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Article à paraître dans les colonnes du Quotidien d'Oran du Jeudi 28 Février 2013 que vous pouvez consulter également sur les liens suivants:
- en format pdf: http://fr.calameo.com/read/0003704469521c646f862
- en format pdf zippé: http://lequotidien-oran.com/pdfs/28022013.zip- en format pdf: http://fr.calameo.com/read/0003704469521c646f862
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J’avais reçu la semaine dernière un message
électronique émanant du mouvement écologique algérien que j’avais consulté
après m’être réveillé en plein milieu de la nuit suite à une soudaine insomnie.
Comme je n’arrivais pas à retrouver le sommeil, je me suis donc connecté sur
Internet pour lire du courrier laissé en instance.
CAUCHEMAR EN PLEINE NUIT
Pour mon malheur, je tombe sur une mauvaise
surprise à la lecture de ce message en vous plongeant dans l’effroi qui vous glace
le dos et vous laisse perplexe. Je me suis alors senti en train de vivre un
cauchemar en n’arrêtant pas d’y penser à l’issue dramatique de ce petit pays
dont je viens de découvrir sa descente aux enfers. Je ne cessais pas de se
retourner dans mon lit et en n’ayant plus l’envie de me rendormir. J’imaginais
ce même scénario catastrophe qui pourrait se reproduire un jour chez nous et
qui me hantait en cette sombre nuit d’hiver de ce que nombre d’experts ne cesse
d’alerter sur les périls qui pourraient être très imminents avec ces puits si
jamais commencent à s’épuiser. Il faudrait de véritables réformes totalement radicales
des institutions, des hommes et des mentalités politiques, économiques et
sociales pour espérer sortir indemne du cycle infernal qui se dresse
inévitablement devant nous.
NAURU ?
Est-ce que quelqu’un a entendu parler d’un état
indépendant et membre permanent de l’ONU qui se nomme Nauru [1] ?
En tous les cas, c’est la première fois que j’entends parler de ce nom que
chaque algérien devrait apprendre désormais par cœur son aventure. On doit même
la méditer tous les jours. Il s’agit d’un petit état, à peine peuplé de 15000
habitants, qui s’étale sur une île d’environ 21 kilomètres carrés en plein océan
pacifique à mi-chemin entre Hawaï et l’Australie. Par sa taille, Nauru est
considérée comme la plus petite république du monde. Si on invoque dans ce
papier Nauru, c’est à cause de son passé économique qui ressemble comme deux
gouttes à notre présent dans ce domaine.
C’est une Algérie minuscule mais son actualité actuelle est des plus
effroyables en tous points de vue. Commençant par le début en présentant ce
pays aux lecteurs.
En effet, c’est en 1968 que Nauru accéda à son
indépendance après avoir été une colonie allemande de 1888 à 1914 puis
australienne de 1914 à 1968 avec une période japonaise entre 1942 et 1945 au
cours de la seconde guerre mondiale [2]. C’est la richesse en phosphate
dont regorge ce pays qui nous pousse à soupirer profondément sur ces
hydrocarbures qui pourraient nous être aussi fatales dans un lendemain qui
s’approche à grands pas. Ce n’est pas la richesse de ces ressources naturelles
qui pose problème mais ce sont leurs gestions anachroniques qui pourraient nous
réserver un futur des plus incertains. Il existe de nombreux pays sur la
planète qui dépassent de très loin notre production en énergie fossile, à
l’instar des pays scandinaves, mais ils n’ont jamais compté intégralement sur
les rentrées en devises de cette énergie non-renouvelable pour les gaspiller et
les éparpiller dans la nature comme c’est le cas de l’Algérie durant ces années
fastes. Il est inimaginable dans un pays où les institutions jouent pleinement
leurs rôles que des scandales de pots de vin et de corruption éclatent telles
des bombes dans tous le pays sans que les autorités réagissent avec rigueur et
fermeté qui redonnerait confiance à ce peuple qui bouillonne en son for
intérieur. Ces affaires sont devenues même banales et c’est là que le danger
d’un effritement de l’état nous guète avec ses hameçons impitoyables qui
happent sans vergogne et sans se rassasier cette Algérie. L’effet boumerang
n’est pas loin, le réveil tardif risque d’être dur, très dur.
