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Article paru sur les colonnes du Quotidien d'Oran le Lundi 13 Janvier 2014:
Lien en html: http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5192748
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Une année 2013 s’achève et se referme avec ses
bonnes et ses mauvaises humeurs, avec ses hauts et ses bas, avec ses histoires
de dilapidations des biens publics qui ont défrayé la chronique, avec des
déboires pour les uns et des profits choquants pour d’autres et une nouvelle
année 2014 qui s’ouvre encombrée de ses indécisions et ses équations à
plusieurs inconnues, à peine à trois mois des élections présidentielles dont
certains pensent qu’elles seraient un véritable tournant et d’autres ne
croiraient qu’à une reproduction mielleuse d’une saveur édulcorée, à
l’identique des mêmes classiques schémas.
Avec comme en toile de fond le souhait de voir
les prémices d’une seconde république comme certains l’avaient cru tout
bonnement après le discours du chef de l’état en 2011 ou alors totalement le
contraire avec un statut-quo comme le laissent supposer certains pronostics et qui
n’est ni dans l’intérêt du pays ni pour les algériens en général, notamment avec
la rente pétrolière qui va sans doute s’effriter dans les années à venir et ne
pourrait donc continuer inlassablement à dissimuler toutes nos tares et
constituer pratiquement le seul moyen de subventions des besoins des algériens
avec des importations à outrance qui ont atteint l’année écoulée le chiffre record
de 60 milliards de dollars !
Comment va-t-on faire si jamais, par malheur,
le prix du baril chute brusquement ou que les marchés internationaux des autres
produits de première consommation, tels que le blé, le sucre ou le lait par
exemple, s’envolent inopinément sans compter toutes les conséquences
désastreuses qui pourraient être engendrées dans tous les secteurs névralgiques.
L’indépendance du pays ne pourrait qu’être de nouveau menacée. Voilà les
questions extrêmes et urgentes auxquelles doivent trouver les vraies solutions,
les potentiels candidats à la présidence de la république et non augmenter à
courir le risque de s’appuyer éperdument sur les rentrées de devises de l’exportation
des hydrocarbures dont les lendemains sont plus qu’incertains et en concoctant
des lois de finances depuis des lustres qui reposent unilatéralement sur le
prix de référence du prix du baril.
Continuer à illusionner les algériens de la
sorte en les endormant que tout va bien est un leurre dont on se rendrait
compte que lorsque les dés seraient jetés et les jeux complètement faits.
L’histoire serait impardonnable et impitoyable à tous ces égarements et ces
dilapidations de toutes ces ressources naturelles surtout lorsqu’elles ne sont
pas utilisées à bon escient. Depuis l’indépendance, ou plus précisément depuis
que le pays est devenu à 99% dépendant du pétrole, on reproduit presque les
mêmes erreurs et l’on continue cette fuite en avant qui ne semble ni émouvoir
ni inquiéter les autorités qui se sont succédées à la tête de ce pays comme si
elles maîtrisent parfaitement la situation en misant sur des programmes,
investissements et développement basés sur le long terme. On se rappelle
sauvagement comment ont été liquidées toutes ces usines construites au milieu
des années 70 par la faute de n’avoir pas su analyser comme il se devrait
l’être la crise qui frappait à nos portes quelques années après, ni envisager
toutes les nouvelles situations géostratégiques plausibles qui allaient se
produire sur le moyen terme.
La réalité sur le terrain est tout autre. En
quelques années, nous sommes passés d’une chose et son contraire, du socialisme
au libéralisme, avec à la tête les mêmes autorités soi-disant du même bord
idéologique, la preuve avec le FLN post-indépendance quasiment toujours aux
commandes de 1962 à nos jours et qui a approuvé toutes les réformes,
socialistes ou libérales soient-elles.
La principale chose à laquelle devrait choisir
l’Algérie pour éviter tous les menaces qui la guettent, Dieu seul sait les
intentions des ennemis d’hier et qui n’expriment pas de leur bouche aujourd’hui
ce que pensent leurs têtes et désirent leurs cœurs, est de retourner aux normes
d’un pays avec des institutions solides et légitimes reposant sur le vote
totalement libre et transparent des algériens en commençant par les toutes
prochaines élections présidentielles qui pourraient constituer une aubaine
inouïe et une opportunité à ne pas dissiper pour démontrer que l’Algérie est
capable de résoudre toute seule ses problèmes qui la rendrait plus forte et
crédible aux yeux des puissances étrangères et les voisins en n’ayant
aucunement besoin de tutelles pour amender notre avenir.
L’expérience à laquelle doit se référer
l’Algérie est l’énorme sacrifice de nos martyrs qui se sont sacrifiés pour que
le restant des algériens puissent connaître l’indépendance et de décider
librement de leur destin. Le 3 juillet 1962, les algériens dans leur écrasante
majorité, ont décidé unanimement leur sort, sans le bourrage des urnes ni la
moindre orientation des résultats du scrutin. Leur volonté était beaucoup plus tenace
que tous les subterfuges dont avaient hérités les successeurs de Naegelen. En
dépit de leur analphabétisme manifeste, les algériens n’avaient pas raté leur
rendez-vous avec l’histoire. Ils se sont prononcés de la manière on ne peut
plus être claire et précise. Lorsque certains continuent à penser, 50 années
plus tard, que les algériens ne savent voter, est en soi une duperie flagrante
qui a fait perdre au pays l’émergence pleine de deux générations qui ont été
gaspillées par de telles présomptions. Dommage.
Prions de toutes nos forces et usons de tous
les moyens légaux et républicains pour que l’après mai 2014 serait des plus
prometteurs pour cette nation algérienne qui a été un exemple de lutte d’une
révolution qui a insufflé à d’autres peuples ce que le mot indépendance et
liberté signifiaient au point que le regretté Nelson Mandela en avait fait une référence
essentielle qui lui avait servie jusqu’à sa libération et son exploitation dans
sa quête en tant qu’éphémère premier président noir de son pays dans sa
contribution à la chute de l’apartheid et sa participation à la construction
d’un état de droit où les noirs et les blancs pourraient se côtoyer
paisiblement.
Certes, l’Afrique du Sud a un long chemin à
parcourir pour atteindre ces nobles objectifs mais la voix a été tracée par le
père de la nouvelle nation et est parti dans l’au-delà avec le devoir
pleinement accompli comme le démontre l’hommage qui lui a été rendu dernièrement
par le monde entier. Il suffit de la suivre pas à pas en ne brûlant surtout pas
les étapes pour ne pas compromettre l’avenir du pays. Espérons que c’est à nous
maintenant de s’inspirer de Mandela car on s’est quelque peu égaré pour avoir
gâché à chaque échéance toutes les chances de sortir le pays de tous ses
problèmes quotidiens. Combler notre retard est possible pourvu que la volonté des
uns et des autres reste vivace. Rêvons que cette fois-ci ce serait vraiment la
bonne en cette nouvelle année 2014 et que tous vœux soient exaucés.
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