qui sauve ces temps-ci les meubles.  Un jour ou l’autre, on subirait fatalement les conséquences de cette politique inadéquate qui nous mène tout droit vers l’inconnue.

Le salut de l’Algérie ne viendrait que vers l’ouverture envers tous ses enfants pour décider ensemble du sort et du destin du pays. Jouer interminablement au chat et à la souris nous conduirait tout droit vers l’irréparable. Rester inlassablement dans la situation présente n’est point confortable et idoine ni pour les gouvernants ni pour les gouvernés.

=============

mercredi 16 novembre 2011

MONARCHIES VS RÉPUBLIQUES


======================================================
Article paru sur le Quotidien d'Oran du Jeudi 17 Novembre 2011 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
- en format pdf: 
http://fr.calameo.com/read/000370446e066d7ba492f


- en format html: http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5160531
======================================================

Le  centre de gravité décisionnel de la ligue arabe est en train de se déplacer sournoisement vers les pays du golfe comme l’indique clairement le dernier sommet des ministres arabes des affaires étrangères qui s’est tenu avec fracas au Caire. Fier de son intervention libyenne remarquée en appui aux forces de l’Otan, le ministre qatari des affaires extérieures s’est comporté de manière impensable en prenant de la hauteur en ce samedi 12 novembre 2011 avec son air arrogant, hautain et triomphant sur la scène arabe.

L’INFLUENCE FLAGRANTE DU QATAR, FER DE LANCE DES MONARCHIES

Après que la Libye ait été son trophée avec en prime la tête de Kadhafi offerte à ses amis de l’Otan, voilà que le Qatar se lance aussitôt vers une autre ambition d’enrichir son palmarès pour dépouiller la Syrie qui en passant faut-il le souligner que le régime régnant dans ce pays n’a pas laissé à ses adversaires d’autres idoines solutions. Si le pouvoir actuel syrien ne s’est pas comporté de manière dictatoriale, jamais un pays comme le Qatar ne saurait devenu le héros malgré lui.

Le Qatar avec le silence acolyte des autres monarchies des pays du golfe, fortes de leur argent frais par rapport au reste, sont en train de mener la ligue arabe dans une situation tortueuse et inextricable. Il faut mentionner que les 6 pays (Qatar, Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis, Bahreïn, Koweït et Oman) constituent le Conseil de Coopération des Pays du Golfe (CCG) et qui rappelons-le a été créé sous la pression des États-Unis il y a de cela 30 ans afin de maintenir leur mainmise sur les réserves pétrolières et par la même occasion phagocyter encore plus les décisions des autres pays au sein de la ligue arabe.

MONARCHIES DU GOLFE=BUREAU POLITIQUE DE LA LIGUE ?

Ces pays là fonctionnent en bloc contrairement par exemple aux pays du Maghreb qui sont libres de leurs mouvements au sein de la ligue arabe et ne se sont jamais concertés pour prendre une seule décision commune. Cette manière de court-circuiter la ligue arabe a fait réagir le représentant de la Syrie à la ligue arabe qui a accusé à l’issue de la dernière réunion des ministres arabes le CCG d’être le Bureau Politique de la ligue arabe où ses membres y prennent les décisions avant de venir les entériner au Caire à coups de pression sur les autres par les finances qu’ils octroient aux plus dociles. Il est vrai qu’ils profitent des périodes transitoires suite aux bouleversements qui se sont déroulés en Égypte, en Tunisie et en Libye où les nouveaux pouvoirs légitimes issus des urnes démocratiques n’ont pas encore vu le jour.

Ces pays archi riches disposent à eux seuls d’un PIB de 994 milliards de Dollars en 2010 pour une population de 39 millions d’habitants soit le 9ème de la population arabe totale, de quoi arroser toute contestation à leur hégémonie intérieure et effectuer du lobbying extérieur pour mettre dans leur ligne de mire un pays comme l’Iran, coché depuis longtemps comme un pays à abattre sur les agendas occidentaux et d’Israël. Alors que les 16 autres pays arabes détiennent un PIB de presque 912 milliards de Dollars mais pour plus de 300 millions d’habitants. Si l’on ôte la Jordanie et le Maroc, ce chiffre s’amenuise de 130 milliards de Dollars qui s’ajoutent avantageusement alors à celui des monarchies du CCG. Dans ce cas, l’écart se creuse de manière très aisée en faveur de ces dernières quand on passe au PIB par tête d’habitant, il est dans ce cas de 25500 Dollars/habitant contre un peu moins de 3000 Dollars/habitant. Sans les deux candidats en lice au CCG que sont le Maroc et la Jordanie, le PIB par habitant des monarchies du golfe est 10 fois plus important que celui de tous les pays restants sur la balance.