Nauru a donc inventé ce miroir funeste pour déchiffrer
l’avenir de tous les pays qui ne veulent pas voiler la face. Il suffit donc de
se regarder avec courage et responsabilité le visage dans ce miroir nauruan
pour prédire son destin. Tout le monde se poserait la question pourquoi ce
petit pays n’avait-il pas prévu sa situation actuelle ? C’est encore l’histoire
de la cigale et de la fourmi qui n’a pas été retenue. Pour quelles raisons,
est-il tombé en déliquescence ? Eh
bien, on pourrait être tenté de dire qu’il était aveuglé et obnubilé par cette richesse
non durable et non renouvelable, qu’il n’écoutait que ses pulsions les plus
dévastatrices. Ses voix consciencieuses étaient certainement inaudibles. Le
Tsunami a alors tout emporté sur son passage.
L’OPULENCE DE NAURU
L’exploitation de son phosphate avait donc commencé
il y a plus d’un siècle. C’est à la l’acquisition de leur indépendance que les Nauruans
autochtones avaient accédé à la rente de cette ressource. Avec la hausse du
cours mondial du phosphate qui avaient culminé en 1975 à 68 dollars la tonne
que la prospérité de Nauru est passée du
néant à un rang la classant parmi les meilleurs PNB par tête dans le monde.
Avec un produit intérieur brut de 50 000 dollars Us par habitant, Nauru s’était
installée royalement durant deux décennies, juste après l'Arabie saoudite dans
le classement mondial des pays aisés ! Qui disait mieux ! Sa population
s’était ouverte à grands bras et sans compter à la consommation à outrance et voire
ses traditions s’occidentaliser davantage.
Elle importait tous les produits de
consommation, de la simple épingle jusqu’aux voitures de luxe et de tous terrains. Cela nous rappelle étrangement
notre condition virtuelle. On ne dépense pas selon les labeurs des bras mais
selon les rentrées de la rente. Ce mode de vie occidental s’est avéré même
néfaste par la suite pour la santé de la population avec une augmentation de
l’obésité et en enregistrant le taux le plus élevé du diabète dans le monde (40%
de la population atteinte du diabète de type 2) due aux mauvaises habitudes
alimentaires importées et des conséquences de la sédentarité au point où leur
état leur paie même les femmes de ménages venant des pays asiatiques avoisinants.
LE RETOUR DE MANIVELLE À NAURU
C’est dans les années 1990 que ce qui devait
arriver arriva. Le retour de la manivelle avait débuté avec l'épuisement des
réserves en phosphate, combiné en cela à de mauvais choix économiques qui avaient
alors trempé inévitablement Nauru dans la faillite et l'instabilité politique. Parallèlement
aux restrictions budgétaires qui ont suivi cette récession, l'état nauruan tente
sans succès de diversifier son économie par le tourisme et la pêche. Ne
disposant pas d’autres ressources, elle devient alors indubitablement un état
voyou en se tournant vers des activités
illicites telles que le blanchiment d'argent, la vente de passeports, le
marchandage de ses votes au sein des organisations internationales. Elle a même
installé sur sa minuscule parcelle à peine insuffisante pour sa population des
centres de réfugiés pour le compte de l’état australien aux étrangers qui attendent leur visa d’émigration vers
ce pays [3].
Comme on le
constate fort bien, Nauru s’est convertie en une plaque tournante du trafic
international en passant d’un état respectable vers un état irresponsable et
infréquentable. C’est une des conséquences directes de sa politique antérieure
qu’elle est en train de payer sèchement. N’en parlons pas des effets
collatéraux sur la population qui vivent maintenant au seuil de la pauvreté et
de la précarité. Comme séquelle principale, l'espérance de vie s’est énormément dégringolée,
passant à 59 ans pour les hommes et à 64 ans pour les femmes. Certains rapports
annoncent 49 ans comme moyenne dans le pays.
