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Article paru dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 4 Octobre 2012 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
- en format pdf: http://fr.calameo.com/read/000370446f88c5118d611 - en format pdf zippé: http://lequotidien-oran.com/pdfs/04102012.zip
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On a souvent tendance à critiquer, voire vilipender, les responsables centraux mais on oublie les responsables subalternes qui sont censés appliquer directement la politique gouvernementale sur le terrain et qui ne croient n’être comptables ni devant Dieu ni devant les hommes si le programme décidé en haut-lieu échoue lamentablement ici bas. Ils se lavent les mains en jouant même les innocents en retournant la veste une fois le changement de tête effectué. Si l’on est incapable d’appliquer un programme, pourquoi restent-ils alors en poste ? Non sans propager la langue de bois et perpétuer le précepte établi.
Ils se dissimulent tels des caméléons derrière
l’arbre qui cache la forêt. Ils ne montrent rarement leurs réels visages. S’il
y a problème, c’est de là que ça vient. Si l’Algérie ne démarre pas, c’est
aussi à cause de ces milliers de petits responsables qui ont érigé des royaumes
un peu partout dans la république au point où on demeure impuissant contre eux
du fait des relations tentaculaires qu'ils ont générées durant leur gouvernorat.
Ils cherchent la protection des hommes plus puissants plutôt que celle de la
loi.
Par exemple la saleté dans le pays, on en parle
tous les jours dans les journaux. Il ne passe pas un jour sans qu'on en voie
partout ces images chaotiques qui sont devenues la honte du pays. Au point que
l’Algérie est devenue un véritable dépotoir à ciel ouvert. Lorsqu'un étranger
démarque chez nous, c’est la première chose frappante qui le frappe le plus. Il
faut se demander s’il faille guetter un signal du chef du gouvernement lui-même
pour passer à l’action pour un problème qui n’a que trop duré et qu'il ne faut pas
être sorti de Harvard pour le solutionner.
J’aurais souhaité qu'il nous parle d’économie
et de stratégie à long terme, des problèmes de la rente, de l’école et de
l’université, des problèmes de l’emploi, de la sécurité sans oublier les
jeunes. A cause de la défaillance locale criarde qui n’attend que le feu vert
des supérieurs pour nettoyer les rues de leurs villes, un premier ministre s’enrobe
du manteau d’un président d’APC ou d’un Wali qui a failli à sa mission. Ce
n’est pas pour minimiser le rôle d’un maire, loin de là, mais chacun doit
assumer convenablement son boulot.
Personnellement, j’aurais cru sa petite phrase
« On va nettoyer le pays » comme une avant-première du nettoyage du
pays des incompétents qui se sont installés et désignés dans la durée, de la
nonchalance qui gangrène notre administration, de la médiocrité des
performances de notre école, et de la dépendance de notre alimentation et de notre
textile presque basés exclusivement sur la rente et des importations tout
azimut. Mais à cause de l’incapacité de ces subordonnés responsables, on laisse
l’essentiel et on discoure sur un sujet qui ne demande pas assez d’intelligence
et d’ingéniosité pour s’en débarrasser.
Une autre petite phrase lancée la semaine
derrière par le nouveau ministre qui s’occupe de l’environnement m’a laissée encore
plus pantois. « C’est le président de la république qui a ordonné le
nettoyage du pays de toute la saleté et des ordures ménagères qui
traînent » avait-il lancé. Donc si on comprend bien, si le président
n’avait pas donné cet ordre, le pays croulerait sous le poids de la saleté jusqu'à ce qu'un appel du président lui-même. Mais que font-ils alors ces
responsables locaux à qui leur incombe la gestion de la propreté ? En
principe, ce problème devrait être le souci numéro un de ces responsables, élus
ou désignés, avant de passer à toute autre chose. Identiquement au musulman qui
se purifie par les ablutions avant de faire sa prière.
Si un responsable local est incapable de
nettoyer la ville, comment pourrait-il alors résoudre et gérer les autres fléaux
de la cité ? Le nettoyage des lieux devrait être la priorité absolue d’une
ville qui a une conséquence directe sur la santé et l’environnement du citoyen.
Certes, le citoyen y est également pour beaucoup de choses dans ce délabrement
mais là-aussi le travail de proximité que ce soit des élus, de la société
civile ou de l’école en général n’a pas pleinement joué son rôle. Un
responsable ne doit pas attendre que tout lui vienne de haut en ne bougeant pas
le moindre petit doigt tant qu'il n’a pas reçu les instructions d’Alger comme
ils le répètent couramment aux interlocuteurs que nous sommes pour échapper à
tout compte. Ils mettent tout sur le dos de la centrale pour se couvrir en
fuyant leur entière responsabilité. Ils ne veulent goûter que de son miel.
Toute politique centrale est vouée à l’échec
tant que l’on ne change ce mode de désignation qui n’a pas besoin de cooptation
mais de gens compétents et intègres, qui innovent et qui possèdent le sens de
l’initiative. Un responsable, comptable devant l’administration qu'il dirige avec
un bilan moral et financier détaillé où tout est cautionné et où il serait
permis de le discuter et de l’améliorer. Pas un bilan où l’on cache tout à
l’administré et dont les chiffres seraient falsifiés à volonté.
Pour avoir des élus locaux de qualité, sortis
des urnes selon des programmes ambitieux et réalisables, des élections libres
et transparentes sont plus que jamais nécessaires afin que l’état puisse avoir
en face de lui des élus qui réfléchissent collectivement et sérieusement aux
problèmes quotidiens du citoyen et non des élus qui attendent que le messie à l’éternelle
la baguette magique atterrit du haut des cieux.
C’est de cette façon que les citoyens
retrouveraient la confiance en l’état et à ses institutions sans omettre bien
sûr de mettre de l’ordre dans ses rangs. Les prochaines élections locales
seront un baromètre important sur les intentions des uns et des autres à sortir
du marasme tout le pays tant les défis à venir sont plus qu’imposants.
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