On comprend assez bien maintenant pourquoi une voix d’un résidant du golfe est considérable par rapport à son pair situé au Comores, en Irak ou en Syrie en dépit des pays républicains qui occupent les 80% du territoire arabe. Ce n’est pas l’héritage historique de la Syrie qui a été pendant longtemps la capitale du monde musulman à l’époque des Omeyades qui peut faire la différence. C’est grâce au miracle du pétrole qu’un pays comme le Qatar puisse donner de la voix aujourd’hui où dans un passé pas vieux de 30 années, ce type de pays se faisait tout petit en écoutant sans broncher lorsque les grands du monde arabe se saisissaient de la parole.

MONARCHIES CONTRE RÉPUBLIQUES !

Par ailleurs, pour montrer leur solidarité avec les deux monarchies restantes en dehors de leur union, ces pays ont tout bonnement invité les royaumes de la Jordanie et du Maroc à se joindre à leur conseil. Cela saute aux yeux que le but principal est de soutenir ces pays en leur état actuel dans leur fonctionnement très loin des normes internationales. La preuve, le Bahreïn est aidé par ce conseil à mater son opposition avec l’aval du CCG et l’envoi de forces armées d’Arabie sur place. En quoi un pays comme le Maroc qui se situe à l’extrême-ouest du monde arabe peut-il être utile au CCG si ce n’est que dans un objectif purement royaliste ?  L’autre dessein, c’est sans doute porter le coup de grâce au projet de la construction du Maghreb arabe qui n’avait pas besoin d’un tel coup de massue supplémentaire pour entretenir le rêve de tous les peuples magrébins de la région. Le message à faire passer par le CCG est qu’aucun autre groupement régional ne doit lui faire de l’ombre.

Pourquoi n’avoir pas convié dans ce cas par exemple le Yémen, l’un des pays les pauvres du monde arabe et qui lui est plus proche historiquement que géographiquement si ce n’est son problème d’être une république  qui n’entre pas dans les plans du CCG ? Il faut noter que c’est aussi dans l’intention de réduire les mouvements en Jordanie et au Maroc pour préserver leur monarchie dans une stabilité politique et financière par des aides substantielles et sans doute les prémunir de tous les soubresauts imprévisibles. Défendre les monarchies de ces pays, c’est aussi s’assurer de paravents naturels.

Les leaders habituels des pays arabes à leur tête l’Égypte se sont effacés devant le petit poucet qui devient ogre par ces temps-ci des vaches maigres. A-t-on vu l’Union Européenne se faire guider par d’autres pays à part les 3 grands leaders naturels que sont la France,  la Grande Bretagne et l’Allemagne ? Sans des régimes arabes hermétiques, jamais cette occasion ne pouvait se présenter au Qatar qui vit actuellement dans une bulle que seuls les régimes des peuples le feraient retourner à sa véritable place. La souris continuera infatigablement à danser tant que les chats font défaut.

LES MINORITÉS DIRIGENT, LES MAJORITÉS ACQUIESCENT

Est-il normal que la voix d’un qatari vaut-elle plus que celle d’un algérien, d’un égyptien ou d’un syrien si on compare le nombre d’habitants de chacun de ces pays ? Est-il logique que le minuscule état du Bahreïn dont la monarchie vacille en ce moment avec ses 665 Km2 ait le même poids d’un pays comme le nôtre avec ses 2381741 Km2 soit 3582 fois plus grand avec une population 30 fois supérieure ? Comment des pays comme les Comores, Djibouti ou la Somalie complètement désintégrés auront-ils identiquement la même pesanteur que les autres ? A mon sens, il faut que certains grands pays disposent d’un droit de veto ou d’un vote à la proportionnelle si l’on veut que le monde arabe ne puisse pas dévier dans un virage dangereux où des minorités dirigent des majorités qui acquiescent.

On peut constater ouvertement que ces monarchies n’hument pas la démocratie qu’ils la revendiquent aux républiques. Avec leur fortune démesurée, ils bouclent toutes les bouches et toutes les  excentricités sont corrigées avec cette manne financière rentière presque sans fin. Ce sont les rois et les émirs et sultan de ces pays avec les membres de leur famille qui gouvernent en occupant tous les postes clés des régimes en place. Ils verrouillent tout le système politique de leur environnement. Ils ne tolèrent aucune critique ni aucune voix discordante où le roi et les émirs font presque partie du domaine du sacré.

RÉFORMES DES MONARCHIES ET DES RÉPUBLIQUES

Ce ne sont pas à l’image des monarchies européennes qui règnent seulement mais ne gouvernent point. A part la reine d’Angleterre qui est connue à l’échelle planétaire, les rois et reines d’Espagne, de Belgique, des Pays-Bas ou du Danemark passent presque inaperçus dans leur pays en ne dérogeant pas aux règles d’éthique. Ils représentent uniquement le symbole d’unité de leurs pays et ne vivent absolument pas dans le faste criard comme c’est le cas des monarques arabes dont l’étalement de leurs richesses dépasse l’extravagance.