LES SÉQUELLES DE LA RENTE SUR NAURU
Avec toutes les maladies des pays riches liées
au cœur, au sang, à l’appareil digestif, au rein, aux dents, etc… qui rongent
une grande partie de la population, c’est à une morte lente et à une fin dramatique
auxquelles sont soumises les humains de ce pays devant les yeux impassibles du
monde entier qui se sont déguerpis une fois le magot rempli et la source
desséchée. On ne finit pas ce passage sans citer ce partenariat signé en 1997 avec
l'institut international du diabète et cet état redevenu pauvre mais avec des
répercussions très graves. Cet accord stipule que les Nauruans acceptent de se
livrer à toutes sortes d’examens médicaux et génétiques sur une période de
vingt années, contre de possibles compensations financières au profit de son gouvernement.
Après une parenthèse très prospère, le nauruan touche le fond de l’abîme en se
substituant aux animaux en cobayes. Pour
ainsi dire, Nauru cède ses enfants pour essayer de survivre dans ce monde
impitoyable où tout le monde s’en détourne de son sort cruel. Les algériens ont-ils
déjà oubliés les années noires avec le FMI appelé à la rescousse et en
vous dictant ses lois après une chute brutale des cours du baril ? Alors un peu
de recul, nous ferait bonnement réfléchir.
Tous les ingrédients sont donc réunis en nous
pour subir le chaos de Nauru dont l’exploitation de son
phosphate a radicalement transformé cette jeune démocratie prometteuse à ses
débuts en un état corrompu et clientéliste. La malédiction des matières
premières est là pour nous rappeler la faillite d’un état et la ruine de ses habitants tout en détruisant tous
les liens qui les tissaient à leur culture traditionnelle. C’est une
histoire qui peut nous servir d’exemple et d’avertissement comme le rappelle la
vidéo intitulée « Nauru : une
île à la dérive » de l’émission Thalassa de France 3 projetée en ce 27
septembre 2009 [4]. Toujours dans le cadre de ces prémonitions, nous recommandons
à nous tous comme livre de chevet celui de Luc Folliet : « Nauru, l'île dévastée » [5] ou
encore du même auteur un reportage télé accompagnant son livre avec le titre terrible,
« L’implosion écologique de l’île de Nauru » [6], tout en espérant
que la leçon nauruane serait retenue.
LES INGRÉDIENTS NAURUANS SUR L’ALGÉRIE
Ce cataclysme pourrait surgir à tout moment et à
grande échelle en Algérie. Il faut prendre au sérieux ce syndrome de Nauru.
Cette république est tombée en déchéance pourtant elle n’est même pas de la
taille d’une de nos petites villes mais elle a un président, un gouvernement,
un parlement de 18 députés, un aéroport international et une compagnie aérienne
avec des avions et possédait des comptes garnis en milliards de dollars qui se
sont volatilisés sitôt la crise avait pointé en le dépouillant de tous ses
biens. Elle pouvait être mieux gouvernée qu’un mastodonte comme le nôtre. Et
pourtant son destin est des plus inattendus.
Actuellement, le gaz de Schiste provoque un
grand débat dans le pays, du moins sur les réseaux sociaux et sur les colonnes
des journaux. Si le pays songe à se tourner vers cette ressource nuisible aux
ressources hydriques dont il ne s’agit pas ici de le redémontrer, c’est que les
gouvernants sentent la fin très proche des hydrocarbures. Si nous décidons
d’exploiter cette nouvelle énergie au détriment des énergies renouvelables, on
court vers un autre désordre écologique qui hypothéquerait grandement l’avenir
du pays et ceux des générations futures. Ce serait encore une fois une fuite en
avant.
