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Article à paraître dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 10 Octobre 2013 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
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Quoique
vous fassiez, quoique vous preniez comme précautions, quoique vous envisagiez, quoique
vous tentiez de l’esquiver, quoique vous essayez de l’amadouer, quoique vous
seriez en situation réglementaire, elle ne vous lâcherait pas si elle vous
attraperait entre ses tenailles, elle vous mettrait ko avant d’essayer de lui
échapper, elle vous épinglerait à son tableau de chasse tel un beau trophée,
elle vous aurait au tournant si jamais vous risquerez de tomber entre ses mortelles
griffes. Elle vous abattrait d’un coup de massue à vous envoyer voir les
mauvaises étoiles dont vous vous souviendrez très longtemps avant de quitter ce
monde. Attention donc à celui qui oserait la défier.
Elle,
l’incontournable, l’indéniable, la puissante, qui sans elle vous êtes bloqués
jusqu’à ce qu’elle daigne vous entrouvrir enfin ses portes blindées après
d’incessants va-et-vient malgré que vous chercheriez à bénéficier d’un coup de
pouce pour vous faire délivrer le papier nécessaire, l’emploi ou la fonction
désirée, l’air complètement essoufflé mais enfin bienheureux, après un parcours
digne d’un combattant dans une jungle infectée de carnassiers.
Attention,
vous ne seriez pas au bout de vos peines ! Mais c’est qui elle ?
Celle qui est décrite tel un ogre qui bouffe tout sur son infernal passage.
Sans doute, à la lecture de cette description plus ou moins succincte, vous
avez une idée sur elle, sur son immense poids et son pouvoir illimité. On
n’arrête pas de parler d’elle qu’on évoque tous les jours en chaque coin de
discussions en mimant au bout des lèvres ou en cachette. Elle n’arrête pas de
faire presque tout le temps la une des journaux, pas en héroïne mais en un mur muet
qui se dresse à votre figure lorsque vous l’abordez. Elle est aussi décriée
autant par les administrés que par les formations politiques. Lors des
échéances électorales. Elle s’est érigée en un véritable système qui permet à
certains de l’utiliser à profusion pour accéder aux différents sésames et pouvoirs
dans le pays.
Pendant
le mois sacré du Ramadhan, elle deviendrait plus pire en tournant au ralenti et
en somnolant toute la journée. Au lieu que les administrateurs rejoignent avant
à 9h pile leurs bureaux, ce n’est que vers 9h30mn qu’ils commenceraient enfin à
se réveiller lentement de leur long sommeil alors que l’administré qui se
présenterait le jour de réception bien avant l’ouverture des grilles, resterait
longtemps à moisir avant qu’on daignerait enfin lui ouvrir les portes et le recevoir.
Et quel accueil désagréable à celui qui se présente le premier au matin ! Malheur
à celui qui oublierait un papier, il tomberait immédiatement dans son piège en
lui demandant de revenir la prochaine fois avec le document omis. Et rebelote à
l’infini.
A la
rentrée des portes, c’est le planton qui vous renvoie en vous posant de tas de
questions jusqu’à terminer par vous décourager. C’est le premier difficile obstacle
à affronter même si vous feinterez de ne pas l’apercevoir et l’ignorer. Il a de
l’expérience l’œil très vigilant. Il ne vous raterait pas en visant bien la
personne ciblée. Il hume sa victime à cent mètres à la ronde. Il ne lâcherait
jamais sa proie surtout s’il sentirait qu’elle est désarmée devant son
inlassable questionnaire. Vous vous dîtes : ouf ! Je l’ai échappé
belle. Une fois à l’intérieur, vous êtres trimbalés de bureau en bureau sans
savoir où se donner la tête avec un service d’information des plus déplorables
dont on ne sait pas s’il est fait exprès. Après avoir été lessivés de tous les
bords, vous vous résignez à abandonner la partie pour espérer avoir de la
chance en revenant le lendemain car celui qui pourrait régler votre situation
est en mission indéfinie. Son remplaçant n’est pas là pour signer, il sert
juste de remplissage du siège avec la responsabilité et l’honneur en moins. Il
faut attendre que le patron revienne pour opposer sa signature comme le messie.
Avant
de voir le directeur, il faut subir l’incroyable enquête de la secrétaire qui
fait la pluie et le temps. Elle est devenue par la force des choses et
l’usurpation des prérogatives la directrice bis ou l’adjointe sans pour autant
figurer dans un décret. Vous avez enfin et après de multiples tentatives le
grand privilège d’accéder à l’immense bureau du patron tout en étant ébloui par
l’immobilier et le faste dans lequel il baigne dans son royaume secret. Une
fois à l’intérieur, vous pouvez s’attendre à toutes les surprises et tous les
supplices. Cela dépendrait de plusieurs facteurs et de l’humeur du moment. C’est
la roue de l’infortune ou la fortune à l’algérienne.
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