Pour attaquer les républiques arabes dans leur ensemble, ils ont créé Aljazeera et Al-Arabiya mais en aucune façon ces chaînes ne doivent critiquer l’ordre établi au Qatar comme en Arabie quelles que soient leurs inconduites et les anomalies. On a vu comment le soulèvement populaire bahreïni ait été abordé avec l’extrême prudence par ces médias au service de leurs maîtres. On a tous vu qu’Aljazeera s’est comporté cruellement aux côtés de l’Otan lors de la révolte libyenne et actuellement dans le cas syrien de manière inobjective en occultant l’avis des parties adverses ou en essayant de les étouffer scandaleusement. La chaîne d’info France 24 étant plus impartiale en couvrant les mêmes évènements.

MODES DE GOUVERNANCES ARCHAÏQUES ET AUTORITAIRES

De plus les monarchies arabes dans leur ensemble ne veulent en aucun cas changer leur manière de diriger leur pays. S’il y a contestation, comme en Jordanie, au pire des cas, le monarque ira changer le verrou représenté par le chef du gouvernement servant de  couverture formidable et qui assume toutes les responsabilités sur sa personne en cas d’échecs. Le Roi est intouchable pourtant il gouverne, personne ne doit remettre en cause son autorité ni son éternelle souveraineté. On sent que les grands de ce monde appuient de façon flagrante le maintien de ces monarchies pour mieux contrôler les puits de pétrole sur lesquels ils se reposent. Leurs réformes annonceraient la fin de ce chantage occidental. Les occidentaux ont l’air d’être plus sûrs avec une monarchie régnante de ce type qu’avec une république où tout peut changer radicalement s’il arrive un dysfonctionnement à la tête de l’état. Avec un royaume soumis, on peut anticiper sur le devenir d’un pays en misant même sur le prince héritier que l’on peut couver en attendant son règne. Il est impossible que l’on n’entende une seule infime voie discordante appelant à l’abolition de ce type de monarchie archaïque dans un monde plus ouvert comme celui dans lequel nous vivons en ce siècle des nouveaux TIC.

Si la ligue arabe doit se réformer cela ne veut pas dire qu’elle tomberait douteusement dans les bras de ces monarchies anti-démocratiques comme ils le projettent dans un plan non avoué par l’occident. Celles-ci comme pour les républiques arabes doivent d’abord se réformer dans leur gouvernance qui est devenue vainement obsolète. Si un grand pays arabe tremble et se fait tirer les oreilles par un petit pays comme le Qatar, c’est à cause de la dictature qu’il a imposée à son peuple et qui l’a rendue aussi faible devant un tel état microscopique et également devant son peuple. C’est comme si un pays comme la France ou l’Allemagne se fasse dicter la loi d’un pays du genre de la Roumanie ou de l’Estonie. Encore qu’ici la comparaison ne paraît pas dans ce cas trop outrée.

DEMAIN, L’ESPOIR ?

Au lieu de réunir leurs forces en se réformant d’abord de leurs intérieurs que ce soient pour les républiques comme pour les monarchies, les régimes arabes, tout en ignorant les profondes aspirations des peuples, sont alors une fois de plus divisés en opposant des monarchies périmées contre des républiques autoritaires. L’écart ne fait que de se creuser tant que l’éveil des peuples arabes ne s’est pas répandu dans ces pays identiquement comme en occident et particulièrement en Europe où les monarchies et les républiques fonctionnent et vivent dans une merveilleuse symbiose.

La division des rangs va encore s’accentuer, à ne pas le douter, lors de la réunion prévue pour ce Mercredi 16 Novembre 2011 à Rabat pour mettre en action les basses besognes alors que lors des bombardements de Ghaza en 2008/2009, les dirigeants arabes passaient leur temps à faire semblant d’accorder leurs violons et qui ont joué que trop tard leur symphonie avec de fausses notes pour le malheur des frères palestiniens dont le largage des bombes non conventionnelles n’avait cessé que grâce à la mobilisation internationale d’humains épris de liberté et de justice sur cette terre.

Cela ne voudrait pas dire que le régime syrien est exempt de tous reproches. Il a une très grande part de responsabilités par ce qui arrive à cette ligue arabe en perpétuel déclin. C’est son entêtement, fidèle à sa ligne dictatoriale ancestrale léguée par Assad père, qui le persiste à demeurer dans son retranchement qui a abouti à cet indéniable cul de sac. Mais les donneurs de leçons doivent être au-dessus de tous soupçons, ce qui est loin d’être le cas des émules arabes de la Syrie.

Les attentes légitimes du rêve des peuples arabes, transformées le plus souvent en cauchemars, sont encore très loin à se dessiner et risquent inlassablement de durer. Mais malgré tous ses abyssaux obstacles, tous les espoirs peuvent être permis pour un renouveau du souffle arabe. C’est une question de lutte, de patience et de temps.

=================

mercredi 9 novembre 2011

POUR UNE RÉSURRECTION DE LA LIGUE ARABE


======================================================
Article paru sur le Quotidien d'Oran du Jeudi 10 Novembre 2011 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
- en format pdf: 
http://fr.calameo.com/read/000370446337d09e57360


- en format html:http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5160281
======================================================

Sitôt Khadafi liquidé, l’annonce déclarée de la fin des hostilités par les nouveaux maîtres de la Libye qu’ils disent libre et la fin de mission de l’OTAN décidé par le conseil de sécurité de l’ONU pour le 31 Octobre 2011 que les regards du monde entier se sont à nouveau braqués brusquement sur le prochain domino arabe susceptible d’être la nouvelle victime de ce que de nombreux observateurs l’ont désigné par le printemps arabe.