Depuis que les autorités ont fait de la rente
des pétrodollars leur feuille de route, tous les us des citoyens se sont
totalement métamorphosés dans le mauvais sens. L’Algérie n’est vue non pas
comme un pays à aimer mais traitée comme une vache à lait. C’est une grosse
tarte à partager. Chacun veut sa part du gâteau. Il y a ceux qui ont avalé la
grande portion et continuent de la croquer, de la déchiqueter de tous leurs
dents de rapaces. Il y a ceux dont l’unité de change est le dinar, d’autres
monnayent en milliards de centimes (un bâton ou un « mechehat » dans
le jargon de nos soi-disant affairistes), les enfants et les neveux privilégiés
comptent en centaines millions d’euros et les invisibles en milliards de
dollars.
Pauvre Algérie qui peut finir usée et en vieille
malade, victime de ses enfants qui lui ont subtilisée tous ses biens et
profité d’elle jusqu’à la moelle de son épinière, ils lui ont volée tous ses joyaux
pour la laisser finir ses jours dans la douleur, bonne à rejoindre le cimetière
ou à défaut la maison de vieillesse. Elle leur a tout donnés mais en retour que
de faux espoirs. Les dinars ne leur suffisent plus, ce sont les dollars et les
euros et de toutes sortes de gains en monnaie forte qui les attirent vers la
proie désignée par l’Algérie.
Depuis plus d’une décennie, au lieu d’éradiquer
le mal, l’affaire Khalifa a fait des émules en encourageant tous les prédateurs
à s’acharner davantage sur la malheureuse Algérie, la dernière en date, celle baptisée
par affaire Sonatrach 2, qui vous donne l’envie de vomir, est là pour nous
rappeler l’horreur qui persiste. Des gens sans scrupules qui n’ont jamais porté
l’Algérie dans leur cœur comme le dévoile ces transactions qui nous rappellent
le rôle maffieux de ces intermédiaires.
Attention, l’Algérie possède une mémoire
d’éléphant qui se souvient de tout, du plus petit au grand et énorme détail.
Elle voit tout, subit tout mais ne réagit pas immédiatement. Sa revanche est un
plat qui se mange froidement qu’elle
réserve à chacun de ses résidents qui ne
lui ont pas été fidèle, qui l’ont escroquée et qui lui ont dérobée sa jeunesse.
Références:
[5]- Luc Folliet, Nauru,
l'île dévastée - Comment la civilisation capitaliste a anéanti le pays le plus
riche du monde, Edition « La Découverte », 2009.
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L'exploitation des gaz de schiste en plus des dégats écologiques irréversibles et la pollution des nappes aquifères profondes va péréniser la situation de rente et de corruption actuelles les Algériens seront rentiers à vie.Il ya bien des pays qui n'ont ni pétrole ni gaz et qui vivent mieux que nous.Au lieu de rechercher d'autres sources d'énergie conventionnelle il est surprenant qu'on ne pense guère aux économies d'énergie.L'Algérie est est "carburophage" en ramenant le prix de l'essence sans plomb et du mazout totalement importés à leur prix d'achat on réduirait la circulation automobile et les accidents de la route de 70% !A 100 DA le litre on arrêtera le financement ,par l'Algérie , d'une bonne partie des carburants qui traversent nos frontières vers nos voisins d'est et d'ouest.A méditer
RépondreSupprimerCe qui sauvera ce pays est une prise de conscience forte des algériens ou une partie des algériens. Qui sont ils ? Les intellectuels, les journalistes, les politiques etc... Cela devra les emmener à se rassembler autour du "comment alerter convenablement ". Chacun attend que les autres bougent, cercle vicieux, il maintient tout le monde dans l'expectative.C'est bien beau de voir par ci et par là, des articles récurrents qui n'avancent presque à rien, sinon de nous angoisser davantage. Que l'on s'arrête de perdre du temps dans les diagnostics éternels et que l'on commence à parler (autour de nous d'abord ) de l'urgente nécessité à mettre en place les moyens capables d'opérer le changement salutaire. Un mouvement fort et imprégné de cette conviction doit surgir et c'est le rôle d'abord de ceux que j'ai évoqué au début de cet "appel "...Oua Allah Elmouèfique.
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