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Article paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 10 Janvier 2013 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
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Pour
une affaire de conduite de son scooter en état d’ivresse le 29 Novembre
précédent, le célèbre acteur, désormais franco-russo-belge, Gérard Depardieu, est
convoqué ces jours-ci par un juge de son premier pays. Personne, ni dans les
médias, ni dans le monde politique, ni l’acteur lui-même, ni aucun de ses
proches ou de ses admirateurs n’ont parlé d’une quelconque cabale montée de
toutes pièces comme cette notoire personnalité pour avoir échappé au fisc de
son pays de la grande taxation que subissent les grandes fortunes pour s’évader
vers les pays à paradis fiscaux avantageux. L’artiste a alimenté ces dernières
semaines la presse française et mondiale à cause de ses frasques qui ont
défrayé la chronique dans les médias et dans le monde politico-judiciaire.
Il
faut noter qu’il n’a non plus amassé sa fortune d’une rente pétrolière ou de
marchés commerciaux illicites et douteux. C’est le fruit de ses rentrées de ses
différentes productions culturelles issues de sa grande carrière cinématographique
et qu’il puise aussi que de son vignoble. Sinon la justice l’aurait poursuivi
durant le restant de ses jours, le traînant comme un vulgaire criminel et en
salissant sa réputation qu’il a bâtie au prix d’immenses efforts de son métier.
Tandis
que chez soi, on continue à transgresser la loi par une totale opacité sur
l’origine des richesses qu’ont acquises différents acteurs de la politique, de
l’économie et du commerce algériens. Alors répondre à la justice pour
détournement de biens publics, lorsqu’on ne peut intenter un procès pour une
simple affaire de conduite routière à une personnalité, relève de la pure
affabulation.
Malgré
qu’il ait séché la première séance de sa comparution devant le juge parisien, le
gaulois légendaire dit ne pas fuir le tribunal, ni la justice, son voyage en
Monténégro était prévu avant qu’il ne soit convoqué par la juge et se dit toujours prêt à se présenter aux juges quand
ils veulent à condition qu’il soit là à se défendre. Pourtant, l’enfant
terrible du cinéma français et mondial est accueilli en grandes pompes là il
passe, la preuve en moins d’une semaine, il est reçu plus qu’un chef d’état par
le puissant président russe Poutine à Moscou, le président de la FIFA Blatter à
Zurich, par le premier ministre monténégrin à Podgorica ainsi par d’autres
personnalités à travers le monde qu’il les a côtoyées lors de son voyage en
Russie et en Suisse. Il faut noter qu’il a même été reçu par le président de la
république il y a quelques années à l’occasion de sa visite en Algérie.
Cela
ne l’ait aucunement épargné d’un fait du prince face à la justice de son pays
d’origine ni bénéficié d’une quelconque prérogative grâce à son très riche
carnet d’adresses. Que l’on soit une célébrité ou un parfait inconnu, la
justice ne lâche point tous ceux qui enfreignent la loi. La question qui vient
tout de suite à l’esprit : est-ce qu’une similaire célébrité algérienne
aurait été trainé chez nous devant le tribunal pour une même affaire aussi
banale ? La réponse paraît tellement évidente qu’on ne peut se poser cette
question impensable, j’allais dire tellement impossible à germer dans l’esprit.
Le responsable qui aurait le culot de lui ôter son permis serait banni à
jamais.
Tout
le monde le pense, l’Algérie dispose de batteries de lois qui n’ont rien à
envier à celles des autres pays où tous les domaines sont couverts par la réglementation.
Parfois c’est presque du copié-collé par rapport à ce qui se fait dans les pays
du nord. Malheureusement, il ne suffit pas de pondre des textes mais il faut
les répandre de façon équitable et juste dans tout le pays. C’est donc dans
l’application de ces législations que cela pose problème, que cela bute et que ça
coince. Il y a ceux dont la loi leur est applicable dans toute sa rigueur et il
y a des privilégiés qui vivent au dessus des lois qu’on ne pourrait les
désigner impudiquement que par le terme d’hors-la-loi. Tant que le pays subit
ces contradictions, on serait loin de sortir du cauchemar, du
sous-développement en tous points de vue que le pays endure et qui le mine juste
dans ses entrailles.
A-t-on
entendu un jour dans la presse ou dans la place publique, ne serait-ce que pour
donner l’exemple, qu’un permis de conduire ait été retiré à une de ces personnalités
(un joueur de foot, un fils d’un wali ou d’un ministre par exemple) pour avoir
dépassé la limite de la vitesse annoncée sur le panneau de signalisation d’une
route ou le simple fait de garer sa voiture dans une rue à stationnement
interdit ? Chacun y doute que les autres lois soient opportunes si le code
de la route, qui mesure, à mon modeste avis, le degré de civilité des citoyens,
soit foulé aux pieds.
Par
contre, je connais plein de mes collègues enseignants universitaires dont le
permis leur avait été retiré pour avoir dépassé les 80 km/h d’une seule petite unité.
Lorsqu’ils écopent d’une interdiction de conduite de quelques mois et constater
leurs passeports restitués sur le champ à d’autres bien situés dans la
hiérarchie, leur moral ne pourrait qu’être affecté. Lorsque tu prends ta
bagnole sur l’autoroute et tu remarques des bolides arriver à 200 km/h, tu te
dis certainement que ces chauffards sont quelque part protégés, qu’ils comptent
sur des gens bien placés pour se permettre de conduire de la sorte. S’ils
feraient attraper, leur sort devrait être logiquement le retrait à vie de leur
permis de conduire avec des amendes conséquentes. Mais là, ce serait une autre
histoire à vous faire démoraliser.
Comme
on l’enregistre fort bien, il existe une frange d’algériens qui respectent la
loi pour le principe de la citoyenneté malgré les restrictions dans son
application en n’osant même pas griller un feu rouge, même s’ils se retrouvent en
attendant tout seuls le passage au vert, sans la présence d’un agent de la
circulation à l'affût, seulement pour ce principe comme disait le chroniqueur
du Quotidien d’Oran Kamel Daoud dans une conférence organisée cette semaine à
la chambre de commerce et d’industrie de Mostaganem. Par contre, pour ceux qui
se considèrent au dessus des lois, aucune morale ne les arrête de piétiner
davantage les textes de la république au mépris de tous et des responsables
sensés les faire respecter par tous. C’est aussi ça le drame de notre pays.
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