QUI ? ENTRE LA SYRIE ET LE YÉMEN

La concurrence entre la Syrie et le Yémen bat son plein et à un moindre degré le Bahrein se déroule désormais sous l’arbitrage médiatique cruel d’Aljazeera qui ne veut rien lâcher de son morceau et de son rôle essentiel qu’elle a joué sous sa baguette magique dans les affaires intérieures des régimes arabes qui sont tombés en quelques mois sous ses incessants coups de boutoir télévisuels non sans faire dans le deux poids deux entre les républiques et les monarchies arabes.

La Syrie semble être le pays le plus probable à subir l’acharnement des médias et des gouvernants particulièrement occidentaux généralement favorables de l’état hébreux. Le régime syrien semble avoir la peau dure à tomber facilement en voulant entraîner dans sa chute un bouleversement majeur dans sa région immédiate. De nombreux pays peuvent subir d’importantes conséquences comme le Liban, la Jordanie, la Palestine et Israël. Cette dernière semble privilégier le régime actuel avec qui elle trouve une réconfortante stabilité depuis 1973 malgré qu’il n’existe aucun plan de paix signé entre les deux pays quoique le plateau du Golan syrien soit occupé depuis 1967 ensuite annexé en 1981. Il ne faut pas non plus oublier les relations stratégiques qui lient la Syrie avec l’Iran et le Hezbollah libanais qui risquent de connaître des modifications fatales. La Syrie ne constitue pas un seul domino mais il s’agit bien d’un dé à plusieurs faces où le hasard n’a guère sa place. Les stratèges de ce monde étudient à coup sûr tous les bons et les mauvais carambolages collatéraux. C’est sûr que les calculs et les formules sont très complexes à analyser et les conséquences seront graves d’où les hésitations présentes. 

UNE LIGUE ARABE POLITIQUEMENT FAIBLE

Il y a une chose qui prédit de mauvaises choses pour ce pays, c’est l’entrée dans l’arène de la ligue arabe comme en mars dernier dans la situation libyenne. A chaque intrusion de la ligue qui ne lui reste rien d’arabe, cela donnait du piment à la communauté internationale pour valider ses thèses interventionnistes. Comme le soulignait, en mars dernier dans le cas libyen, Jean-Yves Moisseron, économiste français et spécialiste du monde arabe [1]: « La Ligue arabe a un poids politique très faible, les décisions qu’elle va prendre ont moins de portée que celles du conseil de  sécurité de l’ONU par exemple, mais elle a un rôle symbolique très important  pour légitimer l’action de la France, des Etats-Unis et de l’Angleterre, pour que l’intervention n’apparaisse pas comme une opération exclusivement occidentale. Le soutien de la Ligue arabe était nécessaire pour obtenir l’absence de veto de la Chine et de la Russie ».

Si les pays arabes avaient renforcé par le passé le rôle politique de cette ligue créée en 1945, on n’en serait pas à cette situation lamentable et inefficace. Elle est la copie conforme des régimes arabes illégitimes qui continuent à freiner ou à bloquer les objectifs de cette association des états arabes.  Elle est devenue la plaisanterie du monde par ses décisions qui sont loin de faire l’unanimité et même à trouver le consensus minimal pour la préserver des tourmentes actuelles. Cette ligue s’est trouvée presque paralysée par les révolutions tunisiennes et égyptiennes, piégée et sclérosée dans des schémas dépassés par le temps et par les lieux. Elle est ligotée en permanence par ses doctrines désuètes qui n’ont pas changé d’un iota depuis des décennies. Elle se trouve aujourd’hui prisonnière plus que jamais de ses prises de positions anachroniques et de plus contradictoires au rôle qui lui est assigné. La preuve, lorsqu’il y une crise dans un pays arabe, on en parle à demi-mots au cours de ses réunions pour ne pas susciter les susceptibilités. S’agit-il d’une ligue des chefs d’états et rois arabes qui veulent préserver coûte que coûte leurs sièges et leurs trônes ou bien celles des peuples arabes qui se battent quotidiennement pour leurs droits les plus élémentaires et de leur dignité perdue à jamais ?

LE PLAN DE LA LIGUE MORT DANS l’ŒUF ?

En mars dernier, lorsque la crise libyenne était à son paroxysme, la ligue arabe avait presque donné un chèque à blanc à l’OTAN pour faire un revirement spectaculaire le lendemain par l’intermédiaire de son ex-secrétaire général Amr Moussa une fois que le coup de semonces du conseil de sécurité, par l’intermédiaire de la résolution 1973, soit parti et dévié de ses objectifs par l’OTAN avide de nouvelles conquêtes dans un pays en friche et de surcroit très riche en ces moments de crise financière ardue chez les pays envahisseurs.

Le même scénario risque de se produire avec l’émule syrienne. En effet, quelques jours après avoir accepté le plan de sortie de crise du pays de Bachar Al-Assad que voilà la ligue arabe montre déjà sa déficience face au non-respect et à l’inapplication unilatérale par le pouvoir syrien de ce plan de paix. Une fois encore, la ligue arabe est victime de ses prérogatives très limitées par sa charte. A chaque fois que les leaders du monde arabe se rencontraient après différents et ennuyeux contacts qu’ils passent leurs sommets à se lancer des piques les uns contre les autres. Ils usent leur temps à se chamailler pour un rien que ça, ensuite se réconcilier avec faste devant les caméras du monde entier et les applaudissements de leurs parrains tandis les peuples ont d’autres chats à fouetter pour s’intéresser à ces querelles intestines issues des sottes d’humeur de leurs gouvernants qui du reste n’ont rien de légaux.

Le site Youtube regorge de ses vidéos gags qui vous donnent l’impression d’assister à des réunions informelles qui n’ont ni aucun poids et ni aucune incidence sur la politique de chacun des pays membres. Ils sont toujours divisés, ce qui a contribué énormément à la faiblesse de la ligue arabe en plus de ses communiqués qui ne sont même pas pris au sérieux par les peuples opprimés. Ibn Khaldoun, il y a 6 siècles, a encore mille fois raison de nous avoir légué sa légendaire et fameuse prophétie qui nous poursuit inlassablement comme un mauvais sort jusqu’à nos jours. Ce signe indien continue de nous hanter tant que les pays eux-mêmes n’ont pas changé radicalement et positivement de leur profond intérieur.

AU SECOURS L’OTAN !

Justement, l’accord conclu entre la ligue arabe et le régime syrien ne peut aller assez loin dans sa forme, dans son fond et de sa conception actuelles. C’est plutôt un contrat moral qui lie un état membre de la ligue, ni plus ni moins. La ligue arabe dont la date de création est très antérieure à celle de l’union européenne, de l’OTAN et même de l’ONU actuel ne dispose d’aucun moyen militaire ni de quelconques modes de pression pour faire avaliser ses décisions par la partie adverse membre de sa ligue. Elle sert uniquement pour le décor et un lieu de réunions fades qui la plupart du temps gère les caractères des uns et des autres.

Si l’on poursuit la logique des évènements, les choses entre la ligue arabe et les gouvernants de la Syrie vont se confiner aux rôles du chat et de la souris. Peut-être vont-ils aller jusqu’à geler sa qualité de membre ou à reconnaître la légitimé du Conseil National de Transition syrien ? Les premières intentions du régime syrien montre assez clairement que ce pays ridiculise encore plus la ligue arabe face à son impuissance d’intervenir rigoureusement, c’est juste pour chauffer la galerie et les esprits en tentant de gagner du temps. Une fois que l’alibi de l’échec des pourparlers eut été  fourni sur un plateau d’or par la ligue arabe que l’on verra l’entrée en scène des puissants de ce monde pour mettre fin à la partie. C’est une occasion rêvée que le régime syrien offre grâce à ce nouveau prétexte tout indiqué à moins d’être plus intelligent que les occidentaux en les déviant de leurs desseins.

Il faut dire que le pouvoir détenu par Assad n’a guère facilité la tâche en poursuivant sa fuite en avant et en persistant dans sa politique de répression. Pourtant l’opposition syrienne fait tout pour éviter une intervention étrangère à la libyenne sur son sol. De plus, elle était très coopératrice en acceptant le plan concocté sous l’égide de la ligue. Nous avons la crainte de constater que le pouvoir syrien, fort de sa position stratégique au Moyen-Orient, fait tout pour casser toute initiative en misant sur un statuquo qui lui serait favorable comme il le pense.

Certes, c’est un pouvoir qui diffère totalement de la Libye de Kadhafi qui ne disposait pas suffisamment d’une assise militaire qui a connu des défections importantes aux premiers jours des agressivités pour contenir les rebelles comme l’est l’armée syrienne qui ne s’est contrairement pas effritée gravement aux premières secousses comme c’était le cas de son ex-homologue libyenne. Il est vrai que l’opposition syrienne n’a sollicité jusqu’à présent aucune intervention militaire étrangère mais jusqu’à quand si les pratiques sur le terrain  n’évoluent pas dans le bons sens ? La Russie et la Chine risquent aussi de virer de 180 degrés au sein du conseil de sécurité en plus du Brésil et l’Inde si la situation se détériorerait davantage. L’histoire nous a démontrés que les pays choisiraient alors leurs options en fonction de leurs stricts intérêts. 

POUR UNE RÉFORME DE LA LIGUE

Une fois encore, les pays du monde arabe montrent leurs limites pour surpasser et contenir par la concertation et le dialogue toutes contestations internes. Les régimes en place sont manichéens à souhait jusqu’à leurs derniers retranchements, ils veulent tout ou rien. Si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi est leur devise favorite. Ils préfèrent la mort que de céder un quelconque partage de leur pouvoir de leur vivant. Trois régimes sont déjà passés à la trappe à cause de similaires erreurs politiques que l’on continue à adopter en imitant l’analogue système en dépit des mêmes causes qui produisent les mêmes effets.

Quant à la ligue arabe, elle continue de manger son pain noir. Peut-être qu’elle se referait une nouvelle santé après la poussée dans ses allées de l’air tout frais venu du vent des changements intervenus déjà dans trois pays mais la liste est encore très longue pour pouvoir espérer un quelconque espoir et inverser ainsi la tendance.

====================
Références :

mercredi 2 novembre 2011

QUE SERIONS-NOUS SANS LA RENTE PÉTROLIÈRE ?


======================================================
Article paru sur le Quotidien d'Oran du Jeudi 03 Novembre 2011 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
- en format pdf:
http://fr.calameo.com/read/0003704469fa41ebc0262


- en format html:http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5160082
======================================================


C’est une question qui se pose depuis la première crise financière de 1986 et à laquelle nous n’avons jamais répondu jusqu’à ce jour. On continue constamment de l’ignorer jusqu’au jour où nous serons face à face de la catastrophe. Si la manne pétrolière n’existait pas, quel destin aurait pris notre pays ? Serions-nous ainsi dépendant presque à 100% de cette richesse souterraine mais malheureusement tarissable dont Dieu nous a bénis depuis l’indépendance et qui s’est accentuée cruellement depuis la seconde guerre du Golfe ? La politique financière et politico-politique auraient-elles pris ce dangereux virage ? Il est clair que quelque part la rente a influencé de manière négative les destinées du pays. D’abord, serions-nous permis de gaspiller à tort et à travers cette manne financière qui nous est tombée sur la tête sans la fourniture du moindre labeur jusqu’à nous faire perdre tout raisonnement à force que l’argent coule à flots ? Autant de questions qui resteront à jamais suspendues en l’air.

Tout le pays tourne et vit autour de cette rente. Des politiques cherchent à se faire élire président d’APC, membre d’APW, député ou sénateur ou se faire voir là-haut pour uniquement abonder dans la rente. Ils n’y vont pas pour réfléchir à trouver les solutions budgétaires aux financements des projets de leur supposé programme mais attendent tous sésame dinar qui descendra du ciel.

Ces jours-ci, une polémique est née en France avec le projet du candidat socialiste à la présidentielle François Hollande sur la création de 60000 emplois en 5 ans à raison de 12000 annuellement dans le secteur d’éducation. Ce chiffre, quoique sensé, a suscité tout un débat dans l’opposition d’abord lors des primaires dans le camp socialiste et ensuite avec le parti du président sortant. Pourtant, ça ne doit pas coûter plus d’un demi-milliard d’euros par année. Le problème qui se posait crucialement est comment trouver l’argent nécessaire pour mettre ce projet en exécution. Il ne viendrait d’aucune caisse noire mais c’est le contribuable qui passerait à la caisse. Tout a un prix et l’éducation en est une. Chez nous, Il y a deux sortes de contribuables, les fonctionnaires et les autres qui sont incontrôlables qui fuient le fisc comme la peste. C’est toujours la rente qui les a laissés impunis face à leur devoir collectif.

Le métro d’Alger, l’autoroute Est-Ouest, l’aéroport d’Alger, les projets de nouvelles lignes de chemin de fer et ceux des tramways d’Oran, de Constantine et d’une douzaine d’autres villes auraient-ils pu voir le jour sans l’argent du pétrole ? Le gouvernement aurait-il pu augmenter les salaires des fonctionnaires et le SMIG sans aucune production intérieure à part celle de la vente de ces hydrocarbures ?  Ces centaines de milliers de logements se seraient-ils construits sans aucune rentrée financière hors pétrole ? Ce n’est pas aussi sorcier d’être responsable qui n’a de fonction que de distribuer les dividendes des devises engrangées. La tête ne fonctionne plus à rechercher le plus difficile que sont les financements mais ne sait pas quoi faire de cet argent arrimé sur nos têtes.

On fait appel maintenant même à des sociétés étrangères pour gérer l’aéroport international d’Alger et c’est au métro d’Alger depuis d’être régi par la RATP de Paris, société qui administre l’homologue de Paris. On remarque bien que la rente a rendu fainéant tout le pays et bloquer toute idée qui ne flambe. Puisque nous possédons du pognon, pourquoi alors travailler ? Nous voulons être tous des chefs. Si les algériens faisaient bien leur travail, pourquoi alors faire appel à des marocains clandestins pour entreprendre des travaux de maçonneries, de plâtre et de peinture si ne n’est encore une fois la rente qui a fait désastreusement son mauvais effet.

De la bouche d’un haut responsable, j’ai entendu dire il n’y a pas si longtemps que le gouvernement n’a pas de contraintes budgétaires. On te donne tout ce que tu demandes mais ce sont les idées qui en manquent le plus. Les pays européens manquent de ressources fraîches pour respirer et chez nous, on ne sait pas quoi en faire dont le pays en renifle à tous les coins. N’est-il pas réels que la Grèce est en état de liquidation pour quelques milliards de Dollars ? Pour le sauver, toute l’Europe se serre ces jours-ci davantage la ceinture.

Combien de projets ont été-t-il détruits et refaits après que des erreurs de conception et des malfaçons eurent été-elles observées au bout de quelques années seulement après leur inauguration ? Là-bas, ils ne peuvent se permettre de telles folies. Chez soi, ce ne sont pas des folies qui ont pignon sur rues mais ce sont carrément les folies de grandeurs qui ont élu domiciles mais de travers.

La distribution à tout-va de l’argent pour des jeunes en quête d’emploi est en soi une politique épouvantable. On ne donne pas de l’argent comme ça avec tant de facilités à des jeunes déboussolés par leur avenir. On doit réfléchir à leur créer des postes d’emplois durables. C’est comme si on leur disait, voici votre bail, à vous de se débrouiller ! Le fait d’instruire les banques à plus de souplesses dans le traitement des dossiers montre clairement que l’état veut fermer les yeux sur le recouvrement de ses créances.

La première chose à laquelle ils cogitent tous, c’est de s’acheter une belle voiture, brader le matériel acquis et vivre un tant soit peu pour quelques temps la belle vie. Quant aux remboursements, ils n’y font même pas allusion. Ils disent n’obtenir que leur morceau de la tarte nationale, ni plus ni moins. Les autres se sont sucrés de la rente alors ils ne font que prendre leur revanche sur le sort. A chacun sa part.

Pour le moment, ce sont les prochaines échéances politiques qui agitent tout le personnel politique avec semble-t-il le même schéma habituel grâce à cette rente qui ne fait que retarder l’échéance des réformes promises qui ne peuvent qu’être que salutaires avant qu’il ne soit trop tard. Le futur, on n’y pense même pas à part quelques rares exceptions. L’essentiel est d’en profiter au maximum de la rente. Tant qu’elle regorge, le tout va bien est de rigueur.

===============

mercredi 26 octobre 2011

LEÇONS TUNISIENNES ET CHOCS LIBYENS


======================================================
Article paru sur le Quotidien d'Oran du Jeudi 27 Octobre 2011 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
- en format pdf:http://fr.calameo.com/read/0003704468b8e2d7fadbe 



- en format html:http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5159780 
======================================================


Cette semaine aura été très riche en événements sur le plan maghrébin avec le déroulement de deux actes majeurs qui vont certainement bouger la donne chez nos voisins mitoyens et par ricochet assister à un bouleversement important au plan géostratégique régional et international.

D’abord en ce jeudi 20 octobre 2011, c’est la capture de Kadhafi qui a fait la sensation dans les médias internationaux où les images captées à l’aide des téléphones portables des insurgés ont fait le tour de la terre en un temps record. Les vidéos qui défilaient sur les écrans de télévision faisaient pitié sur un homme qui pendant 42 ans faisait la pluie et le beau temps en régnant lui et sa famille en maîtres absolus sur le destin des libyens. Rien ne pouvait  échapper au guide en contrôlant tout à sa guise, pratiquement tout.

Mais une révolte est passée par là, appuyée fortement par les intentions sournoises des pays de  l’OTAN, en détruisant tout ce qu’il a construit pendant plus de 4 décennies comme mirages sur le plan idéologique et infrastructures. Ce qui choque épouvantablement chez une majorité de gens chez nous, c’est la manière avec laquelle il a été traité et achevé avant sa mort et ensuite tout ce qu’il en est suivi comme dégâts inconcevables.  Mais je me suis rendu compte que cela vient principalement de l’éducation qu’ils ont reçue de leur guide pendant toutes ces années qui rend presque normal le comportement de ces rebelles qui l’ont capturé, toujours selon l’aide de leurs protecteurs, et de le massacrer ainsi.

On voyait comment ils jubilaient et se réjouissaient de cette prise miraculeuse dont ils ne s’attendaient pas si aussi rapide. Mais au lieu de le laisser en vie et le juger par la suite comme tout peuple civilisé, c’est à la vindicte de ses geôliers qu’il a été soumis. Un lynchage qui n’honore en rien les prétendants à sa succession. L’histoire risque bien de se répéter dans un pays nourri par la vengeance et la revanche.

Le pire est encore à venir après son transfert dans une morgue de la ville de Misrata où on défilait sans cesse en procession et en famille pour contempler les corps sans vie de Mouammar Khadhafi et de son fils Mouaâtassam. Ce que je n’arrive pas à comprendre, à saisir le sens, c’est se faire photographier avec un mort comme s’il s’agissait d’une proie chassée et à exhiber ! Il n’y a aucun respect aux morts. Je placerais toujours cela dans le cadre de l’éducation désuète et déliquescente qu’ils ont reçue dans l’école de l’ancien guide. On ne peut recueillir les mauvais fruits d’une éducation vouée aux échecs.

Paradoxalement, comme deux mauvaises choses ne peuvent rarement et heureusement se suivre, les élections qui se sont déroulées en Tunisie remontent quelque peu le moral et corrigent ou nous faire oublier toute la violence libyenne qui s’est passée 3 jours avant. Tous les espoirs ont été permis malgré les inquiétantes de certains cercles qu’a engendrée  cette première place du parti Ennahda, cataloguée au camp des islamistes,  qui a raflé aux alentours de 40% des voix selon toutes les estimations recueillies.

Ce qui est encore plus encourageant, c’est la forte participation de 90% qui a suscité tous les aspirations de ce peuple et ranimé la flamme de tous les défis. Il ne s’agit pas là d’un chiffre préfabriqué mais c’est la réalité. On passe  ainsi  allègrement du bourrage des urnes à presque 100% à un autre pourcentage qualifié de nul. Une chose et son contraire à quelques mois d’intervalles dans le même pays.

En 10 mois seulement, l’administration a retrouvé toute sa verve, son panache, son assurance et la confiance de tous en ses capacités à redresser une situation longtemps sous mainmises. Aucun parti, ni les observateurs avertis n’ont mis en doute le déroulement du scrutin ni d’ailleurs ses résultats. Quand on veut, on peut !

Que ce soit en dictature ou en démocratie, ce pays ne cesse de nous étonner. La Tunisie, malgré les maigres moyens mis en sa disposition comparativement aux nôtres jugés astronomiques, arrive toujours, contre vents et marrées, à tenir le coup. On se demande ce qu’on serait devenu à sa place. Il faut aussi noter que si ce petit pays maintient ce rythme viable, c’est grâce essentiellement à son système éducatif performant au regard du nôtre auquel il a misé depuis son indépendance et des cadres que son enseignement ait formé comme compétences utiles et sûres. Si la démocratie réussirait un jour dans ce pays, on pourrait toujours dire que la bonne éducation a porté ses concrets fruits mûrs.

On se croirait dans un pays civilisé avec ces débats dans une campagne électorale des plus sérieuses mis à part quelques grabuges et c’est tout à fait normal comme disait l’autre. Même dans les démocraties chevronnées, ils se passent des choses. Les extrémismes sont partout présents, ils font même partie du décor. Ce qui m’a agréablement surpris pour une si jeune démocratie, c’est ce respect entre les partis politiques, quoique leur nombre dépassent toutes les limites.

Ce qui rajoute encore davantage aux espérances qui se lèvent à l’est, c’est cette déclaration honorable de Najib Chebbi, chef du Parti Démocratique Progressiste (PDP), qui pourtant classé dans le camp des laïques et qui sans attendre la proclamation des résultats officiels par l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE), où il annonce clairement : "Le PDP respecte le jeu démocratique. Le peuple a accordé sa confiance à ceux qu'il a considérés comme étant dignes de cette confiance. Nous félicitons le vainqueur et nous siégerons dans les rangs de l'opposition".

Mr Najib Chebbi n’a pas dit qu’il s’est trompé de peuple ou traité ce même peuple de « ghachi ». Il a reconnu humblement la défaite de sa formation et qu’il était question d’être encore plus à l’écoute des citoyens en se rapprochant le plus de leurs préoccupations quotidiennes. Ce qui donne de la hauteur et de la grandeur pour cet homme qui se bat et continue de se battre pour le bien de son pays.

La sauce tunisienne n’est pas à son terme, elle n’est pas prête de nous délivrer tous ses secrets. On risque fort de voir le parti islamiste d’Ennahda former une alliance avec les deux formations laïques arrivées derrière lui, Ettakatol de Moustapha Ben Jaafar et le Congrès Pour la République (CPR) de Moncef Marzouki. Qui l’eut cru ! S’ils le font, c’est uniquement dans le strict intérêt de leurs pays qui ne peuvent compter que sur leurs bras, sur leur intelligence et sur leur conscience. Ils ne peuvent mener leur pays à la dérive.

Par ailleurs, ils n’ont pas de rente pour maquiller toutes les erreurs et les imperfections. Ils ne disposent d’aucun droit à la faute où chaque pas doit être extrêmement mesuré et où tous les défauts doivent minimisés à l’extrême. Aucun petit écart n’est admis.

Il est vrai que la douce Tunisie avance doucement mais sûrement en ayant bénéficié de l’expérience des autres et plus particulièrement de celle de notre pays qui a toujours avancé avec de grands pas démesurés pratiquement à l’aveuglette, sans aucune profonde réflexion en sus des dommages incommensurables que l’on sait avec un pire retour à la case de départ.

Tout ce qu’on puisse souhaiter à ce pays, c’est de s’éloigner de toutes les déviations qui risquent de les conduire vers l’inconnu en stoppant nettes toutes les aspirations de leur peuple de pouvoir choisir son destin. Tout le bien que l’on pouvait exiger à ce pays c’est de réussir une alternance porteuse de toutes les perspectives avec un avenir radieux qui nous servirait cette fois-ci à nous de leçons afin que nous ne puissions pas retomber sur notre tête.  A nous cette fois-ci de bien retenir les leçons des autres !

==============